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CHAPITRE III. LA RDC FACE A LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE

Dans ce chapitre nous analysons  les différentes

politiques mises en œuvre par le gouvernement congolais pour faire face à la crise alimentaire mondiale.

Section 1. La politique agricole congolaise

Il convient de rappeler que la RDC  traverse  une

période de crise alimentaire chronique  comme a reconnue la présentant de la FAO au Congo malgré  la sonnette d’alarme de la FAO et du PAM et les efforts que ces agences déploient sur le terrain cette situation demeure alarmante.

I.1. Face à ce problème, le gouvernement a mis sur pied certaine politique pour en faire face.

I.1.1. les objectifs de la politique agricole

Les objectifs du gouvernement est d’assurer la sécurité

alimentaire des congolaise et de réduire la pauvreté. Conformément au premier objectif du  millénaire pour le développement (OMD) des Nations, il s’agit de réduire de 50 % nombre des personnes souffrant de malnutrition. D’ici 2015, la politique agricole vise donc  à permettre  à la population de se prendre en charge, de produire suffisamment pour s’assurer une alimentation équilibrée en qualité e t quantité, et ainsi  améliorer les paramètres du développement humain (espérance de vie, mortalité infantile, santé maternelle : OMD n°4 et n°5). Il convient dans le même temps d’améliorer ces revenus des agriculteurs avec une augmentation de la manière a dégager un sur plus de production et des revenus permettant de créer des emplois rémunérateurs en milieu rural d ans le secteur agro-alimentaires industriel et artisanal.

L’objectif est celui d’un développement agricole durable

sauvegarde le patrimoine productif (OMD n°7) et que constitue le socle de la relance de l’économie nationale.

La valeur ajoutée ainsi créée permettre de financer le 

secteur social et de santé, l’éducation et les loisirs, en déclin ces dernières  années. L’objectif est de permettre à la population d’assurer ses besoins sociaux de  base, tels les soins médicaux. L’éducation des enfants (OMD n°2), l’habitation, il est donc essentiel que les paysans, éleveurs, pêcheurs puissent produire de façon compétitive, tenant compte des avantages comparatifs du pays et de ses ressources, ce dans ses différentes provinces, désormais au nombre de 26.

La réalisation de ces objectifs commande que l’on

corrige l’écart entre le taux de croissance moyen de la population (3 %) et le taux de croissance agricole qui ces dernières années,  s’est situé au milieu à 2 % ayant pour conséquence.

Amenuisement des revenus complémentaires issus des

échanges des produits excédentaires. Ainsi, en perte de pouvoir d’achat, les populations se sont décapitalisées pour accéder à l’essentiel (soins médicaux, éducation). Pour casser le cercle vicieux de la pauvreté dans les campagnes et approvisionner les centres urbains en produits agricoles, de pêche et d’élevage, il est donc impératif que le taux de croissance économique en RDC dépasse désormais 5 % l’an.

La population agricole, cible principalement les

organisations des producteurs agricoles (OPA) au sens large, moyennes et micro-entreprises agricoles à savoir les petites, moyennes et micro entreprises agricoles, etc. qui représentent 95 % de la population agricole, de pêche et d’élevage en RDC, notamment par l’autonomisation et la conformité avec le  concept genre (OMD n°3, la politique agricole vise également à attirer les investisseurs (secteur privé) en leur présentant des conditions incitatives, pour accroître significativement les investissements, et favoriser ainsi le partenariat avec les organisations des producteurs agricoles (OPA).[1] 

1.2. Vision du gouvernement

Cette vision du gouvernement s’appuie sur les

considérations qui suivent. Il est démontré qu’une augmentation de 10 % de la production agricole peut se  traduire par une diminution de plus de 7 % du monde des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté. (5). La lutte contre la pauvreté passe donc nécessairement par la relance au secteur agricole, auquel on reconnait une capacité de création d’emplois que  l’on ne retrouve pas dans les autres secteurs. Le gouvernement, en référence au rôle dévolu au secteur agricole dans le  DCRP, entend créer des richesses en milieu rural par une agriculture compétitive reposant sur la promotion des petites et moyennes entreprises agricoles et d’élevage, animée par des professionnels. Une telle mutation peut  s’occuper que par :

  • Une recherche agricole à grande capacité,
  • Diffusion des innovations technologiques respectueuses de l’environnement ;
  • L’affectation des budgets adéquats au secteur agricole dans le contexte de la décentralisation ;
  • La mise en œuvre du plan de restructuration du ministère d e l’agriculture, de la pêche et de l’élevage ;
  • La promotion des systèmes financiers adaptés à la nature des activités du secteur agricole ;
  • L’expansion de l’infrastructure publique dans le but de viabiliser les sites de productions : cette vision est en cohérence avec la vision 26/26 du DCRP) ; elle est reprécisée dans les stratégies du développement agricole.

