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CHAPITRE II. MILIEU, MATERIEL ET METHODE

II.1. MILIEU D’ETUDE

Notre étude a été réalisée dans le territoire de KABARE plus précisément dans les groupements de Lugendo, Bushumba et Irhambi-Katana situés sur l’axe Bukavu –Goma.Ces groupements ont été choisis en fonction de leur accessibilité, de leur aptitude élevée du sol à produire le Manioc et de leur forte démographiedont l’alimentation est principalement à base du Manioc. L’enquête a été menée dans la période allant du 17 Mars 2016 au 6 Avril 2016.

Le Territoire de Kabare est l’un des huit territoires de la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. Ce territoire est situé au nord de la ville de Bukavu. Sa limite sud marque la frontière du territoire de Walungu, tandis que le lac Kivu délimite sa partie Est et constitue lui-même la frontière naturelle avec le Territoire d’Idjwi et le Rwanda.  La partie Ouest du Territoire est frontalière avec le Territoire de Shabunda. Au nord il est limité par le territoire de Kalehe. Sur le plan administratif, le Territoire de Kabare est constitué de deux collectivités : Kabare et Ninja. La collectivité-chefferie de Kabare est subdivisée en 14 groupements administratifs qui sont Cirunga, Bugobe, Kagabi, Bushumba, Bushwira, Irhambi-Katana, Mudaka, Bugorhe, Miti, Luhihi, Mudusa, Lugendo, Mumosho et Ishungu(JULES etal, 2014).

Il est situé entre 28°45’ et 28° 55’ de longitude et 2°30’ et 2° 50’ de latitude sud au sud-ouest du lac Kivu. Avec une superficie de 1960 km2, sa population est estimée, selon les statistiques de 2012 du service de l’Etat civil du Territoire de Kabare, à 496 169 habitants repartie en 105 584 femmes, 92 463 hommes, 154 498 filles et 143 624 garçons. La région est caractérisée par un mouvement tectonique ancien et récent du Graben centrafricain, qui traverse la région du Kivu en direction du Nord au Sud et qui passe directement au sud du lac Kivu (JULES etal, 2014).

II.1.1. Conditions pédoclimatiques

Le sol de Kabare est constitué des sols anciens d’origine volcanique ayant comme matériel parental une roche éruptive. La vitesse d’altération de cette roche est variable. Ce sol est généralement fertile et riche en élément minéraux. Les alluvions anciennes se rencontrent dans le bas fond, généralement lourd et très argileux. A certains endroits on trouve le ferralsoletà d’autre l’argile et la tourbe (Bibentyo, Cité par IRENGE. G, 2016).Selon la classification de KOPEN, Kabare appartient au climat du type AW3 où la température moyenne diurne du mois le plus froid dépasse 18°C.Le climat qui se caractérise par une longue saison pluvieuse (9 mois) allant de Septembre à Mai et une courte saison sèche (3 mois) allant de Juin à Août. Les précipitations minimales annuelles atteignent 1000 mm et les maximales 1700 mm, l’humidité relative est de 80,50% (SABUKIZA, cité par olivier 2014).

  1. Le climat

D’après la localisation géographique et l’altitude, le climat de cette zone est considéré comme « tierretempleta » avec une température moyenne annuelle de 15 à 20°C et une amplitude des températures journalières qui peut atteindre environ 10 à 12°C. Par contre l’amplitude annuelle ne dépasse pas 2°C. Le territoire de Kabare, connait deux saisons : la saison sèche qui dure 3 mois de Juin à Septembre et la saison de pluie qui dure 9 mois.  La saison sèche connaît une température élevée et une rareté de pluies durant toute la période (JULES etal, 2014).

  1. Relief

Le territoire de Kabare est situé entre 2°30’latitude Sud et 28°30’longitude Est. Le relief de Kabare est fortement accidenté et s’ordonne sur un plateau. L’altitude varie entre 1460 m et 3000 m au sommet des plus hautes montagnes (l’altitude à Mulume Munene, la plus haute atteint 3000m et la plus basse atteint 1420m. L’altitude moyenne est de 2225m. Ce relief est dominé par des inégalités : plateaux, montagnes et une multitude des collines notamment à Kanyamaheke, à Mbogwe, à Buhanga, etc. (MURHOMULUME, Cité par IRENGE. G, 2016).

