Toute chose a un prix, qu’il s’agisse d’une marchandise ou d’un service. Même les différentes sortes de travail humain ont un prix, à savoir les « taux de salaires ». Chacun d’entre nous reçoit de la monnaie pour ce qu’il vend et chacun emploie cette monnaie pour acheter ce qu’il désire.[1]
Le prix est un élément important d’action sur le marché, il doit être en cohérence avec les autres variables marketing. Il a une incidence forte pour l’entreprise : il procure des revenus, il influe aussi sur la demande et sur la concurrence. Le prix de vente des biens et services se détermine sur le marché par la confrontation de l’offre et de la demande de ce bien ou service. En conséquence, la variation des prix traduit généralement l’existence ou l’apparition soudaine d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. L’inflation a alors des causes réelles qui proviennent de la sphère économique. Il arrive pourtant que les raisons de la hausse de prix soient à rechercher du côté de la sphère monétaire.
Toutes les entreprises commerciales doivent déterminer un prix pour leurs produits et services, ce prix pouvant prendre de multiples formes : tarifs, loyers, droits, honoraires, péages, primes, cotisations, ou tout simplement prix de vente. Pendant de très nombreuses années, il résultait d’une négociation entre l’acheteur et vendeur. Celui-ci demanderait au départ un prix plus élevé que le prix de vente espéré, tandis que l’acheteur offrirait moins qu’il compte dépenser. Au fil de la discussion, ils s’entendraient sur un prix intermédiaire. [2]
Fixer un prix unique pour tous est une idée relativement récente, qui a grandement bénéficié du développement du commerce moderne à la fin du siècle dernier, sous l’impulsion d’hommes comme Aristide Boucicaut et Félix Potin. Aujourd’hui encore, certaines enseignes (Monoprix, Prisunic) conservent dans leur nom cette origine. Jadis, le prix jouait un rôle de tout premier plan dans le comportement d’achat et il en est encore ainsi dans les pays en voie de développement et les zones le plus déshéritées. Au fil des années cependant, d’autres facteurs (publicité, promotion, vendeur) ont vu leur importance s’accroître, mais le prix reste un élément fondamental, notamment de par son impact sur la part de marché et la rentabilité.[3]
Le prix est la seule variable d’action directement génératrice de revenu, tous les autres éléments du mix étant des facteurs de coût. En dépit de leur importance, les décisions de prix sont rarement optimales. Trop souvent, le prix de vente : est déterminé à partir du seul prix de revient ; n’est pas assez rapidement modifié pour prendre en considération les évolutions intervenues sur le marché ; est élaboré sans référence aux autres variables de l’action marketing ; tient peu compte de la variété des produits offerts et des segments de marché.
Durant les dernières décennies, l’industrie du ciment a connu un essor considérable et a plus que doublé, principalement en raison du boom de la construction dans les pays en développement. N’étant pas à l’abri des effets néfastes de la crise financière qui a ébranlé les marchés financiers internationaux, engendrant le ralentissement de l’activité économique mondiale, l’activité du ciment a pu retrouver ses couleurs avec un accroissement de sa production de 9,2% entre 2009 et 2010 après une timide croissance enregistrée en 2008, par rapport à 2007, de 2,4%.[4]
En 2011, la production mondiale de ciment s’est établie à 3,6 milliards de tonnes. La Chine a vu, en l’espace de 10 ans sa production quadruplée. Offrant 58,3% du total mondial, cette dernière se taille la part du lion avec 2 058 millions de tonnes produits. L’Inde vient en deuxième rang avec 221 millions de tonnes, l’Iran et les états Unis ex aequo en troisième position, avec 66 millions de tonnes produits. En effet, la dernière crise survenue en 2008 affectant les marchés financiers des pays développés a engendré un changement notable du modèle mondial de la production et la consommation du ciment.[5]
Pour l’année 2012, une croissance de 2,7% de la production mondiale sera enregistrée avec une offre de ciment estimée à 3,7 milliards de tonnes, selon les données de l’organisme américain Geological Survey. D’un autre côté, suite à la régression qu’a connue l’activité du secteur de la construction, la demande de ciment a nettement diminué dans les pays développés, entraînant le transfert de l’épicentre de l’industrie du ciment vers les pays émergents en Asie qui consomment aujourd’hui environ 90% de la production mondiale contre 65% il y a 20 ans.
