Dans ce chapitre, nous allons analyser les conséquences des conflits du pouvoir coutumier dans le groupement Mudusa sur le plan politique, économique, religieux, sécuritaire et social. Nous pouvons à la fin en donner les perspectives.
En fait, les conflits ont généralement des conséquences dans toutes les sociétés. De ce fait, le groupement Mudusa en tant que tel n’en est pas épargné. Les conflits coutumiers qui trouvent un terrain favorable chez les Banyamudusa ne se passent pas sans entrainer des faits négatifs sur le plan ci-haut cités. Principalement, ces conflits eurent comme conséquences, aux yeux de la population, les perturbations administratives dans les villages et dans le bureau du groupement Mudusa, la rupture des relations avec certaines structures telles que les églises, les associations et autres groupements voisins.
C’est surtout pendant le règne de Nkunzi Runyugunya et de Kayumpa Musoro que des telles crises furent accentuées dans ce groupement, sinon pour les autres règnes les conflits étaient souvent internes et sans retentissement externe. Lors du conflit qui opposait le Mwami Ntayitunda Albert à son frère Mamimami, de vives tentions furent vécues à Mudusa à tel point que les Chefs de village qui n’étaient pas du côté du Mwami Mamimami furent remplacés et dès lors que Ntayitunda Albert a eu le pouvoir, les chefs de groupement qui étaient favorables à Mamimami furent tous limogés sur toute l’étendue de la chefferie de Kabare. Notons aussi que le règne de Nkunzi Runyugunya fut totalitaire, c'est-à-dire dictatorial[1].
L’influence des hommes politiques du groupement ne cesse de diviser les habitants et les ont affaiblis davantage. Ceux-ci disent qu’il faut diviser pour mieux régner.
Les conflits coutumiers dans le groupement Mudusa ont surtout été amplifiés par la coutume (cour royale) en ce sens que l’accession au pouvoir à Mudusa n’est pas règlementée. Cela s’explique par le fait que la succession au pouvoir ne suit pas les principes traditionnels. Le Mwami donne le pouvoir à n’importe quel Mushi qui le sollicite à Mudusa. Si ce dernier parvient à gagner la confiance du Mwami, il devient automatiquement chef de groupement Mudusa. Aussi, le pouvoir s’obtient par l’entremise de l’un des sages proches du Mwami, surtout le président des sages. En cas de faute grave et que le Mwami soit absent de la chefferie, le président des sages en collaboration avec les autres peut remplacer un chef de groupement en attendant l’arrivée du Mwami pour une décision finale.
Le chef déchu a moins de chance d’être réhabilité dans ses fonctions. Ce dernier avec ses partisans vivent en conflit perpétuel avec le nouveau chef et les siens. Il ne reste pas bras croisés, il se rend continuellement à la cour pour négocier son pouvoir.
Cette instabilité du pouvoir qui crée les conflits à Mudusa est due à l’ambigüité de la coutume à ce sujet. Cette ambigüité s’explique par la succession au pouvoir qui n’est ni héréditaire ni électorale[2].
Pour essayer de remédier à ces conflits, le Mwami devait choisir un chef qui est favorable à la population et non à lui. En effet ce fait de nommer le chef de groupement selon sa volonté entraine des conséquences négatives sur la vie de la population de Mudusa. Tout cela se fait au vu du pouvoir administratif. Ce sont ces conflits qui empêchent le développement dans ce groupement et entrainent des exactions et parfois conduisent même à la mort d’hommes.
C’est le cas du conflit entre Kerwishi et Nkunzi qui a entrainé l’incendie des maisons à Mudusa et des exils forcés parce que l’un ou l’autre soutenait la légitimité du Mwami à Kabare Ntayitunda. Parfois, l’administration soutient l’un ou l’autre camp tout simplement parce qu’il protège ses intérêts. D’où, au lieu de résoudre les conflits, elle les amplifie davantage[3].
La menace urbanistique du groupement Mudusa affaiblit progressivement le pouvoir coutumier. En effet, selon Mirindi Lugukumula, le fait que Mudusa soit aux alentours de la ville de Bukavu et compte tenu de l’insuffisance de l’espace dans cette ville, les gens préfèrent se procurer des parcelles dans l’espace de Mudusa où elles sont encore moins coûteuses que dans la ville de Bukavu[4]. Mudusa est actuellement envahi parce que tous les déplacés qui fuient les attaques des Interahamwe à Ninja, à Bunyakiri, à Shabunda même à Walungu y cherchent de nouvelles résidences.
Cette croissance de la population à Mudusa a pour conséquence, la naissance des conflits parcellaires, entre les fils et les parents qui n’ont plus quoi léguer à leurs enfants. La diversité de ces populations a entrainé une acculturation des enfants autochtones de Mudusa[5].
Selon Bardet, la ville est une entité essentiellement sélective. « On n’y va pas par la simple soif de mener une vie citadine, elle implique des préparations préalables susceptibles de faciliter de l’intégration dans la grande mouvance urbaine[6]. Au fait, les conditions de vie de ces déplacés qui envahissent Mudusa n’étant pas généralement bonnes, semblables à celle de la ville, ils se heurtent aux difficultés de pouvoir répondre aux moindres exigences de la vie quotidienne notamment: la nourriture, la scolarisation des enfants et les problèmes de logement. A cause de tout cela, certains décident de rentrer chez eux pour chercher le moyen de survie. Ce qui entraine également l’instabilité des plusieurs foyers suite à l’absence prolongée de maris.
