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Chapitre. II : METHODOLOGIE DU TRAVAIL

II.1. BREVE PRESENTATION DU MILIEU

II.1.1. Situation géographique du secteur de Lulenge 

Le secteur de Lulenge est l’un des quatre secteurs qui constituent le territoire de Fizi dans la Province du Sud-Kivu. Il est limité :

  • A l’Est par le secteur de Ngandja
  • A l’Ouest par la collectivité chefferie de Wakabongo I en territoire de Shabunda
  • Au Nord par la collectivité chefferie d’Itombwe (territoire de Mwenga)
  • Au Sud par le secteur de Babuyu (territoire de Kabambare)
  • Au Sud-ouest par le secteur des Babangubangu Salamabila
  • Nord-Est par le secteur de Mutambala et Tanganyika
  • Nord-Ouest par la collectivité chefferie de Wamuzimu en territoire de Mwenga.

Du  point de vue de l’étendue, il est le deuxième après celui de Ngandja avec 5530 Km2 comme l’indique le tableau ci-dessous[1].

Tableau n°1 Superficie des secteurs du territoire de Fizi

Secteurs

Superficie en Km

01

02

03

04

Ngandja

Lulenge

Tanganyika

Mutambala

7.380 km²

5.530km²

2.100km²

776km²

Total de territoire

15.786km²

Source : J. CORNET Art de l’Afrique du pays du fleuve Zaïre Bruxelles, arcade 1972, P 287.

  • RELIEF

Le relief du secteur de Lulenge est à prédominance montagneux et marqué par une partie de la chaine de mont Mitumba avec des altitudes de 1500 à 2000 mètres dans le Nord-Est. Dans la partie Sud-Est, on rencontre une plaine longeant la rivière Lwama.

  • LE SOL

Le sol du secteur de Lulenge connait une terre variée, mais généralement du type argile-sablonneux, trop fertile et favorable à toute culture. Dans la plaine, le sol est généralement sablonneux, le long des rivières, il est alluvionnaire et sur les montagnes et les plateaux, il est surtout argileux.

  • CLIMAT

De par sa situation et sa configuration géographique, le secteur de Lulenge connait un climat véritable selon les milieux. On peut distinguer deux zones climatiques : la région montagneuse qui jouit d’un climat froid d’altitude et la plaine qui connait un climat  chaud et sec.

Dans l’ensemble, le secteur de Lulenge connait une longue saison de pluie allant de Septembre à Mai, et une contre saison sèche allant de juin à la mi-septembre.

            Cette représentation climatique, avec une longue saison de pluie permet à la population de pratiquer plusieurs saisons culturales notamment :

  • AKEKYE: les labours pratiqués juste après l’incinération de la brousse pour la culture de manioc, arachide et maïs.
  • EBILO : défrichage et abattage d’arbres de forêt pour la culture du riz, haricot et maïs.
  • POMBO: champ défriché dans la savane pour la culture de maïs, manioc, arachide et haricot.
  • EKONGO: se fait dans le marais pour les cultures de canne à sucre, bananier et légumes.
  • EUNDE: la culture consécutivement reprise ou soit dans un champ en jachère[2]
  • HYDROGRAPHIE

L’hydrographie du secteur de Lulenge est caractérisée par de nombreux cours d’eau qui se jettent dans le Fleuve-Congo via son affluant Lwama séparant le secteur de Lulenge et le secteur Babuyu dans le territoire de Kabambare.

Il existe dans le secteur de Lulenge plusieurs cours d’eaux parmi lesquels les plus importants : AMA, ALUMYA, MALONGE LUKWA, MUKOLOCHI, NAMUTAMBALA, MAKEMBE, AHEMYA, KOBOKOBO (constituent la limite entre la Province du Sud-Kivu et celle du Maniema), BIBIZI, LUMEMBE constituent la limite entre le secteur de Lulenge et le Territoire de Shabunda, BITONGO qui traversent la forêt de Bitongo et se dirigent vers le Nord pour se jeter dans la rivière ELILA. A part les principaux cours d’eau, on rencontre plusieurs petites rivières.

