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INTRODUCTION

0. 1. PROBLEMATIQUE

Les conflits et l’appartenance ethnique ont fortement marqué l’Afrique subsaharienne pendant des siècles. Une nouvelle recherche entreprise par l’agence japonaise de la coopération internationale examine les deux problèmes et leurs impacts sur le développement économique du continent.

Aujourd’hui, on impute de nombreux maux aux différences ethniques  notamment la formation de divisions sociales et l’éclatement des conflits qui ont par la suite un impact négatif sur les progrès économiques. Des spécialistes en science économique et politique, en anthropologie culturelle et en histoire, ont contribué à la rédaction de diversité ethnique et instabilité économique en Afrique…Ils sont arrivés à la conclusion que l’appartenance ethnique a un impact à la fois positif et négatif sur les progrès globaux de l’Afrique.

La diversité ethnique peut constituer  un obstacle à la croissance économique et à la stabilité sociale, notamment si des groupes particuliers bénéficient du traitement de faveur d’un gouvernement ou d’un dirigeant; un problème qui s’est relevé endémique dans certaines parties  du continent.

Cependant, des recherches ont également montré que la diversité lors qu’elle est encouragée par les dirigeants nationaux, peut également stimuler la croissance économique et sociale et réduire la pauvreté et la tension sociale.

Ces spécialistes en étude de conflits, suggèrent de généraliser les inégalités ethniques potentielles dans les politiques globales de  développement, particulièrement dans le domaine de la prévention des conflits.

Ils ont également remarqué que le sentiment subjectif d’inégalité d’une communauté diffère souvent de la réalité objective mais que les gouvernements devaient néanmoins prendre en considération l’ensemble des points de vue pour élaborer les politiques[1].

Ce qui n’est pas le cas malheureusement en RDC secouée par des guerres intestines et des conflits multiformes depuis son accession à l’indépendance mais la volonté des Gouvernants de mettre fin à cet état de chose n’est pas très ressentie.

En effet, dans la collectivité secteur de Lulenge en territoire de Fizi en générale et le Groupement des Basikasingo en particulier, l’état de conflits qui caractérise les relations entre les communautés Babembe et  Babuyu, est  très vieux et rencontrerait même à la période coloniale et se transmet de génération en génération jusqu’au point où il a pris des allures inquiétâtes aujourd’hui.

D’après la mémoire collective, ce conflit se manifestera pour la première fois en 1996 à l’occasion de l’entrée de l’AFDL dans le milieu avec à la tête des militaires d’obédience Rwandaise très contestés et combattus par les Babembe qui les considéraient comme des envahisseurs venus occuper la terre de leurs ancêtres. Dans l’entre temps, il subsistait un climat méfiance entre les Babembe et les Babuyu accusés d’être très proches si pas des Rwandais tout simplement. Les Babuyu plus tard, réconfortés par la présence des militaires Rwandais à la solde de l’AFDL, voulant à leur tour aussi profiter de cette occasion, pour se venger accuserent les Babembe d’occuper une partie de la collectivité secteur de Lulenge qui ne leur appartient pas et dont ils se réclament l’hégémonie. Ils vont à cet effet, emprunter un terme cher dans leur langage « Bagombi kùtùtùlo » pour signifier  que les Babembe devraient rentrer dans les montagnes d’où ils seraient venus et qui est leur provenance d’origine située aux environs de KILEMBWE considéré comme le chef-lieu de la collectivité secteur de Lulenge. Dés lors, chaque groupe ethnique va se constituer sa propre milice pour se défendre contre l’autre camp. Ces deux groupes, les PARAPONGI, nom de la milice Babuyu et les combattants MAI-MAI du groupe Babemebe, s’affrontent pour la première fois, nous sommes en 1997, lorsque les deux cas se croisèrent au cours d’une  patrouille de surveillance et de leurs positions. Ce qui déclenchera des hostilités entre les deux camps et un échange des tirs se suivirent. Le bilan des affrontements fera état de 3 personnes tuées du côté de la milice Babuyu et les contraint d’évacuer dans le centre du chef-lieu de la collectivité secteur de Lulenge pour se réfugier dans le territoire de Kabambare voisin, dans la Province du Maniema. Cela pourra s’accompagner de la destruction de tous les patrimoines appartenant aux Babuyu ; les maisons détruites, pillées de fond en comble croyant ainsi les contraindre à ne plus revenir dans leurs villages.

Les PARAPONGI au contraire, ne sont pas partis croisés les bras mais plutôt préparer leur revanche contre les combattants MAI-MAI.A. A leur retour, sachant qu’ils peuvent compter sur l’aide des militaires Rwandais de l’armée de l’AFDL qui leur sont proches et l’alliance conclue avec les Mbote, assouvir leur vengeance contre les MAI-MAI en incendiant aussi toutes les maisons en paille et en matériaux durables, les églises appartenant seulement à la communauté Babembe et piller tous les biens faciles à transporter.