Par ailleurs, et étant une industrie dont la production est essentiellement locale, 95% du ciment consommé dans le monde est utilisé dans les pays de sa production. Cette caractéristique n’a cependant pas empêché l’activité d’exportation de se développer. En 2011, les dix exportateurs majeurs au monde assurent 64% du total des exportations mondiales. Parmi les principaux exportateurs, nous retrouvons la Thaïlande qui s’est hissée à une position de premier plan en termes d’exportation de ciment et de clinker avec des ventes de 12 millions de tonnes en 2011, détrônant ainsi la Turquie de sa première place de 2010 et qui devient deuxième avec 11 millions de tonnes. En ex aequo la Chine occupe la deuxième place en 2011 avec 11 millions de tonnes exportées de ciment et de clinker.[6]
Du côté des importations, les dix premiers importateurs mondiaux représentent 38% de leur volume total. Ainsi, le Bengladesh occupe une place de premier rang avec plus de 13 millions de tonnes de livraison en 2011, suivie par les Etats-Unis avec 7 millions de tonnes. Avec 5 millions de tonnes de ciment et clinker importées, l’Iraq, l’Afghanistan et la Malaisie se positionnent en troisième position en 2011.
En 2008, la croissance en RDC aurait été de 6,2%. En 2009, à la suite de la crise financière mondiale et de l’effondrement des cours des matières premières intervenus en octobre 2008, la croissance n’aurait été que de 2,7%. En 2010, compte tenu des mesures prises au niveau international pour contrôler la crise, et de la reprise des cours des matières premières, la croissance pourrait, selon des projections non officielles, être supérieure à 5%. Avec la croissance, les indicateurs de la pauvreté en RDC se sont quelque peu améliorés, le revenu annuel par habitant passant entre 2000 et 2008 de 80 à 150 Dollars en 2008, et l’espérance de vie à la naissance de 44 à 46 ans. Les secteurs moteurs de la croissance depuis 2002 ont été les télécommunications, les mines et la construction.[7]
La construction occupe une place importante dans l’économie de RDC, non seulement par sa contribution au PIB (de l’ordre de 5% en moyenne d’une année à l’autre) mais également en termes d’emplois directs et indirects. La croissance a atteint 3,5% en 2002, puis 6,4% en moyenne de 2003 à 2007 d’après les chiffres de la Banque Mondiale. Par ailleurs on remarque un développement accentué du secteur Construction qui a doublé en 4 ans : la demande est donc soutenue mais non satisfaite par la production intérieure de ciment.
En Europe, la consommation moyenne de ciment par habitant en 2008 est de l’ordre de 500 kg par an avec des pointes de plus de 900 pour l’Espagne notamment et des niveaux de 350 à 400 pour la France et l’Allemagne et près de 600 en Belgique. D’après certains cimentiers rencontrés en RDC, la consommation actuelle serait de 35 kg par habitant par an ; Pour certains pays voisins, ce serait : Afrique du Sud 250kg/hab., Nigéria 100, Zambie 60, Kenya 55.
La production actuelle et annuelle de ciment en RDC dépasse à peine les 500.000 tonnes alors que, si on s’aligne sur la consommation du Kenya, la demande nationale se situerait au-delà des 3,5 millions de tonnes (64 millions d’habitants consommant 55kg par an) ; la demande nationale pourrait même excéder les 5 millions de tonnes en fonction du programme des Cinq Chantiers du Chef de l’Etat.[8]
Ce déficit de production a comme conséquences : le ralentissement dans la réalisation de projets aussi bien publics que privés ; le prix du ciment est artificiellement haut par manque d’offre de ciment ; la difficulté de promouvoir l’industrialisation locale de produits dérivés du ciment ; l’importation à prix élevés de ciment de moindre qualité, alors que le calcaire local est de très bonne qualité.
