Nous avons pu approcher la réalité de terrain par un questionnaire d’enquête qui a été soumis à la population cible pour comprendre les causes et le niveau de l’impact négatif de conflits sur le développement de la collectivité secteur de Lulenge en territoire de Fizi en général et le Groupement des Basikasingo en particulier. C’est cet espace qui nous a servi de champ d’étude et d’analyse de nos résultats.
Notre enquête s’est déroulée dans un bon climat, un questionnaire écrit comportant 11 questions était soumis aux enquêtés.
Après avoir récolté tous les questionnaires laissés entre les mains des enquêtés, un dépouillement s’en est servi et qui nous a permis de donner et d’interpréter les résultats que nous présentons dans le point ci-dessous :
Tableau N°3 : Question n°1 :
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Qu’entendez-vous par conflit d’après vous ? |
Absence de paix |
40 |
41.68 |
Dispute/Querelle entre parties |
34 |
35.41 |
|
Malentendu entre deux personnes |
14 |
14.7 |
|
Manque d’harmonie |
8 |
8.3 |
|
96 |
100 |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : 40 personnes sur 96 qui constituent notre échantillon soit, 41.68% considère le conflit comme une absence de paix, tandis que 34 personnes soit, 35,41%, pensent que c’est un état de dispute, de querelle entre parties, par contre 14 personnes soit, 14,7% soutiennent que le conflit c’est tout simplement un malentendu entre deux personnes, enfin, pour 8 personnes soit, 8,3%, il s’agit d’un manque d’harmonie.
Tableau n°4 : Question n°2
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Selon vous, quels sont les conflits que pouvons-nous trouver dans la collectivité secteur de Lulenge ? |
Conflit intercommunautaire |
47 |
48,96 |
Conflit armé |
27 |
28,12 |
|
Conflit foncier |
15 |
15,62 |
|
Conflit d’identité |
7 |
7,3 |
|
Total |
96 |
100% |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : il ressort de ce tableau que sur 96 personnes enquêtées soit 100%, 47 d’entre elles soit 48,96% ont dit que le conflit intercommunautaire avait eu lieu, 27 personnes soit 28,12%, acceptent que le conflit armé sont aussi présentes, 15 personnes soit, 15,62% affirment que le conflit foncier ont aussi droit au chapitre et 7 personnes soit 7,3% soutiennent qu’il s’agit plutôt de conflit d’identité ou identitaire.
Tableau n°5 : Question n°3
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
C’est depuis quand est-ce qu’on a commencé à assister aux conflits entre les Babemebe et les Babuyu dans le Groupement des Basikasingo ? |
l’arrivée de L’AFDL en 1996 |
36 |
37.5 |
Epoque coloniale/avant l’indépendance |
29 |
30.20 |
|
Avènement du pays à l’indépendance |
20 |
20.84 |
|
Afflux des réfugiés en 1994 |
11 |
11.46 |
|
96 |
100 |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : 36 personnes acceptent que ces conflits étaient assistés à l’arrivée de L’AFDL, 29 enquêtés disent que c’est depuis l’époque coloniale, 20 personnes affirment que ces conflits étaient assistés aux avènement du pays à l’indépendance. 11 individus prouvent que c’est depuis l’afflux des réfugiés en 1994.
Tableau n°6 : Question n°4
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Selon vous, quelles sont les causes à la base de ces conflits dans la collectivité secteur de Lulenge |
Accaparement de la terre |
51 |
53,12 |
Discrimination ethnique |
23 |
23,95 |
|
Course au pouvoir |
14 |
14,6 |
|
Banditisme |
8 |
8,33 |
|
Total |
96 |
100% |
Source ; nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : dans ce tableau, on montre que, 51 personnes soit, 53,12% affirment que l’accaparement de la terre serait à l’origine de ces conflits, 23 personnes soit, 23,95% font état de la discrimination ethnique, 14 personnes soit, 14,6% affirment que c’est la course au pouvoir, et enfin, 8 personnes soit, 8,33% brandissent plutôt le banditisme.
