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CONCLUSION

Nous voici arrivé à terme de notre travail intitulé « les mécanismes internes de gestion des  conflits en Afrique traditionnelle : médiation, processus et stratégies ». Hormis l’introduction et la conclusion, le présent travail est subdivisé en trois (3) chapitres. Entre autres, les considérations générales, l’incidence de l’Etat  moderne en Afrique traditionnelle dans les conflits et enfin de la portée de la médiation dans les mécanismes traditionnels de gestion des conflits. 

De cette étude, la problématique pose la question de comprendre quelle est la portée de la médiation, en tant que mécanisme traditionnel de gestion de conflits, dans le mécanisme moderne de gestion des conflits ? A cette question principale, se subordonnent trois questions secondaires. Précisément, quelle est l’incidence de l’Etat moderne en Afrique traditionnelle ? Comment la médiation procède-t-elle dans la gestion de conflits ? Et comment concilier la médiation ou mécanisme traditionnel des mécanismes modernes de gestion des conflits ?

A ces questions, quatre hypothèses sont formulées : premièrement la portée de la médiation se justifierait par l’importance qu’elle accorde à la portion de la justice réconciliatrice telle qu’elle garantirait le pardon mutuel. Deuxièmement, l’incidence de l’Etat moderne en Afrique traditionnelle ou précoloniale serait l’inefficacité de système politique moderne dans les sociétés traditionnelles africaines, source de plusieurs conflits postcoloniaux et l’incompatibilité entre les mécanismes traditionnels et ceux modernes de gestion des conflits qui ne sont pas adaptés aux réalités locales. Troisièmement, la médiation procéderait par le dialogue, la palabre dans les sociétés traditionnelles africaines, qui consiste à consulter les parties en conflits pour un arrangement à l’amiable afin d’arriver à un accord consensuel par l’ajustement de leurs difficultés ou désaccord. Et quatrièmement, pour concilier la médiation traditionnelle (mécanisme traditionnel) des mécanismes modernes (droit écrit), de gestion des conflits, ces derniers l’officialiseraient en intégrant la médiation traditionnelle dans les méthodes modernes de gestion de conflits. 

En effet, pour vérifier ces hypothèses, entre autres les confirmer ou les infirmer, dans le cadre des juridictions « gacaca » dans les sociétés traditionnelles rwandaises, nous avons obéi à la méthodologie suivante : la technique documentaire et la méthode géopolitique de François

THUAL sous l’approche historique. 

De ce fait, le conflit est inhérent à la nature humaine, où que ce soit, la présence humaine implique celle des conflits. Les conflits ne datent pas d’alors, mêmes des sociétés traditionnelles africaines ont connu plusieurs sortes de conflits. Toutefois, elles n’ont pas ignoré la culture de la recherche de la paix. Les sociétés traditionnelles ont développé des modèles et mécanismes de gestion de conflits. Cependant ils ont été dénaturés par la coexistence et la rencontre avec les systèmes politiques modernes de la colonisation. Les méthodes modernes vont bafouer les méthodes traditionnelles mais elles vont être inefficaces à la réalité locale, car elles ne sont pas adaptées au vécu quotidien. 

L’importance de recourir à ces mécanismes précoloniaux après la décolonisation se fait sentir à certains endroits en Afrique et cela longtemps après la fin de la colonisation. L’exemple du

Rwanda nous est plus parlant par le recours à l’institution traditionnelle « gacaca » inspirée de la tradition ancienne. Après la colonisation, le Rwanda va connaitre le génocide dont les mécanismes modernes de gestion seront dénoncés d’inefficaces pour faire recours aux juridictions « gacaca » tirées du patrimoine local ancien. Ainsi, pour une gestion efficace de conflits, une paix juste dans les sociétés africaines, le recours aux mécanismes anciens qui prennent en compte des considérations et réalités locales, intégrer les mécanismes traditionnels dans les mécanismes modernes de gestion des conflits demeure une tâche importante aussi bien pour les gestionnaires ou les dirigeants et politiciens que pour les intellectuels de tous bords, politologues, juristes, sociologues et même économiste.        

                 

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