Les conflits ne pouvaient pas passer sans laisser des séquelles. Là où deux éléphants se battent, les herbes en pâtissent, dit-on.
Les conflits qui ont marqué plus négativement la vie de la population de Mudusa sont ceux qui ont opposé Kaciga à kerwishi, Kerwishi à Birali, BiralI à Nkunzi puis Kerwishi à Nkunzi Runyugunya et Kwibuka à kayumpa.
Ces conflits ont été préjudiciables à la population du côté économique. Lorsque Nkunzi Runyugunya réussit à s’éloigner de Kerwishi Rutesa et de Birali Cirimwengoma, il centralisa le pouvoir (politique et économique). Pendant son règne, il y a eu d’intensification de travaux forcés et des arrestations, empêchant la population de vaquer librement à ses occupations et d’accroître sa production. La population de Mudusa a connu la spoliation de ses terres et de ses bêtes par Nkunzi RUnyugunya, la multiplication des taxes et des collectes des produits agricoles. Des contributions par localité ont sensiblement dégradé l’économie du groupement Mudusa. Les taxes étaient réparties comme suit :
En outre, les conséquences de ces conflits et les guerres de 1996-2002 ont pesé sur la vie économique de la population de Mudusa. Plusieurs facteurs expliquent cette déchéance économique: les pillages à répétions, les viols, et les vols entrainant l’exode massif de la population[7].
Comme nous l’avons déjà montré par sa situation géographique, le groupement Mudusa regorge des ressources économiques surtout agricoles. Cette entité figure parmi les groupements productifs de la Chefferie de Kabare. Cependant, l’élevage a quasiment disparu à cause de l’incertitude du lendemain chez la population longtemps pillée par des belligérants et des partisans des prétendants du pouvoir[8]. Les autorités politico-administratives, à tous les échelons, profitent de ces conflits pour s’enrichir considérant les Banyamudusa comme leurs vaches laitières. Ces derniers vivent de nos jours dans la misère.
Suite aux conflits permanents à Mudusa, la population qui vit de produits d’auto substance se trouve privée de ses activités champêtres suite à l’insécurité. Les agriculteurs abandonnent progressivement leur métier parce qu’ils ne bénéficient presque plus du fruit de leur labeur. En effet, des inciviques viennent ravager les récoltes en maturité. Ces actes de vandalisme sont aussi provoqués par les femmes des militaires installés dans cette contée. Dépourvues de moyen suffisants de subsistance, elles se ravitaillent dans les champs des paysans et vivent sur le dos de la population. Tout cela engendre dans l’entité la famine, la malnutrition surtout des enfants, le vol, le banditisme et une pauvreté grandissante. Pour survivre, ceux qui ont encore de la force partent transporter des bagages à Kadutu en devenant des portefaix. Cette pauvreté s’accroit aussi suite à l’insuffisance des espaces arables et à la stérilité du sol cultivé chaque année; il n’a plus des terres en jachère.
Soulignons qu’une grande étendue de terres fertiles a été occupée par les colons. Laissées aux congolais après la zaïrianisation, ces terres ne profitent qu’à des individus qui les exploitent comme des biens privés. Et la plantation de la Société Pharmakina, qui employait un nombre important d’habitants comme ouvriers, est tombée en faillite vers l’année 2000.
A Mudusa, la population pratique l’élevage de gros et de petit bétail et de la volaille. En 1996-1998, les paysans ont perdu leur bétail suite aux razzias organisées par les bandits à mains armées, mais surtout par les voisins du Rwanda lors des guerres de l’AFDL et du RCD Goma. Les villages qui ont surtout connu des razzias sont ceux qui se trouvent à la limite avec le Rwanda. Il s’agit de villages Ihemba, Buhozi, Kabungo, ceux du groupement voisin de Mumosho comme Mandwe, Kabanda, Kalazi, Cirhegera, Nshimbi et aussi les villages du groupement Mudusa qui se trouvent à la limite avec la Chefferie de Ngweshe. Pour ce dernier cas, ce sont des razzias effectuées par les Interahamwe et les Mai-Mai. Cela a entrainé la réduction sensible de l’élevage à Mudusa. Cette réduction est due aussi au manque des pâturages, car ceux-ci ont été morcelés et lotis pour caser le surplus de la population.
Cet appauvrissement total de la population a des répercutions sur l’éducation des enfants dont les parents se servaient de leur bétail pour assurer la scolarité des enfants. En effet, depuis l’année scolaire 1992-1993 les études au Congo sont un fruit de contributions financières importantes des parents (prime). Certains parents de Mudusa sont devenus incapables de supporter le coût de la scolarisation de leurs enfants. Et la non scolarisation de ceux-ci conduit au phénomène des enfants de la rue (mayibobo)[9].
La population de Mudusa pratique le petit commerce des produits des champs (maïs, haricot, manioc, banane, ignames, patate douce, colocases, choux, aubergines, et certains arbres fruitiers tels que le manguier, le orangiez, goyavier, …) ; d’autres font leur commerce avec le pays voisin, du Rwanda, en traversant la rivière Ruzizi. Certains passent par la Ruzizi I et d’autres préfèrent traverser à bord des pirogues à des endroits (biefs) navigables de la rivière Ruzizi. Ils exportent surtout les pagnes des femmes, commerce qui constitue une fraude au Rwanda. Au retour, ils importent les chèvres, les moutons, les porcs, de la farine, du haricot, du maïs… et même les fruits (avocats, oranges…)[10].
