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CONCLUSION GENERALE

L‟instruction et l‟éducation sont reconnues comme facteurs importants et déterminants dans l‟insertion sur le marché du travail. Toutefois, de plus en plus les diplômés trouvent des difficultés à décrocher un emploi et se retrouvent dans l‟obligation d‟accepter un emploi déclassé, c'est-à-dire un qui exige une qualification inferieure à celle que confère leurs diplômes. Ainsi, prenant appui sur le cas de la  République Démocratique du Congo, cette étude s‟est fixé comme objectif de mesurer l‟ampleur de ce phénomène et en ressortir les facteurs sous-jacents. 

A l‟aide des données 1-2-3 des enquêtes réalisées en 2005 et 2012 couvrant toute l‟étendue de la RDC sur les aspects liés à l‟emploi et les conditions de vie des ménages, cette étude   discute de la mesure du déclassement à travers ses trois approches issues de la littérature (approche normative, approche subjective et approche subjective) et présente enfin le modèle théorique et le modèle empirique des facteurs  expliquant les déterminants du déclassement à l‟embauche. 

Les résultats de l‟application de la méthode statistique indiquent les degrés du déclassement de 10.01 et 29.83% respectivement pour l‟année 2005 et 2012 avec un taux de surclassement de 28.08 et 16.54%. comme illustré dans la littérature, le déclassement touche les individus les plus instruits soit un taux  de suréducation en moyenne de 25% pour les diplômés du supérieur, 20% pour les diplômés du niveau secondaire et moins de 15% pour les autres niveau de diplôme.  Les résultats de l‟estimation économétrique  renseignent le déclassement est fonction positive du niveau du diplôme et diminue avec l‟ancienneté dans l‟entreprise. Par ailleurs, d‟autres facteurs expliquent  le déclassement à savoir : le  sexe, le secteur d‟activité, l‟âge, la durée passée en étant au chômage,  la promotion et le type de contrat. 

Compte tenu du déclassement, il est non seulement nécessaire mais surtout urgent de s‟interroger sur les possibilités de correction de ces décalages entre l‟offre et la demande de compétences. La perspective économique  suggère qu‟un bon fonctionnement du système est d‟associé à de bas niveaux d‟inadéquation entre compétences produites et compétences requises par les emplois. 

Ainsi, la régulation financière et la régulation quantitative des effectifs du système éducatif via la relation formation- emploi sont des outils de contrôle de l‟offre de formation relevant de l‟efficacité externe du système d‟enseignement. De ce fait, les élements suivant s‟averent nécessaire aujourd‟hui en RDC : une régulation financière  des flux scolaires, une régulation quantitative  des flux scolaires et universitaires  par la relation formation-emploi, une régulation par l‟information et l‟orientation professionnelles, et une régulation par la qualité de l‟enseignement. Pour mieux saisir et tenter de remédier un tant soi peu au déclassement qu‟à l‟inégalité des chances à l‟entrée sur le marché du travail, sans doute faudrait-il davantage s‟interroger sur les autres « signaux » associés aux diplômes que sont les spécialités, les filières voire les établissements. De telles investigations pourraient nettement améliorer l‟analyse actuelle du déclassement et des déterminants d‟une part et d‟autre part elle permettrait de mieux de comprendre las ajustements emploi-diplôme à long terme.

Cette recherche situe son originalité dans le fait qu‟elle est la première à aborder, dans le contexte de la RDC, la question liée au déclassement à l‟embauche. Elle construit ainsi une table de correspondance qui fait un croisement entre diplôme et catégorie socioprofessionnelle et qui pour des besoins de politique d‟emploi, pourrait servir comme outil d‟orientation. 

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