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CHAPITRE DEUXIEME : DEROULEMENT DES CONFLITS suite

II.4.  MUDUSA SOUS L’INTERIM DE BIRALI CIRIMWENGOMA         (1961-1964)

Le retour du Mwami Kabare a créé une situation désagréable dans sa chefferie. Dans cette situation, Mudusa fut placé sous l’intérim de Birali Cirimwengoma en 1961.  La désignation de celui-ci à la tête du groupement Mudusa n’est pas l’œuvre du Mwami KABARE, mais de son entourage, surtout du secrétaire du conseil permanent, Etienne Lugamba. Birali Cirimwengoma était orgueilleux et n’était pas désigné par le Mwami pour son intérim, on lui reprochait d’être proche de Mpozi et on le  taxait  d’avoir concédé certaines collines de la Chefferie de Kabare à la chefferie de Ngweshe, il s’agit du groupement de Kamisimbi[7].

       A propos du contentieux de Kamisimbi, jadis collines de Mudusa, Birali Cirimwengoma déclare: « j’étais moi-même le notable de Kamisimbi, ces territoires qu’on me taxe avoir cédé ont été cédés à Mafundwe par le régent Luvuga en présence de la reine-mère M’muhaya et du CD Renard.[8]

Lors du passage du CD Renard à Kamisimbi en compagnie de la reine-mère et du régent Luvuga, le CD demanda à Luvuga à qui appartenaient les territoires dans lesquels ils étaient. LUVUGA répondit : « huku ni kwa Birali na Birali ni mtoto wa Ngweshe », pour dire: « Ces territoires appartiennent à BIRALI et il est le fils de Ngweshe »[9].

Analysant cette déclaration de Birali Cirimwengoma on peut découvrir que cette entité se trouvait dans la chefferie de Kabare. Ainsi, BiralI Cirimwengoma qui assumait l’intérim du Chef de groupement Mudusa sera démis de ses fonctions en 1964.

BIRALI CIRIMWENGOMA à la tête du groupement Mudusa (1961-1964) et son épouse

II.5. MUDUSA SOUS LE REGNE DE KERWISHI  RUTESA (1964-1971)

         Le Mwami Kabare Rugemaninzi à peine rétabli dans ses fonctions en 1964, manifeste le désir de travailler avec les siens. C’est pourquoi à Mudusa le Mwami désigne un ancien notable Kerwishi Rutesa à la tête du groupement.

 Le retour de Kerwishi Rutesa sera marqué par une certaine instabilité au sein du groupement Mudusa. Son rétablissement à la tête du groupement a permis le retour au pays des partisans de Mpozi en 1966. C’est le cas de Nkunzi Runyugunya qui fut membre du collège permanent chargé des travaux publics et premier conseillé de Mpozi et chef du village Mudusa. Pendant cette période, Kerwishi Rutesa connaît une déchéance physique : vieillesse, maladie. Il devient aveugle. Cet état de santé de KERWISHI suscite des intrigues et une tentative de récupérer le pouvoir par les différentes tendances, notamment;  l’ancien chef de groupement Kaciga Mugomoka.

         Au début de l’année 1971, le chef Kerwishi Rutesa est interné à l’hôpital de Kaziba. Ce qui permit à Nkunzi Runyugunya de vaquer paisiblement aux charges de chef de groupement qu’il convoitait tant. Ainsi, les autorités locales lui confièrent provisoirement la direction du groupement. Cette vacance du pouvoir suscite des intrigues. Trois personnes se disputent le pouvoir :

  1. Kerwishi Ngabe fils du vieux Kerwishi  Rutesa;
  2. Kaciga Mugomoka ancien chef du groupement, mais aussi partisan de Mpozi ;
  3. Nkunzi Runyugunya, qui assume l’intérim du groupement. Devant cette situation, le Mwami départage ces personnes en organisant l’élection du notable pour la première fois. Le 16 juillet 1971, il réunit et préside le conseil de collectivité qui connait la participation de 72 personnes. Un vote est organisé pour élire le chef du groupement Mudusa. Trois candidatures ci-haut citées furent enregistrées.

A l’issue du vote, Nkunzi Runyugunya obtient 43 voix, Kaciga Mugomoka 19 voix et Ngabe Kerwishi 5 voix, une voix nulle et 4 abstentions. Monsieur Nkunzi Runygunya devient ainsi le premier chef de groupement Mudusa élu.

La décision du conseil de collectivité locale de Kabare du 19 Juillet 1971 nomme (art. 2) le citoyen Nkunzi Runyugunya chef de groupement Mudusa.

La décision n°2/C.E/CLK/72 du 5 février 1972 du Mwami Kabare le confirme[10].

II.6. MUDUSA SOUS LE REGNE DE NKUNZI RUNYUGUNYA (1971-1984)

         Après l’élection de Nkunzi à la tête du groupement Mudusa, la famille Kerwishi considère  sa nomination comme illégale et partisane. Ce qui fait monter un conflit entre Nkunzi Runyugunya et la famille Kerwishi. La famille Kerwishi adresse des plaintes aux autorités régionales pour les saisir du problème et ainsi sollicite leur intervention dans cette affaire. Convient-il de relever la notion de groupement, une entité traditionnelle et de groupement non traditionnel. Ce qui crée toujours des problèmes successoraux au niveau du groupement  de la localité de la chefferie de Kabare, notamment à Mudusa, un groupement non traditionnel.