Dans leur fuite, les Babembe vont se retrancher jusqu’aux extrémités du chef-lieu de la collectivité dans les massifs de Kilembwe. Désormais, cette collectivité secteur de Lulenge va rester pendant longtemps, un champ de bataille pour ces deux groupes ethniques par ce que, aucun d’entre eux, était capable d’anéantir l’autre et se maintenir dans cette collectivité secteur par son activisme. Aujourd’hui, c’est seulement par la force de chose et de temps que les deux communautés vivent ensemble mais se regardent en chien de fayence prête à se sauter dessus à tout moment.

Eu égard à ce qui précède, nous nous sommes laissés guider dans notre démarche de recherche de la vérité par les quelques questions suivantes :

  • Qu’est-ce qui serait à la base des conflits ethniques entre les Babembe et les Babuyu ?
  • Quelles sont les conséquences que peuvent engendrer es conflits ethniques entre les Babembe et les Babuyu sur le développement socio-économique de la collectivité secteur de Lulenge en général et le Groupement des Basikasingo en particulier?
  • Quelles stratégies pouvons- nous mettre en marche pour réconcilier les Babembe et les Babuyu ?

0.2. HYPOTHESE.

L’hypothèse c’est une réponse provisoire à la question de recherche.[2] avons pour répondre à nos questions de recherche, émis comme hypothèse de notre travail :

  • Les conflits entre les Babembe et les Babuyu seraient liés aux revendications du droit des premiers occupants entre les deux communautés dans la collectivité secteur de Lulenge.
  • Les conflits ethniques entre les Babembe et les Babuyu auraient le mérite de retarder/freiner le développement socio-économique de la collectivité secteur de Lulenge.
  • Seule l’instauration d’un cadre permanent de dialogue sincère entre les deux communautés permettait de mettre fin aux conflits entre les communautés et d’impulser le développement socio-économique de la collectivité secteur de Lulenge.

0.3. OBJECTIFS.

a. Objectif global

  • Favoriser la cohabitation pacifique entre les Babembe et les Babuyu et promouvoir le développement socio- économique dans la collectivité secteur de Lulenge.

b. Objectifs spécifiques

  • Identifier les causes qui sont à la base des conflits entre les communautés des Babembe et des Babuyu dans la collectivité secteur de Lulenge.
  • Mesurer l’impact négatif des conflits ethniques entre les communautés des Babembe et des Babuyu sur le développement socio-économique de la collectivité secteur de
  • Proposer des pistes des solutions pour atténuer tant soit l’impact négatif des conflits sur le développement socioéconomique de la collectivité secteur de Lulenge

0.4. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE           

Sur le plan spatial, ce travail est circonscrit dans la collectivité secteur de Lulenge en territoire de Fizi Province du Sud-Kivu RDC en générale et le Groupement des Basikasingo en particulier.

Cependant, en ce qui concerne la délimitation temporelle, notre étude couvre de 2012 à juillet 2015 ; 2012, étant le point de départ à partir duquel nous avons commencé à observer le phénomène et coïncide avec le retour définitif de cette dernière communauté (Babuyu) dans le milieu. Par contre, l’année 2015, constitue l’année d’achèvement de nos investigations sur le terrain et la systématisation de nos résultats d’enquête.

0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Comme tout le jeune chercheur, nous avons été poussés par notre élan personnel de nous positionner face à un problème de société dont nous même nous sommes ressortissants après avoir constaté que le niveau des relations entre ces deux communautés ne faisait que régresser du jour au lendemain et que cela n’était propre à faciliter le développement de notre milieu.

Partant de ce qui suit, ce travail revêt pour nous un double intérêt :

0.5.1. Intérêt social

Cette étude apporte une lueur d’espoir en plaidant pour la réconciliation entre les les Babembe et les Babuyu et la restauration de la paix ; seul gage pour le développement socio-économique de la collectivité secteur de Lulenge.

0.5.2. Intérêt scientifique

Comme la science ne se limite pas à  nous seul, nous restons convaincu que tous ceux qui nous lirons, tireront profit tant soit peu de notre modeste contribution à l’enrichissement de la documentation sur la problématique des conflits entre les Babembe et les Babuyu et partant, constituer un point de départ pour des recherches ultérieures.

0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion générale, ce travail s’articule autour de quatre chapitres présentés ci-dessous :

  • Le premier chapitre, traite des généralités sur le sujet et la revue de littérature.
  • Le deuxième chapitre aborde pour sa part, les aspects méthodologiques du travail.
  • Le troisième chapitre quant à lui, est consacré à la présentation des résultats d’enquête.
  • Le quatrième chapitre enfin, est une proposition d’un projet de renforcement de la sensibilisation communautaire par l’instauration d’un cadre permanent de dialogue entre les deux communautés comme une tentative de solution à la cohabitation difficile entre les Babembe et les Bauyu dans la collectivité secteur de Lulenge en général et le Groupement de Basikasingo en particulier.

[1]www.google.Home « Actualité »  nouvelle du terrain, 15 Mars 2015

[2] BOSCO MUCHIKIWA, cours de méthodes de recherches en sciences sociales en G3 ISDR-BUKAVU, 2014.

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