En  autre, en RDC, selon les experts du ministère de

l’agriculture et développement rural, la solution à cette crise alimentaire passe en partie dans la relance du secteur agricole. Car la RDC regorge de potentialités énormes pour nourrir des milliers d’âmes, avec des superficies arabes et un climat favorable à l’agriculture.

En effet, dotée de potentialité immenses de secteur

agricole en RDC, rencontre des difficultés qui l’empêchent d’éclore. Il s’agit notamment de la faiblesse  de son budget ; des questions foncières et fiscales et du faible taux de mécanisation. Toutes ces contraintes font que le pays éprouve des difficultés pour faire face aux normes besoins alimentaires des congolaise laissés à la merci des importateurs.

Le ministère de l’agriculture œuvre  pour remédier à

tous ces problèmes, en initiant toute une série d’approches et stratégies, qui a moyen terme devront apporter des solutions appropriées à l’épineuse crise alimentaire. D’où la nécessité de réorganiser, le secteur à travers le code agricole en préparation.

Ce code se présente comme l’outil qui aidera les

congolais à trouver des solutions à l’ensemble des problèmes de l’agriculture de la pêche et de l’élevage à savoir : la mise en place des politiques et des incitations fiscales et administratives  bien pensées e t l’octroi des garanties financières stabilisées. Ce qui permettra la résolution des différents conflits qui se posent souvent entre les acteurs, les investisseurs, les privés et l’Etat. Ce code a pour ambition d’amener ce secteur à se réorganiser et éviter les écueils qui l’ont précipité dans le gouffre où il se trouve.

C’est un cadre harmonieux et incitatif qui va favoriser

l’investissement agricole par les nationaux et les étrangers ; il ouvrira ainsi des possibilités de financement pour augmenter les revenus des paysans et réduire la pauvreté en milieu rural. Nombre de projets agricoles sont financés à ce jour par les bailleurs traditionnels de la RDC, dont la banque mondiale, la Banque africaine de développement, le Fonds International.

Pour         le développement     agricole,   le programme

alimentaire mondiale, de la FAO.

Il est prévu un programme concernant la réhabilitation

du secteur agricole et rural dans les provinces de la RDC. Il s’agit

notamment du « PARSAR » programme de réhabilitation  programme de réhabilitation du secteur agricole et rural au Katanga du PRESAR, projet de relance du secteur agricole au Kasaï et au Katanga du PRODAK  « programme régional pour le développement intégré du Lac Tanganyika » ainsi que le PUAA, « programme d’urgence pour l’autosuffisance alimentaire » financé par le gouvernement.

Ce dernier dans sa composante agricole identifie les

sites de production agricole, examine les possibilités d’évacuation des produits et budgétise les actions à l’entreprendre. Afin d’améliorer la production locale, le ministère de l’agriculture bénéficie de l’implication des partenaires sociaux dont les Eglises catholiques et protestantes, les syndicalistes, le PAM et la FAO.

I.3. Stratégie pour un développement durable du secteur

agricole[2]

La revue du secteur agricole a identifié cinq groupes

des contraintes qui handicapent l’expansion des activités du secteur agricole, il s’agit par ordre de priorité de :

  • La dégradation des infrastructures d’appui à la commercialisation ;
  • La faible production du secteur agricole ;
  • La faiblesse des services agricoles de base ;
  • L’accès limité aux services financières, et
  • L’environnement

Au regard de ces obstacles, il est proposé deux types

des stratégies, à savoir les stratégies d’ordre général et les stratégies spécifiques, assorties des actions prioritaires.

I.4. Stratégies d’ordre général

  1. Stabilisation de l’environnement macro-économique, l’épanouissement du secteur agricole subordonné :
  2. A la consolidation des politiques d’assainissement et de stabilisation du taux de change de la monnaie nationale ;
  3. Des mesures macro-économiques indispensables à relancer des investissements agricoles.

Par ailleurs, la production des denrées alimentaires

stratégiques requiert un degré de protection, limite dans le temps, mais suffisant pour lui permettre d’améliorer sa productivité.

La réduction des changes tarifaires et la simplification

des procédures administratives des  produits agricoles notamment ceux qui sont exportés sur les marchés internationaux des produits agricoles notamment ceux qui sont exportés sur les marchés internationaux;