         En effet, le groupement traditionnel est celui dont la succession de chefs est réglée par la coutume, c'est-à-dire que tous les chefs de groupement qui  se succèdent sont issus d’une même famille (Luzi). Et le groupement non traditionnel est celui dont la succession des chefs de groupement n’est pas réglée par la coutume, mais plutôt par la volonté du Mwami. Le Mwami désigne à la tête du groupement un chef de son choix, même s’il n’est pas Muluzi. Sur quatorze groupements que compte la Chefferie de Kabare, quatre groupements sont non traditionnels parmi lesquels  figure le groupement Mudusa. La nomination des chefs est à la base de l’instabilité ou des changements fréquents de chefs des groupements Mudusa. Kerwishi Rutesa soutenu par ses partisans, continue à revendiquer sa légitimité.

Son indignation se situe dans ce même contexte. Le problème devient grand au point qu’on assiste au durcissement des positions entre les autorités locales.

Au Bushi, le pouvoir du Mwami est inaliénable ; il est au-dessus de tous, ce qui fait qu’il puisse se considérer comme étant au-dessus des autorités administratives installées chez-lui. Ce pouvoir lui permet  de nommer et de révoquer ses notables à volonté. Le pouvoir public prévoit une procédure pour nommer un chef de groupement, procédure que  le pouvoir du Mwami semble passer sous silence.  Cette procédure peut se ramener à :

  1. En cas de décès ou incapacité, doivent être produits :

1° P.V. de constat de vacance du pouvoir ;

2° P.V. d’enquête de constatations populaires restreintes ;

3° Arbre généalogique ;

4° Rapport administratif ou avis et considérations de l’autorité administrative ayant procédé à l’enquête sur la succession.

  1. En cas des fautes et que la révocation soit nécessaire, l’autorité publique de la zone ou de la localité se limitera tout simplement à transmettre le rapport complet au commissaire de région qui le fera parvenir au commissaire de l’Etat, à l’administration du territoire, assorti de ses avis et considérations[11].

Ces deux conceptions montrent combien les autorités locales publiques entretiennent des conflits au sein des entités coutumières dans la mesure où le pouvoir public et le pouvoir coutumier ne sont pas harmonisés.

         Le conflit Kerwishi a opposé le commissaire de la région du Kivu, le commissaire de la zone rurale de Kabare, le chef de division de l’administration du territoire à Bukavu et le Mwami Kabare qui mettait en place Nkunzi à la tête du groupement Mudusa[12].

Matabishi Iwale Ilande commissaire de région du Kivu, ordonne le commissaire de zone de Kabare de remettre la famille Kerwishi dans ses droits de chef de groupement. Il déclare : « … l’écartement du citoyen Kerwishi était légal… car il n’était pas appuyé par aucun dossier disciplinaire »[13].

         Le commissaire de zone de Kabare agit à la demande du commissaire de région de la manière suivante :

« … les revendications des membres de la famille feu Kerwishi Rutesa demis par le conseil et le chef de collectivité sont sans fondement et je demande à l’autorité régionale de faire entériner la nomination du chef Nkunzi »[14].

         En 1978, la division régionale de l’administration du territoire soutient l’acte du Mwami confirmant  Nkunzi Runyugunya comme chef de groupement Mudusa en ces termes: « Etude du dossier de la localité Mudusa

révèle que le groupement Mudusa n’est pas traditionnel. La succession des chefs à la tête de ce groupement n’est pas réglée par la coutume. C’est la volonté du Mwami qui règle la succession. Cette volonté du Mwami a été exprimée sur le PV. de la réunion du conseil de collectivité »[15].

Cette incompréhension persiste jusqu’à 1980. Le Mwami Kabare meurt et le commissaire de région du Kivu fut remplacé  par le remaniement gouvernemental. Cette affaire a entrainé  le pays de Mudusa dans un chaos politique qui secoua toute la chefferie. Cependant, Nkunzi Runyugunya s’est montré dynamique  et entreprenant.

         Sur le plan socioculturel, il entreprit la construction d’un bureau d’Etat-civil, et d’un dispensaire à Mudusa, d’une école maternelle à NYakabogola noyau, de l’EP Nyantende,… Sur le plan politique, il a construit un monument du MPR (Mouvement Populaire de la Révolution) à Cimpwiji. Les relations qu’il avait entretenues avec le Mwami ont permis à ce que celui-ci puisse le choisir pour l’accompagner à Kinshasa aux soins médicaux à la clynique de Lovanium en 1971. Il a entretenu des routes dans son groupement. Il est taxé cependant de dictateur, car il avait imposé des travaux forcés et bénévoles. Cette contestation serait due à l’antagonisme, dès le retour du Mwami Kabare de l’exil, entre pro Mpozi et pro Kabare.

La population de Mudusa voyait dans cette imposition une vengeance de la part des partisans de Mpozi à cause des actes ignobles (pillage, incendies, meurtres) qu’ils ont posés à son endroit. Les contestations de Nkunzi furent ressenties dans presque tous les coins environnants au point que les  journaux en parlaient à Bukavu.

L’Hebdomadaire Juwa en fait un article et parle d’une « nouvelle colonisation en Afrique », faisant allusion au groupement Mudusa[16].

Ce journal révèle que les travaux forcés et bénévoles, des emprisonnements arbitraires, diverses impositions de l’impôt, bref un régime policier qui rappelle les abus du colonialisme belge. Cette contestation ne se passe pas sans écho favorable auprès des autorités de Kabare. De 1973, à 1979, le pouvoir du Mwami Kabare sera délégué à son épouse M’Malekera qui crée une nouvelle crise dans la collectivité de Kabare.

