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Chapitre III. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

III.1. Identification des agriculteurs
Le tableau 3 présente les informations obtenues sur les ménages paysans enquêtés.
Tableau 3: Identification du ménage Identification du ménage par groupement Groupement Altitude Age l’enquêté Total hommes dans le ménage Total femmes dans le ménage Total composition de ménage Cirunga Moyenne 1625,30 48,00 3,65 3,00 7 N 20 20 20 20 20 Ecart-type 19,249 12,256 2,033 1,214 2 Kagabi Moyenne 1596,20 53,30 3,75 3,20 7 N 20 20 20 20 20 Ecart-type 11,910 15,954 2,023 0,768 2 Mudaka Moyenne 1586,40 47,45 3,80 3,05 7 N 20 20 20 20 20 Ecart-type 29,899 16,574 2,093 1,099 2 Total Moyenne 1602,63 49,58 3,73 3,08 7 N 60 60 60 60 60 Ecart-type 27,026 15,029 2,016 1,030 2
Des résultats du tableau 3, il ressort qu’à Cirunga sous une altitude moyenne de 1625m, l’âge moyen des enquêtés est de 48ans et la composition moyenne des ménages est de 7 personnes par ménage. Il se remarque qu’à Kagabi l’altitude moyenne est de 1596,2m, l’âge moyen des
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enquêtés est 53,3ans dont 7 personnes par ménage. A Mudaka, l’altitude moyenne est de 1586,4m, l’âge moyen des enquêtés est de 47,45ans et une composition moyenne de 7 personnes par ménage.
De ces trois groupements enquêtés, on constate que la variation selon l’altitude n’est pas grande donc les champs visités étaient presqu’à un même relief. Quant à l’âge des personnes enquêtés sur l’ensemble de ces trois groupements, est de 49ans en moyenne ; ceci prouve en suffisance que ce sont les personnes âgées qui sont plus impliquées dans l’agriculture par le fait que la population la plus jeune s’adonne au commerce et les petits sont à l’école pour la plupart des cas en négligeant les travaux champêtres.
III.2. La perte ou érosion génétique des variétés.
Le tableau 4 présente les variétés perdues par agriculteur en tenant compte des variétés déclarées et celles retrouvées au champ de chaque enquêté.
Tableau 4:Déperdition variétale Groupement Nombre des variétés déclarées Nombre de variétés trouvées au champ Déperdition variétale (perte variétale) Cirunga Moyenne 3,5 2,75 18,75% N 20 20 20 Ecart-type 1,1002 0,7864 18,51% Kagabi Moyenne 4 2,8 27,67% N 20 20 20 Ecart-type 0,9177 0,4104 15,28% Mudaka Moyenne 8,25 3,8 52,62% N 20 20 20 Ecart-type 1,3328 0,4104 9,96% Total Moyenne 5,25 3,117 33,01% N 60 60 60 Ecart-type 2,419 0,7386 20,65%
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De ce tableau, il ressort qu’en moyenne 3 variétés au champ sur une moyenne de 4 variétés déclarées par les enquêtés dans le groupement de Cirunga ; à Kagabi, on constate que 3 variétés en moyenne ont été rencontrées aux champs des agriculteurs paysans sur une moyenne de 4 variétés déclarées, pendant que dans le groupement de Mudaka, en moyenne 4 variétés ont été trouvées au champ sur une moyenne de 8 variétés déclarées par les agriculteurs de cette contrée.
De ce tableau, il ressort que la déperdition variétale est plus prononcée dans le groupement de Mudaka dont le pourcentage moyen s’élève 52,618 ; vient ensuite le groupement de Kagabi dont le pourcentage est de 27,667 pendant qu’à Cirunga il est de 18,75. En général, cette déperdition s’élève 33,01% pour les trois groupements.
Cette déperdition variétale s’explique par le fait que certaines variétés surtout améliorées sont dépréciées suite à la qualité de la farine produite. Le producteur préfère conserver les variétés locales vu que la production est destinée à la consommation familiale pour la plupart des ménages. Ces variétés améliorées existent dans le milieu et sont supposées résistantes mais n’ont pas une bonne appréciation par les paysans car aussi la cueillette de feuilles sur ces dernières conduit à la détérioration de la racine or elle constitue la partie la plus utile du manioc. De ceci, on constate que ces variétés quoi que résistantes sont vouées à la disparition.
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III.4. Les variétés connues dans les trois groupements
Le tableau 5 présente les différentes variétés connues dans les milieux étudiés, les années d’apparition selon les paysans et les effectifs des répondants.
Tableau 5: Variétés connues et année de connaissance
Variété
Année d’apparition
1960-1990
1990-2000
2000-2005
Année inconnue
Total
Cibongoyoka
0
8
0
25
33
Cintalula
6
0
0
5
11
Kabunga
0
10
10
9
29
Kamegere
0
12
0
18
30
Liyayi
0
0
12
3
15
M'bailo
0
1
3
0
4
M'buchunguli
0
9
0
5
14
M'bushenyi
0
0
0
15
15
M'kanyunyi
6
0
10
17
33
M'katemba
0
0
12
6
18
M'mbiyombiyo
0
0
22
10
32
M'meyana
0
0
2
2
4
M'muzungu
0
2
0
2
4
M'pharmakina
0
2
0
2
4
M'rhukubambuguma
8
0
0
3
11
M'santo
0
2
0
4
6
Maombi
0
0
7
7
14
Nabinzonza
0
0
8
5
13
Nakasharhye
0
0
0
5
5
Sawasawa
0
0
3
11
14
Senkati
0
0
8
5
13
Sukisa
0
0
11
3
14
Total
20
46
108
162
336
Il ressort de ce tableau que la plupart des variétés leur année d’apparition dans le milieu n’est pas connue par les producteurs suivant les observations, soit plus d’ 1/3 sur l’ensemble. Ces
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sont pour la plupart des variétés ancestrales donc héritées des ancêtres, parfois bien avant 1960, année d’indépendance du pays. Au regard de la liste de 22 variétés que nous avons et de celle d’environ 3 à 4 variétés trouvées dans le champ ; la déperdition est grave et approche les 86%. Comme quoi la gestion de la diversité par le paysan n’est plus du tout efficace.
Les variétés dont l’année d’apparition est connue sont entre l’an 2000-2005 et sont pour la plupart des variétés améliorées nouvellement introduites dans le milieu.
Le tableau 6 présente la description de la racine des variétés déclarées dans les trois groupements.
