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CHAPITRE IV : DISCUSSION DES RESULTATS

  Au cours de notre étude, nous avons détecte 2824 cas de tuberculose toutes formes confondues. La tuberculose à bacillioscopie positive représente 1526 cas soit 54% de la tuberculose dans la cité d’Uvira. Ce résultat diffère de lui trouvé à Butembo en 2013 où la tuberculose à bacillioscopie positive représente 63,8%(16).

La tuberculose à bacillioscopie négative représente 28,5% de la tuberculose soit 805 cas. Cette proportion est à peu près égale à celle trouvée dans la ville de Butembo où la tuberculose à bacillioscopie négative représente 26,1%

La tuberculose extra pulmonaire représente 17,4% soit 493 cas. Ce résultat diverge de celui trouvé à Dakar en 2004, où la TEP représente 22,6%(11).

Dans la cité d’Uvira, l’incidence de la tuberculose de 2007 à 2012 a été successivement de 193 pour 100.000 habitants ; 239 pour 100.000 habitants,199 pour 100.000 habitants, 221 pour 100.000 habitants 118 pour 100.000 habitant et 124 pour 100.000 habitants. Ces résultats  se rapprochent de ceux trouvés en RDC en 2010 où l’incidence annuelle de nouveaux cas frottis positifs était de 100/70.000(10).

Au cours de la période d’étude, les différentes prévalences de 2007 -2012 ont été successivement de 438 pour 100.000habitants,570 pour 100.000 habitants, 469 pour 100.000 habitants,550 pour 100.000 habitants,397 pour 100.000 habitants et 400 pour 100.000 habitants. Ces résultats sont très supérieurs à ceux trouvés en Afrique du nord qui connait le poids de la tuberculose le plus faible avec moins de 65 cas pour 100.000 habitants(10,11).

Les sujets de sexe masculin ont une prévalence élevée (1549 pour 100.000 habitants que les féminins 644 pour 100000 habitants avec un sexe ratio de 2,4 en faveur du sexe masculin. En effet ,lors de la conférence  ministérielle en Mars 2000 des 22 pays les plus atteints au monde, signale la susceptibilité particulière des sujets  de la race noire à la TBC et ainsi que les personnes de sexe masculin et cela par le fait que les femmes résistent plus aux infections suite aux chromosomes  XX qu’elles possèdent par rapport aux hommes qui n’ont qu’un seul X dans leur génotype(Dr BULABULA A, cours de PIP ,D1, Inédit, UOB,2010),il en ait de même que les résultats trouvés dans la ville de Butembo où le sexe masculin a eu 254 cas pour 100000 habitants contre 117 pour 100000 habitants pour le sexe féminin.

Nos résultats ont montré que la tranche d’âge de plus de 65 ans est la plus touchée avec une incidence de 10422 cas pour 100.000 habitant toutes les six années et en dernier lieu vient la tranche d’âge de 55-64 ans avec 547 cas pour 100.000 habitants. La tranche d’âge de 25 à 34 ans vient en seconde position avec une incidence de 12.326 cas pour 100.000.Il s’agit des tranches d’âge respectivement d’immunité faible dû au vieillissement et sexuellement active, ce qui justifie la co-infection TBC –VIH/SIDA. En plus c’est l’âge expose alcoolisme, un de facteurs favorisants la TBC.

Pareille circonstance n’a pas de bases scientifiques à l’appui en ce sens que pas mal d’études menées par divers auteurs ont prouvé que la TBC pulmonaire n’a pas d’âge de prédilection. 

C’est ainsi que GENTILLINI dit que la TBC pulmonaire atteint tout âge sans exception et elle est plus répandue dans les pays en voie de développement(2).  Contrairement à cette hypothèse ; William B précise que les nouveaux nés sains ne contractent pas la TBC pulmonaire car vaccinés au BCG à la naissance et sont fortement protégés par les anticorps provenant de la mère.

Dans les pays pauvres la tuberculose touche d’abord les enfants et les jeunes tandis que dans les pays riches la tuberculose touche les sujets de plus de 55ans(11). Nos résultats contredisent cet auteur car on a trouvé que les sujets les plus atteints sont âgés de plus de 65 ans alors que nous sommes dans les pays pauvres.