  1. Les sols

D’après la classification d’ORSTOM il s’agit dans la région d’étude d’un sol ferralitique. Cette systématique ne suffit pas à cause des grandes variations locales résultant des différentes roches-mères (surtout basalte, couches de laves, cendre volcanique), suivant l’âge du sol et le relief, la plus grande superficie du sol de ce village est occupée par une terre brune et rouge qui est généralement très profonde, lourde et argileuse mais fertile.  Elle s’est développée surtout sur des substrats volcaniques.  Une autre sous-région, la presqu’île vers Birava et Lugendo, surles roches d’origine sédimentaire, dispose d’un sol de moindre qualité pauvre en humus et d’une couleur ocre-rougeâtre. Dans la région de Katana dominent les ferralsols, partiellement mélangés avec des lithosols et des sols hydro morphes. Ces sols contiennent souvent beaucoup d’argile qui les rend lourds avec une moindre capacité d’absorption d’eau (JULES etal, 2014).

II.1.2. IRHAMBI-KATANA

Le groupement d’Irhambi-katana est situé dans le territoire de kabare au sud Kivu il est composé de 5 localité (Mwanda, kabamba, mabingu, kabushwa, kadjuchu). Au nord il est limité par le territoire de Kalehe, au sud par le groupement de Bugorhe à l’est par le lac Kivu et à l’ouest par le parc national de Kahuzi-Biega et est situé à plus ou moins 50km de la ville de Bukavu.

  1. Relief

Le groupement d’Irhambi-katana connait un relief plus ou moins stable avec une altitude de 1460 m à l’est (THOMAS, cité par IRENGE. G, 2016).

  1. Climat

Le groupement d’Irhambi-katana jouit d’un climat tropical d’altitude avec une température moyenne de 15 à 20°C et une amplitude thermique journalière qui peut atteindre 10 à12°C,les précipitations moyennes varient entre 1300 et 1800mm, généralement influencées par le parc de Kahuzi-Biega et le lac Kivu.La répartition pluviométrique mensuelle est inégale au cours de l’année. Elle n’est pas sans contrainte sur les cultures et sur les animaux, une saison sèche plus ou moins longue allant du mois de juin jusqu’à la fin du mois d’aout (THOMAS, cité par IRENGE. G, 2016).

  1. Le sol

Le sol de katana est argileux et lourd

  1. Hydrographie

Le groupement d’Irhambi-katana est parcouru par de grandes rivières et ruisseaux : Bidagara, Lwiro, Cirhanyobwa,coga,Cirindiro tous ces cours d’eaux se jettent dans le lac Kivu (MUPENDA,cité par IRENGE. G, 2016).

II.1.3. BUSHUMBA

  1. Situation géographique

Le groupement de Bushumba partage ses limites avec cinq groupements et sont séparés par des limites naturelles ou conventionnelles :

  • Au nord par le groupement de Luhihi
  • Au sud par le groupement de Mudaka
  • A l’est par le groupement de Lugendo
  • A l’Ouest par le groupement de Miti
  1. Hydrographie

Elle est dominée par les rivières et touche le lac Kivu, parmi les rivières qu’on y rencontre nous citons: Langa, Ikolobera, Mushura et Nyampama. Le lac joue un grand rôle économique dans ce groupement (Basubi, Cité par IRENGE. G, 2016).

  1. La végétation

La végétation est dominée par les cultures vivrières qu’on y pratique comme le manioc, le soja, sorgho, bananier, maïs, arachide, et les cultures industrielles comme le caféier, théier, cyperus, …Actuellement le projet de reboisement est en train de s’y implanter (Basubi, Cité par IRENGE. G, 2016).

Population

La population est hétérogène de 25650 en 2007, la densité moyenne de la population étant de 4 hab./km² (Basubi, Cité par IRENGE. G, 2016).

Le tableau 3 présente la démographie du groupement d’Irhambi-katana, Bushumba et Lugendo

Tableau 3 : Démographie du groupement d’Irhambi-katana, Bushumba et Lugendo

Groupement

Population en  termes d’habitants

1

Irhambi katana

53 513

2

Bushumba

44 437

3

Lugendo

18 011

Source : (Caritas, cité par IRENGE. G, 2016).