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Tableau 6: Description de la racine des variétés connues Variété Pellicule presque rouge Chair blanche Pellicule blanche Chair presque jaune Total Cibongoyoka 16 17 0 0 33 Cintalula 6 5 0 0 11 Kabunga 29 0 0 0 29 Kamegere 30 0 0 0 30 Liyayi 0 0 1 14 15 M'bailo 4 0 0 0 4 M'buchunguli 14 0 0 0 14 M'bushenyi 15 0 0 0 15
M'kanyunyi
33
0
0
0
33 M'katemba 18 0 0 0 18 M'mbiyombiyo 32 0 0 0 32 M'meyana 4 0 0 0 4 M'muzungu 4 0 0 0 4 M'pharmakina 3 1 0 0 4 M'rhukubambuguma 11 0 0 0 11 M'santo 6 0 0 0 6 Maombi 0 7 0 7 14 Nabinzonza 13 0 0 0 13 Nakasharhye 5 0 0 0 5 Sawasawa 0 7 4 3 14 Senkati 13 0 0 0 13 Sukisa 0 14 0 0 14 Total 261 46 5 24 336
Des résultats de ce tableau, font remarque que la plupart des variétés de ces milieux ont des racines à pellicule presque rouge soit plus de 2/3 des observations. Les variétés à chair blanche dominent sur les variétés à chair presque jaune et ont respectivement les cotes 46 et 24.
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Le tableau 7 présente l’appréciation générale des variétés de trois groupements.
Tableau 7: Appréciation générale des variétés connues Variété Assez bonne Bonne Très bonne Total Cibongoyoka 4 5 7 16 Cintalula 2 5 4 11 Kabunga 4 11 14 29 Kamegere 5 17 8 30 Liyayi 4 9 2 15 M'bailo 1 11 9 21 M'buchunguli 6 5 3 14 M'bushenyi 6 5 4 15
M'kanyunyi
8
10
15
33 M'katemba 5 7 6 18 M'mbiyombiyo 4 16 12 32 M'meyana 1 2 1 4 M'muzungu 0 2 2 4 M'pharmakina 0 4 0 4 M'rhukubambuguma 0 6 5 11 M'santo 0 3 3 6 Maombi 2 7 5 14 Nabinzonza 4 3 6 13 Nakasharhye 0 1 4 5 Sawasawa 2 8 4 14 Senkati 2 5 6 13 Sukisa 3 7 4 14 Total 63 149 124 336
Des résultats de ce tableau, il ressort que la plupart des variétés sont jugées bonnes soit 149/336 et très bonnes soit 124/336. De ces résultats, on constate que les variétés suivantes se sont plus distinguées des autres selon leur fréquence d’observation : M’kanyunyi 33/336, M’mbiyombiyo 32/336, M’kamegere30/336, Kabunga 29/336 et M’bailo 21/336.
On constate que les nouvelles variétés n’ont pas du tout l’appréciation des producteurs locaux et cela s’explique par les faits que les paysans exploitent les feuilles et les racines de manioc.
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La cueillette des feuilles sur les nouvelles variétés conduit à une détérioration de la partie racinaire et par le fait que ces nouvelles variétés ne sont pas bonnes pour la patte comme l’indique aussi le tableau 4.
Le tableau 8, 9,10 présentent la description des différentes variétés déclarées dans les trois groupements.
Tableau 8: Description des racines des variétés connues du point de vue dimension Variété Dimension des racines Total Petite Moyenne Grosse Cibongoyoka 9 10 7 26 Cintalula 2 4 5 11 Kabunga 6 18 12 36 Kamegere 5 15 10 30 Liyayi 2 11 2 15 M'bailo 1 2 1 4 M'buchunguli 4 7 3 14 M'bushenyi 2 7 6 15 M'kanyunyi 9 11 13 33 M'katemba 5 6 7 18 M'mbiyombiyo 6 14 12 32 M'meyana 0 2 2 4 M'muzungu 1 1 2 4 M'pharmakina 0 1 3 4 M'rhukubambuguma 5 3 3 11 M'santo 0 3 3 6 Maombi 1 11 2 14 Nabinzonza 3 4 6 13 Nakasharhye 2 2 1 5 Sawasawa 4 6 4 14 Senkati 3 7 3 13 Sukisa 1 8 5 14 Total 71 153 112 336
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De résultats de ce tableau, il ressort que la majorité des variétés, de notre aire d’étude, ont des racines à moyenne dimension soit 153/336 dont les variétés suivantes sont plus appréciées : Kabunga, Kamegere, M'mbiyombiyo, Maombi, Liyayi, Cibongoyoka suivis des variétés à racines de grosse dimension soit 112/336 dont la variété M’kanyunyi.
Tableau 9 : Description des feuilles des variétés connues Variété 5folioles 7folioles 6folioles 8folioles Autre Total Cibongoyoka 16 0 0 0 10 26 Cintalula 0 0 7 11 0 18 Kabunga 28 1 0 0 0 29 Kamegere 21 0 0 9 0 30 Liyayi 0 14 1 0 0 15 M'bailo 0 4 0 0 0 4 M'buchunguli 0 0 14 0 0 14 M'bushenyi 0 0 0 0 15 15 M'kanyunyi 33 0 0 0 0 33 M'katemba 0 0 18 0 0 18 M'mbiyombiyo 0 16 0 16 0 32 M'meyana 0 0 4 0 0 4 M'muzungu 4 0 0 0 0 4 M'pharmakina 0 0 1 3 0 4 M'rhukubambuguma 0 0 0 11 0 11 M'santo 6 0 0 0 0 6 Maombi 14 0 0 0 0 14 Nabinzonza 0 13 0 0 0 13 Nakasharhye 4 0 0 1 0 5 Sawasawa 0 0 0 14 0 14 Senkati 13 0 0 0 0 13 Sukisa 0 0 14 0 0 14 Total 139 48 59 65 25 336
Des résultats de ce tableau, il ressort que plus 1/3 des variétés ont des feuilles à 5foliolles suivies des variétés à 8 folioles puis à 6 folioles et enfin celles à 7 folioles. Quelques personnes rencontrées ne savent pas déterminer nombres de folioles sur les feuilles des
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différentes variétés. De ces variétés M’Mbiyombiyo, Sawasawa et M’rhukubambuguma présentent des feuilles à nombre élevé des folioles.