Mudusa est un groupement enclavé malgré l’état de ses routes. Il est traversé par la route nationale n°5. Cette route et les routes secondaires permettent son accessibilité du nord au sud et de l’est à l’ouest. Cette accessibilité et sa proximité avec la ville de Bukavu permettent aux autorités nationales, provinciales, territoriales et coutumières de contrôler les mouvements dans ledit groupement. C’est cette accessibilité qui le met à la merci des autorités politico-administratives et militaires qui attisent d’une manière ou d’une autre les conflits qui déchirent le groupement, car chacun veut sauvegarder ses intérêts personnels[11].
Les guerres de 1996-2002 n’ont pas épargné le groupement Mudusa. Elles l’ont sinistré sur tous les plans; elles ont amplifié les conflits à Mudusa qui retardent son développement. Mais aussi, Mudusa a connu les offres de ces guerres suite à sa position géographique à cheval avec la ville de Bukavu et l’intérieur de la Chefferie de Kabare. La route principale n°5 communique avec les routes secondaires qui cheminent vers la ville de Bukavu et vers l’intérieur des autres Territoires de la Province. La route principale qui traverse le groupement Mudusa permet l’écoulement des produits de première nécessité en provenance de Fizi et Uvira, voire de la Province voisine du Katanga, soit par la voie lacustre (lac Tanganyika), soit par la voie routière jusque dans la ville de Bukavu via Mudusa. La route secondaire qui traverse le groupement Mudusa via Essence-Maria Kachelewa-Cirhagabwa-Igoki, ouvre la voie de communication avec le Territoire voisin de Walungu et communique avec la route n°10 allant de la place de l’indépendance à Shabunda pour enfin d’atteindre la Province de Maniema. D’où, Mudusa est une entité stratégique et très importante pour l’approvisionnement de la ville de Bukavu en produits vivriers.
Le schéma ci-dessous montre l’accessibilité par voie routière du groupement Mudusa[12].
Les conflits qui déchirent le groupement de Mudusa a intéressé les ecclésiastiques. Les Eglises ont subi les conséquences de ces conflits tels que, les pillages de la paroisse de Nyantende, le couvent des frères et sœurs franciscains de Nyantende. Ces exactions ont conduit à la fuite de ces sœurs religieuses craignant les assaillants qui, chaque fois, venaient perpétrer les pillages dans leurs maisons. L’hôpital et le centre de santé de Nyantende n’ont pas été épargnés. Enfin les Eglises protestantes furent aussi la cible de ces malfrats. Cela a tellement marqué négativement les prêtres de Nyantende, d’où il fallait chercher une solution immédiate car la population commençait à fuir le milieu. Le Révérend Père Manassé Murhabazi allait chaque fois auprès des autorités politico-administratives et militaires réclamer de rétablissement de la paix et la sécurité dans le centre, mais ces dernières ont fait sourd d’oreilles.
En 2009, les pères Emmanuel BisimwA et son vicaire Pascal vont tenter de contacter le pouvoir coutumier, mais certains chefs des villages collaboraient avec les présumés voleurs à mains armées. D’où, ils décidèrent de contacter Mwami Désiré Kabare. Le Mwami leur donna un rendez-vous de se rencontrer à l’Hôtel Hôtel de goma à Bukavu. Il a semblé promettre le rétablissement de la paix en passant par le remaniement du chef de groupement et tout son entourage. Malheureusement jusqu’à présent, rien n’a été fait. Au lieu que le Mwami procède au remaniement à Mudusa, il a plutôt proclamé le chef de groupement de Mudusa comme étant le meilleur de toute la chefferie de Kabare.[13]
Mais, quant au ministère provincial en charge de l’intérieur, sécurité et décentralisation, il proclama ce dernier comme étant le chef médiocre de tous les chefs des groupements de la chefferie de Kabare[14].
Comme ce qui se passe à Mudusa n’épargne pas le groupement voisin de Mumosho, au lieu que le Mwami révoque le chef de groupement de Mudusa, il a révoqué celui de Mumosho jugé incompétent par la cour royale. Mukumiro Kagayo fut remplacé par Georges Lugamba Kozibwa fils de Nfundiko Lugamba Richard. Nfundiko Lugamba fils de Lugamba et de Maramuke M’bisoma est né à Bagira le 20 Juin 1937. Il a fait le cycle complet des études primaires à la mission catholique de Mwanda-Katana. Il a accompli deux ans des humanités au collège Saint-Paul Cibandagule (Mugeri) avant de terminer quatre ans d’études secondaires « de cycle court » à l’école d’Assistants agricoles et vétérinaires de Butembo.
Secrétaire permanant à la JMNCL à Bukavu, il sera élu par la suite conseiller communal de la zone d’Ibanda à Bukavu aux élections de janvier 1965 sur la liste de PRC. le 8 août 1965, il fut élu député national. Durant la même année, il est membre de la commission chargée d’enquêter sur la mutinerie des ex-gendarmes Katangais à Kisangani en 1965, puis membre de MPR depuis le 22 Juillet 1967. De 1967 à 1968, il est le secrétaire particulier du vice ministre de finances, membre de la commission du premier congrès extraordinaire du MPR tenu en N’SELE du 21 au 23 mai 1970. En 1973 Lugamba Nfundiko fut engagé à la division de Travaux publics et aménagement du territoire, poste qu’il ne quittera jusqu’à son assassinat dans la nuit du 19 au 20 novembre 1982, à son domicile[15].