  1. Climat

Le climat est tropical caractérisé par deux saisons : La saison sèche (juin, juillet et aout) et la saison humide (septembre à mai). Actuellement il y a des perturbations dans les durées de saisons dont les causes ne sont pas encore élucidées (Basubi, Cité par IRENGE. G, 2016).

II.2. MATERIELS et METHODES          

Cette étude concerne les variétés de manioc trouvé dans les champs. Les paramètres qui ont été évalués sur les plantes sont : la mosaïque, la striure brune, la Bactériose, l’anthracnose, l’acarien vert, la cochenille farineuse, pupes/nymphes et la Mouche blanche en prenant les valeurs de l’incidence et de la sévérité de ces maladies et en contant  le nombre de mouches blanches et de pupes/nymphes sur les cinq premières feuilles. L’incidence a été calculée comme étant  la proportion ou pourcentage des plants ayant montré des symptômes. Pour ce qui est de la sévérité de la maladie, il a été question de suivre l’échelle suivante : 1→Absence des symptômes ; 2→ Symptômes légers ; 3→ Symptômes moyens ; 4→ Symptômes sévères ; 5→ Symptômes très sévères conduisant à la mort de la plante. Pour la striure brune la sévérité s’apprécier par les symptômes observés sur les racines tubéreuses de manioc après déterrement de la plante.

 Evaluation de nombre des mouches blanches et de nombre de pupes/nymphes.

A chaque plante observée dans le champ échantillonné, cinq premières feuillessont été aléatoirement échantillonnés pour examen. On prenait lafeuille par pétiole et on la retournée pour compter le nombre de mouches blanches et de pupes/nymphes.

L’échelle de cotation des maladies de Silla Sembella et al, 2007 a été utilisé pour l’identification des symptômes

Tableau 4 : Echelle de cotation des maladies de (Silla Sembella et al, 2007)

Maladies

Niveau

Symptômes

Mosaïque africaine

2

Tache jaunâtre couvrant 1/5e du limbe foliaire

3

Tache couvrant la moitié du limbe, apparition de déformation foliaire

4

Feuilles atteintes déformées; particulièrement recroquevillées, appareil végétatif réduit

5

Quasi-totalité des limbes recoquillées ; appareil végétatif réduit.

Striure brune

2

Présence des stries brunes couvrant le 1/5e du limbe de foliaire

3

Tache jaune-vert sur les feuilles

4

Présence de stries brunes foncées

5

Quasi-totalité des limbes couverts

Bactériose

2

Présence de taches foliaires angulaires uniquement

3

Brulure foliaire limitée, flétrissement, défoliation, présence d’un exsudat gommeux sur les tiges et les pétioles

4

Brulures foliaires étendues, flétrissement, défoliation et nécrose

5

Défoliation complète et nécrose caulinaire ; rabougrissement et nécrose des rameaux latéraux

Anthracnose

2

Chancre superficiel peu nombreux, tiges ligneuses apparaissant vers la fin de la campagne 

3

Nombreux chancres profonds sur les tiges aoûtées et déformés

4

Nombreux lésions ovales sur les tiges vertes

5

Nombreuses lésions sur les jeunes tiges et graves, nécrose à l’aisselle des feuilles ; puis flétrissement et forte défoliation

Acarien vert

2

Pas de réduction de la surface foliaire, taches chlorotiques éparses sur les jeunes feuilles

3

Forte chlorose avec réduction légère de la surface foliaire

4

Forte chlorose et réduction notable de la surface foliaire des jeunes pousses

5

Très forte chlorose et réduction significative de la surface foliaire et des jeunes ; pousses ; défoliation généralisée des jeunes pousses

Cochenille farineuse

2

Léger aspect buissonnant au sommet du plant et légère réduction de la surface foliaire et des entre-nœuds ;

3

Légers symptômes buissonnants s’accompagnant d’une forte réduction de la surface foliaire et des entre-nœuds ;

4

Graves symptômes de sommet buissonnant ; raccourcissement visible des entre-nœuds et forte réduction des dimensions du limbe et de la surface foliaire

5

Raccourcissement des entre-nœuds, affaiblissement et défoliation totale de la partie la plus jeune de la pousse.