            NKUNZI RUNYUGUNYA à la tête du groupement Mudusa (1971-1984)

II.2.1. Mudusa sous M’MALEKERA à la tête de la Collectivité Chefferie de Kabare

Le  conflit voit le jour dans le groupement Mudusa pendant le règne de M’Malekera, épouse du Mwami Kabare à la tête de la Chefferie de Kabare en 1973-1979. Rappelons d’abord qu’au Bushi, en cas d’incapacité du Mwami pour raison de maladie, celui-ci peut choisir sa femme « Makamba » pour diriger la Chefferie. C’est pour cette raison de maladie effectivement que le Mwami Kabare Rugemaninzi a délégué son pouvoir à sa femme M’Malekera Nabintu en 1973. En 1971, du retour des soins, il Confia la direction de la Chefferie à un conseil de cinq membres appelé « comité exécutif du conseil de collectivité de Kabare». Ce comité fut dissout en 1973 suite au comportement despotique de ses membres.

         C’est pourquoi le Mwami sollicita au commissaire de zone de Kabare l’autorisation de déléguer son pouvoir à son épouse M’Malekera.[17] Le Mwami ignorait que le transfert du pouvoir coutumier relève de la compétence du commissaire de région du Sud-Kivu. Alors, il ressollicita auprès du commissaire, la délégation de son pouvoir. La décision du Commissaire de Sous-région (CSR) assistant N°3072/002/RT/75 désigna M’Malekera pour exercer les fonctions de chef de la collectivité de Kabare.[18]Le Mwami n’ayant pas consulté à temps les autorités du département des affaires politiques, celles-ci déclarèrent cette décision nulle. La nomination de M’Malekera entraina la division au sein de la population de Kabare en deux groupes opposés. Nkunzi se trouva dans le camp qui soutenait

M’Malekera. Le Mwami meurt en 1980. Les revendications de la population de Mudusa qui contestait Nkunzi deviennent caduques, car  le 18 septembre 1980, le Mwami Kabare Rugemaninzi meurt sans s’être prononcé de son vivant concernant sa succession[19]. Ses fils se disputent le trône. D’où, le conflit de succession éclate et divise la population de la chefferie en deux groupes antagonistes :

  • Les pro Ntayitunda
  • Les pro Mamimami.

 Les partisans de Mamimami soutiennent qu’Albert Kabare est le fils de Muliri et non le fils de Kabare. Les partisans d’Albert Kabare soutiennent qu’il est le fils du Mwami Kabare Alexandre et estiment que si Albert n’est pas le fils de Kabare, Mamimami ne l’est pas non plus. Toutefois, pour les Bashi « avertis », le Mwami ne pouvait plus se  prononcer autrement au sujet de sa succession. Donner le nom de Mamimami à l’un de ses enfants excluait déjà le porteur de ce nom de toutes les prétentions au Bwami, car il est reconnu au Bushi que « Mamimami arhaba Mwami », c'est-à-dire que le porteur du nom Mamimami n’est peut pas être Mwami[20].  En plus, ceux qui soutiennent Mamimami contre Albert Kabare sont ceux qui combattaient Alexandre Kabare en faveur de Mpozi. Le temps que «  Makamba » épouse du Mwami a passé à la tête de la chefferie préparait un terrain favorable à l’investiture de son fils Mamimami et lui attirait la sympathie de la population. Mamimami est investi le 28 septembre 1980.

Albert Kabare Ntayitunda, absent à la mort de son père, arrive au pays. Malgré son soutien par la masse qui menace de se révolter, il perd la cause.

II.6.2. Le conflit entre NKUNZI  et BIRALI à Mudusa

A Mudusa, le chef de groupement Nkunzi, pro Mamimami ne peut être vu de bon œil dans une entité presque entièrement pro Kabare Albert. La population de Mudusa a des mauvais souvenirs à l’endroit de Nkunzi Runyugunya, un pro Mpozi dont la politique et l’intrigue demeurent de triste mémoire. Il fut aussi favorable au règne de M’Malekera. C’est l’occasion pour la population de Mudusa de se venger contre le chef de groupement Nkunzi.

En effet, dans la nuit du 11 au 2 juin 1982, le véhicule du chef Nkunzi est incendié, ses biens sont pillés. Le 14 avril 1984, le bureau du groupement est détruit.[21] Ces événements sanglants à Mudusa provoquent la fuite du chef de groupement Nkunzi qui se réfugie à Bukavu chez son fils Lukama Nkunzi qui, actuelle vie en Belgique. Après trois ans d’absence de son poste depuis 1982, les autorités administratives confient provisoirement le pouvoir à Birali Cirimwengoma, pour la supervision du groupement. En 1983, l’allure de la révolte due à l’investiture de Mamimami à la tête de la collectivité de Kabare préoccupe les autorités régionales et nationales. Pour rétablir la quiétude dans la collectivité, elles décident d’investir Albert Kabare. Deux ans après l’investiture d’Albert KABARE par les autorités régionales, Mamimami fut reconnu chef de collectivité-chefferie de Kabare par le pouvoir central, en juin 1985, par l’arrêté n°85/215 du 1er juin 1985[22].

Certains députés de Kabare étaient impliqués dans ce conflit qui déchirait la collectivité. Parmi ceux-ci citons: Nfundiko Lugamba et Mongane Ngwasi qui soutenaient auprès de l’administration publique   la continuité de M’Malekera à travers son fils MamimamI. Le pouvoir central ayant reconnu Mamimami comme chef de collectivité de Kabare, des meurtres et autres actes ignobles continuèrent.

