Cette partie du travail est consacrée à la présentation et à la discussion des résultats en vue de tirer des conclusions.
Le tableau 2 donne l’état civil et le niveau d’études des répondants.
Tableau 2 : Le statut matrimonial ainsi que le niveau d’instruction des enquêtés de
De ce tableau, on remarque que la majorité de nos enquêtés sont des mariés a plus de 60 et 70%. Cela s’expliquerait par le fait que les célibataires sont moins impliqués dans les activités champêtres de ce milieu en faveur des activités commerciales et beaucoup plus aux études. Par rapport au niveau d’études, la majorité de nos enquêtés a un niveau primaire dont 35,00% suivi du secondaire avec 30,00%, pour le niveau supérieur 5,00% et le sans instruction 20,00%. La majorité des agriculteurs sont des femmes à 68,30% et les hommes à 31,70% cela s’explique par le non scolarisation des filles dans ces milieux paysans.
Tableau 3 présente la couleur, niveau de la situation sécuritaire et l’accès à la terre
Tableau 3 : La couleur du sol, le niveau de la situation sécuritaire ainsi que l’accès général à la terre
Au vue de ce tableau 3, il ressort que la couleur noire occupe 80% de sol rencontré dans notre milieu d’étude. Delaunois démontre en 2008 qu’une partie de la couleur du sol peut renseigner sur la productivité potentielle du sol, c’est ainsi que la couleur noire du sol suppose une richesse en matière organique et qui entraine la fertilité du sol (HERI-KAZI et COLINET, 2014). Il se remarque que sur le plan sécuritaire à kavimvira, la plupart des enquêtés ont déclaré que la situation est très délicate à cause de la présence des plusieurs tribus dans le milieu a l’occurrence les Burundais, les Rwandais et Bafuliros etc...Par contre à Kawizi on constate que la situation est un peu stable suite aux militaires FARDC disponibles en grand nombre dans le milieu et à Kiliba 50% des enquêtés déclarent que la situation sécuritaire est calme car il n’y a pas trop de troubles et 40% révèlent que la situation est un peu calme et en fin 10% prouvent une insécurité totale dans le milieu.
Par rapport aux résultats de ce tableau 3, il ressort que 90% des enquêtés de Kiliba accèdent facilement aux champs car la plupart eux héritent les champs de la sucrerie, tandis que 50% des enquêtés de Kawizi éprouvent d’énormes difficultés d’attraper un lopin de terre pour leurs cultures, par contre 60% Kavimvira y accèdent facilement pour leurs agricultures.
Le tableau 4 renseigne sur les variétés perdues par agriculteur basé sur les variétés déclarées et celles retrouvées dans le champ du paysan enquêté.
Tableau 4 : Sur la déperdition variétale
Il ressort de ce tableau 4, qu’en moyenne 2 variétés sont retrouvées aux champs sur une moyenne de 4 variétés déclarées par les enquêtés dans le milieu de Kavimvira.
Un constat de 2 variétés moyennes relevées par les agriculteurs paysans sur une moyenne de 3 variétés déclarées à Kawizi, tandis que deux variétés moyennes sur 4 variétés déclarées par les agriculteurs de cette contrée de Kiliba.
La déperdition variétale est plus observée en majorité à Kiliba avec une moyenne de 53,52%, à Kavimvira la moyenne est de 47,06% et à Kawizi elle s’élève à 40,00%.
En conclusion, la déperdition s’élève 46,86% pour les trois milieux d’étude. Le mode de propagation clonale, si elle est pratiquée de façon exclusive contribue aussi à la perte qui peut être lente mais inéluctable de la diversité génétique dans ce milieu (Mckey et al en 2010)
Le producteur préfère conserver les variétés locales vu que la production est destinée à la consommation familiale pour la plupart des ménages. Certaines variétés améliorées disponibles dans le milieu sont supposées non résistantes après une année de culture et ensuite sont soumise au même problème de pourriture des racines dans le sol. Il en découle que ces variétés résistantes en général ont disparu dans les milieux.