Tableau 10 : Description de la tige des variétés connues Variété Grande taille Moyenne taille Petite taille Total Cibongoyoka 0 0 16 16 Cintalula 0 7 12 19 Kabunga 0 1 28 29 Kamegere 10 9 21 40 Liyayi 15 0 0 15 M'bailo 0 18 0 18 M'buchunguli 0 0 14 14 M'bushenyi 0 15 0 15
M'kanyunyi
0
33
0
33 M'katemba 0 4 0 4 M'mbiyombiyo 0 32 0 32 M'meyana 0 4 0 4 M'muzungu 0 4 0 4 M'pharmakina 1 3 0 4 M'rhukubambuguma 0 0 11 11 M'santo 0 6 0 6 Maombi 0 14 0 14 Nabinzonza 0 13 0 13 Nakasharhye 0 0 4 4 Sawasawa 14 0 0 14 Senkati 0 13 0 13 Sukisa 14 0 0 14 Total 54 176 106 336
Des résultats de ce tableau, il se montre que plus 1/3 des variétés sur l’ensemble sont de taille moyenne, à peu près 1/3 sont de petite taille et seulement quelques variétés sont des grande taille. Parmi les variétés à grande taille sont Liyayi, Sawasawa, Sukisa et M’Pharmakina qui toutes sont des variétés introduites donc des variétés améliorées présentes dans le milieu.
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Le tableau 11 présente les objectifs pour lesquels les producteurs paysans cultivent les variétés.
Tableau 11 : Objectif des variétés connues Variété Manger Vente Total Cibongoyoka 14 2 16 Cintalula 11 1 12 Kabunga 28 1 29 Kamegere 26 8 34 Liyayi 2 15 17 M'bailo 14 0 14 M'buchunguli 14 0 14 M'bushenyi 15 0 15
M'kanyunyi
33
0
33 M'katemba 18 0 18 M'mbiyombiyo 32 0 32 M'meyana 4 0 4 M'muzungu 4 0 4 M'pharmakina 3 1 4 M'rhukubambuguma 11 0 11 M'santo 6 0 6 Maombi 0 14 14 Nabinzonza 13 0 13 Nakasharhye 5 0 5 Sawasawa 0 14 14 Senkati 13 0 13 Sukisa 0 14 14 Total 266 70 336
De ce tableau, il ressort que plus de 2/3 des variétés présentes dans le milieu d’étude sont cultivées pour l’alimentation familiale. On constate que les variétés utilisées pour la vente sont pour la plupart des variétés nouvellement introduites qui sont des variétés améliorées. Ces variétés améliorées sont supposées ne pas produire une bonne farine pour la patte mais sont plus utilisées comme accompagnement, toutefois ces variétés améliorées peuvent
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produire du foufou mais de mauvaise qualité. Parmi ces variétés, on a les variétés douces comme : Cibongoyoka, Cintalula, Liyayi, M’muzungu, M’bushenyi, Maombi, Nakasharhye, etc. On trouve parmi elles aussi des variétés amères comme : Kabunga, M’bailo, M’mbiyombiyo, M’rhukubambuguma, Nabinzonza, etc.
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Le tableau 12, 13 présentent les forces et les faiblesses de différentes variétés.
Tableau 12:Forces des variétés connues Variété Bonne farine Douce Douce et productive Résistante Productive Maturité précoce Grosses tubercules Moyennement productive Total Cibongoyoka 0 16 0 0 0 0 0 0 16 Cintalula 0 0 11 0 0 0 0 0 11 Kabunga 12 0 0 0 16 0 0 1 29 Kamegere 19 0 0 0 10 0 0 1 30 Liyayi 0 0 8 7 0 0 0 0 15 M'bailo 0 0
0 4 0 0 0 0 4 M'buchunguli 0 0 0 0 14 0 0 0 14 M'bushenyi 0 0 0 0 0 0 15 0 15 M'kanyunyi 17 0 0 16 0 0 0 0 33 M'katemba 0 0 0 0 18 0 0 0 18 M'mbiyombiyo 0 0 0 0 16 16 0 0 32 M'meyana 0 0 0 0 4 0 0 0 4 M'muzungu 0 10 0 0 0 0 0 4 14 M'pharmakina 3 7 1 0 0 0 0 0 11 M'rhukubambuguma 0 0 0 0 0 0 0 11 11 M'santo 0
6 0 0 0 0 0 0 6 Maombi 0
6 0 8 0 0 0 0 14 Nabinzonza 0 0 0 0 13 0 0 0 13 Nakasharhye 0 0 0 0 4 0 0 1 5 Sawasawa 0 0 8 6 0 0 0 0 14 Senkati 0 13 0 0 0 0 0 0 13 Sukisa 0 0 6 8 0 0 0 0 14 Total 51 58 34 49 95 16 15 18 336
Des résultats de ce tableau, il ressort que plusieurs jugements ont été portés sur différentes variétés suivant différentes appréciations ; parmi elles Kamegere et Kabunga ont été jugées
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par la majorité productives et produisent la farine de bonne qualité ; M’buchunguli et M’katemba sont jugées uniquement productives, M’mbiyombiyo est jugée productive et précoce ; M’kanyunyi est résistante et produit une farine de bonne qualité. De ces variétés seulement M’bushenyi et Liyayi produisent des gros tubercules. Cintalula, Sawasawa et Sukisa sont des variétés douces mais aussi productives. Les variétés Liyayi, M’bailo, Maombi, Sawasawa et Sukisa ont été jugées resistantes et sont pour la plupart des variétés améliorées.
Tableau 13 : Faiblesses des variétés connues
Variété
Amer
Pourriture rapide
Dure longtemps dans le sol
Moins productive
Mauvaise farine
Ne s'adaptant pas partout
Petits tubercules
Peu résistante
Sujette au vol
Total
Cibongoyoka
0
0
0
16
0
0
0
0
0
16
Cintalula
0
0
0
0
0
0
0
0
11
11
Kabunga
16
0
0
0
1
0
12
0
0
29
Kamegere
0
0
0
4
0
0
0
9
0
13
Liyayi
0
0
0
0
15
0
0
0
0
15
M'bailo
0
0
0
0
0
0
0
4
0
4
M'buchunguli
14
0
0
0
0
0
0
0
0
14
M'bushenyi
0
0
15
0
0
0
0
0
0
15
Kamegere
0
0
0
0
0
0
0
20
0
20
M'kanyunyi
0
0
17
0
0
0
16
0
0
33
M'katemba
0
0
0
0
0
18
0
0
0
18
M'mbiyombiyo
16
16
0
0
0
0
0
0
0
32
M'meyana
0
0
0
0
0
4
0
0
0
4
M'muzungu
0
8
0
0
0
0
0
0
0
8
M'pharmakina
0
0
0
3
1
0
0
0
0
4
M'rhukubambuguma
0
0
0
0
0
0
0
11
0
11
M'santo
0
0
0
0
0
6
0
0
0
6
Maombi
0
0
0
0
14
0
0
0
0
14
Nabinzonza
10
0
0
0
0
0
13
0
0
23
Nakasharhye
0
0
0
0
0
0
0
5
0
5
Sawasawa
0
0
0
0
14
0
0
0
0
14
Senkati
0
0
0
0
0
13
0
0
0
13
Sukisa
0
0
0
0
14
0
0
0
0
14
Total
56
24
32
23
59
41
41
49
11
336
Des résultats de ce tableau, il ressort que plusieurs jugements ont été portés sur différentes variétés, parmi elles : Kabunga est amer et produit de petits tubercules ; Cibongoyoka est
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moins productive ; Liyayi, Maombi, Sawasawa et Sukisa produisent une farine de mauvaise qualité. La plupart de ces variétés sont améliorées. La variété M’mbiyombiyo est à la fois amer et connait une pourriture rapide des tubercules. La variété M’kanyunyi dure longtemps dans le sol et produit de petits tubercules. Les variétés Kamegere et M’rhukubambuguma sont peu résistantes. Les variétés M'katemba et Senkati sont des variétés qui ne s’adaptent pas partout donc sont exigeantes en ce qui concerne le milieu de culture.