A Mudusa, en date du 16 août 1985, pendant la journée, des personnes pro Kabare Albert sont tuées; assassinées par les hommes en armes non autrement identifiés. Parmi les victimes nous pouvons citer : Makengu, Mwirhero, Kagayo Kamira, Zagabe Kajoka, Murhabazi Marhoyi, Zagabe Ngwasi, Gurhorhwa Nsarhaza, Toto Mweze, Baguma Kajoka[23]. Jusque là deux intronisations avaient eu lieu après la mort de Mwami   Rugema. Chacun de ses deux fils sera reconnu par le pouvoir public après que l’autre ait été demi par celui-ci.

A Mudusa on observe deux chefs de groupement: un pro Kabare, Birali Cirimwengoma et un autre pro Mamimami, en la personne de Nkuzi. Alors, on assiste à un bicéphalisme au sein du groupement. Chacun de ces deux chefs estime qu’il est légitime, car nommé par le Mwami. En date du 20 juin 1993, Nkunzi meurt. Voilà encore une autre occasion qui montre le manque d’harmonie entre le pouvoir public et le pouvoir coutumier. L’un et l’autre pensent qu’il lui revient la tâche de nommer le chef du groupement à Mudusa. Au travers cette situation de révolte, que Mamimami est incapable de maîtriser, les autorités publiques comprirent qu’il fallait à tout prix chercher des moyens concrets pour ramener le calme dans la collectivité de Kabare qui était embrasée par des meurtres. En 1987, Albert Kabare Ntayitunda meurt à Kinshasa. A Mudusa, on interprète cette mort est l’œuvre de Mamimami qui estime que l’élimination d’Albert Kabare lui permettrait de s’épargner de revendications populaires.

         En 1988, Mamimami est suspendu de ses fonctions de chef de collectivité de Kabare par les autorités régionales.

Pour la population pro Albert Kabare, c’est le premier pas et le début du retour à la légitimité. En 1990, les autorités publiques ont compris que le seul KABARE Ntayitunda Désiré ramènerait la paix compte tenu de la popularité dont il jouissait. « L’arrêté départemental n° 90-602 du 10 septembre 1990 reconnaît Kabare Désiré en qualité de chef de Collectivité Chefferie de Kabare »[24].

         La reconnaissance par le pouvoir public de Monsieur Kabare Ntayitunda Désiré à la tête de la Collectivité-Chefferie de Kabare confirme Birali à la tête du groupement Mudusa. Birali Cirimwengoma déjà avancé en âge préfère jouer la prudence. Il délègue l’exercice du pouvoir à son fils Didier Kwibuka Birali enseignant à l’école primaire du collège Alfajiri à Bukavu.

En date du 10 septembre 1994, Didier Kwibuka Birali est officiellement installé par le Mwami Kabare Désiré en qualité du chef de groupement Mudusa en remplacement de son père Birali Cirimwengoma déjà amorti par la vieillesse[25]. Le conflit de succession au pouvoir à de la tête du groupement n’a pas épargné les villages ou localités.

II.6.3. Mudusa pendant la guerre de l’AFDL (1996)

Dans ce point, nous allons montrer l’impact de la guerre de l’AFDL sur le développement du groupement Mudusa et les causes de l’échec  de ce mouvement (AFDL) dans le même groupement.

         Après de lourds combats entre les Forces Armées du Zaïre(FAZ) et l’AFDL, Nyantende va tomber le 26 octobre 1996. Les affrontements avaient occasionné la mort de certaines personnes dans les groupements Mudusa et Mumosho, notamment : Nyamugabo Mpova, Désiré Safari et à Mudusa: Zigabe Salio, Tete Mugomba, Jeannette, Fofo, Basengezi Mugoko, Kalolo Mashimango, Vital Musafiri Matembera, Julbert Bisuli et Singiringabo Miruho.

Les pillages furent perpétrés par les militaires et la population au centre hospitalier de Nyantende, à la paroisse et au couvent de missionnaires franciscains de Nyantende. Ainsi, les militaires de l’AFDL continuèrent la route en assiégeant la ville de Bukavu qu’ils occupèrent le 29 octobre 1996[26]. Après l’occupation de toute la Chefferie de Kabare, en général, et du groupement Mudusa, en particulier, un des chefs du mouvement, Masasu Nindaga, qui se disait originaire de Kabare, commença à sensibiliser les chefs coutumiers et la population en leur  demandant l’appui dans le recrutement des jeunes « Kadogo » afin d’en finir avec le régime de Mobutu. Il leur disait que le mouvement n’était pas rebelle, mais il était venu pour libérer la population de la dictature de Mobutu[27].

II.6.4. Mudusa pendant la guerre du RCD Goma (1998-2003)

         Après la rupture entre Kabila et ses alliés, les militaires de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) n’avaient pas pris les bateaux qui devaient les rapatrier au Rwanda. Nombreux d’entre eux sont restés au Congo se faisant passer pour des Banyamulenge[28].  Ce qui favorisa leur repli incontrôlé dans le Sud-Kivu, en général, et à Mudusa en particulier. Contrairement à la guerre de l’AFDL, celle du (RCD) Goma s’était faite méthodiquement par infiltration. Dans la nuit du 31 juillet 1998, les militaires rwandais atteignent Mumosho en passant par la Société Internationale d’Electricité en Afrique Centrale (SINELAC). D’autres  franchirent la ville de Bukavu en passant par le pont Ruzizi premier, tandis que ceux qui ont assiégé l’aéroport de Kavumu empruntèrent la voie lacustre pour débarquer à Birava.