Tableau 5 présente le régime foncier en rapport avec le nombre de champ par paysan
Tableau 5 : Du régime foncier par rapport au nombre de champs par paysan
Champ par milieu |
Régime foncier |
Total |
|||||
Propre |
Aide |
Communauté |
Emprunt |
Location |
Métayage |
||
Kavimvira |
7 |
12 |
6 |
7 |
10 |
18 |
60 |
Kawizi |
5 |
8 |
6 |
12 |
9 |
20 |
60 |
Kiliba |
2 |
0 |
0 |
5 |
0 |
1 |
8 |
Total |
14 |
20 |
12 |
24 |
19 |
39 |
128 |
Il ressort de ce tableau 5 que le système de métayage de terre occupe la majeure partie de champs des paysans suivi de celui du gouvernement. Cela signifie que les systèmes de Metayage est les plus employé par les paysans de ces milieux.
Le contrat foncier locatif entre deux cultivateurs donne droit d’usage à un terrain pour une courte période allant d’une à deux saisons. Pour les paysans ayant leurs champs propres, ils viennent à la cinquième position sur l’ensemble des enquêtés.
De ce fait les ménages doivent gérer la diversité variétale et la conserver sur les terres qui ne leurs appartiennent pas, ce qui conduit à une récolte prématurée des tubercules et de feuilles réduisant ainsi le rendement par hectare (Anonyme, 1987).
Tableau 6 présente les variétés connues ainsi que leur année d’apparition
Tableau 6 : Renseigne sur les variétés connues et leur année d’apparition
Variétés |
Année d’apparition des variétés |
||||
1960-1990 |
1990-2000 |
2000-2015 |
non connue |
Total |
|
Makomamanga |
0 |
8 |
0 |
25 |
33 |
Kavuye |
6 |
0 |
0 |
5 |
11 |
Maguluingware |
10 |
10 |
0 |
9 |
29 |
Doroteya |
0 |
12 |
0 |
18 |
30 |
Rave |
0 |
0 |
12 |
3 |
15 |
Nakikwindi |
0 |
1 |
3 |
0 |
4 |
V7 |
0 |
9 |
0 |
5 |
14 |
Yongwe |
0 |
0 |
0 |
15 |
15 |
Majaune |
6 |
0 |
10 |
17 |
33 |
Naunde |
0 |
0 |
12 |
6 |
18 |
Naubembe |
0 |
0 |
22 |
10 |
32 |
Muzungu |
0 |
0 |
18 |
11 |
29 |
Nakarasi |
0 |
0 |
8 |
5 |
13 |
Sawasawa |
0 |
0 |
11 |
3 |
14 |
Total |
22 |
40 |
96 |
132 |
290 |
De ce tableau 6, il ressort que, l’année d’apparition dans le milieu de la plupart des variétés n’est pas connue par les producteurs soit à plus de 45, 51% sur l’ensemble, C’est pour la plupart des variétés ancestrales même avant les années 1960.
Au regard de la liste des variétés trouvées, seulement 2 à 3 variétés rencontrées dans le champ ; étant donné que la déperdition est accentuée à 80%, c’est pourquoi l’on constate que la gestion de la diversité de manioc par le paysan n’est plus du tout efficace au regard de leur disparition très prononcée.
Il se fait remarquer que pour certaines variétés dont l’année d’apparition est connue entre 1990 et 2015 et dont la plupart sont des variétés améliorées nouvellement introduites dans le milieu, ils sont parfois sensibles aux maladies une fois qu’elles trainent dans le sol à plus des deux ans.
Le tableau 7 indique l’année de disparition des quelques variétés
Variété |
Année de disparition |
Total |
||
Inconnue |
Vers 1990 |
2005 |
||
Naubembe |
1 |
2 |
1 |
4 |
Rave |
0 |
1 |
1 |
2 |
Naunde |
0 |
1 |
2 |
3 |
Doroteya |
0 |
1 |
0 |
1 |
Non connue |
49 |
1 |
0 |
50 |
Total |
50 |
6 |
4 |
60 |
Il ressort de ce tableau que ces variétés qui déclarées disparues autour des années 1990 - 2000, la plupart d’entre elles présentent diverses maladies qui ont attaquées les clones des maniocs entre autre la mosaïque et la striure brune.
Le tableau 8 présente les qualités des variétés disparues dans le milieu
Tableau 8 : Les qualités des variétés disparues
Variétés |
Qualités des variétés |
Total |
|||
Autre |
Bonne production |
Bonne farine |
Douce |
||
Naubembe |
0 |
1 |
2 |
0 |
3 |
Rave |
0 |
2 |
1 |
0 |
3 |
Naunde |
0 |
3 |
0 |
0 |
3 |
Doroteya |
0 |
0 |
2 |
1 |
3 |
Non connue |
48 |
0 |
0 |
0 |
48 |
Total |
48 |
6 |
5 |
1 |
60 |
Au vu des résultats de ce tableau 8, il ressort que Naunde avait une productivité élevée par contre la variété Doroteya était douce et produisait une bonne farine et le Rave et le Naubembe donnaient une bonne farine avec un bon rendement.