Le marché congolais du ciment souffre d’une pénurie due au fait que la production nationale de ce produit n’arrive pas à couvrir les besoins de consommation interne. Vu l’explosion du secteur de la construction dans le pays, la demande demeure toujours importante par rapport à l’offre. Etant donné qu’il a existé des dispositions légales interdisant l’importation du ciment au pays, cela a joué un rôle néfaste sur l’équilibre des prix sur le marché intérieur. Le gouvernement de la république ayant constaté ce phénomène, a pris des mesures pour alimenter le pays en ciment importé et limiter les exportations. C’est ainsi que le Ministre de l’Economie Nationale et du Commerce a pris un Arrêté n° 005/CAB/MIN-ECONOMAT&COM/2008 du 03 mars 2008 modifiant l’Arrêté Ministériel n° 006/CAB/MIN-ECO/2007 du 11 juillet 2007 règlementant l’approvisionnement du marché intérieur pour certains produits de grande consommation.
Asphyxiées par les taxes, concurrencées par les importations, les grandes entreprises du Sud-Kivu sont souvent contraintes de fermer et les investisseurs hésitent à se lancer. Toute l’économie de la région en pâtit, les produits locaux ne sont pas valorisés, le chômage est important, les sorties des devises importantes. Il ne reste que trois usines en fonctions sur les dizaines qui tournaient au Sud-Kivu à l’Est de la RD Congo, il y a trois décennies : la BRALIMA (fabrication de la bière et limonade), la PHARMAKINA (fabrication et commercialisation de la quinine), GINKI (fabrication des matelas et coussins) ; toutes trois implantées à Bukavu. Une autre reprend vie, la cimenterie de KATANA, à 45km au Nord de Bukavu et faisant l’objet de notre étude. La grande sucrerie de KILIBA dans la pleine de la Ruzizi, territoire D’UVIRA, peine quant à elle à se réveiller. Les différentes tentatives d’implantation de nouvelles unités se heurtent au poids des taxes, au manque de crédit, à l’insuffisance de l’énergie, à un mauvais climat des affaires et à la concurrence des produits étrangers.
Fermée depuis plusieurs décennies, la cimenterie de KATANA, qui faisait jadis la renommée du Sud-Kivu, a été relancée en Avril 2011. Son objectif était de produire un sac de ciment qui revienne entre 12 et 15$, accessible à la majeure partie de la population. Soumise à de multiples taxes, notamment sur les matières premières importées de la Tanzanie, elle doit en plus payer une taxe de 3$ sur chaque sac de ciment produit. Impossible d’atteindre cet objectif et les autorités ont refusé de les exonérer des taxes ce dont bénéficient cependant certains importateurs qui vendent leur ciment moins cher. L’entreprise a du mal à écouler son produit.
Etant donné cette difficulté d’écoulement des produits à la cimenterie de KATANA compte tenu de l’environnement économique dans lequel elle interagit, et eu égard à l’offre déficitaire du ciment en RDC en général et en particulier à la cimenterie de KATANA, impliquant une double tendances : importation des produits finis et de ciment de mauvaise qualité, à des niveaux de prix élevés, rendant les dérivés du ciment chers ; mais également l’utilisation de produits de substitution tels que le bois, la terre, la tôle comme matériaux de construction. Sans compter que certaines constructions pourraient être fragilisées par manque de respect des normes, suite à la carence du ciment. Il nous est nécessaire de formuler la problématique de notre recherche de la manière suivante :
Selon GRAWITZ M., l’hypothèse est une proposition de réponses provisoires aux questions posées dans la problématique. Elle tend à formuler une relation entre les faits significatifs.[9]
Ainsi, dans le cadre de la problématique ci-haut posée, nous émettons les hypothèses selon lesquelles :
L’état de la question s’étend comme une centralisation tour à tour de la théorie en vrac en rapport avec l’objet de recherche.[10]
Ainsi donc, dans le cadre de notre travail, nous avions réalisé qu’il existe des auteurs et/ou chercheurs ayant déjà abordé différentes théories et recherches similaires ou en rapport avec notre objet de recherche. Parmi eux :
Face à la problématique évoquée, il a émis les hypothèses selon lesquelles : la ville de Bukavu importe plus qu’elle n’exporte. Elle présente une structure tout à fait particulière en ce qui concerne son intégration au commerce extérieur parce que les exportations sont toujours inférieures aux importations et elles sont généralement composées des matières premières à l’état brut tandis que les importations se constituent des biens de consommation courante et de luxe. En plus, la ville de Bukavu dépend de l’extérieur pour l’approvisionnement des biens de diverses variétés. Enfin, les échanges commerciaux ne parviennent pas à améliorer le bien-être de la population. Les divers produits importés par la ville de Bukavu se présentent au marché local à des prix très élevés inaccessibles à la majeur partie de la population dont le pouvoir d’achat est insuffisant étant donné que la production locale est très faible et le chômage qui caractérise cette population.