         En date du 3 août 1998, la population de Mudusa entend par la voix des ondes de la RTNC/Bukavu la déclaration de guerre contre Kabila par le lieutenant Thiery Ilunga. C’est à partir de ce moment que les militaires de FAC basés à Mudusa et la population apprirent la prise de la ville de Bukavu par un nouveau mouvement (RCD). Le RCD installé, la reforme des chefs de groupement  au  sein de la Chefferie de Kabare, en général, reprit. Mais,  Mudusa n’était pas concerné par cette reforme envisagée par le RCD. Ainsi, Didier Kwibuka Birali est resté Chef de groupement à Mudusa jusqu’en 2004, alors qu’à Mumosho ce fut Juvénal Murhula Rwamo.

II.7. MUDUSA SOUS LE REGNE DE DIDIER KWIBUKA BIRALI 1994-2004

Peu avant sa mort, Nkunzi Runyugunya avait d’abord cédé le pouvoir à son fils Cizungu Nkuzi pour assumer les fonctions du chef de groupement à Mudusa. Mais, ce dernier n’était pas reconnu par le Mwami. A la mort de Nkunzi Runyugunya, le Mwami trouva que le groupement devait être dirigé même si le fils de feu Nkunzi Runyugunya expédiait les affaires courantes[29]. Certaines personnes ayant soif du pouvoir trouvèrent l’occasion d’aller négocier cette fonction à la cour du Mwami, notamment Birali Cimwengoma, Musoro Zirhayan’ibiri et les membres de la famille du feu Runyugunya dont son fils Cizungu Nkunzi.

MUSORO  ZIRHAYAN’IBIRHI sage de la Cour royale de Kabare, père de Kayumpa Musoro      le Chef actuel du groupement Mudusa

Birali et Musoro étaient les plus influents pour accéder à ce poste, car non seulement tous sont des sages à la cour du Mwami Kabare, mais aussi ils étaient des hommes préférés du Mwami Kabare Désiré Rugemaninzi.

Pendant que le Mwami était à Kinshasa, les sages de la cour lui proposèrent de confier le pouvoir du groupement Mudusa à Birali Cirimwengoma. Cela était considéré comme une récompense dont devait jouir Birali suite aux injures subies lors du conflit qui opposait le Mwami Ntayitunda Albert Kabare à son frère Mamimami. Ce conflit  valut à BIRALI l’exil de  Mudusa vers Ngweshe précisément à Nyangezi où son fils était chef de poste d’encadrement administratif[30].

Avant que le Mwami ne revienne de Kinshasa, les sages de la cour confièrent provisoirement le pouvoir à Birali Cirimwengoma, sur décision N°5072/0195/K.323.12/00K/94 du 19 juillet 1994 portant désignation de BIRALI comme chef de groupement Mudusa. La réunion d’où est sortie cette décision de désignation de BIRALI  était présidée par le président du comité des sages de la cour de Kabare en la personne de Monsieur Rwabika Kwigomba[31]. La population de Mudusa avait demandé avec insistance le remplacement immédiat de Nkunzi Runyugunya afin de sauver la situation lamentable dans laquelle elle vivait sous le règne de feu Nkunzi Runyugunya. C’est pour cette raison que Birali Cirimwengoma fut proposé par la population de Mudusa. Du retour du Mwami de Kinshasa, il effectua une descente à Mudusa avec une délégation territoriale dans le but d’investir Birali Cirimwengoma comme chef de groupement Mudusa, en date du 10 septembre 1994.

A ce sujet, Birali Cirimwengoma dont l’âge ne lui permettait plus de faire les va et viens à Kabare, proposa au Mwami séance tenante d’investir son fils Didier Kwibuka Birali en remplacement de Nkunzi décédé le 20 Juin 1993[32]. Cette investiture a suscité des polémiques et des contestations dans la famille du feu Nkunzi Runyugunya qui attendait l’investiture de leur fils Cizungu Nkunzi, en qualité de chef de groupement Mudusa en remplacement de son père. Pour les membres de la famille de Nkunzi, l’investiture de Kwibuka Birali Didier est illégale. Suite à cela, Cizungu Nkunzi, soutenu par les membres  de sa famille, décida d’introduire un recours auprès du gouverneur de la Province du Sud-Kivu[33]. Dans ce recours Cizungu Nkunzi écrit : « …j’ai l’honneur de venir auprès de voter haute autorité introduire mon recours au sujet de ma destitution à la tête du groupement Mudusa en collectivité chefferie de Kabare n°5072/097/J.31/CCK/93. En effet, mon feu père Nkunzi Runyugunya décédé le 20 juin 1993 m’avait, peu avant sa mort, désigné intérimaire du groupement Mudusa,….  Votre lettre n°25/253/497/0129 demandant commissaire de zone de Kabare de procéder à l’enquête de vacance de pouvoir à Mudusa en date du 28 août 1993 en présence des tous les chefs des localités et sous chefs de localités. Le rapport vous adressé à ce sujet par l’autorité de la zone de Kabare par sa lettre N°5072/637/B.61/CZRBRE/193 du 30 août 1993 en fait foi.