Tableau n°7 : Question n°5
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Selon vous, qu’est-ce qui serait responsable de ces conflits ? |
Pouvoir en place |
50 |
52,08 |
Existence des milices tribales |
28 |
29,16 |
|
L’inefficacité de la FARDC |
14 |
14,6 |
|
Prédominance de la coutume |
4 |
4,16 |
|
Total |
96 |
100% |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : comme le démontrent les résultats ci-haut, 50 enquêtés soit, 52,08% pointent le pouvoir en place d’un doigt accusateur, 28 enquêtés qui donnent 29,16% accusent l’existence de milices tribales, 14 enquêtés soit, 14,6% l’attribuent à l’inefficacité des FARDC et enfin, 4 personnes soit, 4,16% fustigent la prédominance de la coutume.
Tableau n°8 : Question 6
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Quelles sont les conséquences de ces conflits sur le développement socio-économique de votre milieu ? |
Régression du développement |
60 |
62,5 |
Pertes en vies humaines |
16 |
16,7 |
|
Destruction des infrastructures socioéconomique de base |
12 |
12,5 |
|
Viols et violences sexuelles |
8 |
8,3 |
|
Total |
96 |
100% |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : Nous remarquons ici que sur un échantillon de 96 personnes, 60 enquêtés soit, 62,5% affirment que les conflits ethniques, on était à la base de la régression et/ou du retard de développement socio-économique dans la contrée, 16 personnes soit, 16,7% accordent prédominance à la perte en vies humaines, 12 personnes soit, 12,5% soutiennent c’est la destruction des infrastructures socioéconomique de base et enfin, 8 personnes soit, 8,3% déclarent plutôt les viols et violences sexuelles.
Tableau n°9: Question n°7
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Selon vous, qui sont les principaux acteurs pouvant intervenir pour résoudre ces conflits ? |
La population locale |
40 |
41,67 |
Les chefs locaux |
24 |
25 |
|
Les ONG nationales et internationales |
17 |
16,25 |
|
L’Etat congolais |
15 |
15,62 |
|
Total |
96 |
100% |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : Nous constatons que sur 96 personnes qui constituent notre échantillon, 40 enquêtés soit, 41,67% pensent que c’est la population locale qui est l’acteur principal dans la résolution des conflits qui la déchire, 24 enquêtés soit, 25% pointent les chefs locaux,17 personnes de l’échantillon soit, 17,71% attribuent cette responsabilité aux ONG nationales et internationales, 15 personnes soit, 15,62% pensent que le seul l’Etat congolais entant que pouvoir organisateur serait la grand artisan pour mettre fin aux conflits que opposent les Babembe aux Babuyu.
Tableau n°10: Question n°8
Question |
Réponses |
Fréquence |
% |
Selon vous, quelles sont les actions pouvant être mises en place pour faciliter la résolution de ces conflits ? |
Renforcement de la sensibilisation au sein de la communauté |
59 |
61,46 |
Interventionnisme de l’Etat |
21 |
21,88 |
|
Réconciliation des parties en conflit |
12 |
12,5 |
|
Guerre |
4 |
4,16 |
|
Total |
96 |
100 |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Commentaire : Il ressort de ce tableau que sur 96 personnes, 59 enquêtés soit, 61,46% pensent qu’il faudrait renforcer la sensibilisation au sein de la communauté, 21 enquêtés soit, 21,88% affirment que la forte implication de l’Etat, serait un moyen efficace pour assurer la sécurité et l’intégrité du territoire national, 12 enquêtés soit, 12,5% pensent qu’il faut mener des actions visant la réconciliation des parties en conflit et enfin, 4 personnes soit, 4,16% proposent la guerre comme moyen pouvant aider à rétablir la paix dans la collectivité secteur de Lulenge en général et le Groupement des Basikasingo en particulier.