Partant de la problématique posée et des hypothèses formulées, il aboutit aux résultats selon lesquels : l’articulation et les mécanismes de participation du secteur privé au commerce extérieur continuent à poser problème. Une participation effective nécessite la facilité pour les opérateurs économiques d’accéder aux marchés des biens et services à l’étranger et cela sans entrave d’ordre administratif ou fiscal. L’évaluation des échanges commerciaux de la ville de Bukavu avec l’extérieur est caractérisée par les exportations et les importations qu’elle effectue. Les échanges internationaux peuvent lutter contre la pauvreté en y appliquant les taxes et les impôts qui consistent à construire les infrastructures sociales de base, à développer la ville parce que la technologie s’importe, à créer un service qui sera à la portée de l’intérêt général de la population et qu’ils peuvent consister à l’externalisation et à la redistribution des biens importés.
Partant de la problématique, des hypothèses émises et des résultats trouvés par BALUME, son travail se joint au nôtre dans le sens où il évalue les importations et les exportations en volume de la ville de Bukavu avec l’extérieur, tous les produits confondus. Cependant il n’a pas tenu compte de l’analyse microéconomique des concepts ci-évoqués, laquelle constitue une particularité dans notre travail, à savoir sur les produits de construction tel que le ciment uniquement ; il n’a pas également tenu compte du facteur prix, son analyse ou son impact sur les importations et/ou exportations en se focalisant uniquement sur les quantités échangés import-export, sur le commerce international en particulier, c’est qui fait que son travail soit différent de nôtre étant donné qu’il se focalise sur le commerce tant national qu’international en intégrant le facteur prix comme facteur influençant les échanges commerciaux.
Ainsi donc, il émet les hypothèses selon lesquelles : la commercialisation du riz s’effectuerait par deux voies : un échange direct entre producteurs et acheteurs, et un échange indirect entre producteurs et consommateurs passant par l’intermédiaire des commerçants. Le riz d’origine importée occasionnerait d’énormes coûts à cause de la distance qui sépare les lieux de productions. Ce qui entraîne des prix de vente assez élevés lesquels détériorent le pouvoir d’achat des consommateurs, surtout ceux à faible revenu. S’agissant de la formation des prix, ceux-ci résulteraient d’un conflit entre l’offreur à l’autre et prennent toutes les charges d’exploitation majorées des marges bénéficiaires.
Il aboutit au résultat que les prix sont des fruits des discussions entre l’offreur et acheteur ; les quantités échangées du riz sur le marché de Bukavu seraient fonction du prix et que le riz faisant l’objet d’échange à Bukavu provient de deux principales sources : la source locale, dont les territoires congolais et la source étrangère, cette dernière offrant plus que la première. Enfin, les commerçants grossistes et détaillants interviennent dans cette opération et que la multiplicité des taxes ; la défection des voies et moyens de transport routier, l’inflation de la monnaie nationale constituent des handicaps sérieux pour le développement de cette activité. Le marché est ainsi caractérisé par des circuits long et moyen, le circuit court est exclu.
De la problématique, des hypothèses émises et des résultats trouvés par LUKA sur l’analyse du mode d’approvisionnement et de commercialisation du riz ; son travail se joint au nôtre notamment sur l’analyse portant sur l’environnement d’une entreprise commerciale mais également sur l’établissement ou la fixation de prix de vente eu égard aux différentes contraintes y relatives. Néanmoins, il se diffère du nôtre du fait qu’il ne s’agit pas d’une entreprise de production et de commercialisation confrontée à plusieurs contraintes et évoluant dans un environnement parfaitement concurrentiel ; mais également, il n’a pas tenu compte des stratégies pouvant appliquée ladite entreprise afin de rester compétitive sur le marché tant national qu’international eu égard au différentes contraintes dont elle fait face pour sa survie et sa pérennité, en satisfaisant bien entendu ses consommateurs à travers une offre de bonne qualité et en quantité suffisante et sans rupture ; lesquels éléments ont fait l’objet de notre étude.
