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Ière Partie : REVUE DE LA LITTERATURE

Chapitre II. GENERALITE SUR LE HARICOT
II.1. Origine
Le haricot est originaire d’Amérique centrale et du Sud, il a été domestiqué au Mexique, au Pérou et en Colombie (Caburet et Hekimian, 2002). Après la découverte de l’Amérique par C. Colomb, le haricot a été diffusé dès le 16ème siècle vers d’autres régions, principalement les Etats unis, l’Europe et l’Afrique tropicale, secondairement l’Afrique du Nord et l’Asie (Baudoin et al, 2001).
II.2. Utilisation et importance
Le haricot est cultivé dans les pays tempérés, tropicaux et subtropicaux pour l’alimentation humaine. Les jeunes gousses sont mangées vertes entières (haricots verts), les feuilles peuvent être consommées comme épinards et les graines séchées constituent un aliment important. La tige est utilisée comme fourrage (Caburet et Hekimian, 2002).
Le haricot est un aliment important et constitue 65% de l’apport protéique dans l’alimentation humaine et 32% des calories. Il apporte également du fer, du zinc, des fibres et des carbohydrates lents. La teneur en lysine des graines de haricots est relativement importante et améliore la qualité alimentaire des céréales au niveau des protéines. Par contre, elles sont déficientes en méthionine, trouvée en quantité satisfaisante dans les céréales. Les céréales et les haricots contribuent donc de manière complémentaire à la valeur nutritive du régime alimentaire des peuples de plusieurs régions du monde (Rubabura et al, 2015).
II.3. Systématique et description
Le haricot commun, Phaseolus vulgaris L., appartient à la sous-tribu des Phaseolinae, tribu de Phaseoleae, ordre de Leguminosales (ou fabales) (Baudoin et al, 2001). Le haricot commun (P. vulgaris L.) est une plante annuelle de la famille des Fabacées ou Légumineuses et une plante grimpante, ou buissonnante et légèrement pubescente. Il y a deux types de haricots, les nains et à rames ou grimpantes. Les formes volubiles mesurent 2 à 3 m de hauteur alors que les formes naines atteignent 20 à 60 cm (Caburet et Hekimian, 2002). Le haricot est une plante autogame, car les ovaires d’une fleur sont fécondés par le pollen provenant de la même fleur (Baudoin et al, 2001).
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P. vulgaris est une plante herbacée avec un système racinaire pivotant caractérisé par de nombreuses ramifications latérales et adventives (Bendania, 2013) et (Caburet et Hekimian, 2002).
La germination est épigée (les cotylédons émergent au-dessus du sol), Les feuilles primaires sont simples, opposées, pétiolées (peuvent mesurer jusqu’à 15 cm) (Baudoin et al, 2001). Les feuilles trifoliolées et habituellement ovales, mesurent entre 7.5 et 14 cm de long sur 5.5 à 10 cm de large et sont alternes (Caburet et Hekimian, 2002).
Les inflorescences sont en position terminale et axillaire sur la tige principale et les ramifications latérales, les fleurs sont blanches, pourpres ou roses ; les premières fleurs apparaissent au sommet de la plante et la floraison se fait dans le sens descendant, du sommet vers le bas de la plante (Baudoin et al, 2001).
La gousse mesure 20 cm de long, est étroite et souvent courbe, verte lorsqu’elle est immature, elle devient ensuite jaune, rougeâtre ou pourpre à maturité. Les graines varient par leur poids (0.15 à 0.6g) (Caburet et Hekimian, 2002).
Les gousses sont linéaires, rectilignes ou plus fréquemment recourbées et terminées par un bec. Le fruit contient un nombre très variable de graines (4 à 12) de forme ovoïde, subsphérique ou réniforme et de couleur noire, brune, jaune, rouge, blanche ou marron (Baudoin et al, 2001).
II.4 Fertilisation du haricot
Si les sols sont acides et caractérisés par des pH de 4 à 5, les amendements calcaires et la fumure phosphatée sont indispensables pour favoriser la mobilisation des Rhizobium, les symbioses avec la plante. Si les sols sont caractérisés par un pH proche de la neutralité, seuls les engrais phosphatés doivent être indispensables. Les doses les plus conseillées pour le phosphore minéral varient entre 45 et 50Kg par hectare (Baudoin et al, 2001). La culture étant à cycle court, le haricot doit bénéficier d'engrais apportant les éléments sous forme facilement assimilable (PIP COLEACP, 2011).