Tableau n°11 : Question n°9
Question |
Réponse |
Avez-vous autre chose à ajouter ? Oui ou Non ? Si Oui, pourquoi ? |
Nous pensons qu’en tout état de cause, seule la conjugaison des efforts de tous les acteurs permettrait conquérir une paix durable et une cohabitation pacifique entre les parties en conflit et non pas la volonté d’une seule partie. C’est seulement à ce prix qu’on peut espérer arriver à un développement socio-économique dans la collectivité secteur de Lulenge en général et le Groupement des Basikasingo en particulier. |
Source : nos enquêtes sur terrain Mai 2015
Cette partie résume les trois premiers chapitres consacrés aux généralités sur le sujet et la revue de la littérature mais aussi à la méthodologie du travail et l’analyse et interprétation des résultats d’enquête. Il sied de souligner que dans le premier point consacré aux généralités et revue de la littérature, on est revenu sur l’origine, les types et les retombées des conflits sur le développement socioéconomique de la collectivité secteur de Lulenge en général et le Groupement des Basikasingo en particulier. Concernant l’origine des conflits dans le Groupement des Basikasingo, il est à noter que celui-ci ne déroge pas à la règle. Le conflit date de l’existence, de la création des êtres vivants comme dit-on que : « c’est dans le fond du cœur d’un individu que naissent les conflits ». Les conflits existent et existeront toujours tant que l’homme existera, il est seulement question de savoir les gérer car liés à la nature humaine. L’étude révèle que deux types majeurs des conflits ; à savoir les conflits fonciers et les conflits de pouvoir, qui sont les plus rencontrés et pointés d’être à la base des conflits ethniques dans le Groupement des Basikasingo. Les parties en conflits se disputent l’hégémonie et le leadership à la tête du Groupement. Quant aux retombées, elles sont de deux types, positifs et négatifs ; mais la somme de tout cela, c’est le retard du développement socioéconomique du milieu. Dans la revue de la littérature, il a été question de faire un tour d’horizon de la documentation disponible du reste, abondante sur les conflits en général et les conflits ethniques en particulier. Outre les aspects développés par nos prédécesseurs, ce travail comporte une particularité, celle de d’intensifier la sensibilisation au niveau de la communauté par la création d’un cadre permanent dialogue sincère entre les parties en conflit ; chose qui n’avait jamais existé dans l’histoire de de deux peuples.
Enfin, au chapitre de la méthodologie du travail, nous avons d’abord commencé par une brève présentation (localisation) de la collectivité secteur de Lulenge, qui est notre milieu d’étude et cette présentation a porté sur la situation géographique et démographique du milieu, avant d’aborder les aspects méthodologiques. Il s’est agi principalement de montrer comment nous avons les méthodes et les techniques dans le processus de collecte et de traitement des données recueillies sur terrain pour l’élaboration de ce travail. A l’issue de nos investigations, nous sommes passés à la présentation, analyse et interprétation des résultats d’enquête. Partant de cela, nous pouvons affirmer que nos hypothèses ont été vérifiées conformément aux résultats tels que ressortis dans n° 4, 6 et 8.
Force est de constater que sur 96 personnes qui constitue notre échantillon, 51 personnes soit, 53,3%, pensent que la spoliation et/ou l’occupation de terre de Babuyu par les Babembe, serait la cause principale des conflits entre les deux communautés comme nous le montre les résultats au tableau n° 4. Cet état des conflits entre les Babemebe et les Babuyu, aura eu le mérite de freiner le développement socio-économique de toute la collectivité secteur de Lulenge en général et le Groupement des Basikasingo en particulier. Cet avis est partagé par 60 enquêtés sur les 96 qui constituent notre échantillon soit, 62,5% comme cela apparait dans le tableau n° 6. Enfin, tout compte fait, le renforcement de la sensibilisation au sein de la communauté, reste la voie obligée et donc, la grande action à entreprendre pour ramener les deux communautés à fumer le calumet de la paix, seul gage pour le développement socioéconomique du Groupement des Basikasingo en particulier et la collectivité secteur de Lulenge en général. Cela a été exprimé par 59 enquêtés soit, 61,46% de l’échantillon global comme on peut le remarquer dans le tableau n° 8 axé sur la présentation des actions à mener pour mettre fin aux conflits entre les deux communautés. La matérialisation de cette action, conduira à l’élaboration d’un projet de renforcement de la sensibilisation communautaire dans le Groupement des Basikasingo que nous présenterons avec force détails dans le chapitre qui suit.