Le groupe des meurtriers était conduit par le premier sergent Musilimu du camp militaire de Bagira. Le dossier de cet assassinat est resté sans suite jusqu’à ce jour et il n’y a pas eu de suivi de la famille de feu Lugamba Nfundiko traumatisée et sans assistance considérable du pouvoir en place[16].
Cet assassinat avait été dû au conflit qui opposait Lugamba Nfundiko au chef de groupement de Mudusa Nkunzi Runyugunya qui aurait lui aussi échappé au piège d’assassinat organisé par Lugamba[17].
Nkunzi Runyugunya est né en 1914 à Cimpwiji. Il est le fils de Runyugunya. Il fut responsable des Travaux publics dans les collectivités de Kabare, Kaziba et Ngweshe. A cause de sa rigueur cruelle, il fut surnommé « Kababampene », c’est-à-dire en Mashi une chenille qui irrite la peau de la chèvre. Cette expression veut dire simplement « criminel outré » parce que si la chèvre consomme une telle chenille, elle en meurt.
Membre sectionnaire dynamique du M.P.R au sein de son groupement, il a fait construire un monument en son honneur à Cimpwiji. A partir de 1980, il combat tout celui qui refuse d’écarter le Mwami Ntayitunda, œuvre qui finira par échouer. Il quitte le monde, le 04mai1993, suite à une maladie.
La sécurité est un ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les individus et les familles contre certains risques, appelés risques sociaux; ensemble des mesures de prévention et de secours que requiert, en toute circonstance, sauvegarde des populations, appelé protection civile[18].
J.VAUJOUR nous dit que la question d’insécurité est avant tout une affaire de pouvoir de l’Etat: « Dans tous les domaines, l’Etat doit être en mesure à travers diverses organisations non seulement de soutenir et coordonner les efforts des individus et des collectivités en matière de sauvegarde des personnes et de leurs biens[19].
Dans la même problématique, Bengehya affirme que l’insécurité, qui est une réalité vécue au Sud-Kivu, est un frein aux activités scolaires, commerciales et culturelles[20].
Dans ce milieu, l’insécurité est due au manque de volonté de la part des militaires congolais ayant pour mission de protéger la population et leurs biens. Certains d’entre eux se substituent en agents d’insécurité à la suite du mode de vie que leur impose le pouvoir. Ils n’ont aucun autre moyen de répondre aux exigences de la vie quotidienne si ce n’est de s’engager dans l’extorsion et le pillage des biens de la population, pourtant ils sont appelés à protéger celle-ci contre toute force malveillante.
En effet, l’insécurité se généralise, car des bandes armées ayant toute la latitude d’agir, adoptent un comportement barbare d’autant plus qu’aucun mécanisme de protection de la population n’est organisé.
Cette situation était accentuée par la rimeur qui entrainait un état de panique au sein de la population. Ainsi, les vieux, les enfants et les femmes passaient fréquemment la nuit en brousse. A cet effet, la plupart de nos enquêtés ont affirmé que leurs familles passaient 16 à 21nuits par mois à l’extérieur de leurs demeures, exposées à des intempéries et aux maladies.
A Mudusa, l’insécurité prend de plus en plus d’ampleur, la population a fini par initier un mécanisme d’auto-défense locale qui s’avère inefficace suite au manque d’équipement adéquat. Le pouvoir coutumier a essayé de faire recours au pouvoir politico-militaire pour mettre fin aux problèmes qui endeuille au jour le jour le groupement Mudusa. Quelques soldats y ont été postés.
Cependant, suite au manque des vivres et au non payement régulier de leur solde, ces militaires sont eux mêmes à la base de l’insécurité observée dans ce milieu. Des pillages des biens et des arrestations arbitraires sévissent dans le milieu. La libération des hommes arrêtés est conditionnée par une certaine somme d’argent au risque d’être abattu.
L’insécurité qui continue à sévir à Cibanda, en général, et à Mudusa, en particulier, serait entretenue, d’après nos enquêtés, par les armes que détiendrait le Chef de groupement Kayumpa Musoro, lesquelles étaient récupérées auprès des agents d’auto-défense locale et qui n’ont pas été remises à l’autorité compétente. On comprend à quel niveau il y a manque de confiance envers le Chef de groupement.
Tout part des meurtres à répétition qui ont instauré les tourments, la psychose et la terreur dans lesquels la population de Chibanda vivait au cours des années 2008 et 2010. Pendant ces deux dernières années, la localité d’Ihemba a enregistré plusieurs morts, viols et pillages successifs. C’est le cas de :
Ces bandits ne se sont pas seulement limités au vol ou à la tuerie, mais aussi ils se livraient aux viols de femmes.