  • VEGETATION

Elle est dominée par la savane herbeuse et de forêts galeries le long des cours d’eau mais au Nord, il y a une vaste forêt de Bitongo qui est un prolongement de la forêt d’Itombwe. Cette forêt est une véritable garnison de différentes espèces d’animaux. Dans les hauts plateaux, le sol reste couvert de steppe servant de pâturage aux troupeaux des éleveurs qui y vivent[3].

II.1.2. SITUATION DEMOGRAPHIQUE

            D’après les résultats du recensement annuel de 2014 disponible au bureau du secteur de Lulenge dans le service de préposé de l’Etat civil, la population de Lulenge est de 187.806 habitants soit, une densité de 36 habitants /km². [4]

Tableau n°2 : Répartition de la population par groupement

GROUPEMENTS

NOMBRE D’HABITANT

01

02

03

04

05

Basimunyaka sud

Basombo

Basikasingo

Basimimbi

Obekulu

37.107

48.133

20.858

52.193

29.515

Total

187.809

Source: secteur de Lulenge, recensement annuel 2014 du bureau préposé de l’Etat civil

Commentaire : le tableau ci-haut indique la décroissance démographique par rapport à l’année précédente  dans certains groupements, les principales causes restent notamment :

  • Le déplacement de plusieurs familles de leurs milieux d’origine vers un autre
  • Le taux de mortalité très élevé dans plusieurs villages entraine aussi le déplacement de la population
  • Les conflits familiaux permettent également les déplacements de certaines familles ailleurs.

II.1.3. LES LANGUES PARLEES

A part le Swahili et le Lingala, parlés par un petit nombre de la population locale, le secteur de Lulenge connait une coexistence de quatre familles linguistiques :

  • Le Kibembe est parlé par la grande majorité de la population
  • Le Kibuyu est parlé par un petit nombre de la population d’un seul groupement Basikasingo
  • Le Kinyarwanda est parlé par les Banyamulenge situés vers le mont Mulenge et Minembwe vers les hauts plateaux.

En plus de ces quatre langues  qu’on trouve dans le secteur, il y a aussi d’autres langues   parlées dans le groupement Basimunyaka-Sud comme le Kifuliiru et le Kinyindu.

II.1.4. L’HABITAT

Dans le secteur de Lulenge, les agglomérations sont créées sur base de liens parentaux et s’établissent le long des axes routiers et non loin des cours d’eaux. Les villages sont distantes les uns des autres à quelques kilomètres variant entre 1km et 15km. La vie sociale est commandée par l’administration mais aussi par la coutume bembe ou Buyu. Concernant les habitations, presque toutes les maisons du secteur de Lulenge ont été détruites, pillées et même incendiées pendant les guerres en répétition interethnique qu’a connues ce secteur.

Ce n’est que vers cette dernière période que grâce aux efforts de pacification des différents acteurs que les populations ont commencé à peine à reconstruire les maisons en dur faites en briques à dobe couvertes en très grande majorité de paille, celles recourvertes en tôles sont en très petit nombre.

II.2 METHODOLOGIE DU TRAVAIL 

La méthodologie est une étude systématique par observation de la pratique scientifique, des principes qui la fondent et des méthodes de recherche qu’elle utilise en plus, c’est un ensemble des méthodes et des techniques d’un domaine particulier[5]. C’est ainsi que tout travail scientifique, exige le recours à un certain nombre des méthodes et techniques pour en vue de la récolte des données. Pour cela, nous avons dû recourir aux méthodes et techniques suivantes :

II.2.1 METHODES UTILISEES   

La méthode est un outil dont se sert un chercheur pour faire des recherches, elle est indispensable à la recherche de la vérité. C’est pourquoi GRAWITZ M nous dit que «  la méthode et l’ensemble d’opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les vérifie »[6].

Dans le cadre de notre  étude nous avons utilisé :

  • METHODE HISTORICO-COMPARATIVE

Cette méthode est la combinaison de la méthode historique et la méthode comparative. Elle recherche l’explication des faits sociaux, actuels, ou passés en établissant simultanément les ressemblances et les dissemblances entre les faits observés. Grâce à cette méthode, nous sommes remontés dans l’histoire pour situer l’origine des conflits entre les Babembe et les Babuyu et son évolution dans le temps.

  • METHODE STATISTIQUE

Pour le Prof BISIMWA.E, elle est une méthode qui consiste à étudier les données numériques  répétées de façon systématique[7]. Elle nous a permis de traiter les données chiffrées récoltées sur le terrain et dégager les fréquences permettant de calculer le pourcentage de nos différentes variables en vue d’une interprétation aisée de nos résultats d’enquête.

