Partant du fait qu’il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie, ce chapitre s’attèle à préciser les différentes notions relatives au taux de change. De façon caricaturale nous parlons dans la première section de la définition des concepts clés, puis ensuite nous parlerons des variétés de taux de change, du marché de change, ensuite des différents régimes de change, nous parlerons des déterminants du taux de change et enfin nous parlerons de la politique de change.
Le taux de change est le prix auxquels les monnaies s’échangent deux à deux.[1]
Le taux de change est une manifestation aux agents économiques de prix de la monnaie d'un pays exprimé par rapport à la monnaie d'un autre pays : c'est le prix qui permet d'évaluer l'évolution de la situation économique[2].
L'opération de change peut se comprendre comme un prix établi sur le marché du change : c'est le prix exprimé sous forme de relations entre deux unités monétaires d'un titre de créance sur l'étranger exigible à vue[3].
Ainsi, le taux de change est compris comme le prix qui permet d'une part l'achat et d'autre part la vente des devises entre elles. Le prix d'une monnaie étrangère dans un pays donné permet le développement aisé des échanges entre leurs populations impliquées dans le commerce international.
Sur un marché de change, interviennent plusieurs agents avec des buts différents et donc de manière dispersée. Chacun en visant ses propres intérêts choisit le mode de conversion qui lui est favorable.
Toutes ces définitions montrent clairement que la relation entre les devises n'est possible que grâce à un intermédiaire qui est le cours de change. Ces différents arguments exhibent en fait la même pensée mais sous des horizons différents.
C'est ainsi que les auteurs distinguent une variété des taux de change selon les besoins des opérations économiques à amorcer. Ceci fait l’objet de la section suivante.
La classification de taux de change se fait selon la nature et le besoin des intervenants sur le marché de change.
Les transactions en devises ont lieu soit au comptant soit à terme, comme pour toute autre opération commerciale[4].
En effet, la comptabilité du marché de change distingue différentes formes des taux de change :
Le taux de change nominal est considéré comme le prix relatif de deux monnaies sans tenir compte de la conjoncture. Ce taux peut être modifié par le changement dans l'offre ou la demande des monnaies même si le prix peut aussi l'affecter mais dans une faible proportion.
Nous pouvons le constater par exemple face à l'évolution en R.D.C, le prix du dollar en Franc Congolais était de 900 CDF en décembre 2011 et de 920 CDF pour les biens et services.[5]
Une appréciation de la monnaie congolaise est aussi une augmentation du prix de la monnaie congolaise en monnaie étrangère ; alors qu'une dépréciation en est une diminution. Une appréciation de la monnaie nationale correspond à une baisse du taux de change par rapport à une devise considérée. Lorsque l'on cherche à avoir le prix absolu de deux monnaies, on fait appel au taux de change réel.
Le taux de change réel entre deux monnaies est une mesure synthétique de prix des biens et services d'un pays par rapport à l'autre. Les taux réels sont très importants pour quantifier les déviations vis-à-vis de la parité de pouvoir d'achat mais il permet d'analyser les conditions macroéconomiques de la demande et de l'offre dans une économie ouverte[6].
Ceci nous conduit à dire que le taux de change tel qu'observé à Goma est le prix du panier des biens, il détermine la différence de marge en terme de taux nominal et du niveau de prix.
Ceci dit, le taux de change Dollar américain-Franc congolais peut être compris comme le prix en dollar du panier des biens congolais en dollar par rapport au panier américain.
Les taux de change nominaux et réels sont les moyennes pondérées des taux d'un pays vis-à-vis du reste du monde, et en pratique vis-à-vis des principaux partenaires commerciaux. Ces deux taux sont fondamentaux dans la stabilité de la monnaie d'une nation en se rattachant à la tendance macroéconomique du pays[7].
Mais la stabilité des relations économiques sur le plan international ainsi que sur le plan national coordonnée par la banque centrale, est rendue possible avec la fixation d'une référence « le taux de change fixe ».
Le taux de change fixe est observable dans des pays où la Banque Centrale offre la monnaie à un prix fixe et achète l'or à un prix plus ou moins équivalent.
Lorsque le cours de change de la monnaie est fixé ou déterminé en termes d'or, toutes choses restant égales par ailleurs, toutes les monnaies ont un taux de change fixe les unes contre les autres. L'appréciation ou la dépréciation de la monnaie dépend dans ce cas du volume des échanges sur les marchés des biens et services[8].
La banque ne peut modifier ce taux que lorsque la quantité de la monnaie détenue par elle a sensiblement diminué et la seule voie de sortie favorable est le recours au taux flottant qui est momentané.