Suite à ces exactions perpétrées dans ce village, les d’étudiants originaires de ce coin se sont réunis pour réfléchir sur la situation sécuritaire qui prévalait dans le groupement Mudusa, en général, et de la localité d’Ihemba en particulier. Il sagisait de: Cikwanine Cibihira, Mirindi Cirusha, Lurhatwamuzire Bashushana, Bagaya Cishugi, Matabaro Musafiri, Kalolo Mashimango et Namegabe Bigirinama. En date du 2 octobre 2008, ils dénoncent cette insécurité et écrivent une lettre à Monsieur le Gouverneur de La province du Sud-Kivu. (Annexe 2)
En date du 5 octobre 2008, ils demandent l’autorisation d’une marche pacifique en collaboration avec le chef de localité. (Annexe 3)
En date du 7 octobre, la population d’Ihemba organise une marche dont le point de chute était le poste d’encadrement administratif de Mumosho. Elle a lu un mémorandum avant de le déposer au chef de poste (CP). (Annexe 4)
Depuis quelques mois, la population n’avait pas cessé de déplorer une insécurité sans cesse croissante et de crier au secours. Personne n’y a fait vraiment attention. Comme dit un adage populaire dans le milieu:
« Omwana olaka bwenene arhakulwa lubasi », c’est-à-dire « un enfant qui a l’habitude de se plaindre n’a pas assez de chance d’être écouté, alors qu’il est pris au sérieux lorsqu’il se plaint d’une cause juste titre »[22].
En effet, à plusieurs reprises, les habitants de Nyantende et d’Ihemba ont suspecté et dénoncé la présence des personnes indésirables qui seraient à la base de l’insécurité dans les villages. Ils suspectent même que depuis les récentes guerres, certains habitants détiendraient quelques armes. En 20O9, un paisible agriculteur avait retrouvé un fusil soigneusement enfui dans son champ. Celui-ci a été remis en bonne et due forme aux autorités habilitées par l’intermédiaire de la paroisse de Nyantende. En 2010, un autre fusil est découvert dans un champ à Ihemba. Ce dernier n’a pas été remis aux autorités, car le prétendu propriétaire avait dit à celui qui l’a découvert de ne rien dire à qui que ce soit[23].
Malgré le cri d’alarme, aucun bouclage n’a été organisé dans ce milieu.
En date du 21 août 2010, la population a réorganisé une marche pacifique dont le point de chute a été le bureau du chef de Poste d’Ancadrement administratif de Mumosho. Elle réclamait la sécurité et la protection contre le soit disant « Bandits à mains armées[24].
Et comme parfois les faits devancent les acteurs, il s’est produit un fait insolite, mais peut-être déclencheur, au cours de la semaine du 24 au 29 août 2010 : deux jeunes gens, apparemment des civils circulent à travers le village d’Ihasi demandant aux enfants dans quelle famille il y a eu récemment ou il y aurait prochainement un mariage. La cérémonie d’un mariage est l’une des rares occasions pour rassembler des biens de valeur et même de l’argent dans les maisons aux villages.
Alors, les habitants ont suspecté les curieux inquisiteurs. Un brave jeune homme les accompagna jusqu'au poste des militaires ; et là un interrogatoire commença. Curieusement, un des civils portait une chemise, en dessous un T-shirt et sous le T-shirt une tenue militaire. L’affaire devenait intéressante.
Les militaires s’intéressèrent alors d’avantage à ce curieux personnage, négligeant un peu son compagnon qui fut récupéré par la population qui n’a trouvé autre solution que de lui ôter la vie. Même son compagnon n’a pas échappé au jugement d’une population en colère. On dit que la tête de cet homme a circulé dans plusieurs villages avant d’être brûlée à Ihemba.
Et comme si tout cela ne suffisait pas pour avertir et rappeler à l’ordre et à la prudence, la semaine du 31août au 4 septembre 2010 aura encore été le plus difficile moment pour ce milieu. Trois morts et plusieurs blessés tel est le bilan d’un affrontement entre la population du village Ihemba et celle de Nyantende en Territoire de Kabare, Province du Sud-Kivu[25].
Tout commence le lundi 30 août à 15 heures, lorsque Jérôme Sanginga fils de Monsieur Sanginga chef du village de Birhendezi, se rend à Ihemba avec son ami. Arrivés à Ihemba, ils ont été suspectés par les habitants et accusés d’être auteurs de l’insécurité qui prévaut ce dernier temps dans ce milieu. Après un long interrogatoire, l’ami de Jérôme Sanginga s’enfuit, ce qui amena la population d’Ihemba à conclure qu’ils étaient suspects. Du coup, Jérôme SANGINGA a été achevé au moyen des armes blanches avant que son corps ne soit brûlé[26].
La dépouille mortelle de Jérôme Sanginga
Dans la soirée de ce même lundi 30 août 2010, les habitants de la localité de Nyantende apprennent qu’un de leur est tué et brûlé vif à Ihemba. Ces derniers se mobilisent et prennent la décision de chasser tout ressortissant d’Ihemba vivant à Nyantende, de brûler et de démolir sa maison. Débordés par les événements et à cause de leurs effectifs réduits, les militaires et les policiers basés à Nyantende, s’éloignent à cause d’une tension vive de la population. Alors, la paroisse de Nyantende appelle les autorités politico-militaires et policières de la place pour leur faire part de la situation de l’insécurité à Nyantende. Vers 21 heures 15 minutes, une intervention rapide de la police nationale congolaise (P.N.C) et de la force armée de la RD Congo (FARDC) est envoyée, commandé par le major Assani. Le calme revient momentanément après des coups des balles tirées en l’air.
Le mardi 31 août 2010, très tôt le matin, les habitants de Nyantende se mobilisent de nouveau; armés des lances, houes, bâtons, machettes,... ils se décident d’attaquer le village d’Ihemba avec comme but de récupérer le corps de monsieur Jérôme Sanginga et de se venger contre toute résistance qu’ils trouveraient sur le lieu. Quand les habitants d’Ihemba apprennent que ceux du village de Nyantende viennent avec des armes blanches, eux aussi s’apprêtent et vont à leur rencontre[27].