III.5. Les variétés les plus importantes dans les trois groupements
Le tableau 14 présente les différentes variétés plus préférées par les producteurs paysans des groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
Tableau 14 : Variétés les plus importantes par groupement Variété Groupement Cirunga Kagabi Mudaka
Total Cibongoyoka 15 0 0
15 Cintalula 15 0 0
15 Kabunga 0 20 15
35 Kamegere 0 20 20
40 M'bailo 0 0 10
10 M'kanyunyi 15 15 0
30 M'katemba 0 5 0
5 M'mbiyombiyo 20 20 0
40 M'meyana 0 0 10
10 M'muzungu 0 0 15
15 M'pharmakina 0 0 10
10 M'santo 0 0 10
10 Nabinzonza 15 0 0
15 Nakasharhye 0 0 10
10 M’rhukubambuguma 0 20 0
20 Sekanti 20 0 0
20 Total 100 100 100
300
31
Des résultats de ce tableau, on remarque que les variétés Cibongoyoka, Cintalula, M’kanyunyi, M’mbiyombiyo, Nabinzonza et Senkati sont jugées plus importantes par les producteurs paysans dans le groupement de Cirunga pendant que dans le groupement de Kagabi, on trouve comme variétés importantes : Kabunga, Kamegere, M’kanyunyi, M’mbiyombiyo et M’rhukubambuguma. On a aussi remarqué qu’à Mudaka, les variétés Kabunga, Kamegere, M’bailo, M’meyana, M’muzungu, M’santo, M’pharmakina et Nakasharhye sont jugées plus importantes. On a trouvé que Cibongoyoka, Cintalula, M’pharmakina, M’muzungu, M’santo, Nakasharhye et Sekanti sont des variétés douces, cependant les variétés Kabunga, Kamegere, sont des variétés productives et de bonne faine à la fois. Les M’katemba, Nabinzonza, M’rhukubambuguma sont amères pendant que M’mbiyombiyo est amère et précoce. Les variétés M’bailo est supposée résistante par certains producteurs et d’autres disent qu’elle est devenu vulnérable pendant que M’kanyunyi est de bonne farine et résistante.
On constate, de ce tableau, que les variétés dites améliorées n’ont pas une grande importance au niveau du producteur paysan pendant que ces variétés sont résistantes et productives selon les vulgarisateurs. Ces variétés améliorées paraissent exigeantes en termes d’entretien culturaux et ne sont pas bonnes dans la production de la farine pour la patte alimentaire (foufou).
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Le tableau 15 présente les différentes origines des variétés les plus importants dans les groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
Tableau 15 : Origines des variétés les plus importantes Variété Autre Birava Buhavu Bushi Bushwira Irhambi Mulungu Murhunda Total Cibongoyoka 0 0 0 15 0 0 0 0
15 Cintalula 15 0 0 0 0 0 0 0
15
Kabunga 0 0 5 0 0 20 0 0
25 Kamegere 0 0 10 15 0 0 0 0
25 M'bailo 0 0 0 0 0 10 0 0
10 M'kanyunyi 0 0 10 0 20 0 0 0
30 M'katemba 10 0 0 0 5 0 0 0
15 M'mbiyombiyo 10 0 0 0 0 5 35 0
50 M'meyana 5 0 0 0 0 0 15 0
20 M'muzungu 0 0 0 0 0 0 10 5
15 M'pharmakina 0 0 0 0 0 0 0 10
10
M'santo 5 0 0 0 0 0 10 0
15 Nabinzonza 0 0 0 15 0 0 0 0
15 Nakasharhye 0 0 0 0 0 10 0 0
10 M’rhukubambuguma 0 10 0 0 5 5 0 0
20 Sekanti 10 0 0 0 0 0 0 0
10 Total 55 10 25 45 30 50 70 15
300
Des résultats de ce tableau, il ressort que les différentes variétés cultivées dans ce milieu sont des diverses origines. On constate que les variétés suivantes sont venues de Bushi : Cibongoyoka, Kamegere et Nabinzonza. La variété M’kanyunyi est venue d’Irhambi. De Mulungu, on a les variétés M’mbiyombiyo, M’meyana, M’muzungu, M’santo. D’autres variétés sont d’origine inconnue du fait que ces variétés sont ancestrales.
Il existe donc une dynamique d’échange de matériel interne qui ne va pas à l’extérieur du pays, ce qui impliquerait le fait que ces variétés pourtant sensibles aux maladies continuent d’exister. Toutefois cette pratique reste dangereuse pour la conduite de cette culture de manioc.