Le taux de change flottant permet au taux de flotter sans problème pendant un temps déterminé afin de stabiliser le niveau de négociation de la monnaie sur les marchés libres. Ce taux de change libre se détermine par le jeu des forces concurrentielles de l'offre et de la demande de monnaie. Ce type de taux de change est difficilement contrôlable par les autorités monétaires ; et pour y faire face, ils font appel au taux glissant. La détermination du type de change est une question de choix de politique monétaire d'un pays.
Le taux de change glissant permet de faire évoluer le taux de change à un rythme contrôlé, de manière automatique ou délibérée. Ce taux assure une stratégie de stabilisation pour les échanges et les payements internationaux et facilite des ajustements à long terme. Lorsque la banque a réajusté sa quantité qu'elle peut offrir et pour lui permettre de suivre le mouvement sur le marché libre, elle met en place la politique du taux flexible.
C'est un taux de change déterminé par le mécanisme né sur le marché libre sans aucune intervention. A ce niveau, chaque pays serait libre de laisser le taux de change s'ajuster à la situation économique. Ce taux rend moins intolérable les effets de l'inflation et rigide la fixation de prix des biens et services. Dans un pays où ce taux de change est d'application, l'Etat ou la banque centrale a du mal à introduire une politique pour évaluer et contrôler l'évolution de l'économie[9].
Le taux de change au comptant est un taux utilisé dans les transactions en devise au comptant. Les transactions en gestion prennent deux jours pour se réaliser car dans la plupart de cas, il faut deux jours pour que les ordres de payements tels que les chèques soient compensés à travers le système bancaire[10].
Lorsque la date de validation peut être de plus de deux jours, dans ce cas, le cours utilisé dans les transactions pareilles est appelé à terme. Ces deux taux ne sont pas égaux mais sont proches. Les opérateurs préfèrent s'engager dans les opérations effectuées sous un taux de change au comptant, car présentant moins de risques.
Mais cette politique fait courir le risque d'une progressive surévaluation du taux et les crises ont presque toutes été liées à un change réel trop élevé ou en appréciation constante. Cette politique n'a pas su maîtriser le risque que courent les intervenants au marché des changes[11].
Toutes les sortes de taux ci-haut mentionnées sont applicables sur le marché de change et les intervenants sur ce marché choisissent le taux qui pourra jouer à leur faveur.
Le marché des changes est la première manifestation concrète des relations internationales. Toute entreprise qui exporte et/ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, tout agent économique qui prête ou emprunte en devise se heurte immédiatement à un problème de change.
Les monnaies étrangères sont échangées contre la monnaie nationale sur toutes les places financières internationales. Le marché des changes n'est pas géographiquement limité : le marché du Franc Français couvre non seulement les transactions des devises à Paris, mais également celles effectuées en Franc contre les monnaies locales à New York, à Zurich, à Londres, à Singapour, etc. Comme le souligne C.P. Kindleberg : « les marchés des changes actuels suivent le trajet du soleil autour du globe par l'intermédiaire des satellites de télécommunication »[12].
Comme n'importe quel marché, le marché des changes fonctionne selon la loi de l'offre et de la demande. Il s'agit sur ce marché de l'achat et/ou de la vente des devises contre la monnaie nationale. Pour faciliter les échanges sur ce marché, il faut fixer une unité de préférence que l'on appelle taux de change, et qui est considéré comme le prix auquel on obtient les monnaies étrangères ou les devises[13].
Vu la multiplicité des monnaies étrangères, certaines monnaies peuvent être retenues comme monnaies de référence pour servir de comparaison, il s'agit principalement du Dollar américain, de l'euro et du Deutschemark pour ne citer que les plus connues ; ces monnaies sont choisies compte tenu de degré avancé de leurs économies qui entraîne leur stabilité.
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes basés sur le dollar américain comme devise entrant en relation de manière directe pour la fixation de l'indice de change des biens et services échangés et consommés sur le sol congolais.
Sur un marché, un taux de change peut être exprimé de deux manières :
La compréhension du marché des changes passe par la connaissance des opérateurs ou agents économiques intervenant sur ce marché.
Le marché des changes est réservé aux institutions financières : banques, investisseurs institutionnels et les institutions financières non bancaires. Ces opérateurs interviennent pour leur compte ou celui de leur clientèle. Ils peuvent négocier entre eux ou passer par l'intermédiaire des courtiers[14].
Ce sont les importants opérateurs sur le marché des changes. Elles prennent en charge les opérations de change pour leur propre compte ou celui de leurs clients. Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts auprès d'institutions financières étrangères qui jouent le rôle de correspondants.