         A ma grande surprise, lorsque j’attendais ma confirmation par l’arrêté, je viens d’apprendre que le Mwami chef de la chefferie de Kabare est arrivé à Mudusa le samedi 10 septembre 1994 et me remplace par Monsieur Didier Kwibuka Birali enseignant à l’EP Collège Alfajiri. Je considère cet acte comme irrégulier car ne respecte pas les dispositions réglementaires en matières»(sic) [34]. Le  nouveau chef de groupement doit assumer ses fonctions tout en hésitant suite aux conflits des membres de la famille de son prédécesseur. Mais aussi, comment y parvenir alors qu’il est enseignant à l’EP collège Alfajiri à Bukavu. En premier lieu, pour palier le problème de son indisponibilité, il confia à son père le pouvoir d’expédier les affaires courantes en collaboration avec les notables fidèles à lui. A la mort de son père, il devait  maintenant assumer deux fonctions délicates. Négligeant les affaires coutumières, il privilégia l’enseignement. En effet, ne vivant pas à Mudusa, il tenait ses réunions à Panzi, en Commune urbaine d’Ibanda à Bukavu, en dehors du groupement, alors qu’il devait chaque fois s’entretenir avec ses notables[35].

         Bien plus, le domaine de Lwankwale dans le village de Comuhini l’oppose avec la Mwamikazi (reine-mère) qui soutenait son frère Cikuta de diriger le domaine de Lwankwale à son profit, tandis que le chef de groupement Didier KwibukA Birali avançait que le domaine de Lwankwale devait être dirigé par le chef de village de Comuhini, Bijunde. Cette opposition créa un conflit entre la reine-mère et le chef de groupement[36]. Le chef de village de Cirhagabwa, Mirindi Lugukumula, déclare : « je disais au chef de groupement de ne pas faire un bras de fer avec la « Mwamikazi », car elle représente son fils. Mais aussi, on ne peut pas séparer l’enfant de sa mère. Même si tu t’opposes tu n’auras pas raison. Un adage du milieu dit : « Oyimangirwe na wangwi adoma gashongwire », c'est-à-dire : celui qui est protégé par le Léopard puise toujours l’eau pure[37]. Le chef de groupement Didier Kwibuka resta irréversible dans sa décision. Il fut traité d’homme orgueilleux par les sages de la cour du Mwami de Kabare. Suite au conflit qui opposait à la « Mwamikazi » au sujet du domaine de Lwankwale dans  le village de Comuhini, la population de Comuhini fut divisée en deux camps. L’un soutenait la « Mwamikazi » et l’autre le chef de groupement Mudusa, Didier Kwibuka. Cette population déjà divisée s’affronta et les autorités locales firent intervenir la police pour mettre fin à ces accrochages. Un des policiers a été grièvement blessé à la tête. Les policiers procédèrent aux pillages des biens de la population. Toutes ces violences ont été attribuées au chef de groupement Didier Kwibuka par les autorités coutumières et administratives.

         En date du 15 août 1999, le chef de groupement Didier Kwibuka dénonce la détention illégale d’armes à feu par le fils de Musoro Zirhayan’ibirhi, l’un des sages du Mwami à la cour de Kabare, en la personne de Cibanguka Musoro. Le même jour, le chef de groupement fait appel aux militaires qui étaient basés au camp militaire de Panzi  pour appréhender monsieur Cibanguka Musoro[38]. Cette dénonciation a créé un conflit entre le chef de groupement Didier Kwibuka et la famille  Musoro. En 2000, l’insécurité est généralisée dans le groupement Mudusa.

Le chef de groupement organise des patrouilles nocturnes, et en  date du 23 mars 2000, les patrouilleurs attrapent deux voleurs à mains armées. Ceux-ci  sont soumis à des tortures et dénoncent le lieu où ils cachaient leurs armes.

Ils se sont rendus au lieu même et en ont retiré deux armes et quatre boites à cartouches. Ce cache d’armes a été découvert dans le village de KARHEZI dans une grotte de la rivière de Nakashasha.

En date du 8 avril 1998, Didier Kwibuka est suspendu de ses fonctions par l’AT de Kabare par la lettre n° 5072/015/K323.12/ATK/98 du 8 août 1998  portant suspension de Monsieur Didier Kwibuka chef de groupement de Mudusa en chefferie de Kabare. Trois griefs sont portés à sa charge:

  • Abandon de poste et de la population à elle-même ;
  • Cumul des fonctions ;
  • N’avoir pas donné rapport lors des récentes éruptions de Maï-Maï dans la ville de Bukavu en date du 2 décembre 1997 pourtant ces Maï-Maï ont fait aller et retour dans son groupement Mudusa accompagné des Interahamwe[39].

Le chef de groupement Didier Kwibuka ayant reçu la lettre de l’AT portant sa suspension n’est pas resté sans réaction. Il réagit en ces termes:

« … j’ai l’honneur d’accuser bonne réception de votre lettre n°50722/K.323.12/1TK/PSK/98 du 26 mars 1998 relative à l’objet émargé et y réservé les éléments de réponses suivants:

  • Abandon de poste: mon chef direct n’a jamais constaté cette situation car les différents rapports du groupement en fait foi.
  • Cumule des fonctions: je tiens à vous informer que je m’acquitte bien de mes fonctions vis-à-vis de mes chefs hiérarchiques, car aucun manquement ne m’a jamais été fait de leur part.
  • N’avoir pas donné rapport lors des récentes éruptions des Maï-Maï dans la ville de Bukavu en date du 2 décembre 1997… le rapport a été transmis à mes chefs hiérarchiques[40].