Ce même mardi 31 août, les prêtres et les notables de Cibanda vivant à Bukavu, prirent la direction d’Ihemba avec le but de récupérer le corps du défunt Jérôme SAngiga. Arrivés à Ihemba, ils rejoignirent le Chef de Poste de Mumosho à coté du corps du défunt. Quelques minutes plus tard, un jeune vint en courant et criant: « les habitants de Nyantende sont déjà chez nous et viennent de tuer Cikuru Burhwali et de blesser à mort monsieur Mushamuka Muyehe, et la plantation de Mastaki Mulolo et les champs de maniocs sont incendiés par ces gents ».
Incendie de la plantation de MASTAKI MULOLO à Ihemba
cela remonte une vive tension, les prêtres, les notables et le chef de poste sont attaqués par la population d’Ihemba, mais quelques minutes plus tard, ils sont relâchés et se dirigent là où se trouvaient les habitants de Nyantende qui étaient entrain de détruire l’Eglise et l’école protestante de la 8ème CEPAC Ihemba. C’est ce lieu qui a servi de champ de bataille pour les affrontements sanglants entre les deux parties. Au cours de ces affrontements, on a regretté la mort de Jean-Claude Baseme Singa. Pour calmer les esprits, il a fallu l’intervention de la police d’intervention rapide commandée par le Major Assani. Grâce à cette intervention l’hôpital général de référence de Nyantende eut l’occasion de récupérer les deux corps sans vie (Cikuru et Baseme) et quelques blessés pour les soins appropriés[28].
Cette description des faits nous rappelle la vielle époque de la vengeance où des pères des familles allaient en guerre contre d’autres pour venger les leurs. C’est le règne de la loi du Talion : « œil pour œil, dent pour dent »[29].
Les autorités territoriales ont aussi réagit face à ce conflit : le chef de poste Didier Matabaro Kagizi fut suspendu de ses fonctions, accusé d’avoir tenu des propos d’incitation à la justice populaire lors des obsèques de monsieur Mushagalusa Citera assassiné par les voleurs à mains armées à son domicile à Ihemba dans la nuit du 23 au 24 juillet 2010 (Annexe5). Cette suspension a été mal accueillie par la population d’Ihemba ; Car Jérôme Sanginga tué et brûlé vif était membre de la famille du Chef de poste suspendu. Alors, la population d’Ihemba joua à la prudence et réagit à la lettre de l’administrateur de Kabare portant suspension de Monsieur Matabaro Kagizi Didier[30]. (Annexe6)
Pour mettre fin à ces conflits, le gouvernement provincial a déployé sur le terrain à Ihemba, lieu des drames, le ministre de l’intérieur, sécurité et
Décentralisation, Etienne BAbunga Muhirwa, pour se rendre compte de la réalité. Il a été la première autorité à arriver à Ihemba depuis que toutes ces exactions, tueries, vols, viols et s’y sont déroulés. Aucune autorité coutumière, moins encore le chef de groupement de Mudusa qui est l’autorité coutumière directe dans cette entité n’y a foulé son pied[31].
En outre, le pouvoir central senta que l’affaire était très délicate, déploya aussi le ministre de sport et loisir, le Maître Claude Nyamugabo Bazibuhe, pour calmer cette tension qui risquait de dégénérer. Mais aussi, comme fils du terroir, il aurait un mot à dire sur les deux groupes en conflit et qui sont obligatoirement appelés à vivre ensemble. Claude NYAMUGABO rencontra les deux groupes rivaux.
Chaque partie a donné son point de vue. Pour remédier à ces conflits, et se rassurer qu’il a réellement réconcilié les deux groupes, il a organisé un match de football à Nyantende. Après le match, un cocktail a été organisé entre les jeunes de Nyantende et ceux d’Ihemba. Au cours de ce match, le Ministre leur montra qu’il est nécessaire, voire impérieux de vivre ensemble et en harmonie[32].
Ce conflit est né suite à l’ignorance de la loi que l’un et l’autre impute à son adversaire. Le chef de poste veut que le chef de groupement lui donne rapport, ce dernier dit que le chef de poste n’est pas son chef direct et que donc il n’a pas de compte à lui rendre. Le chef de poste montre que c’est l’administrateur qui installe le chef de groupement, or le chef de poste est le représentant de l’administrateur du Territoire ou du pouvoir public. Le chef de poste organise une descente à Mudusa, mais le chef de groupement interdit à ses notables d’assister à la réunion du chef de poste; d’où, l’intensification du conflit[33].
Les conflits qui ont élu domicile dans le groupement Mudusa ont engendré des multiples problèmes au sein de la population: les arrestations arbitraires sur base des soupçons, des travaux forcés, l'imposition des taxes sur les bananeraies, le café, et l’eucalyptus et dont le boycott est sanctionné par des coups des fouets et des amandes. On remarque l’esprit de haine et de jalousie qui caractérise considérablement les relations entre les Banyamudusa.