Elle émet ainsi donc les hypothèses que : ce qui détermine la demande des produits brassicoles c’est le prix de ces produits ou de ce bien d’une part, et d’autre part, il existe une parfaite corrélation entre l’offre, la demande et le prix. Ses résultats sont tels que : le prix n’est pas le seul facteur qui détermine la demande de la bière parce que celle-ci présente des variations d’une période à une autre, mais ces variations n’influencent en rien la demande. Elle estime que la demande des produits brassicoles serait plus déterminée par d’autres facteurs tels que le goût, les préférences des consommateurs, les habitudes alimentaires, etc. En calculant les corrélations entre les trois variables d’étude : offre, demande et prix, elle constate qu’au cours des années, la demande ne cessait de s’accroître malgré les variations constatées des prix. Les différentes variations de prix n’ont donc eu aucune répercussion sur les quantités demandées par les consommateurs de la bière Primus dans la ville de Bukavu.
Pour le cas de NSHOBOLE dans son étude portant sur la sensibilité de l’offre et de la demande des produits brassicoles à Bukavu, son travail se joint également au nôtre du fait qu’il évalue les différents éléments influençant l’offre et la demande des produits brassicoles, entre autre le prix. Eu égard à ses résultats à savoir que la demande n’est pas directement influencée par la seule variable prix, mais également le goût, les préférences des consommateurs, et que les variations des prix n’influencent en rien la demande des produits brassicoles ; son travail se diffère au nôtre par le fait qu’il n’a pas aussi tenu compte des concurrents et pour notre cas les différentes variations de prix ont influencé négativement la productivité de la cimenterie de KATANA notamment à travers la baisse du niveau de productivité et d’écoulement de son produit compte tenu des produits concurrents vendus sur le même marché et à prix relativement bas par rapport à celui pratiqué par ladite cimenterie. Pour ce faire, nous pourrions aisément affirmé que son travail serait de loin différent du nôtre.
Partant du problème ci-haut posé, il émet les hypothèses (lesquelles ont été vérifiées et confirmées à travers les différentes enquêtes menées, ainsi qu’à travers le dépouillement des données chiffrées recueillies sur les deux marchés) selon lesquelles la différence de prix sur ces deux marchés opposés ou parallèles permettrait une prise de position du consommateur et orienterait dans son choix à opérer sur l’un ou l’autre à la limite de ses moyens (revenu) ; le prix serait également un des facteurs les plus déterminant dans le choix du bon marché si le consommateur était rationnel et le consommateur s’orienterait vers un marché bon prix si celui-ci lui permettrait de maximiser la qualité et la quantité.
Pour le cas de MULINDANGABO, son travail se joint enfin au nôtre sur l’analyse de la différenciation pour ne pas dire la discrimination par le prix sur deux marchés à Bukavu et sur les mêmes produits ; qui serait comparée à l’analyse des prix pratiqués par la cimenterie de KATANA et ceux pratiqués par les concurrents, pour notre cas. Cependant, il se diffère du nôtre par le fait qu’il analyse le seul comportement des consommateurs et ne tient pas compte du comportement des producteurs que sont les Ets LA BEAUTE et les grossistes et/ou détaillants au marché central de Bukavu pour son cas. Notre travail est bien différent du tien dans la mesure où il tient à la fois compte du comportement des consommateurs ainsi que celui des producteurs, tout en relevant les différents éléments influençant la détermination du prix de vente sur le marché, à savoir le coût de production, les charges intermédiaires, la taxation fiscale, l’exonération et la production de masse des produits concurrents.
Le présent travail se veut une analyse Microéconomique de la commercialisation du ciment dans la ville de Bukavu en général, et à la productivité par la cimenterie de KATANA en particulier. Le choix de la cimenterie de KATANA est motivé par le fait qu’elle a récemment relancé ses activités après plusieurs années de fermeture, et se trouve actuellement en difficulté d’écouler son produit sur le marché de Bukavu ; alors qu’elle avait comme objectif de produire de manière à rendre son produit accessible à la majeure partie de la population.