Le profit des banques sur le marché des changes a deux origines : la première est commerciale et la seconde est spéculative.
La réduction du profit commercial s'explique par le fait que les banques sont poussées à prendre des positions spéculatives sur le marché en anticipant une variation du taux.
Elles interviennent massivement, mais de manière irrégulière sur le marché des changes. En opérant sur ce marché, la banque centrale remplit trois fonctions principales :
Le marché des changes interbancaires est indiscutablement le plus important et le plus liquide de tous les marchés financiers et non financiers[15].
Ces institutions comprennent les filiales financières ou bancaires des groupes industriels et des entreprises commerciales.
A côté de ces filiales financières, les investisseurs institutionnels et les grandes fortunes privées sont aussi des acteurs de première importance, car les gérants de ces fonds mettent l'accent sur les placements à l'étranger pour diversifier les risques et améliorer les rendements destinés à se procurer des devises ou à couvrir un risque lié au change.
Ils sont les plus importants participants non bancaires du marché de change. Cet ensemble regroupe plusieurs catégories d'opérateurs : les caisses de retraite, les fonds de pension, les sociétés d'assurance, les fonds gérés pour le compte de tiers,...
Elle n'intervient pas directement sur le marché des changes. Elle procède à des achats et à des ventes des devises en s'adressant aux banques qui ont une activité de teneur de marché ou en utilisant les services des courtiers.
La clientèle privée regroupe trois catégories d'opérateurs :
Ils jouent un rôle essentiel sur le marché des changes en tant qu'informateurs et en tant qu'intermédiaires sans qu'eux-mêmes ou la banque soient obligés d'acheter ou de vendre des devises, ils informent les opérateurs des cours auxquels se vendent ou s'achètent les différentes monnaies.
Ils ont un rôle d'intermédiaire dans la mesure où ils centralisent les ordres d'achat et de vente de plusieurs banques et qu'il est en conséquence, plus facile et moins coûteux pour les cambistes d'utiliser leurs services que de contacter leurs confrères susceptibles de leur acheter ou de leur vendre la devise recherchée à un prix majoré.
Diverses stratégies se confrontent sur le marché des changes qui visent toutes à gérer la position de change des opérations :
En effectuant des transactions, les opérateurs sont exposés à plusieurs risques. A côté du risque de change dont ils peuvent tirer profit ou qu'ils peuvent gérer sans réelle difficulté, les intervenants sont confrontés aux risques suivants :
Ce risque auquel est exposé un opérateur est celui de ne pas pouvoir effectuer une transaction sur le marché des changes ou de la faire mais en subissant une importante moins-value lors de l'achat ou de la vente des devises.
En fait, en temps normal, ce risque n'est guère important mais il peut arriver que le marché d'une devise disparaisse, momentanément ou définitivement, suite à une crise ou à la mise en place de contrôles administratifs affectant le marché des changes ou le marché monétaire international de la devise (euro-marché).
Ce risque ne concerne toutefois que des devises de faible importance négociées sur des marchés régionaux. Pour toutes les devises convertibles utilisées dans le commerce international ou faisant l'objet de transactions sur les marchés financiers internationaux, ce risque est très faible.
Le risque de contrepartie recouvre le risque de livraison et le risque de crédit. Le premier correspond à la faillite de la contrepartie le jour de l'échéance de la transaction. Le second correspond à la faillite de la contrepartie préalablement à l'échéance de la transaction.
Les cambistes sur le marché au comptant ne sont exposés qu'au risque de livraison. Ceux qui opèrent sur le marché à terme, sont confrontés au risque de livraison et au risque de crédit.
Le risque de livraison est évidement plus important que celui de crédit, car il entraîne la perte de la totalité de transactions. Le risque de crédit, lorsqu'il se manifeste, conduit l'opérateur à reconstituer sa position. Le cambiste est donc exposé au risque de variation du taux de changé, toujours inférieur, même si la fluctuation lui est défavorable.
Il apparaît lorsqu'une entreprise détient des filiales dans les pays étrangers. En effet, chacune des filiales va établir ses résultats dans la monnaie de son pays mais par la suite il faudra les convertir dans la monnaie de la maison-mère pour établir les bilans consolidés. Quel cours de change faut-il alors retenir ?
Diverses approches sont possibles : le cours de clôture, le cours historique, l'un ou l'autre de ces cours suivant les postes du bilan.
Ce risque est lié au futur de l'entreprise ; il est donc difficile à apprécier ou à mesurer. En effet, il s'agit de prendre en compte toutes les conséquences que pourra avoir une variation du taux de change sur une entreprise (c'est-à-dire sur ses coûts de production, sur son chiffre d'affaires,...).
