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INTRODUCTION

La  dégradation  de la situation économique et sociale place l’Afrique subsaharienne au cœur du problème de la pauvreté et les manifestations de la faim (famine et malnutrition) en constituent les dimensions les plus graves L’amélioration des conditions d’existence des individus par la satisfaction des besoins alimentaires et nutritionnels constitue la condition première du développement économique et social ou du développement humain (AZOULAY et DILLON, 1993).

Pourtant, les politiques de développement prônent le bien être de la population aux niveaux social et économique. Le système des Nations Unies en a fait l'une de ses priorités à travers les objectifs du millénaire de développement et l'un des objectifs est la lutte contre la faim. La croissance démographique constitue l'un des points d'achoppement influençant le développement. De nombreuses études de démographes ont montré que la croissance de la population non maîtrisée est un frein au développement et par conséquent peut accroître les problèmes alimentaires (METAHAN, 2010).

Dans de nombreux pays en voie de développement, les problèmes alimentaires sont préoccupants et vont en s’aggravant. Les rendements sont très faibles, les pertes au stockage sont importantes, les cultures vivrières régressent au profit des cultures d’exportation (AUBERT,1989)                                                                                                                                                                 La R.D.Congo connaît une insécurité alimentaire chronique (FAO/SMIAR, 2000).

Le pays a accusé la plus grande augmentation de la proportion des sous-nourris au monde sur la période 1990-1992 à 1997-1998, un accroissement de 29 %, soit 17 millions des personnes concernées par ce fléau. Avec près de 70 % des mal nourris dans sa population actuelle, la RD Congo constitue une cible privilégiée dans la quête de la réalisation des objectifs de développement du millénaire (FAO, 2002 cité par Tollens, 2003).

Le rapport entre la croissance démographique et la performance du secteur vivrier national est révélateur de la sévérité du déséquilibre alimentaire. Alors que la population est passée de 20,3 à 43 millions  entre 1970 et 1994, la production agricole n’a enregistré qu’un taux de croissance mitigé évalué à moins de 2 % en moyenne annuelle (PAM, 1999) augurant ainsi des réels problèmes de disponibilité alimentaire par habitant (MASTAKI, 2006).

La province du Sud Kivu connaît une insécurité alimentaire sévère mesurée en termes de faibles disponibilité de terres à vocation agricole, par manque d’une économie compétitive et  stabilité des approvisionnements alimentaires aussi bien au niveau des individus et des ménages qu’à celui de toute la collectivité toute entière.                                                                                                                                                Son système de production agricole, assis sur une mosaïque des petites exploitations familiales consacrant la dispersion géographique de la production vivrière obtenue généralement en culture associée dont les principales spéculations sont le manioc, le haricot, la banane, le riz, le maïs, les arachides,…demeure  incapable d’assurer une alimentation suffisante,  pour une vie saine et active, à une population galopante (MASTAKI, 2006).

Au plan alimentaire, la conjonction de différentes contraintes rend vulnérable l’essentiel des ménages ruraux déjà structurellement pauvres et sauf exception, sans surplus conséquent de production pour suppléer à d’autres besoins sociaux de base.

La malnutrition protéino-calorifique affectant en priorité les enfants et les femmes, est considérée comme omniprésente dans Walungu.

Les résultats des enquêtes menées par Louvain-développement  révèlent que plusieurs ménages ont des membres souffrant des maladies directement liées à l’alimentation (42%) conduisant au Kwashiorkor (8%), au marasme (9%) et plus encore aux troubles gastro-intestinaux (25%) (MUKENI, 2010). Pourtant les mêmes études prouve encore que l’activité principale en République Démocratique du Congo demeure l’agriculture et 85% des ménages au Sud-Kivu et particulièrement dans le territoire de Walungu est essentiellement agricole (GAYE, 2008).

Le système agricole de cette zone est caractérisé par une association culturale de type extensif et faiblement productif. Les causes de cette situation sont la faible étendue des champs désormais quasiment inextensible du fait d’un espace fini et difficilement accessible, les attaques des cultures par les maladies et les ravageurs, l’utilisation des semences dégénérées, les attaques des cultures par des animaux en divagation, les techniques de production et de conservation à plusieurs points de vue inappropriées, et surtout la faible fertilité des sols (CIRIMWAMI, 1995).

En effet, l’alimentation  est un besoin  vital de l’homme et une nutrition adéquate est universellement considérée comme un droit humain fondamental. Toute fois, en dépit du fait que les ressources agricoles mondiales et les technologies actuelles connues suffisent  amplement à assurer une alimentation équilibrée à chacun, une importante partie  de la population mondiale souffre  d’une très grave sous alimentation (DELLERE et SYMOENS, 1988)

L'analyse de la situation et des perspectives sur la sécurité alimentaire  montrerait  un écart croissant entre les besoins de consommation, de nutrition et les disponibilités alimentaires des ménages et des individus et au niveau global du pays.  La faiblesse des gains de productivité dans la production alimentaire et des capacités d'importation constitueraient les contraintes majeures à la réalisation de la  sécurité alimentaire dans la région. La croissance du secteur agricole serait ainsi le préalable à l’amélioration de la situation alimentaire. Face à cette situation, la diversification des sources d’aliments et de revenus est une des armes principales contre le risque dans les communautés agricoles.

Cependant, l’augmentation de la productivité agricole doit confronter des contraintes d’ordre naturel, socio-économique et les subventions à l’exportation des excédents agricoles des pays (DEMBELE, 2001)

Ainsi, notre objectif  est   d’analyser les mécanismes de survies des ménages exploitants les petites superficies agricoles et dont l’agriculture constitue la principale source de revenu.  Les objectifs spécifiques  de ce travail seront de (d’) :

  • Décrire les caractéristiques de ménages de producteurs agricoles de la zone d’étude.
  • analyser les systèmes de productions basés sur la taille de l’exploitation et les stratégies utilisées par les petits exploitants pour répondre au défi nutritionnel sur base des composantes de la sécurité alimentaire.
  • Avoir une connaissance relativement plus élargie de l’état nutritionnel des ménages ruraux à partir de revenu qui conditionne le pouvoir d’achat,
  • Analyser la taille de l’exploitation, superficie, les espèces et les variétés cultivées. Ainsi que les respects de pratiques culturales.
  • Mettre au point des résultats qui contribueront à l’effort de connaissance et de constitution de quelques données de base récentes et relativement à un milieu qui en en manque crucialement.

Outre l’introduction et la conclusion, le présent travail s’articule sur trois  parties à savoir : la revue de la littérature ; le Milieu, Matériels et Méthodologie  ainsi que la présentation et discussion des résultats.

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