Nos résultats ont montré que l’incidence moyenne de la tuberculose a été plus importante dans le CSDT de l’HGR/Uvira au cours de toutes les années d’étude avec une moyenne de 338 cas pour 100.000 habitants et plus basse dans le CSDT Kavinvira au cours de 2012 avec 62 cas pour 100.000 habitants. Globalement, le taux de guéris ne respecte pas les normes du programme anti tuberculeux intégré où le taux de guérison est chiffré au moins 80%.

Il est en moyenne de 76,9% sur un ensemble de six années d’étude. Au cours des années, les taux de guérison ont varié de 2007 à 2012 entre 59,4 et 88,4%.

Le taux de guérison est plus élevé pour la forme à microscopie positive (81,2%) et surtout chez les hommes que chez les femmes (81,2% contre 69% respectivement).

Par contre le taux de décès reste dans les normes(à la limite supérieure) avec une moyenne annuelle de 5%.

Ce taux augmente progressivement de 2007 à 2012 : 3%, 3%, 3,8% ; 4% ;5,2%, puis baise de 2011 à 2012.Le taux de décès est plus élevé pour TPM+(5,6%) la pandémie du VIH/SIDA est à la base du décès de nos patients avec tuberculose.

Ce taux de décès est à peu près égal à celui déclaré en 2011 en RDC, où le taux de mortalité fut de 4000 pour 100.000 habitants, ce taux accru étant fortement associé avec l’infection VIH(10).

La tuberculose provoque environ 1.000 des décès en Haïti par an pour ce qui concerne les cas notifiés(10).

Le taux de décès et le taux de transferts sont plus élevés chez les sujets de sexe féminin.

La co-infection VIH/SIDA TBC est très élevée et l’irrégularité au traitement justifieraient cette situation.

Le taux d’échecs, taux d’abandon et taux de traitement achevé sont dans les normes.

Pour 1526 cas de TPM+ soit 54% de la tuberculose  toutes les formes confondues, après un traitement de 6 mois 1240 soit 81,2% ont été déclarés guéris sur base de leurs résultats C6 négatifs ;70 soit 2,4% ont fini le traitement sans qu’on est leurs résultats C6,14 cas soit 0,5% ont un échec de traitement, 98 cas soit 3,4% ont abandonné le traitement et 142 cas soit 5% ont décédé,339 soit 12% sont de transferts.

Ces résultats sont presque similaires à ceux trouvés à Butembo où 7484 cas TPM+ signalés en 2013 avec 87,5% de cas déclarés guéris,mais divergent par rapport au taux de décès 7,06%,traitement terminé 2,4%,transfert 0,22% et abandon 3,4%(16).

Pour la TPM- sur un ensemble de 805 cas soit 28,5% de toutes les formes de la tuberculose, 67,3% ont été déclaré guéris, avec 41 cas soit 5% de décès et 29 cas d’abandon soit 3,6%.

A COTONOU, pour 248 de TPM- ; 205(83%) ont été déclarés guéris, avec un taux de mortalité de 25,7/100.000.Des rechutes de TPM- se sont développés chez 49 patients. Les taux accrus  de rechute étant fortement associés avec l’infection VIH(17).

Sur un ensemble de 493 cas qui ont fait TEP soit 17,4% de toutes les formes,76,9% ont été déclarés guéris 3% des décès et 13,2% de transferts.

A COTONOU, la TEP représente 191cas étaient déclarés guéris sur 202 déclarés, soit 94,5% comparativement à 76,9% dans notre étude(17).

La recherche de l’infection à VIH est systématique au cours de nos années d’étude depuis 2007 à 2012, la sérologie VIH a été effectuée chez 1063 tuberculeux. La sérologie s’est avérée positive chez 168 patients soit 15,8%.

Les résultats ont montré que les tuberculeux qui ont une sérologie à VIH+ font plus la tuberculose à  microscopie positive(60,1%) que les tuberculeux qui ont une sérologie à VIH-(39,2%).