Quant au conflit qui oppose la population de Nyantende à celle d’Ihemba, deux peuples qui vivaient longtemps en symbiose, de nos jours, ils s’abstiennent de s’approcher l’un de l’autre suite aux exactions commises l’un sur l’autre et vice-versa. La population d’Ihemba, d’aubediance religieuse catholique dont la paroisse se trouve à Nyantende, se trouve isolée non seulement de la prière, mais aussi il lui est difficile d’accéder désormais aux soins médicaux de qualité car c’est à Nyantende où se trouve l’Hôpital de référence du milieu, (H.G.R de Nyantende). Pendant cette période des échauffourées, les mariages qui devaient être bénis à Nyantende l’ont été à Ihemba dans les communautés de base, obligeant ainsi les prêtres de se déplacer de la Paroisse. Cependant, la population de Nyantende dont la plupart font leurs activités champêtres à Ihemba se trouvait aussi privée de ses droits, car il était impossible de se ravitailler en produits de leurs champs.
Suite à ces conflits, ceux qui avaient des possibilités matérielles quittaient le milieu pour vivre ailleurs, surtout à Bukavu.
Ces conflits furent rapidement récupérés par les hommes politiques soucieux de protéger leurs intérêts. Les associations de droit de l’homme et la mutualité des ressortissants de Cibanda intervirent pour mettre fin à ce conflit qui a endeuillé plus d’une famille. Quant au pouvoir politico-administratif, il préféra rester neutre. Mais aussi en observant de près, on remarque une division due aux intérêts égoïstes des uns et des autres.
Du côté de l’assemblée provinciale, il faut punir sérieusement les coupables surtout à Ihemba. Cette proposition est du député provincial de la circonscription de Kabare, Cléophace Maheshe Mushambarhwa, qui a reçu des informations de la part de certaines personnes de la famille du présumé voleur tué et brûlé à Ihemba, Monsieur Jérôme Sanginga. Faisant partie de la famille de la victime, le député n’a plus cherché d’autres informations sur ce sujet dans l’autre camp, même s’il s’est prévalu d’avoir été sur terrain.[34]
Quant au gouvernement provincial, si l’on arrête les gens à Ihemba, tout comme à Nyantende, on trouverait tous les membres des mêmes familles en prison, car les coupables s’entremarient. D’où, il faut un peu fermer l’œil au sujet de cette justice populaire, Car partout il y a eu des fautifs[35].
Du côté de la justice, on a arrêté Monsieur Polepole Karhibula, chef du village Cibundubundu à Ihemba, village dans lequel le crime s’est déroulé et Monsieur Jules Mitende. Tous ont été déférés devant la justice jusqu’à être jetés à la prison centrale de Bukavu.
Quant au pouvoir coutumier représenté par le chef de groupement de Mudusa, KAYUMPA MUSORO, il préfère que tout présumé présent lors du crime à Ihemba soit arrêté[36].
Etant donné que les conflits coutumiers sont, entre autre, d’ordre successoral, il nous est difficile de fournir des solutions qui mettraient tout d’un coup fin aux conflits opposant les Banyamudusa.
Néanmoins, nous allons proposer quelques piste des solutions pouvant atténuer, tant soit peu, l’ampleur des dits conflits.
1° Le retour du chef KERWISHI NGABE
Nous estimons que pour mettre fin à cette crise qui paralyse la bonne marche des activités dans cette entité, en nous référant à la proposition de la plupart de nos enquêtés, le retour de Kerwishi Ngabe au pouvoir contribuerait à mettre fin à la confusion[37]. Cependant, son retour ne résoudrait pas totalement le problème, car il n’est pas de la famille royale. Il serait toujours combattu par les assoiffés du pouvoir tant que Mudusa resterait un groupement foncier du Mwami.
2° Le retour de Didier KWIBUKA BIRALI
D’autres enquêtés ont proposé le retour de Kwibuka Birali au pouvoir. Cela nous parait comme étant la solution efficace à ce conflit, car Didier KWIBUKA est pris pour chef dynamique et intéressé par les problèmes de la population. Mais, là encore, il faudrait qu’il prenne sérieusement conscience du mauvais climat qui prévaut dans le groupement et qui risque de constituer un frein au développement[38].
3° Recours à la succession traditionnelle au pouvoir à Mudusa
Nous avons estimé que le recours à la succession traditionnelle au pouvoir à Mudusa serait une solution partielle aux conflits dans ledit groupement. Cela supprimerait la soif des hommes qui proviennent de n’importe quelle famille pour diriger le groupement. C’est-à-dire, il faut que le groupement soit dirigé par la lignée de la famille royale (LUZI). Dès lors que Mudusa reste un groupement non traditionnel ou homogène, il sera toujours l’objet de convoitise et les conflits seront toujours amplifiés et entraveront son développement. Bref, il faut que le Mwami cesse de nommer le Chef de groupement selon sa volonté. Pareille nomination ne répond pas souvent aux attentes de la population.
Le moyen le plus fréquemment utilisé dans nombreuses sociétés pour résoudre le conflit, c’est « le dialogue ». Il faut faire asseoir autour d’une table toutes les couches sociales de Mudusa, notamment les religieux, les politiciens et les coutumiers pour discuter des différents blocages de développement de Mudusa et surtout des causes de ces conflits.
Pour mettre fin aux suspicions et à la haine qui se sont installées au sein de l’entité, le retour à l’héritage coutumier devait être accompagné de l’organisation des séances de réconciliation entre les partis en conflit avec toute la population du milieu pour un retour à la paix et à la stabilité.
Etant donné que les instances politiques et administratives supérieures contribuent énormément à la pérennisation de ces conflits, en soutenant l’un ou l’autre prétendant, moyennant un intérêt matériel (corruption), il faudrait que l’Etat retrouve sa position impartiale et s’investisse pour lutter contre la corruption[39].