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Le tableau 16 présente les différentes voies d’accès des variétés les plus importantes dans les groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
Tableau 16 : Les différentes voies d'accès aux variétés les plus importantes Variété Voie d'accès aux variétés
Echange paysan INERA Majambere Pharmakina voyageur Total Cibongoyoka 0 0 0 0 15
15 Cintalula 15 0 0 0 0
15 Kabunga 10 0 0 0 25
35 Kamegere 0 0 0 0 25
25 M'bailo 5 5 0 0 0
10 M'kanyunyi 15 0 0 0 10
25 M'katemba 0 0 0 0 5
5 M'mbiyombiyo 0 10 20 0 0
30 M'meyana 0 10 0 0 0
10 M'muzungu 0 15 0 15 0
30 M'pharmakina 0 0 10 5 0
15 M'santo 0 10 0 0 0
10 Nabinzonza 10 0 0 0 15
25 Nakasharhye 0 0 0 0 10
10 M’rhukubambuguma 0 0 10 0 10
20 Sekanti 20 0 0 0 0
20 Total 75 50 40 20 115
300
Des résultats de ce tableau, il ressort que plus d’1/3 des variétés cultivées dans la contrée sont amenées par les soient disant voyageurs notamment Nabinzonza, Cibongoyoka, Kabunga et Kamegere. Une part non négligeable des variétés est obtenue par des échanges entre les paysans comme : Sekanti, M’kanyunyi et Cintalula. Certains paysans pensent que certaines de ces variétés ont été amenées par la Pharmakina, le centre INERA et le groupes de développement communément appelés « Majambere ».
34
On remarque que malgré le rôle dévolu au centre de recherche INERA dans la vulgarisation des essences végétales aux producteurs paysans, la grande partie des variétés de manioc détenues par les paysans n’ont pas été obtenues via INERA mais plutôt via d’autres paysans. De ce fait, on constate un non renouvellement de matériel de plantation et ceci qui conduit à une perte du potentiel génétique du point de vue production et résistance aux maladies.
On constate aussi que les variétés comme M’bailo, M’mbiyombiyo, M’meyana, M’muzungu, M’pharmakina et M’santo sont aussi des variétés améliorées car sont venus pour la plupart du centre de recherche INERA et d’autres groupes de développement communément appelés « Majambere ». Ces variétés ont été introduites pour lutter contre l’épidémie de la mosaïque africaine du manioc et d’autres pour faire face à la perte de fertilité des sols dont la variété M’mbiyombiyo car plastique. Ces variétés ont reçu l’adoption des producteurs paysans du fait qu’elles produisent mieux et donnent une bonne qualité de la farine pour la production du foufou. Ceci car les paysans pratiquent une agriculture de substance familiale.
Les tableaux 17, 18,19 et 20 présentent les différentes appréciations des variétés les plus importantes au point de vue production.
Tableau 17 : Appréciation générale des variétés les plus importantes Variété Assez bonne Bonne Très bonne Total Cibongoyoka 0 15 0
15 Cintalula 0 15 0
15 Kabunga 0 20 15
35 Kamegere 0 15 15
30 M'bailo 0 5 10
15 M'kanyunyi 0 30 0
30 M'katemba 0 5 0
5 M'mbiyombiyo 0 20 20
40 M'meyana 0 5 5
10 M'muzungu 0 10 10
20 M'pharmakina 0 0 10
10 M'santo 0 5 5
10 Nabinzonza 5 10 0
15 Nakasharhye 0 10 0
10 M’rhukubambuguma 0 15 5
20 Sekanti 0 20 0
20 Total 5 200 95
300
35
Des résultats de ce tableau, il ressort que 2/3 de ces variétés sont bonnes généralement. Cela se justifie par le fait que ces variétés sont jugées importantes du point de vue production d’une bonne farine pour autant que l’objectif principal de leur agriculture est la consommation familiale surtout. La bonne production aussi intéresse plus les agriculteurs dans le choix des critères d’appréciation.
Tableau 18 : Appréciation en monoculture des variétés les plus importantes Variété Assez bonne Bonne Très bonne Total Cibongoyoka 0 15 0
15 Cintalula 0 0 15
15 Kabunga 0 20 15
35 Kamegere 0 15 15
30 M'bailo 0 5 5
10 M'kanyunyi 0 10 20
30 M'katemba 0 10 5
15 M'mbiyombiyo 0 15 25
40 M'meyana 0 5 5
10 M'muzungu 0 5 10
15 M'pharmakina 0 5 5
10 M'santo 0 5 5
10 Nabinzonza 0 0 15
15 Nakasharhye 0 0 10
10 M’rhukubambuguma 0 15 5
20 Sekanti 0 0 20
20 Total 0 125 175
300
De résultats de ce tableau, on constate que plus d’1/2 de ces variétés se comportent très bien en monoculture entre autre Cintalula, M’kanyunyi, M’mbiyombiyo, M’muzungu, Nabinzonza, Nakasharhye et Sekanti. Cependant les variétés Cibongoyoka, M'katemba et M’rhukubambuguma manifestent un bon comportement en monoculture.
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Tableau 19 : Appréciation en polyculture des variétés les plus importantes Variété Assez bonne Bonne Très bonne Total Cibongoyoka 0 15 0
15 Cintalula 0 15 5
20 Kabunga 0 30 5
35 Kamegere 0 15 5
20 M'bailo 0 10 5
15 M'kanyunyi 0 30 0
30 M'katemba 0 10 0
10 M'mbiyombiyo 0 35 5
40 M'meyana 0 5 5
10 M'muzungu 0 10 5
15 M'pharmakina 0 10 5
15 M'santo 0 5 5
10 Nabinzonza 0 0 15
15 Nakasharhye 0 0 10
10 Rhukubambuguma 0 15 5
20 Sekanti 0 20 0
20 Total 0 225 75
300
De ce tableau, on remarque que presque toutes les variétés ne donnent pas très bien en polyculture par contre elles donnent bien. Malgré ce constat, on a remarqué que le producteur paysan préfère plus la polyculture à la monoculture pour des raisons diverses : manque d’entendue pour faire la monoculture, la production des plusieurs cultures pour subvenir aux besoins divers familiaux.
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Tableau 20 : Appréciation en rotation des variétés les plus importantes Variété Assez bonne Bonne Très bonne Total Cibongoyoka 0 0 15
15 Cintalula 0 0 15
15 Kabunga 0 30 5
35 Kamegere 0 15 0
15 M'bailo 0 10 5
15 M'kanyunyi 0 30 0
30 M'katemba 0 10 0
10 M'mbiyombiyo 0 20 20
40 M'meyana 0 5 5
10 M'muzungu 0 10 10
20 M'pharmakina 0 10 5
15 M'santo 0 10 5
15 Nabinzonza 0 15 0
15 Nakasharhye 0 0 10
10 M’rhukubambuguma 0 20 0
20 Sekanti 0 0 20
20 Total 0 185 115
300
De ce tableau, il ressort que plus d’1/2 de ces variétés se comportent bien en rotation et le reste très bien. De ces résultats on constate la majorité de ces peuvent ont une exigence élevée en nutriments du sol ; de ce fait il peut y arriver que les cultures précédentes peuvent avoir utilisé l’important de ces nutriments d’où la manifestation d’un bon comportement au lieu d’un très bon comportement.