  • METHODE ANALYTIQUE

Cette méthode, elle est intervenue dans la décomposition globale des données récoltées auprès des différents interviewés, elle nous à aider dans l’analyse et l’interprétation des résultats obtenus à l’issus de nos investigations sur terrain.

  • METHODE DIALECTIQUE

Utilisée par Karl Marx et Fr. Engels, elle est avant tout une étude à l’égard de l’objet à étudier. Elle s’oppose à la métaphysique qui considère que la connaissance provient de la raison seule, c’est-à-dire de la faculté de connaitre à priori par concept.

Cette méthode nous a permis de faire appel aux intuitions du temps et de l’espace des données de l’expérience pour éclairer l’engrenage conflictuel.[8]

II.2.2. TECHNIQUES UTILISEES

  1. GRAWITZ définit la technique comme étant « un ensemble de procédés opératoires rigoureux bien défini, transmissibles, susceptibles d’être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions adaptées au genre de problématique et de phénomène ».[9]

II.2.2.1. L’OBSERVATION PARTICIPATIVE

               C’est une  technique d’enquête par laquelle l’observateur (enquêteur) participe réellement à la vie de groupe qu’il étudie afin de mieux le connaitre.

               Dans le cadre de ce travail, elle a été de mise en nous insérant dans le vécu quotidien des membres des groupes en conflits à savoir les Babembe et les Babuyu afin de mieux évaluer l’impact de ce conflit sur la vie de la communauté.

II.2.2.2. L’ANALYSE  DOCUMENTAIRE

               Dans le cadre de ce travail, elle nous a permis d’exploiter les documents tant écrits (ouvrages, rapports, annuaires,…) officiels que privés, publiés sous forme de livres, brochures tout comme oraux (récits, témoignages …) en vue de comprendre aisément les tenants et les aboutissants de ces conflits.

II.2.2.3. L’ENQUETE  PAR  QUESTIONNAIRE

Celle-ci nous a permis de récolter les données relatives en notre sujet de recherche sur base d’un questionnaire d’enquête adressée auprès de la population de Lulenge.  

               Cette technique d’enquête par questionnaire pour être plus efficace, a été renforcée par l’interview libre qui est l’un des procédés d’investigation scientifique utilisé en processus de communication verbale pour recueillir des informations jugées utiles qu’on a pas pu recueillir à travers le questionnaire.

Nous avons ainsi utilisé l’interview libre qui se présente comme une convention plutôt qu’un interrogatoire car celle-ci met l’interviewé à l’aise et l’entraine à parler.

II.2.2.4. L’ECHANTILLONAGE

               Comme il était pour nous presque impossible de nous entretenir avec toute la population de la collectivité secteur de Lulenge, nous nous sommes servis d’un échantillon de 96 enquêtés ou personnes tirées de manière aléatoire suivant la formule d’Alain BOUCHARD   qui dit que quand une population est inférieure à 1 Million, il faudra utiliser la formule de la taille de l’échantillon corrigé qui se présente comme suit :NC= ( NC=taille de l’échantillon corrigé) or taille de l’univers est en 187806

NC=187806↔ =95.95

NC= Taille de l’échantillon corrigé.

N= taille de l’univers de la population.

n= Taille de l’échantillon pour l’univers infini qui est égale à 96 individus.

[1] J. CORNES art de l’Afrique du pays du fleuve Zaïre Bruxelles, arcade 1972, P.287

[2] MUSEME : Etude du milieu du secteur de Lulenge, TFC ISDR/Bukavu, 2010, P.14

[3] Idem

[4] Rapport du bureau proposé de l’Etat civil, recensement  annuel,   2014

[5] Petit la rousse encyclopédie 1989, P 620

[6] PINTO et M GRAWITZ, méthodes de science sociale. DALLOZ , paris 1977,P189

[7] ESPOIR BISIMWA cours de biométrie ISDR/BUKAVU, inédit 2013-2014

[8]www.google fr wikipedia.org/wiki/ Karl Marx

[9] PINTO et M GRAWITZ, méthodes de science sociale. DALLOZ , paris 1977,P189

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