II.1. Importance de la culture
La patate douce présente des multiples avantages dans divers domaines, sur le plan agronomique, elle assure une bonne couverture du sol, une moindre exigence en intrants. Son entretien facile, elle a aussi une reprise facile et très rapide tout en tolérant des diverses conditions du sol et du climat mais aussi sur le plan alimentaire, les tubercules de patate douce présentent beaucoup d’intérêt dans l’apport des substances nutritives(le fer, le potassium, vitamine C, le magnésium, source excellente de bêta-carotène précurseur de la vitamine A, le magnésium (Ndeye, 2010).
La patate douce est produite dans plus de 100 pays dans le monde, en Afrique, une quantité totale de 8,5 millions de tonnes a été récolté, ce qui correspond à 7 % de la production mondiale. Les plus grands producteurs africains sont l’Ouganda, le Nigeria, le Rwanda, Kenya, le Burundi (Jansesses, 2001).
En RDC, La patate douce est l’une des plantes à racines et à tubercules les plus importantes après le manioc. Elle est cultivée presque dans toutes les provinces du pays et en n’importe quelle période à cause de sa grande plasticité ; elle tolère la sécheresse, elle protège le sol contre les érosions, les variétés à chair orange sont très riches en Vitamine A et sont plus appréciées.
II.2. Contraintes liées à la production de la patate douce
La patate douce connait des sérieuses contraintes liées à sa culture, au post récolte et sa transformation, cependant, celles qui occasionnent une perte importante de production sont plus multiples notamment l’utilisation de matériel de plantation dégénérée et peu performant en trainant un faible rendement des cultivars locaux, les sols pauvres et acides, érodés et compacts, le non respect des techniques culturales( le non emploi de buttes ni billons qui permettrait une bonne croissance de la plante et un bon développement des racines tubérisées) , la non incorporation de matière organique, peu ou pas de sarclage (Fao,2009).
D’après certaines études, la culturale de la patate douce sur billon et celle sur butte présente un grand nombre d’avantage, surtout dans les régions africaines où sont cultivées les plantes à racines et à tubercules comme l’igname, la patate douce, ces techniques culturales sont montées depuis longtemps à la houe pour faciliter la culture (MAF, 1991).
La patate douce étant une culture qui mérite une attention particulière face aux mauvaises herbes, ces techniques améliorent ainsi le contrôle mécanique des mauvaises herbes en réduisant environ80% de la quantité de mauvaises herbes sur le rang décapé comparativement à un système sur paillis ; en effet, les mauvaises herbes situées sur les billons sont envoyées dans les entre-rangs lors du décapage tandis que celles situées dans l’entre-rang sont automatiquement détruites. Cela a pour effet de retarder la croissance et le décalage de la germination des mauvaises herbes permettant à la culture principale de prendre toute sa place (Pierre, 2006).
A part le contrôle mécanique qu’assurent ces techniques dans différents systèmes culturaux, ces techniques assurent aussi le contrôle de la température du billon en ce sens que le billon n’est pas saturé d’eau ; Par ailleurs, les résidus provenant de la culture de l’année précédente se retrouvent entre les billons constitue de la matière organique nécessaire pour la culture suivante.
La plantation de la patate douce est surtout à plat dans la plupart des nos milieux alors que leur sols présentent une faible profondeur et sont situés à des fortes pentes limitant ainsi la possibilité de créer de buttes et les billons, l’encombrement de champs où est cultivée la patate douce, l’association excessive, le non respect des écartements, la non utilisation des fertilisants.
La forte incidence d’infection virale, de l’alternariose en haute altitude, les attaques saisonnières des chenilles défoliantes et les charançons, un caractère périssable des tubercules en l’absence des techniques de conservations adaptées. Les aléas climatiques, les sols appauvris, les techniques de productions et de conservations rudimentaires, le manque des variétés à rendements élevés et stables, les attaques de la plante au champ et en stock, les possibilités de commercialisation limitées, la non valorisation des sous produits, le manque des bonnes semences (Isabu, 2007).
II.3. Origine de la patate douce
La patate douce (Ipomea batatas) inconnue à l’état spontané, est originaire de la région s’étendant du sud de l’Amérique centrale au Nord-Ouest de l’Amérique latine (Vandenput, 1981).
II.4. Description et morphologie de la patate douce
La patate douce, I. batatas, appartient à la famille des convolvulacées, caractérisée par une fleur en forme d’entonnoir. On distingue les cultivars selon la couleur de la chair (blanche, jaune ou rouge) et la consistance après la cuisson " ferme ou tendre" (Bell, 2000).
II.5. Aire de culture
La patate douce est une culture des régions tropicales et subtropicales mais elle se cultive aussi en zone tempéré (Nyabienda, 2005). En Afrique, la patate douce est abondamment cultivée dans les régions des lacs d’altitudes associés au Graben Africain (Ouganda, Rwanda, Burundi, Kenya, RDC). En RDC, la culture est très répandue sauf dans la cuvette centrale où les températures nocturnes sont élevées et les saisons sèches de courte durée ne sont guère propices à la tubérisation (Degrass, 1998 cité par Marthe, 2008).
Du point de vu climatique, la patate douce est être plastique, mais le rendement serait favorablement dans les conditions qui sont propices. Sa croissance et sa production sont meilleures dans les régions chaudes et humides. Ce n’est toute fois qu’au début de sa croissance que la plante demande assez beaucoup d’humidité dans le sol (Jansess, 2001).
Les besoins en eau sont élevés du début de sa croissance, une pluviométrie de 500 à 600 mm peut être suffisante pour le cycle de 5 mois ; mais les pluies sont essentiellement importantes pour les deux premiers mois de la culture (Anonyme, 2009). La tubérisation de la patate douce est favorisée par des journées courtes et nuits fraiches ; au de la de 14, la tubérisation est inhibée et des températures inferieures à 10°C peuvent être fatales à la survie de plantes de patate douce. La croissance commence à partir de 15°C et est maximale entre 21 et 28 °C (Anonyme, 2002).
Pour le sol, la facilité d’émettre les racines adventives combinées à l’émission des lianes rampantes font de la patate douce une plantes apte à coloniser les sols marginaux, ainsi la patate n’est pas très exigeante quant à ce qui concerne le sol.
Elle demande des terrains meubles, bien perméables, sans excès d’azote, car ce dernier stimule le développement végétatif aérien au dépend de celui des racines tubérisées. La patate douce présente une tolérance vis-à-vis des sols acides (la croissance est possible au Ph=4.0) des sols riches en aluminium et pauvres en phosphore.
Elle s’accommode facilement avec le sol fortement organique comme dans certains marais tourbeux. (Jansess, 2001).
II.7. Pratiques culturales
La patate douce est cultivée en association avec d’autres plantes dans les systèmes culturaux vivriers. On plante les boutures de 25 cm à 30 cm de long portant 3 à 4 bourgeons, dont les 2/3 inferieurs sont effeuillés, enterrés, inclinés à un angle de 45°. Ces boutures peuvent être au préalable désinfectées par trempage dans une solution insecticide pour lutter contre les charançons (Anonyme, 2009).
II.8. plantation
La plantation sur buttes favorise la formation de tubercules, les racines adventives, normalement horizontales, s’incurvent vers les bas en approchant la surface de butte et l’on sait que, c’est à l’endroit de la courbure que se développe plus aisément les tubercules. Il semble que la culture sur butte soit préférable que celle sur billon, surtout sur les sols lourds (Jansess, 2001).