Il a ensuite introduit un recours auprès du gouverneur de la province du Sud-Kivu. Dans sa lettre de recours il dit:

« … j’ai l’honneur de venir très respectueusement auprès de votre autorité en vue d’introduire mon recours contre la mesure de suspension arbitraire m’infligée par l’AT de Kabare dans sa lettre n° 5072/015/K323.12/ATK/98 du 8 avril 1998 contenue dans une lettre m’adressée et dont copie vous a été réservée. En effet, il m’a reproché d’avoir:

  • Abandonné mon poste de travail ;
  • Cumul des fonctions ;
  • N’avoir pas donné rapport lors des récentes attaques des maï-maï et Interahamwe dans la ville de Bukavu pourtant dans leur aller et retour ces assaillants ont emprunté le chemin de Mudusa entité sous ma juridiction.

En réaction à sa lettre n° 5072/195/T.12/K./PK/98 du 26 mars 1998, par la mienne n° ALL/5072/056/CK/GM/98 du 30/3/1998, je lui avais fait voir qu’il n’en était rien. Il s’agit ici purement et simplement d’une machination. Il n’a jamais été à Mudusa  et il est enseignant à l’ISDR/Bukavu et dans une Institution privée à Bukavu. 

Excellence monsieur le gouverneur, cette situation relève d’une situation malsaine entre lui et les autorités coutumières et administratives[41].

Pour les assoiffés du pouvoir, c’est le moment de déraciner et renverser le chef Didier Kwibuka. Ainsi, les démarches sont reprises par Musoro Zirhan’hibirhi un des sages de la cour du Mwami à Kabare et les membres de la famille du feu Nkunzi Runyugunya représentés par Cizungu Nkunzi et montent les intrigues contre Didier Kwibuka afin de le renverser. Convaincu  que Didier Kwibuka est en conflit ouvert avec les autorités coutumières et administratives, Musoro va tout droit auprès du Mwami et lui rappelle tous les abus du chef de groupement en commençant par la lettre que Didier Kwibuka a écrite contre la reine-mère la traitant d’une infirme et celle que l’AT a écrite portant suspension du chef de groupement Didier Kwibuka. Aussi Musoro gardait la rancune contre le chef de groupement Didier Kwibuka qui avait dénoncé la détention illégale d’armes par son fils Cibanguka Musoro. Cette dénonciation a valu à ce dernier une peine de prison.

Les arguments de Musoro convainquirent le Mwami qui a décidé de destituer Didier Kwibuka à la tête du groupement Mudusa[42].

En 2004, le Mwami effectue une descente à Mudusa avec une délégation de la Chefferie et du Territoire dans le but de destituer Didier Kwibuka.

Au cours de cette cérémonie, le Mwami lut la lettre écrite par Didier lettre, dans laquelle il traitait la reine-mère d’une infirme[43].

Suite à ces accusations, le chef de groupement Didier KWIBUKA fut détrôné du pouvoir à Mudusa[44].

Didier KWIBUKA BIRALI  à la tête du groupement Mudusa (1994-2004)

II.8. MUDUSA SOUS LE REGNE DE KAYUMPA MUSORO RENE (2004 A NOS JOURS)

En date du 8 octobre 2005, le Mwami Désiré Kabare effectue une descente à Mudusa dans le but d’installer officiellement Monsieur Kayumpa Musoro René comme chef de groupement Mudusa[45].

Le Mwami l’investit en ces termes : « Moi, Mwami Kabare Rugemaninzi II, Grand Chef Coutumier du Bushi et Chef de la Chefferie de Kabare, j’accepte et confirme que Kayumpa Musoro René soit le chef de groupement de Mudusa »[46].

Signalons aussi que c’est au cours de l’investiture de Kayumpa Musoro que le Mwami  a officiellement déchu l’ancien chef de groupement Kwibuka Birali Didier. A partir de  l’installation de Kayumpa Musoro, la population de Mudusa est divisée en deux camps. L’un pro Kwibuka Birali et l’autre favorable au nouveau chef Kayumpa. Cette division s’observe aussi au milieu des chefs des villages. Il est dit que le chef de groupement Mudusa s’occupe plus de la politique que des affaires coutumières. Il fut un cadre politique du RCD, puis conseiller dans le parti politique UDEMO et aujourd’hui membre du parti politique AFDC de Bahati Lukwebo. Le chef de groupement Mudusa a un principe : « Burhangiriza ndayani », c’est-à-dire «d’abord mon ventre puis le reste après ». [47]

         Selon Tezi Bahoza chef de village Chirhundu II, le chef de groupement Kayumpa Musoro est un bon chef, car depuis qu’il est à la tête du groupement, on observe par-ci par-là des changements en rapport avec le développement. A titre illustratif, certains villages sont dotés d’adduction d’eau par la Coopération Technique Belge  (CTB), la réhabilitation du bureau du groupement, l’affiliation de l’équipe Cibanda sport à la Fédération de Football de Bukavu (deuxième division). L’initiateur de cette équipe fut son Excellence Nyamugabo Bazibuhe Claude ministre de sport et de loisir[48].

