Cette étude a été menée dans les groupements de Mudaka, Kagabi et Cirunga consistant à déterminer les modes de gestion des variétés de manioc et à inventorier les différentes variétés présentes dans ces groupements du territoire de Kabare. Un questionnaire d’enquête a été élaboré et administré par interview à 60 ménages cultivateurs de manioc pris dans ces trois groupements.
A l’issue de l’enquête les résultats suivants ont été obtenus :
- Les variétés de manioc connues dans ce milieu sont: Cibongoyoka, Cintalula, Kabunga, Kamegere, Liyayi, M’bailo, M’buchunguli, M’bushenyi, M’kanyunyi, M’katemba, M’mbiyombiyo, M’meyana, M’muzungu, M’pharmakina, M’rhukubambuguma, M’santo, Maombi, Nabinzonza, Nakasharhye, Sawasawa, Sekanti et Sukisa.
- La majorité de ces variétés sont cultivées pour assurer l’alimentation familiale donc sont des variétés pour la subsistance : Cibongoyoka, M’kanyunyi, Kabunga, Kamegere, etc.
- Les variétés jugées plus importantes par groupement sont : A Cirunga : Cibongoyoka, Cintalula, M’kanyunyi, M’mbiyombiyo, Nabinzonza, Sekanti, etc. Dans le groupement de Kagabi, on a : Kabunga, Kamegere, M’kanyunyi, M’mbiyombiyo et M’rhukubambuguma. Dans le groupement de Mudaka nous avons remarqué les variétés suivantes : Kabunga, Kamegere, M’bailo, M’meyana, M’muzungu, M’pharmakina, M’santo et Nakasharhye. On a constaté que presque toutes ces variétés importantes sont préférées pour la production d’une bonne qualité de farine.
- Les producteurs paysans ont des variétés dont ils cultivent partout et d’autres sont plus mises près des habitations entre autres : Cibongoyoka, Cintalula, M’muzungu, Nakasharhye et Nganganabuntu. Toutes ces variétés sont jugées douces par les paysans et ont peur qu’elles soient ravagées par les voleurs.
- On constate que les variétés qui sont jugées résistantes sont des variétés améliorées mais qui ne sont pas beaucoup cultivées par les producteurs paysans de part leur qualité de farine produite et leurs exigences culturales.
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- La pratique de mélange des variétés dans un champ est fait le plus souvent en vrac et ceux qui les font en ligne c’est pour les variétés améliorées pourtant moins rependues dans la région.
- Les variétés de manioc sont gérées par les femmes surtout et ces dernières le font par des entretiens culturaux comme le labour, bouturage, le sarclage et buttage et puis la récolte.
- Certaines variétés ancestrales ont disparues surtout dans le groupement de Mudaka : M’nvulamingi, M’kasumeni, M’muhunyi et M’rubona.
- Dans ces groupements le régime foncier le plus utilisé est le métayage et la combinaison des cultures la plus répandue est manioc-mais-haricot.
Vu que les variétés introduites ne sont pas plus intégrées par les paysans du fait qu’elles ne portent pas les caractéristiques voulues par ces derniers surtout la bonne farine, il serait mieux que les centres de recherche comme IITA et INERA pensent à l’amélioration des variétés locales en incluant les gènes de résistance et de productivité élevée pour répondre aux besoins des producteurs paysans. Ils peuvent aussi impliquer les producteurs dans leurs schémas de sélection et intégrer les critères de choix de ces derniers.