Se référant aux tableaux 17,18, 19 et 20 ; on constate que les producteurs paysans savent identifier dans quel système de culture les différentes variétés de manioc conviennent mieux dans leur milieu d’exploitation. On a constaté que la majorité des variétés donnent de bons résultats dans presque tous les systèmes de culture et plus particulièrement en polyculture qui est le système le plus usuel par les paysans de cette contrée.
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Le tableau 21 présente les différentes conservations des racines des racines des variétés les plus importantes dans le sol.
Tableau 21 : Conservation des racines dans le sol des variétés les plus importantes Variété Après un an les racines sont très amères Après un an apparition des fibres Bonne Dure longtemps Pourriture après 2ans Pourriture après un an Total Cibongoyoka 0 0 0 15 0 0
15 Cintalula 0 0 0 15 0 0
15 Kabunga 0 0 25 0 10 0
35 Kamegere 0 0 10 5 0 0
15 M'bailo 0 5 20 0 5 0
30
M'kanyunyi 5 5 0 15 5 0
30 M'katemba 0 0 0 0 5 0
5 M'mbiyombiyo 10 0 5 0 0 25
40 M'meyana 0 5 0 0 5 0
10 M'muzungu 0 5 0 5 0 5
15 M'pharmakina 0 0 5 0 0 10
15 M'santo 0 0 0 5 0 5
10 Nabinzonza 0 0 0 15 0 0
15 Nakasharhye 0 0 0 5 0 5
10 M’rhukubambuguma 5 5 5 0 5 0
20 Sekanti 0 0 0 0 20 0
20 Total 25 25 70 80 50 50
300
De résultats de ce tableau, il ressort que plusieurs jugements ont été portés sur les différentes variétés quant à leur conservation des racines dans le sol dont 1/6 des observations ont montré que les variétés suivantes dont leurs racines durent pendant un bob moment dans le sol : Cibongoyoka, Cintalula, M’kanyunyi et Nabinzonza. Les variétés suivantes sont celles qui ont une bonne conservation des racines dans le sol : Kabunga, Kamegere et M’bailo et ceci a été attesté par plus d’1/6 des observations. Les variétés comme M’mbiyombiyo et M’pharmakina sont celles dont les racines connaissent une pourriture si elles dépassent une année dans le sol. Par contre la variété Sekanti connait cette pourriture si elle dépasse deux ans dans le sol.
Des résultats de ce tableau, il ressort que les paysans dans leur choix des variétés à cultiver tiennent compte du sort de la partie la plus utile (racine) dans le sol. La durée des racines dans le sol porte aussi une grande importance dans le choix des variétés. Ceci fait que les variétés
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améliorées n’ont pas plus d’importance car selon les paysans ces variétés ont des racines qui ne peuvent pas atteindre une année dans le sol sans subir une grande pourriture.
Le tableau 22 présente les différentes variétés cultivées partout par les paysans dans les groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
Tableau 22 : Les variétés cultivées n'importe où.
Variété
Groupement
Cirunga
Kagabi
Mudaka
Total Kabunga 0 12 24
36 Kamegere 0 12 6
18 M'bushenyi 0 0 9
9 M'kanyunyi 18 0 0
18 M'katemba 0 9 0
9 M'mbiyombiyo 21 15 0
36 M'meyana 0 0 9
9 M'santo 0 0 12
12 Nabinzonza 21 0 0
21 M’rhukubambuguma 0 12 0
12 Total 60 60 60
180
De résultats de ce tableau, on constate que les variétés M’kanyunyi, M’mbiyombiyo et Nabinzonza sont cultivées n’importe où. A Kagabi, on a Kabunga, Kamegere, M’mbiyombiyo et M’rhukubambuguma pendant qu’à Mudaka, on a Kabunga, M’bushenyi et M’meyana.
La plupart de ces variétés sont amers et les paysans pensent que suite à cette saveur, elles peuvent parfaire leur cycle végétatif sans être dérangée surtout par les voleurs et les petits enfants qui préfèrent plus les variétés douces.
Le tableau 23 présente les différentes variétés cultivées proche des maisons d’habitation dans les groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
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Tableau 23 : Les variétés cultivées près de l'habitation
Variété
Groupement Cirunga Kagabi Mudaka Total Cibongoyoka 24 0 0 24 Cintalula 16 0 0 16 M'muzungu 0 0 18 18 Nakasharhye 0 0 22 22 Nganganabuntu 0 40 0 40 Total 40 40 40 120
De ce tableau, il ressort qu’à Cirunga Cibongoyoka, Cintalula sont des variétés cultivées autour de la case (proche de la maison). A Kagabi on a la variété Nganganabuntu et par contre à Mudaka on a M’muzungu et Nakasharhye. Toutes ces variétés sont très douces d’où la crainte d’être ravagées par les petits enfants et par les voleurs surtout si on les cultivées loin de la maison.
III.6. Modes de conservation des variétés
Le tableau 24 présente les modes de conservation des boutures dans les trois groupements.
Tableau 24: Mode de conservation des boutures Groupement En les mettant en un endroit ombragé En les mettant dans des trous creusés aux champs Total Cirunga 12 8 20 Kagabi 13 7 20 Mudaka 15 5 20 Total 40 20 60
Des résultats de ce tableau, il ressort que les boutures sont conservées à des endroits ombragés comme dans des bananeraies, dans des plantations d’arbres par la majorité des paysans, ceci pour éviter que les boutures ne soient en contact direct avec les rayons solaires qui peuvent conduire à leur séchage. Ceux-là qui n’ont pas des champs près des bananerais ou des boisements, creusent des trous dans les champs où ils mettent les boutures par les extrémités basales et ceci pour éviter le séchage des boutures.
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Le tableau 25 présente les modes de conservation des anciennes variétés dans les trois groupements.
Tableau 25 : Mode de conservation des anciennes variétés Groupement Par leur culture chaque saison Total Cirunga 20 20 Kagabi 20 20 Mudaka 20 20 Total 60 60
De résultats de ce tableau, on remarque que la totalité de la population soit 60/60 conserve les anciennes variétés par des cultures continues donc chaque saison pour éviter leur disparition.
Le tableau 26 présente les manières dont les différentes variétés de manioc sont combinées dans les paysans.