II.4. Rentabilité économique
Le haricot répond bien à la fertilisation phosphatée, toutefois celle-ci doit être rentable, c’est-à-dire permettre un accroissement de la récolte qui compense largement les
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frais occasionnés par l’achat et l’épandage d’engrais, l’achat de la semence ainsi que toute autre dépense effectuée au cours de l’exploitation notamment les travaux d’entretien (sarclage), le fauchage, labour, etc. (IFDC CATALIST (A), 2010).
Pour calculer la rentabilité économique, on part des recettes réalisées sur le marché par la vente des produits, additionnées des paiements directs liés à la production et on calcule le solde après soustraction des coûts. Le revenu du travail correspond alors au solde disponible après la soustraction de tous les autres coûts. Le calcul de la rentabilité économique a pour importance de déterminer si en investissant ou en adoptant une technique nouvelle quelconque l’exploitation est rentable (profit) ou pas rentable (perte) c’est-à-dire si le solde qui reste après avoir soustrait tous les coûts totaux de production est positif ou négatif. Il y aura alors profit (P) si PB est supérieur au CGP il y a perte si PB est inférieur au CGP (Byamungu, 2014).
Il est donc nécessaire d’analyser le fonctionnement des systèmes de culture et d’évaluer leurs performances agronomiques pour comprendre les raisons pour lesquelles les agriculteurs pourront les pratiquer. Il convient d’en évaluer la « rentabilité », c’est-à-dire les résultats économiques que les agriculteurs peuvent espérer en tirer (Ferraton et Touzard, 2009).
Il faut cependant savoir :
 Le produit brut : une fois la production mesurée en volume, il faut évaluer sa valeur en termes monétaires. Pour cela, il faudra se renseigner sur les prix de vente des produits agricoles vendus (Mergeai, 2010). Mais quel prix retenir ?
 Prix d’achat : on est ainsi souvent amené à se renseigner sur les prix d’achat sur le marché le plus proche. Il s’agit avant tout de se faire expliquer par les agriculteurs les modes de mise en marché, les périodes de commercialisation et les quantités concernées à chaque période, pour ensuite leur affecter le prix correspondant (Mergeai, 2010).
 Calcul du produit brut : le produit brut (PB) correspond à la valeur de la production, c’est-à-dire, aux quantités produites multipliées par le prix unitaire de chaque production. PB = production x prix unitaire) (Ferraton et Touzard, 2009).
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 Le prix des produits autoconsommés (les consommations intermédiaires) : On définit les consommations intermédiaires comme l’ensemble des biens et services utilisés et intégralement consommés au cours d’un cycle de production.
Les consommations intermédiaires valent la somme des biens x prix unitaire de chaque bien + somme service x prix unitaire de chaque service (Mergeai, 2010).
Les biens dont il s’agit ici sont les semences, les plants (s’ils sont achetés), les engrais, les pesticides et le carburant. Les services correspondent aux travaux que l’agriculteur ne peut pas réaliser lui-même faute de savoir-faire ou d’équipement : par exemple, le greffage sur une plantation pérenne, les soins vétérinaires dans un élevage, la location de charrue, le recours à la moissonneuse d’un entrepreneur (Ferraton et Touzard, 2009)
La valeur ajoutée correspond à la différence entre la valeur de production et les consommations intermédiaires.
La valeur ajoutée brute (VAB) est constituée du produit brut diminué des consommations intermédiaires : VAB = PB – CI. La valeur ajoutée brute correspond à la différence de valeur entre ce que l’agriculteur achète ou consomme pour produire et ce qu’il vend (ou consomme) après le processus de production. Cette différence de valeur correspond à la valeur qui a été ajoutée par le travail effectué lors du processus de production. Il s’agit donc d’une estimation de la richesse produite par le travail réalisé (Mergeai, 2010).
II.5. Efficience agronomique
L’efficience agronomique (EA) représente le rendement physique de la culture engendrée par l’apport de l’engrais (fertilisant) et s’exprime en kg MS/kg d’engrais apporté. Les résultats de l’efficience des éléments fertilisants concernent les trois éléments majeurs l’azote (N), le phosphore (P2O5) et le potassium (K2O). Exprimés en kg MS.kg-1de l’élément, seront calculés à partir du rendement en graines du haricot pour chaque traitement et pour chaque moment d’application des engrais phosphatés. L’importance de l’efficience agronomique est de permettre de savoir la quantité de rendement du haricot généré par un kilogramme de chaque types d’engrais apporté (Kyela, 2011).

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