La rentabilité de l'entreprise et sa compétitivité peuvent être remises en cause du fait de la variation des changes. Ce risque est parfois appelé risque de compétitivité, risque induit ou encore risque industriel.
Ce risque apparaît dans :
Comme souligné ci-haut, on comprend alors que la notion du risque de change peut prendre plusieurs formes en se situant dans les activités commerciales, financières ou d'investissements. D'où un agent est en situation de risque de change lorsqu'il est en position de change ouverte ; dans ce cas, il peut subir une perte ou bénéficier d'un gain en raison d'une modification de taux de change. Il importe donc pour chaque agent de déterminer les éléments qui entrent en jeu lors de la modification du taux de change.
Les types de régimes de change sont déterminés par les objectifs que se fixent les Banques Centrales sur le marché de change. Deux cas extrêmes peuvent être distingués :
Les Banques centrales s’engagent à maintenir le cours de leur monnaie nationale à un niveau fixe. Ce régime peut prendre soit une forme automatique, soit induire de politiques plus au moins complexes de la part des autorités des pays concernés.
Premièrement, les Banques centrales acceptent d’échanger leur monnaie contre de l’or à un cours fixé une fois pour toute ; et deuxièmement, elles doivent surveiller le cours de leur monnaie et intervenir sur le marché si celui-ci atteint certaines limites. Pendant la période où étaient en vigueur les accords de Bretton-Woods (de 1944 à 1971), toutes les Banques centrales (sauf la Réserve fédérale des Etats-Unis) devaient intervenir dès que la parité de sa monnaie s’écartait de plus au moins 1% de la parité officielle déclarée, par rapport au dollar des Etats-Unis, au Fonds Monétaire International.
Par ailleurs, lorsqu’une parité ne peut être « défendue », les accords internationaux prévoient la possibilité d’une dévaluation (ou réévaluation) du cours officiel. La dévaluation reste le seul moyen à la disposition d’un pays pour corriger un déséquilibre structurel de sa balance de paiements. Si le déséquilibre n’est que temporaire (déséquilibre conjoncturel), les pays peuvent demander à bénéficier des crédits extérieurs. Ces mécanismes de crédits sont gérés par le FMI qui peut même exiger des mesures de politique économique internes contraignantes pour un pays qui sollicite une aide importante (exemples des certains PED endettés).
Vers la fin des années 60, les marchés des changes ont connu d’importants mouvements de fluctuation du dollar que les Banques centrales n’arrivèrent plus à arrêter, si bien que les Etats-Unis durent mettre fin à la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971.Les accords de Washington de décembre 71 prévoient alors une dévaluation du dollar et un élargissement des marges de fluctuation des monnaies (2,25% au lieu de 1% de chaque côté de la parité officielle).En 1973, les banques centrales européennes refusent de continuer à soutenir le dollar et renoncent désormais à être rattachées au dollar.
Et tous ces changements ont entraîné la fin du système de changes fixes organisé autour de l’étalon-or et l’avènement du flottement généralisé des monnaies. Les accords de Bretton-Woods ont permis d’organiser financièrement le monde, mais avec l’évolution des mouvements financiers, l’équilibre du change fixe n’avait plus sa place. C’est ainsi qu’est apparu le système de change flottant où le taux de change varie librement sur le marché de changes au gré des offres et des demandes de cette monnaie. Ceci est officialisé avec les accords de la Jamaïque de 1976.
La Banque centrale qui impose ce régime à sa monnaie nationale n’intervient jamais sur le marché des changes. Depuis l’adoption en 1973 du système des « taux de change flottants », la variabilité des taux a posé une série de problèmes qui ont stimulé la réflexion théorique.
Dans son principe, le système des taux flottants suppose que le cours international de chaque monnaie fluctue librement en fonction des variations de l’offre et de la demande qui s’exerce sur le marché. La détention d’un stock d’or et de devises est alors en théorie inutile.
L’objectif premier est d’assurer le rééquilibrage automatique de la balance de paiements : un déficit de la balance de paiements signifie que l’offre de monnaie nationale est supérieure à sa demande sur les marchés des changes ; cet excès d’offre provoque une dépréciation de la monnaie nationale ; à son tour, cette dépréciation stimule les exportations (devenues moins coûteuses pour les non-résidents) et freine les importations (devenues plus onéreuses pour les résidents). Cela contribue ainsi au rétablissement de l’équilibre compromis. Un autre avantage attribué au système est de supprimer le problème des réserves de devises puisque les Banques centrales ne devraient théoriquement plus intervenir pour maintenir le cours de leur monnaie.