L’intérêt que porte ce travail est cependant triple :
L’objectif du présent travail est double :
L’objectif général consiste à présenter et à analyser la sensibilité de prix de ciment sur le marché à Bukavu et son impact sur l’écoulement et/ou commercialisation du ciment dans la ville de Bukavu ; la quelle influe généralement sur la consommation et la rentabilité de la dite cimenterie.
Les objectifs spécifiques consistent donc à présenter et à analyser les différents éléments intervenant dans la détermination du prix d’un sac de ciment à la cimenterie de KATANA, et donc le coût de revient d’un sac de ciment ; à proposer des voies de sortie permettant à cette dernière de relever sa productivité et vendre à un prix relativement bas par rapport à celui des importations à travers la minimisation des coûts de productivité afin de maximiser son profit et rester compétitive dans le secteur s’il en serait possible.
La délimitation du sujet consiste à restreindre le champ d’intervention d’une recherche par souci de précision et de concision.[15] Ce qui entraine à délimiter notre travail dans le temps et dans l’espace.
Ainsi, dans le temps, notre étude s’étend sur la période allant d’Avril 2011 (période de relance des activités à la cimenterie de KATANA) à Avril 2014, soit une durée de trois ans, car elle se veut une enquête qui tente d’analyser la situation microéconomique du prix du ciment sur le marché de Bukavu.
Dans l’espace, elle porte sur la République Démocratique du Congo, province du Sud-Kivu, précisément sur la ville de Bukavu.
Ainsi, dans le cadre de notre travail nous avons recouru aux méthodes :
Les techniques sont les outils mis à la disposition de la recherche afin d’atteindre le résultat escompté.[17]
Ainsi donc, nous avons recouru aux techniques telles que :
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres, dont le premier est consacré à la revue de la littérature (considérations générales), le second étudie l’environnement de la cimenterie de KATANA tout en étudiant les concurrents, les importations et exportations en volume par an durant toute la période d’étude ; et le troisième est consacré à l’analyse de la sensibilité de prix sur l’écoulement du ciment tout en analysant les différentes élasticités de prix par rapport à la demande de ciment à Bukavu et en présentant une modélisation économétrique de l’offre de la dite cimenterie.
[1] Paul A. Samuelson, L’Economique I, Ed Armand Colin, Paris, 1982, p64
[2] KOTLER DU BOIS, Marketing Management, 9e Edition, Nouveau Horizon, Paris, 1997, p83
[3] Octave JOKUNG, Microéconomie de l’incertain, 2e édition, Dunod, Paris, 2001, p21
[4] International Cement Review, Global Cement Report 2012, p3
[5] BETTS, M., Cement International Industry, Jefferies International Ltd., note de travail, février 2011, p11
[6] Idem, p12
[7] Ministère de l’Industrie, Etude sur les opportunités de valorisation industrielle du ciment en République Démocratique du Congo, Contrat N° Z481/COPIREP/SE/10/2009, p15
[8] Idem, p16
[9] MATYABO ASAKILA, Initiation à la recherche Scientifique, cours inédit, G1 Economie, 2006-2007, p7
[10] MATYABO ASAKILA, Op cit., p10
[11] Olivier BALUME NGUBA, Réflexion sur les échanges internationaux avec les villes de la RDC, cas de la ville de Bukavu de 2000 à 2008, Mémoire, Inédit, UOB, 2008-2009
[12] LUKA LUSUNGU, Essai d’analyse sur le mode d’approvisionnement et de commercialisation du riz dans la ville de Bukavu, TFC, Inédit, UOB, 2006-2007
[13] NSHOBOLE MUSHAGALUSA Claudine, La sensibilité de l’offre et de la demande des produits brassicoles à Bukavu, cas de la bière Primus à la BRALIMA/Bukavu, TFC, Inédit, UOB, 2007-2008
[14] MULINDANGABO BAHAYA Justin, L’incidence de la tarification comparée des biens sur le comportement du consommateur dans la ville de Bukavu. Cas des Etablissements LA BEAUTE et du Marché Central de Bukavu, Mémoire, Inédit, UOB, 2009-2010
[15] MATYABO ASAKILA, Op cit, p22
[16] R. PINTO et M. GRAWITZ, Les méthodes de recherche en sciences sociales, Ed DALLOZ, Paris, 1991, p208
[17] R. PINTO et M. GRAWITZ, Op cit, p215