Les données ont été collectées par observation directe des plants au champ. Les coordonnées géographiques des différents champs ont étés déterminées à l’aide du GPS. Le logiciel Excel nous a permis de calculer l’incidence et la sévérité des différentes maladies et ravageurs. Les résultats ont été présentés dans les tableaux et sur les graphiques.

Le test de comparaison bi-varié nous a permis de ressortir une différence comparative entre la mosaïque et la Striure brune par rapport aux variétés et par rapport à l’âge.

À l’issus de cela, Il a été question de faire un inventaire rapide sur la situation phytosanitaire du manioc dans différents villages des groupements de Lugendo, Bushumba et Irhambi-katana, en raison de 18 champs par groupement, soit 6 jours par groupement. En partant de cela, il a été fait une évaluation de l’incidence et de la sévérité de différentes pestes du manioc sur base des symptômes et de la présence des ravageurs en fonction : du milieu d’étude, des variétés, de l’âge des plants, du système de culture en présence et de l’altitude. Une approche informelle d’échantillonnage a été adaptée où des échantillons ont été collectés suivant 3 niveau d’altitude à des intervalles réguliers le long des routes dans chaque village mais occasionnellement avec des pénétrations à l’intérieure des villages laissant la route pour essayer de visualiser aussi que possible toute la variabilité existante dans les champs.Nous avons travaillé dans trois groupements (LUGENDO, BUSHUMBA et IRHAMBI KATANA). Dans chaque groupement, il a été choisi au hasard 3 villages les plus accessibles et les plus proches de la route selon les altitudes (basse, moyenne et haute altitude), Autrement dit, une fois qu’on arrivait dans un village, on devrait commencer par identifier 3 niveaux d’altitude (le niveau le plus bas (inferieur à 1450m), le niveau moyen (1450-1800m) et le niveau le plus haut (plus de 1800m) portant encore le manioc.

A chaque niveau  identifié nous avons  prévu d’observé un champ de manioc jeune de moins de 6 mois d’âge en association des cultures et un en monoculture, puis de même pour un champ dont l’âge varie entre 6 et 12 mois et enfin, un qui est déjà en récolte (plus de 12 mois) mais nous n’avons plus tenu compte de cela car en arrivant dans le milieu on a constaté que la majorité des champs sont plus jeune car presque tous les paysans plante le manioc la même période et sa récolte intervienne évidement la même période.

Ainsi il y avait une observation dans chaque groupement 1 village*3 niveau d’altitude*2 systèmes de culture *3 classes d’âge =18 champs de manioc. On faisait des observations sur 22 plantes de manioc par champ, soit 396 plants par groupement. Ce qui revient à dire que pour notre milieu d’étudeon devrait se rendre dans 3 groupements, soit dans 18 champs * 3 groupements = 54 champs pour une observation de 1188 plants de manioc. Autrement dit il faudrait avoir 18 champs par groupement dans lesquels on devrait se rendre dans 3 villages, ce qui fait 6 champs par village dont 2 en basse altitude, 2 en moyenne altitude et 2 en haute altitude.

Le choix des plants de manioc à observer se faisait sur une des diagonales d’un champ supposé régulier en choisissant chaque fois le 5e plant sur la diagonale de manière à passer des bords à bord via le centre du champ. Une fiche de prise de niveau de sévérité par plant était remplie au fur et à mesure. L’unité expérimentale ici est de ce fait un plant de Manioc.

Dynamique des pestes dans les champs de manioc

Face à ceux-ci il était question de ressortir des éléments qui pourront nous aider à formuler des hypothèses des interactions des pestes en présence dans les champs de manioc pourl’analyse de la présence des différentes maladies en fonction du milieu, des variétés, de l’âge des plants, des systèmes des cultures en présence etde l’altitude.

La sévérité moyenne pour chaque village se calculait par la somme des produits entre le nombre des plants observés à chaque niveau de cotation de l’échelle divisé par la somme du nombre d’unités del’échantillon portant le symptôme de la maladie. L’incidence se calculait aussi par le rapport entre le nombre de plants malades et le nombre total de plants sélectionnés multiplié par 100.

.100

Traitement des données.

L’enquête par questionnaire nous a permis de récolté les données. Apres enquête, les données ont été encodées et traitées dans Microsoft Excel.

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