Tableau 26 : Manière de mélange des variétés de manioc
Groupement En vrac En ligne
Total Cirunga 15 5
20 Kagabi 13 7
20 Mudaka 12 8
20 Total 40 20
60
Se référant aux résultats de ce tableau, on peut dire que la majorité des producteurs paysans, dans la filière manioc de notre milieu, mélangent les variétés. Ce mélange des variétés se fait plus en vrac qu’en ligne comme le montre le tableau ci-haut. Les rares qui le font en ligne, le font essentiellement pour les variétés nouvellement introduites dites ou variétés améliorées.
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Les tableaux 27 et 28 présentent les différents endroits où les paysans multiplient les anciennes et nouvelles variétés dans les trois groupements.
Tableau 27 : Endroit de multiplication des anciennes variétés
Groupement
Dans le champ de plantation
Total Cirunga 20 20 Kagabi 20 20 Mudaka 20 20 Total 60 60
De ce tableau, il ressort que la totalité des paysans cultivateurs de manioc, soit 60/60 de la population enquêtée, multiplie les anciennes variétés dans le champ de culture. Ceci s’explique par le fait dans notre milieu d’étude, il n’existe pas de champs destinés à la production de boutures pour des prochaines saisons de culture qu’on peut appeler « champs semenciers ».
Tableau 28 : Endroit de multiplication des nouvelles variétés Groupement Dans la parcelle à la maison Dans le champ de culture Total Cirunga 1 19 20 Kagabi 3 17 20 Mudaka 5 15 20 Total 9 51 60
A partir des résultats de ce tableau, on remarque que plus de 5/6 des paysans de notre milieu d’étude multiplient les nouvelles variétés aussi dans le champ de culture. Dans le champ, on essaie de localiser les endroits où on a mis les nouvelles variétés pour leur assurer un suivi plus ou moins particulier afin d’étudier leurs potentialités. La minorité, par contre, les place dans des champs proches de la maison pour des soins plus particuliers.
III.7. La gestion variétale
Le tableau 29 présente les gens qui gèrent les variétés dans les ménages paysans et la manière de gestion.
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Tableau 29 : Gestion des variétés de manioc Groupement Qui gère les boutures et les variétés Total Comment Total La femme Par des entretiens culturaux Cirunga 20 20 20 20 Kagabi 20 20 20 20 Mudaka 20 20 20 20 Total 60 60 60 60
Des résultats de ce tableau, il ressort que les variétés de manioc sont gérées en totalité par les femmes soit 60/60. Ceci peut s’expliquer par le fait que dans ces trois groupements les activités champêtres intéressent plus les femmes que les hommes. Les hommes sont plus dans des carrières d’exploitation des pierres et d’autres dans des débits de boisson. Les variétés de manioc sont gérées pas différemment mais c’est par des soins culturaux comme le bouturage, le buttage, le sarclage et la récolte.
Le tableau 30 et 31 présente les différentes variétés disparues et leurs années de disparition dans les trois groupements.
Tableau 30 : Variétés disparues dans le milieu Groupement Variétés Aucune M'kasumeni M'muhunyi M'nvulamingi M'rubona Total Cirunga 20 0 0 0 0 20 Kagabi 20 0 0 0 0 20 Mudaka 12 1 5 1 1 20 Total 52 1 5 1 1 60
De ce tableau, on constate qu’à Cirunga et à Kagabi aucune variété n’a été déclarée disparue par contre dans le groupement de Mudaka les variétés suivantes ont été déclarées disparues par les paysans : M’kasumeni, M’muhunyi, M’nvulamingi et M’rubona.
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Tableau 31 : Année de disparition des variétés Variété
Année Inconnue 1990 2000 Total Pas connue 52 0 0 52 M'kasumeni 0 0 1 1 M'muhunyi 0 3 2 5
M'nvulamingi
0
1
0
1 M'rubona 0 1
0
1 Total 52
5
3
60
Il ressort de ce tableau que ces variétés qui ont été déclarées ont disparues entre les années 1990 et 2000.
Les tableaux 32 et 33 présentent les qualités et les défauts des variétés disparues.
Tableau 32 : Qualités des variétés disparues Variété
Qualités Autre Bonne production Bonne farine Douce Total Inconnue 52 0 0 0 52 M'kasumeni 0 0 1 0 1 M'muhunyi 0 3 0 2 5 M'nvulamingi 0 0 0 1 1 M'rubona 0 1 0 0 1 Total 52 4 1 3 60
Des résultats de ce tableau, il ressort que M’muhunyi était productive et douce ; la variété M’nvulamingi était douce et les variétés M’kasumeni et M’rubona donnaient respectivement une bonne farine et une bonne production.
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Tableau 33 : Défauts des variétés disparues Variété Défauts Total Autre Improductive Racines fibreuses Très amer Inconnue 52 0 0 0 52 M'kasumeni 0 1 0 0 1 M'muhunyi 0 0 5 0 5 M'nvulamingi 0 1 0 0 1 M'rubona 0 0 0 1 1 Total 52 2 5 2 60
De ce tableau, il ressort que ces variétés disparues, en dépit des qualités reprises au tableau précédent, présentaient divers défauts. Les variétés M’kasumeni et M’nvulamingi étaient improductives, M’muhunyi produisaient des racines fibreuses et M’rubona était très amère.
Le tableau 34 présente la situation sur la recherche des variétés disparues.
Tableau 34 : Recherche des variétés disparues Variété Recherche-t-on Total Non Oui Inconnue 52 0 52 M'kasumeni 1 0 1 M'muhunyi 5 0 5 M'nvulamingi 1 0 1 M'rubona 0 1 1 Total 59 1 60
De résultats de ce tableau, il ressort que parmi les variétés disparue celle M’rubona a été déclarée encore recherchée suite à sa bonne production comme mentionné dans le tableau 32. Par contre, les autres variétés disparues ont été déclarées non recherchées.
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Les tableaux 35 et 36 présentent les variétés aimées par les femmes et les hommes et leurs raisons d’attachement.
Tableau 35 : Variétés aimées par les femmes et les raisons d'attachement Variété Raisons d’attachement Bonne farine Productive Bons tubercules Douce
Maturité précoce Résistante Total Cintalula 0 0 0 4
0 0 4 Kabunga 6 8 0 0
0 0 14 Kamegere 0 5 1 0
0 0 6 M'bushenyi 0 4 0 0
0 0 4 M'kanyunyi 4 2 0 0
0 0 6 M'mbiyombiyo 0 0 0 0
13 0 13 M'santo 0 3 0 6
0 0 9 M'bailo 2 0 0 0
0 2 4 Total 12 22 1 10
13 2 60
Des résultats de ce tableau, il ressort que plus 1/3 des variétés aimées par les femmes sont des variétés productives entre autre Kabunga, Kamegere, M’bushenyi, etc. Celles de bonne farine comme Kabunga, M’kanyunyi et M’bailo viennent en deuxième lieu suivi des variétés douces comme Cintalula et M’santo. On remarque la présence de la variété M’mbiyombiyo comme variété à maturité précoce. Cette variété est préférée car elle permet aux familles paysannes de subvenir à l’alimentation de leurs membres dans un laps de temps.