Le tableau 9 renseigne sur les défauts des variétés disparues
Tableau 9 : Les défauts des variétés disparues
Variété |
Défauts |
Total |
|||
Autre |
Improductive |
Racines fibreuses |
Très amer |
||
Naubembe |
0 |
0 |
2 |
1 |
3 |
Rave |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
Naunde |
0 |
0 |
5 |
0 |
5 |
Doroteya |
0 |
2 |
0 |
0 |
2 |
Non connue |
48 |
1 |
0 |
0 |
49 |
Total |
48 |
3 |
7 |
2 |
60 |
A l’issue de ce tableau 9, il se fait remarquer que ces variétés disparues en dépit des qualités reprises au tableau 8 présentaient divers défauts tels que:
La fréquence des maladies a été pour beaucoup dans la disparition des certaines variétés surtout la striure brune et la mosaïque africaine qui a ravage la plupart des variétés dans le milieu.
Le tableau 10 présente les raisons de la culture de manioc
Tableau 10 : La raison de la culture de manioc
Milieux |
Raison de culture de manioc |
Total |
||
Manger |
Vente |
Vente et Manger |
||
Kavimvira |
11 |
3 |
6 |
20 |
Kawizi |
8 |
2 |
10 |
20 |
Kiliba |
10 |
6 |
4 |
20 |
Total |
29 |
11 |
20 |
60 |
Il ressort de ce tableau 10 que la plupart des agriculteurs enquêtés pratiquent la culture du manioc avec un objectif principal de manger de 29/60 soit 48,33%.
Ensuite la vente et le manger occupent 20/60 soit 33,33% à cause de la baisse du rendement devenue faible et le manque des clones de manioc résistants, raison pour laquelle une partie est consommée par le ménage et le reste est destiné à la vente. Ce qui fait que les paysans le cultivent uniquement pour l’autoconsommation.
Signalons qu’un petit pourcentage de 11/60 soit 18,33 % la pratique spécifiquement pour la vente associe a un faible rendement de la culture attribuable a un manque des variétés résistantes, à la dégénérescence du matériel végétal utilisé, aux mauvaises pratiques culturales (faible écartement), à la récolte prématurée ainsi qu’à l’attaque par certaines maladies cryptogamiques (Jules et.al, cité par Irenge2016 ).
Le tableau 11 présente les origines des différentes variétés
Tableau 11 : les origines des variétés
Variétés |
Origine des variétés |
Total |
||||
Sange |
Runingu |
Inconnue |
Haut plateau |
ONG |
||
Makomamanga |
0 |
2 |
1 |
0 |
0 |
3 |
Kavuye |
0 |
0 |
1 |
0 |
8 |
9 |
Maguluingware |
1 |
1 |
1 |
0 |
0 |
3 |
Doroteya |
0 |
4 |
15 |
37 |
0 |
56 |
Rave |
19 |
0 |
0 |
0 |
0 |
19 |
Nakikwindi |
1 |
4 |
3 |
0 |
20 |
28 |
V7 |
11 |
1 |
0 |
0 |
0 |
12 |
Muzungu |
0 |
0 |
0 |
0 |
2 |
2 |
Nakarasi |
0 |
0 |
0 |
1 |
35 |
36 |
Sawasawa |
0 |
0 |
7 |
0 |
5 |
12 |
Total |
32 |
12 |
28 |
38 |
70 |
180 |
Il ressort de ce tableau 11 que la majorité des variétés viennent des ONG sur les variétés inventoriées dans cet axe, beaucoup plus les variétés améliorées. Cela est dû surtout au fait que les paysans s’alimentent aux boutures en grande partie par les relations avec des ONG et quelques voisins proches et entre eux-mêmes.
Signalons que depuis l’installation des parcs à bois en RDC, on constate une faible diffusion des variétés en milieu paysan. Le principal frein à la diffusion est que ces multiplicateurs et les ONG cherchent l’argent et les boutures sont proposées à la vente alors que les paysans n’acceptent pas de les payer vue la pauvreté qui prédomine. Les enquêtés ont évoqué l’idée d’approvisionnement dans le haut plateau autour de la plaine de la Ruzizi et d’autres part échange entre les paysans et certaines ONG qui passent pour les assistances ;
D’autres agriculteurs expliquent que certaines de ces variétés sont d’origine locale et d’autres non connue dans leur milieu respectif étant donné que la plupart des ONG se limitent à Sange, à Luvungi et à Lubarika. Les enquêtés ont également signalé que ces sites peuvent être l’origine de certaines variétés.
