CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE CURRICULUM

I.1. Définitions

Comme indiqué dans le titre, le terme central de ce sujet est le curriculum pour lequel il importe de donner une signification et un sens adapté. En effet, le terme curriculum est un terme Anglais utilisé dès le XIXème siècle. En se référant à l’Oxford English Dictionary, le terme curriculum désigne les cours dispensés par les Universités ou par certaines écoles dans le cadre d’études ou de formations. Le concept curriculum se modifie progressivement et le terme emprunté aux pionniers de l’éducation nouvelle s’oppose à la notion de programme (description d’une liste de contenus), utilisée par la pédagogie traditionnelle (DEMEUSE et al. 2006). De nombreuses définitions proposées à ce terme, nous pouvons retenir qu’un curriculum est un « ensemble de savoirs qui a pour objet pratique la construction méthodique d’un plan éducatif global ou spécifique, reflétant les valeurs et les orientations d’un milieu et devant permettre l’atteinte des buts prédéterminés de l’éducation ». Le curriculum est aussi défini comme un ensemble d’expériences d’apprentissage qu’une communauté scolaire projette, met en oeuvre et évalue en vue d’atteindre les objectifs formatifs explicitement exprimés (MWENDA-POLE, 2016). Bref un curriculum consiste en un plan d’action ou d’apprentissage. Il s’inspire des valeurs qu’une société souhaite promouvoir ; ces valeurs s’expriment dans les finalités assignées à l’ensemble du système d’éducation. Le curriculum offre une vision d’ensemble planifiée, structurée et cohérente des directives pédagogiques selon lesquelles organiser et gérer l’apprentissage en fonction des résultats attendus. Il comprend les composantes suivantes :
 les apprentissages à installer,
 les stratégies pédagogiques et les processus didactiques à mettre en oeuvre: processus d’enseignement ou de formation d’une part, processus d’apprentissage d’autre part ;
 les supports didactiques ou les aides pédagogiques destinés d’une part, aux utilisateurs ; d’autres part aux apprenants (les documents dont les manuels scolaires, le matériel didactique, l’outillage,…) ainsi que les directives concernant leur utilisation ;
 les contenus-matières ou contenus disciplinaires ;
 les résultats effectivement attendus et les modalités d’évaluation auxquelles recourir afin de vérifier dans quelle mesure les apprentissages sont maîtrisés et
 les modalités de gestion du curriculum.
I.2. Orientations du curriculum
La notion de curriculum déborde largement le cadre de programme avec lequel il est traditionnellement confondu parce qu’il véhicule aussi comme celui-ci des normes, des comportements et des valeurs morales qui les orientent parfois de façon implicite.
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Le curriculum est fondé sur trois orientations: la priorité aux disciplines et aux contenus des savoirs, la priorité à l’élève et à ses intérêts et la priorité à la société et à son amélioration (MWE NDA-POLE, 2016). En tenant compte des différentes définitions données précédemment, il importe de signaler que les différents manuels d’usage pour l’enseignement font aussi parti du curriculum. Schématiquement, un curriculum s’articule autour de trois pôles ou composantes : les apprentissages ou objectifs visés, les stratégies, processus didactique et outils mis en oeuvre pour les atteindre et les situations permettant d’évaluer leur degré de maîtrise (DEMEUSE et al. 2006). Ceux-ci doivent présenter une cohérence interne suffisante pour pouvoir fonctionner en synergie car chacun d’eux détermine les deux autres et inversement comme le montre la figure ci-dessous :
Figure1 : Cohérence entre les composantes d’un curriculum
I.3. Différents types de curriculum
Il convient de distinguer :
 Le curriculum formel : celui-ci est prescrit par les technocrates de l’éducation,
 Le curriculum réel, constitué de l’ensemble structuré des expériences formatrices de l’élève. C’est celui qui indique que le contenu prescrit a été effectivement enseigné ou étudié, peut varier d’une classe à une autre et sera l’objet de l’évaluation.
 Le curriculum caché (implicite, latent, non intentionnel) : celui-ci désigne l’ensemble des expériences formatrices inobservables. Il désigne aussi les processus et les effets qui bien qu’absents des programmes officiels et des politiques éducatives formulées, font partie de l’expérience scolaire (MWENDA-POLE, 2016).
Dans le cadre du présent sujet, le curriculum oublié dans l’enseignement de la chimie en 5ème et en 6èmeChimie-Biologie désigne les notions omises dans le contenu prescrit mais nécessaires à la compréhension d’autres notions. Vu l’importance, la nécessité et l’intérêt y apportés, nous allons relever certaines de ces notions de base oubliées dans l’enseignement de chimie en 5ème et 6ème BC empêchant ainsi la bonne compréhension de la matière par les élèves.
I.4. Les manuels scolaires
Dans la pratique, le manuel est un support non négligeable du curriculum. L’utilisation de celui-ci améliore les apprentissages de manière significative ; il constitue un document de référence fiable et durable pour l’élève et pour l’enseignant. Dans sa conception, le
Les objectifs visés
Les situations d’évaluation
Les stratégies Les processus didactiques et les outils
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manuel peut être fermé ou ouvert. Il est fermé s’il vise à répondre à l’apprentissage sans que l’on puisse recourir à d’autres moyens. Il est ouvert s’il ne constitue qu’un appui parmi d’autres ou encore s’il peut être utilisé différemment en fonction du contexte (DEMEUSE et al. 2006) Le manuel peut être élaboré à l’intention des enseignants ou des formateurs et/ou à l’intention des élèves, mais quel que soit son destinataire, il permet aux enseignants d’être pédagogiquement plus efficaces, particulièrement lorsqu’il accompagne une innovation. Sa conception dépend de la fonction essentielle qu’il a pour intention d’assumer, mais, en général, à côté de cette fonction principale, il en a également d’autres secondaires selon qu’il s’adresse à l’apprenant ou à l’enseignant. Le tableau 1indique les différentes fonctions du manuel scolaire pour l’apprenant et pour l’enseignant: Tableau1. Différentes fonctions du manuel scolaire
Pour l’apprenant Pour l’enseignant
Transmission des connaissances
Information scientifique et générale,
Développement des capacités et des compétences
Formation pédagogique
Consolidation de l’acquis
Aide aux apprentissages et à la gestion des cours
Evaluation de l’acquis
Aide à l’évaluation
Aide à l’intégration des acquis
Référence
Education sociale et culturelle
Il importe de noter que tout manuel, quelle que soit sa fonction, véhicule des valeurs, des normes et contribue à l’éducation sociale et culturelle, même si ce n’est pas là sa vocation essentielle. Si un manuel accompagne le curriculum, sa fonction prioritaire et ses contenus doivent se trouver en adéquation avec les intentions pédagogiques poursuivies; si plusieurs manuels sont élaborés, chacun assumant une fonction spécifique, ils doivent constituer un ensemble cohérent et intégré. Dans les manuels, nous trouvons des savoirs ayant pour objectif principal l’atteinte des buts éducatifs fixés par le ministère de l’Education nationale.