Auteurs : MURHULA BISHIKWABO Frédéric, CT. Ir. BIRINDWA RUTEGA Damas et Prof. Dr. Ir. BISIMWA BASENGERE Espoir
Le manioc est une culture de grande importance au Sud-Kivu en général et plus particulièrement dans les groupements de Cirunga, Kagabi et Mudaka.
Toutefois depuis les années 1990, le manioc connait des problèmes dans cette province dont le plus important fut l’apparition de l’épidémie de la mosaïque africaine du manioc. A ce jour, il s’est ajouté l’épidémie de la striure brune du manioc, en plus des problèmes de changement climatique et de baisse de fertilité suite aux érosions et à la surexploitation des terres. Ce qui a conduit à la chute de production au niveau des exploitations paysannes. Suite à ce problème, il y a eu de nouvelles introductions variétales en renfort aux variétés locales jugées très sensibles. La gestion de cette diversité génétique au niveau paysan est au centre de ce travail.
Pour réaliser ce travail, un questionnaire d’enquête a été élaboré et administré à 60 ménages cultivateurs de manioc dans ces groupements en raison de 20 ménages par groupement.
A l’issue de l’enquête les résultats suivants ont été obtenus : vingt-deux variétés du manioc sont cultivées dans ces trois groupements dont Cibongoyoka, Cintalula, Kabunga, Kamegere, Liyayi, M’bailo, M’buchunguli, M’bushenyi, M’kanyunyi, M’katemba, M’mbiyombiyo, M’meyana, M’muzungu, M’pharmakina, M’rhukubambuguma, M’santo, Maombi, Nabinzonza, Nakasharhye, Sawasawa, Sekanti et Sukisa.
La grande partie de ces variétés ont été obtenues par des échanges de matériels entre paysans d’un milieu à un autre.
Les variétés les plus préférées par les paysans sont en majorité des variétés locales en raison de leur farine de bonne qualité dans la production du foufou, au détriment des variétés dites améliorées qui sont plus bonnes pour l’accompagnement que pour la production du foufou. On remarque que les variétés locales sont pour la plupart sensibles aux maladies et aux ravageurs quoi que préférées par rapport aux variétés améliorées qui sont résistantes ou tolérantes.
Les modes de gestion dépendent plus du goût de la variété du fait que les variétés douces sont plus mises près des maisons d’habitation et les variétés amères sont cultivées partout où l’on a le champ.
IX
75% de la population de notre échantillon mettent les variétés de manioc en vrac sans tenir compte des caractéristiques propres de chaque variété
Les paysans de ces groupements recherchent les variétés amères afin de réduire le taux de vol de la récolte
Les paysans ont perdu en moyenne 33,01% des variétés déclarées dans l’ensemble de ces trois groupements et cela pour raison de mauvaise appréciation de certaines variétés surtout les variétés améliorées.
Mots clés : Diversité génétique, Manioc et Gestion paysanne.