6° Une réforme du pouvoir coutumier
Le même pouvoir public doit à tout prix diminuer ses influences sur l’un ou l’autre protagoniste dans les villages, localités et ne laisser la gestion du pouvoir coutumier qu’au chef de groupement en place.
La famille régnante, jouissant de cette prérogative de présider à la destinée du groupement, présentera à la population un homme digne, conscient de ses responsabilités et capable de promouvoir le développement du milieu dans tous les domaines. Outre les droits de l’homme, il faudra aussi tenir compte de la compétence, du savoir-faire et du savoir-être du chef de groupement. La population doit rechercher la solution en se méfiant de l’influence du pouvoir coutumier et des hommes politiques.
Nous proposons aussi que, dès que le chef de groupement devient impopulaire, qu’il soit remplacé par un de la famille royale jugé crédible. Cela parce que nous avons dit ci-haut que pour remédier à la situation conflictuelle à Mudusa, il faut que ce groupement soit transformé en groupement traditionnel dont les chefs proviennent de la famille royale.
[1] Mudusa colline d’Afrique in JUA, Op.Cit , p 9
[2] MUKUMIRO, K., chef de groupement de Mumosho, interviewé à Panzi, le 20 Avril 2012
[3] MUKUMIRO, K., témoin déjà cité.
[4] MIRINDI LUGUKUMULA, témoin déjà cité.
[5] TEZI BAHOZA, Interviewé à Nyamyera, le 22 Avril 2012
[6] BARDET, G., Problème d’urbanisation, Paris, Banod, 1991, p 53
[7] NTAHOMBAGANA, BASHIZI., Agronome assistant du poste d’Etat d'Encadrement Administratif de Mumosho,
Interviewé à Mumosho, le 03 Mars 2012
[8] CIKWANINE, C., témoin déjà cité.
[9] KABAGE KASAKWE, Directeur adjoint de l’E.P. Nyantende interviewé, le 20 mai 2012, à Nyantende.
[10] KOKO BIRALI, témoin interviewé à Cimpwiji, le 25 mai 2012
[11] KALUMUNA Jacques, préfet de l’institut Cimpwiji, interviewé, le 06 mai 2012, à Panzi.
[12] Archives de poste d’Etat d’Encadrement Administratif de Mumosho, carte du groupement Mudusa adaptée par BAZIBUHE MAGENE NYANTWA jules.
[13] TEZI, B., témoin déjà cité.
[14] Nestor BUHENDWA, conseiller politique au Ministère de l’intérieur, sécurité et décentralisation, interviewé,
le 07 Mai 2012 à labotte/Bukavu.
[15] Wilfred POTOPOTO BAGULA, les élites Bahaya dans l’évolution politique du Kivu (1959-1988) mémoire,
inédit, département d’Histoire, I.S.P/BUKAVU, 1996-1997, p 22.
[16]MUZUSANGABO, L., Histoire politique du groupement de Mumosho en collectivité chefferie de Kabare
(1937- 2007), TFC, Inédit, Département de l’histoire, I.S.P/BUKAVU, 2008-2009, p 30.
[17]Maurice MIHIGO, Témoin interviewé à Kazaroho, le 29 novembre 2011
[18] Anonyme, Dictionnaire, Op.Cit, p 927
[19] VAUJUR, J., la sécurité du citoyen, Collection que sais-je? (Q.S.J), P.U.F,1980,p 45
[20]CIFENDE, A., Impact socio-démographique de l’insécurité à Kalehe sous les mouvements de libération, mémoire, inédit, UOB, 2000-2001, p 57.
[21] Archives da l’association Groupe de réflexion GREPAVIOCH, lettre adressée à Monsieur le Gouverneur de la Province du Sud-Kivu en date du 2 octobre 2008
[22] Commission Diocésaine (JUSTICE ET PAIX), Flash Spécial, N° du mois de septembre 2010, Bulletin d’information et formation
[23] BUCE SAINZOGA., Témoin interviewé à Ihemba, le 26 avril 2012
[24] Archives du bureau de poste d’encadrement administratif de Mumosho.
[25] Commission Diocésaine, Flash Spécial, déjà cité.
[26] Photo tirée des archives du bureau de poste d’encadrement administratif de Mumosho.
[27] Commission Diocésaine « JUSTICE ET PAIX » Flash spécial, déjà cité
[28] CIRIBAGULA FRANÇOIS, Notable de Cibanda interviewé à Bukavu, le 14 janvier 2012
[29] MAKOMBO, M., Cours d’histoire de l’Antiquité, inédit, G1 histoire, I.S.P/Bukavu, 2007
[30] Archives de l’association GREPAVIOCH déjà cité.
[31] MUKABALERA ABRAHAM, témoin interviewé à Mudusa, le 11 décembre 2011
[32] Sylvain NTONGA interviewé à, Nyantende, le 5 avril 2012
[33] PLACIDE BUHENDWA, secrétaire du Tribunal secondaire du groupement Mudusa, interviewé, le 09 avril 2012
[34] KATAJUNGA Benoît, interviewé à Bukavu (Nyawera), le 18 mai 2012
[35] BABUNGA, Et., Ministre provincial de l’intérieur, sécurité et Décentralisation Inteviewé à Bukavu(labotte).
[36] MIRINDI CIRUSHA, témoin déjà cité
[37] BYALUNGWE BASHIZI, Témoin déjà cité.
[38] KARHABONA Brnard, témoin déjà cité.
[39] CIZUNGU, B., Op.Cit., p 106