 Byalungwe Bashizi contredit ces affirmations de Tezi Bahoza en disant que le chef ne se soucie pas de ses sujets et du développement de son groupement. Il le justifie par le fait que, depuis que les assassinats, les viols, les pillages et autres exactions, faites à la population de Mudusa ont commencé, le chef de groupement Kayumpa Musoro ne se rend jamais au lieu de drame pour mener une enquête et ne donne jamais rapport à la hiérarchie. Chaque fois qu’il y a assassinat, viols et vols, le chef se dit en voyage. En outre, le bureau du groupement n’a pas de documents de référence, mais aussi le bureau de la Chefferie et du Territoire n’ont aucune correspondance de la part du chef de groupement Kayumpa Musoro. A titre d’exemple, lors du conflit qui avait opposé la population d’Ihemba et de Nyantende du 31 août au 4 septembre 2010, le chef de groupement ne s’est pas présenté sur le lieu[49].

KAYUMPA MUSORO René à la tête du groupement Mudusa de 2004  à nos jours  ( A l’avant-plan)

 

 

 

 

 

[1] BIRALI, D., témoin interviewé à Mudusa, le 1 février 2012 

[2] KATWANYI, B., Op.Cit.,  p 52

[3] BYALUNGWE, M., témoin interviewé à Cimpwiji, le 27 mars 2012

[4] BYALUNGWE, M., témoin déjà  cité

[5] GUHANDA, D., Op.Cit., p 21

[6] Idem.

[7] GUHANDA,D., Op.Cit.,  p 19

[8] BAHATI, B., Incidence de guerre dite de libération dans la chefferie de Kabare (1996-2002), TFC,

         inédit, département d’HISTOIRE, I.S.P/BUKAVU, 2007-2008, p 17.

[9] Idem.

[10] Archives DIVATER/BUKAVU, Dossier collectivité Kabare.

[11] Archives DIVATER/BUKAVU, Rapport administratif et avis et considérations du commissaire de zone

     de Kabare.

[12] Idem.

[13] Dossier collectivité de Kabare, Archives DIVATER/ BUKAVU,  Lettre N°25/252/0979/0194/77 du 18 Février  1977 du commissaire de région du Kivu.

[14] Archives DIVATER/BUKAVU, rapport administratif et considération du commissaire de zone de Kabare, Monsieur  PIESE NKUMUSTHUN en 1977.

[15] Archives DIVATER/BUKAVU, rapport administratif et considération du commissaire de zone de Kabare, Monsieur  PIESE NKUMUSTHUN en 1977.

[16] Mudusa, une colline d’Afrique in JUA, N°29 du 4 au 10 octobre 1976, p 9.

[17] Archives DIVATER/ BUKAVU, Dossier collectivité Kabare.

[18] Idem.

[19] KATWANYI, B., Op.Cit, p 58.

[20] KATWANYI, B., Op.Cit, p 59.

[21] Archives DIVATER/BUKAVU, Dossiers collectivité Kabare.

[22] Idem.

[23] Archives DIVARTER/BUKAVU, Collectivité Kabare.

[24] Archives DIVATER/BUKAVU, Collectivité Kabare.

[25] BYALUNGWE, M., témoin interviewé à Mudusa, le 1 février 2012

[26] BAHATI, B., Op.Cit., p 20.

[27] Idem.  p 22.

[28] FIKIRI, P., L’insurrection des officiers banyamulenge dans la vile de Bukavu (1996-2006), mémoire,

         inédit, département d’Histoire, I.S.P/BUKAVU, p, 44.

[29] BYALUNGWE, B., témoin déjà cité.

[30] BYALUNGWE, B., témoin déjà cité

[31] Archives du territoire de Kabare, dossier Mudusa, lettre des sages de la cour de Kabare portant objet:

     Proposition de Monsieur BIRALI CIRIMWENGOMA comme chef de Groupement à Mudusa, le 11/7/1994.

[32]  Archives du territoire de Kabare, dossier Mudusa, lettre des sages de la cour de Kabare portant objet:

     Proposition de Monsieur BIRALI CIRIMWENGOMA comme chef de Groupement à Mudusa, le 11/7/1994

[33] Archives du territoire de Kabare, dossier Mudusa, lettre des sages de la cour de Kabare portant objet:

     Proposition de Monsieur BIRALI CIRIMWENGOMA comme chef de Groupement à Mudusa, le 11/7/1994

[34] Archives du territoire de Kabare, dossier Mudusa, lettre de recours adressée à son Excellence Monsieur le Gouverneur de la  Région du Sud-Kivu.

[35] MIRINDI LUGUMULA, interviewé à CIRHAGABWA, le 9 avril 2012.

[36] MIRINDI LUGUMULA, témoin déjà cité.

[37] Idem.

[38] Archives de la chefferie de Kabare, dossier Mudusa, rapport de détention illégale d’armes à feu à Mudusa.

[39] Archives du territoire de Kabare, dossier Mudusa, lettre de mesure portant suspension de Mr KWIBUKA Didier.

[40] Archives du territoire de Kabare, dossier Mudusa, lettre de mesure portant suspension de Mr. KWIBUKA Didier.

[41] Idem.

[42] BASHENGEZI CIRHUZA témoin déjà cité.

[43] BURUME NTABOBA, interviewé à Mudusa, le 9 Avril 2012

[44] Idem.

[45] Archives de la chefferie de Kabare, dossier Mudusa, procès verbal d’audition des notables du

      groupement de Mudusa, le 8/10/2005

[46] Archives de la Chefferie de Kabare, dossier Mudusa, PV d’audition des notables du groupement de Mudusa,

       le 08/10/2005.

[47] CITALYAMA BISIMWA témoin interviewé à Kazaroho, le 25/05/2012

[48] TEZI BAHOZA, témoin déjà cité. 

[49] BYALUNGWE, témoin déjà cité.

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