  • Maintien de la sécurité, respect des lois, garantie d’une concurrence loyale dans tous les aspects de l’économie générale, et en particulier dans le secteur rural. Il s’agit de la promulgation et de l’application les législations nécessaires de manière à garantir cette concurrence loyale et en particulier dans la filière semencière. Une loi sur la fiscalité agricole favorisera le financement du secteur rural, la promotion du secteur privé et ses investissements productifs, ainsi que la mise en place des infrastructures de commercialisation.
  • Renforcement de la capacité institutionnelle centrale et surtout provinciale par la restructuration et la décentralisation, en vue de l’élaboration d’une politique de proximité appropriée dans les 26 « nouvelles » provinces: (i) recentrer la force de l’Etat dans son rôle de contrôle, de régulation et conseil, (ii) mettre en place un nouveau cadre juridique et réglementaire, (iii) réduire les taxes et tracasseries;
  • Réhabilitation de l’infrastructure économique par l’augmentation substantielle des ressources financières affectées à la réhabilitation et à l’extension des axes de transport inter et intra régionaux (fluvial, routier, ferroviaire et aérien) et rationaliser la gestion de ces ressources pour permettre aux producteurs l’accès aux marchés nationaux et internationaux. Il s’agit par exemple de:
    • l’appui au désenclavement des provinces rurales à part potentiel agricole;
    • l’appui aux petites et moyennes entreprises locales spécialisées dans l’entretien routier;
    • avantages accordés aux opérateurs et entreprises privées qui entretiennent de réseau de transport;
    • mise en place des mécanismes de financement appropriés et des mesures adéquates d’encadrements de nature a permettre aux entités décentralisées de prendre en charge la réhabilitation, l’entretien et l’expansion des équipements collectifs adaptés à leurs besoins (transport, énergie, eau, marché, etc.);
    • autoriser et encourager les opérateurs économiques et les ONG à desservir les populations environnantes en services tels que soins de santé, eau et énergie.
  • Protection de l’environnement et de la base productive naturelle afin de garantir aux générations futures une capacité de production et de développement soutenu en vue d’une agriculture productive et durable. Il s’agit par exemple de:
    • L’appui aux petites et moyennes entreprises locales spécialisées dans L’exécution des programmes de reboisement;
    • L’amélioration de la fertilité des sols, des techniques antiérosives;
    • La gestion durable des ressources forestières;
    • L’adoption d’une loi sur la cogestion de la ressource halieutique par l’Etat et les opérateurs de pêche.
  • Affectation de recettes liées à l’exploitation de ressources non renouvelables, notamment minières, au développement du secteur agricole.
  • Délimitation de périmètres et régions exclusivement dévolus aux activités agricoles, de pêche et d’élevage. En mettant en place un cadastre agricole qui permet une mise en valeurs harmonieuses du territoire, Il s’agit d’incorporer dans les plans d’aménagement, des périmètres maraîchers péri — urbains bien délimités et protégés les provinces à « problèmes fonciers)) comme le Bas-Congo, et le Kivu devraient être examinées en priorité. Ces mesures seront intégrées dans un ensemble complet, dénommé « code agricole » qui détaillera de façon exclusive et exhaustive l’essentiel de la législation agricole;
  • Confirmation d’une législation foncière sécurisante et assurant la conservation des ressources naturelles: les mesures à envisager doivent permettre de clarifier pour les populations rurales les droits de propriété et d’usage des terres agricoles, de l’eau et des ressources sylvicoles et piscicoles.

Ces droits devront être redéfinis et surtout largement

vulgarisées de manière à encourager l’utilisation efficiente des ce ressources et de leur conservation pour l’usage des générations futures.

Tout en sauvegardant les intérêts de l’Etat ou des

autorités coutumières. Il est important en outre que cette législation soit suffisamment sécurisante pour favoriser l’augmentation de l’investissement productif en milieu rural. Les mesures comprennent aussi les aspects relatifs à l’héritage et aux successions, pour permettre aux familles de sécuriser leur patrimoine.

La République Démocratique du Congo a opté

d’organiser la production vivrière animale et halieutique dans des bassins de production à l’intérieur de ces entités, seront construites des filières, l’objectif visé est la transformation structurelle du secteur en vue de produire des véritables richesses.

Afin d’obtenir un maximum d’impact, des stratégies de

développement du secteur agricole pour la RDC, visant des résultats à court et à moyen termes devront être axées sur les régions caractérisées par un potentiel agricole élevé, une densité suffisante de population et un accès élargi aux marchés.

Section 3: Modalités de mise en œuvre

  1. Déclaration du gouvernement

Le gouvernement manifestera son adhésion au contenu

de la note de politique agricole par une déclaration. Ce document portera la signature du président de la République ou du premier ministre.

  1. Arrangements institutionnels

Le gouvernement mettra en place des dispositifs de

suivi et évaluation de l’exécution de la politique agricole aux niveaux central et provincial. Ces structures procèderont à des évaluations périodiques des succès réalisés et des obstacles rencontrés. Les résultats de cet exercice seront tous mis au gouvernement pour des mesures correctives.

  1. Plans Provinciaux de Développement du secteur Agricole

Les plans seront produits dans les différentes

provinces, conformément à l’application de la politique de décentralisation. La démarche des tables rondes provinciales sera l’outil de prédilection dans l’élaboration de ces plans. Les études de filières agro-industrielles, des spéculations minières des élevages à cycle court de reproduction et de production des poissons alimentaires, les plans provinciaux de développement du secteur agricole.

[1] Troupeaux et cultures des tropiques, développement et politique agricole en RDC, centre agronomique et vétérinaire tropical de Kinshasa, pp.42-44

[2] Troupeaux et cultures des tropiques, op.cit

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