Le tableau 12 indique le niveau d’appréciation de la conservation des racines dans le sol
Tableau 12 : Appréciation de la conservation des racines dans le sol
Variétés |
Appréciation de la conservation des racines dans le sol |
Total |
||
Bonne |
moyennement bonne |
très bonne |
||
Makomamanga |
1 |
8 |
0 |
9 |
Kavuye |
16 |
2 |
4 |
22 |
Maguluingware |
3 |
8 |
0 |
11 |
Doroteya |
3 |
2 |
19 |
24 |
Rave |
8 |
0 |
3 |
11 |
Nakikwindi |
2 |
6 |
18 |
26 |
Naubembe |
6 |
1 |
10 |
17 |
Nakarasi |
0 |
1 |
1 |
2 |
Muzungu |
1 |
2 |
24 |
27 |
Sawasawa |
5 |
5 |
21 |
31 |
Total |
45 |
35 |
100 |
180 |
Il ressort de ce tableau 12 que :
Parmi ces variétés on cite :
Il s’est remarqué dans la plupart de ces variétés disponibles dans le milieu qu’elles accusent un problème de pourriture au-delà d’une année dans le sol. A noter que ces variétés de manioc pourrissent au-delà d’une année d’implantation. A ce stade, la pourriture des tubercules peut être occasionnée par les blessures des rongeurs comme les rats et les aulacodes en quête de nourriture. Du fait que la partie utile de manioc se trouve dans le sol, ces critères primordiaux jugent l’appréciation de la conservation des racines dans le sol.
Le tableau 13 présente degré d’importance du manioc par rapport à l’alimentation humaine
Tableau 13 : Importance du manioc pour l’alimentation humaine
Note manioc pour alimentation |
Milieux |
Total |
|||
Kavimvira |
Kawizi |
Kiliba |
|||
3 |
N |
6 |
6 |
6 |
18 |
% |
8,30% |
10,00% |
10,00% |
28,30% |
|
4 |
N |
7 |
6 |
9 |
22 |
% |
11,70% |
10,00% |
15,00% |
36,70% |
|
5 |
N |
7 |
8 |
5 |
20 |
% |
11,70% |
13,30% |
10.00% |
35,00% |
|
Total |
N |
20 |
20 |
20 |
60 |
% |
33,30% |
33,30% |
33,30% |
100,00% |
Légende : 1= très mauvaise, 2= moins bonne, 3= bonne, 4=très bonne et 5= assez bonne
De ce tableau 13, il ressort que le niveau d’appréciation du manioc pour l’alimentation est d’ordre de note 4 à 5 dans ce milieu.
Comme on peut le constater la plus faible note attribuée à l’alimentation est la note 3 soit en moyenne 8,30% trouvée à Kavimvira ce qui explique l’importance accordée à la culture du manioc dans ce milieu.
Le tableau 14 reprend le niveau de la culture du manioc par rapport au revenu
Tableau 14 : Importance du manioc pour le revenu
Note manioc pour le revenu |
Milieux |
Total |
|||
Kavimvira |
Kawizi |
Kiliba |
|||
0 |
N |
20 |
20 |
14 |
54 |
% |
15,30% |
26,00% |
30,00% |
75,30% |
|
1 |
N |
0 |
0 |
2 |
2 |
% |
6,00% |
8,00% |
3,30% |
17,30% |
|
2 |
N |
0 |
0 |
4 |
4 |
% |
2,00% |
3,00% |
6,70% |
11,70% |
|
Total |
N |
20 |
20 |
20 |
60 |
% |
23,30% |
38,3% |
43,30% |
100,00% |
Légende : 0= très mauvaise, 1= moins bonne, 2= bonne
Les résultats de ce tableau 14 prouvent que la culture de manioc importe plus sur le revenu à Kiliba avec 43,30% tandis qu’à Kawizi on note 38,30% et à Kavimvira avec 23,00%.
Cela s’explique par une faible production, de ce dernier temps dans ce milieu car il s’observe une pourriture de racines tubéreuses dans le sol avant leur maturité.