Dans le but de maintenir la parité de leurs monnaies entre certaines limites, l’intervention sur le marché des changes n’est pas le seul instrument de politique économique que les autorités utilisent ; elles mettent aussi en général en œuvre des politiques monétaires et/ou budgétaires et fiscales[16].
Remarquons ici que, même pendant des périodes où aucun accord international ne les obligeait à stabiliser la parité de leurs monnaies, de nombreuses Banques centrales ont tout de même pratiqué l’intervention sur le marché des changes. Leur motivation est alors le maintien d’une certaine parité qui leur parait nécessaire pour le développement de leur économie. Ces interventions contrarient le libre jeu des changes fluctuants et placent le système monétaire international (SMI) dans un régime souvent qualifié des changes administrés.
Tableau 1. Avantages et inconvénient par type de régime de change
CHANGE FLOTTANT |
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Avantages |
Inconvénients |
Permet un ajustement automatique de la balance des paiements Autonomise la politique monétaire Rend stabilisatrice la spéculation |
Ne rééquilibre pas les échanges extérieurs à cause de la non-coordination des politiques et de l’insuffisance possible des élasticités prix des exportations et des importations Accentue l’inflation mondiale à cause du relâchement possible des politiques monétaires Favorise la volatilité des taux de change, d’où accroissement de l’incertitude avec toutes ses conséquences |
CHANGE FIXE |
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Impose des bénéfiques disciplines en matière monétaire et budgétaire. La contrainte externe qu’il impose pousse à une politique anti-inflationniste, ce qui est favorable à la compétitivité-prix Stimule les échanges internationaux grâce à la stabilité du système qui limite l’incertitude Favorise la coordination internationale et limite le « chacun pour soi » |
Perte de l’autonomie de la politique monétaire qui doit être nécessairement dédiée à l’équilibre externe Encouragement de la spéculation qui devient déstabilisatrice. Avec le risque de devoir dévaluer, et donc celui d’une surenchère aux dévaluations compétitives Difficulté de faire face à un choc asymétrique puisque l’ajustement par le change est à priori impossible. |
Source : Christian BIALES (2011), le taux de change
L’expérience révèle qu’entre ces deux cas extrêmes de flottement pur et de fixité absolue, il existe toute une gamme de régimes reposant sur des arrangements internationaux différents. Le fonctionnement d’un régime de change dépend de la nature du SMI dans lequel celui-ci s’inscrit. La notion du « système » renvoie aux idées de régulation et d’organisation.
Dans la pratique, un système monétaire fonctionne à partir d’un ensemble d’institutions, de règles et d’accords destinés à organiser des opérations monétaires entre pays.
Dominique PLIHON[17] énumère trois critères permettant de classer les SMI et les régimes qui leur sont associés :
La combinaison de ces critères qui ne sont pas indépendants peut être représentée par un triangle dit de Mundell. Ce triangle illustre un enseignement incontournable de la théorie monétaire internationale, qui est le théorème d’impossibilité suivant : il est impossible de combiner des changes fixes, la mobilité des capitaux et des politiques monétaires indépendantes.
[1] Henry GERENDAWELE, Cours d’économie monétaire générale, G3 FASEG ULPGL-Goma, 2011-2012
[2]MONDHER C. ,Les taux de change, éd. 18, Une Fayette 75009, Paris, 2004.
[3]SIMON Yves:Marché des changes et gestions du risque de change, éd. Dalloz, paris, 1995.
[4]BEITONE A. et al:Dictionnaire des sciences économiques, Armand colin, Paris, 2001
[5] Banque Centrale du Congo, Rapport annuel, 2012
[6]MONDHER Chérif, op.cit.
[7]BURDA Michael et alii : Macroéconomie, une perspective européenne, De Boeck, Paris,
1993.
[8]MEUNIER Nicolas et alii : Economie du risque pays, éd. La découverte, Paris, 2005.
[9] BEITON A., Op.cit.
[10]TIETMEYER Hans: Economie sociale de marché et stabilité monétaire, Economica, Paris, 1999, p89
[11]MEUNIER N., Op.cit.
[12]SIMON Y., Marché des changes et gestions du risque de change, éd. Dalloz, paris, 1995, p84
[13]BURDA Michael et alii. Macroéconomie, une perspective européenne, De Boeck, Paris,
1993, p45
[14] Yves SIMON, op.cit., p54
[15] Idem
[16] Aftalion F. et Losq E. (1995) , Les taux de change, Coll. Que sais-je, PUF, Paris.
[17] Dominique Plihon (1999), Les taux de change « d’accès facile, clair et précis, illustré d’exemples et anecdotes », coll. Repère, éd. Le monde, Paris.