Tableau 36 : Variétés aimées par les hommes et raisons d'attachement Variété Raisons d’attachement Total Productive Bonnes racines Douce Amer Liyayi 2 6 6 0 14 Nabinzonza 5 0 0 8 13 Sawasawa 10 5 5 0 20 Sukisa 10 0 3 0 13 Total 27 11 14 8 60
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De ce tableau, il ressort que les variétés productives, variétés douces, les variétés à bonnes racines et les variétés amères sont les plus aimées par les hommes. On constate que la majorité de ces variétés sont des variétés introduites et qui sont cultivées plus pour la vente dans cette partie du territoire de Kabare selon le tableau objectif des variétés. De ce fait on constate que les hommes sont plus intéressés par des variétés qui procurent de revenu contraire aux femmes qui préfèrent plus les variétés destinées à produire l’aliment pour la famille.
On constate que la amertume ne constitue pas un défaut pour les hommes du fait qu’ils ont besoin que les variétés atteignent leur maturité complète avant de passer à la récolte contrairement aux femmes qui ont plus besoin des variétés productives et à bonne farine pour le foufou.
Les tableaux 37 et 38 présentent les variétés de manioc présentes dans les champs paysans les avantages et inconvénients.
Tableau 37 : Variétés présentes dans les champs et leurs avantages Variété Avantages Bonne farine Bonne production Bonnes racines Douce Précoce Rarement volée Total Cibongoyoka 9 0 0 6 0 0 15 Cintalula 8 0 0 12 0 0 20 Kabunga 28
6 0 0 0 0 34 M'bailo 6 10 0 0 0 0 16 Kamegere 15 12 0 0 0 0 27 M'kanyunyi 12 0 4 0 0 0 16 M'katemba 6 6 0 0 0 0 12 M'mbiyombiyo 6 0 0 0 20 0 26 Nabinzonza 6 0 0 0 0 12 18 Nakasharhye 0 14 4 0 0 0 18 Total 96 48 8 18 20 12 202
Des résultats de ce tableau, il ressort que la majorité des variétés retrouvées dans les champs des paysans donnent une bonne qualité de farine, suivies de celles jugées productrices. Ceci amène à dire que ces agriculteurs sont plus préoccupés par la qualité de foufou que les autres
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caractéristiques. On trouve que les variétés les plus cultivées sont entre autre Kabunga, Kamegere, M’mbiyombiyo, Cintalula, etc.
Tableau 38 : Variétés présentes dans les champs et leurs inconvénients Variété Inconvénients Maturité tardive Moins résistant S'adapte difficilement Moins productives Pourriture rapide amères Total Cibongoyoka 9 0 0 6 0 0 15 Cintalula 8 0 0 12 0 0 20 Kabunga 28
6 0 0 0 0 34 M'bailo 6 10 0 0 0 0 16 Kamegere 15 12 0 0 0 0 27 M'kanyunyi 12 0 4 0 0 0 16 M'katemba 6 6 0 0 0 0 12 M'mbiyombiyo 0 0 0 0 20 6 26 Nabinzonza 6 0 0 0 0 12 18 Nakasharhye 0 14 4 0 0 0 18 Total 90 48 8 18 20 18 202
De résultats de ce tableau, il ressort que la majorité des variétés trouvées au champ sont tardives, suivies des variétés moins résistantes, etc. En comparant ce tableau au tableau précédent on peut dire que les paysans de cette contré sont plus préoccupés par la qualité de la farine et les autres paramètres ne sont pas très intéressants pour eux.
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Le tableau 39 présente le nombre des champs par paysan et leur régime foncier.
Tableau 39 : Nombre de champ par paysan et le régime foncier Numéro champ Régime foncier Total Propre Aide Communauté Emprunt Location Métayage Champ 1 7 12 6 3 10 22 60 Champ 2 10 8 6 7 9 20 60 Champ 3 2 0 0 5 0 1 8 Total
19
20
12
15
19
43
128
Des résultats de ce tableau, il ressort que 1/3 des champs des paysans de ces groupements sont occupés par métayage, suivi des champs occupés par aide ; puis des champs propres et ceux pris en location ; les champs d’emprunt et ceux de la communauté viennent en dernière position.
Cette situation s’explique par le fait que les grands patrons, venant de la ville, se sont déjà appropriés la majorité des terres fertiles au détriment de la population autochtone. D’où les paysans sont obligés de recourir aux différents contrats pour accéder à la terre afin d’assurer l’alimentation de leurs familles.
Ces modes d’occupation de terres par les paysans, qui sont de plus en plus dépendants des bailleurs (Métayage, location, aide etc.) font que les variétés ne restent pas longtemps dans le sol et cela pour chercher un gain de temps et de la parcelle. Ceci conduit même à la pratique des cultures associées car les paysans n’ont pas d’autres champs où ils peuvent faire d’autres cultures.
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Le tableau 40 présente les différentes cultures associées au manioc dans les champs paysans dans les groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
Tableau 40 : Nombre des champs par paysan et les cultures en place Champ Cultures en présence Arachide, manioc, mais et taro Canne à sucre Manioc colocase et patate douce Manioc et haricot Manioc et sorgho Manioc, mais et haricot Manioc, mais, haricot et patate douce Manioc, sorgho et patate douce Manioc, taro et patate douce Manioc, mais et colocase Oignon Total Champ 1 3 0 4 6 3 16 6 8 8 6 0 60
Champ 2
5
6
5
5
6
13
3
5
4
3
5
60
Champ 3
0
1
0
0
0
5
0
0
0
2
0
8
Total
8
7
9
11
9
34
9
13
12
11
5
128
Des résultats de ce tableau, il ressort que plusieurs associations sont pratiquées dans ces groupements mais on constate que presque dans toutes les associations le manioc est toujours présent. Il ressort que l’association la plus remarquable est celle du manioc-mais-haricot.
De ce tableau, on constate que le manioc occupe une place importante dans l’agriculture paysanne du milieu du fait que cette population se nourrit presque tous les jours de la patte obtenue de la farine du manioc, d’où les paysans mettent un accent sur la qualité de la farine produite dans le choix des variétés à cultiver.

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