La co-infection VIH tuberculose diminue progressivement d’année en année de 2007 à 2010 dans la cité d’Uvira. Les sujets de sexe féminin sont plus co-infectés toutes les années d’étude respectivement 38,4% ;36,6%,24,3% ;12,5% ;23% et 55,5% que les hommes avec 20,9% ;14,7% ;6,6%,12% ;5,2%,0%. Ceci peut être dû aux violences sexuelles utilisées comme armée de guerre contre les femmes mais aussi la vente de sexe due au niveau de vie socio-économique précaire.

Ces résultats convergent ceux trouvés à Butembo en 2013 où les sujets de sexe féminin sont plus co-infectés VIH TBC avec 54,6% que les hommes 45,4% (16).

L’issue du traitement de la tuberculose diffère par rapport à la sérologie à VIH, le taux de guérison est plus important chez les tuberculeux qui ont une sérologie à VIH-(71,6). Par contre le taux de décès est plus élevé(19%) chez les tuberculeux qui ont une sérologie à VIH+.

Le taux d’échec chez les co-infectés VIH-TBC est 2,4% contre 0,6% de non co-infectés.De ce fait Il existe  différentes pathologies qui favorisent la survenue de la TBC pulmonaire ou associée à elle  bien que dans d’autres cas  elle peut être une pathologie indépendante des autres.

Selon Gentilini et Harrison, les affections anergisantes favorisant la TBC, il ya les viroses dont actuellement l’infection à VIH est le facteur le plus important (2, 3).

Selon la recherche de Mirindi K, effectuée à l’HPGR/Bukavu en 2007 sur la TBC pulmonaire chez l’adulte, a confirmé que la TBC est un sérieux de la santé publique aggravé par l’épidémie actuelle du SIDA avec une proportion de 30,2% de cas co-infection   TBC- VIH/SIDA(13). Cette idée ne s’écarte pas du tout de la notre.

Pour la qualité de diagnostic de la tuberculose dans la cité d’Uvira le rapport TPM+ est plus important durant toutes les années d’étude avec 54% et 66% en 2009 par contre TEP/TBC a été de 17,4% et 23% en 2009 seulement.

 Pour les indicateurs du suivi de l’évolution de la maladie tuberculeuse le taux de notification de la tuberculose à microscopie  positive  et de la tuberculose toutes les formes confondues sont en majorité des années dans les normes. Les taux de notification des nouveaux cas de la TPM- a été  de 149 pour 100.000 habitants en 2008 et 2012, par contre le taux de notification TBC toutes les formes confondues a été de 254 cas pour 100.000 habitants en 2008. Entre 1993 et 2003, le taux de notification de la tuberculose à microscopie  positive en Afrique est passé de 20 a 75 cas pour 100.000 habitants. (10)

Au cours de nos 6 ans d’étude, le taux de notification de la TBC est en dessous de la norme soit une moyenne annuelle de 84,6 pour 100.000 habitants.

Ce résultat est inférieur à celui trouvé à Butembo en 2013 où le taux de notification pour toutes les formes de la TBC était de 195,9 cas pour 100.000 habitants(16).

Toute fois le taux de notification TBC de l’Afrique subsaharienne était de 263 cas pour 100.000 habitants des cas de TBC toutes formes et 249 cas pour 100.000 habitants des cas de tuberculose pulmonaire contagieuse en 2002 ; 255 cas pour 100.000 habitants de la tuberculose pulmonaire contagieuse (11, 12).

Le taux de détection de la tuberculose à microscopie positive est dans les normes au cours des années 2007, 2010 et 2012 respectivement avec 84%, 71,6% et 76%. Ces résultats sont supérieurs à ceux trouvés en RDC au cours de l’année 2007 avec le taux de détection de TPM+ de 55%(7).

Les taux de guérison de la TPM+ sont inférieurs aux normes sauf l’année 2007 avec 88,4%, avec un taux de traitement achevé variant entre 0% en 2011 et 3% en 2009.Les taux de décès sont dans les normes au cours de six années, variant 1% à 2011 et 4,8% en 2010 et les taux de transfert sont plus importants et augmente progressivement de 2007 à 2009(13,2%,14,6% et 16%) et diminue progressivement de 2010 à 2012(8,9% ; 5%, 4,8%).

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