I.1. Généralités sur le sujet

I.1.1. Définition des concepts clés

1.1. Collectivité : groupe d’individus habitant le même pays, la même agglomération ou ayant des intérêts communs[1]

Pour le commun de mortel, une collectivité devrait être entendue comme une entité géo-administrative qui constitue un territoire et représentée par un chef local reconnu par le pouvoir public

1.2. Secteur : désigne la partie de l’économie gérée par l’Etat par opposition ou secteur privé, son rôle est de fournir un service public aux citoyens mais aussi d’agir dans l’économie.[2]

1.3. Impact : est définit de plusieurs manières suivantes :[3]

• Des changements qui ont un lien de causalité directe ou indirecte avec l’action.
• Changement positif et négatif
• Mesure dynamique des effets des actions.

1.4. Ethnique : se dit de ce qui relève, par sa nature ou son inspiration d’une culture autre qu’occidentale.[4]

1.5. Développement : il est définit de plusieurs façons. Selon le C.T ABDOU BUKENI, dans cours de TADR, le développement est un processus ascendant de changement vers le stade ultime qui touche à des aspects matériels, financiers, éducationnels, psychologiques, il est en fait toute démarche de l’homme dans le sens d’équilibrer la société en s’attaquant à toute entrave pour la réalisation du bien-être général.[5]

Selon FRANCOIS PERROUX, le développement est la combinaison de changements mentaux et sociaux d’une population qui le rendent apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit global.

1.6. Conflit : Est une opposition  d’intérêt  entre deux ou plusieurs Etats dont la solution  peut être recherchée soit, par la mesure de  violence soit, par la négociation soit, par l’intervention d’une tierce puissance ou de l’organisation des nations unies soit, par l’appel à un tribunal international[6].

I.1.2. Origine de conflit.

Le conflit date de l’existence, de la création des êtres vivants comme dit-on que : « c’est dans le fond du cœur d’un individu que naissent les conflits ». D’une manière concrète, le conflit consiste en ce que des bonnes relations entre deux personnes, sont rompues, il s’installe une hostilité entre elle.

 En effet, partant du fait que chaque homme est unique, profondément différent de l’autre ; quand on sait que  même les jumeaux utérins sont différents, les caractéristiques de chacun dépendent des facteurs héréditaires, de l’éducation qu’il a subit et de son environnement. Ces facteurs influencent sensiblement sur sa perception de la réalité, de même fait perçus différemment   par des individus. Ces perceptions édictent des attitudes conséquentes qui se traduisent par des comportements, des actions qui leurs sont conforme. Ces différences naturelles et morales quand elles sont mal gérées, tirent dans des directions différentes, opposées, et engendrent ainsi des conflits.

Dans à la collectivité secteur de Lulenge, en Territoire de Fizi, le Groupement des Basikasingo, considéré comme le fief des Babuyu a été choisi pour constituer notre cible pour analyser la dynamique des conflits entre les Babembe et les Babuyu compte tenu de la particularité. Le Groupement des Basikasingo  est le seul groupement sur les 5 que compte la collectivité secteur de Lulenge qui soit habité majoritairement si pas exclusivement par les Babuyu.

            Au fond, il se pose un réel problème de délimitation du territoire de Fizi au Sud-Kivu avec celui de Kabambare en province du Maniema car  les limites Administratives entre secteur  de Babyu et celui de Lulenge sont confondues au niveau du Groupement des Basikasingo. Pendant la colonisation, le Groupement des Basikasingo était attaché au secteur de Babuyu. A la période postcoloniale, ce groupement a été attaché au secteur de Lulenge peuplé par les Babembe. Depuis lors, les Basikasingo  (Babuyu) réclament leur rattachement aux secteurs de Babuyu dans le Territoire de Kabambare. Cela a été exprimé des vives voies en 1997 devant le Général Silvestre LWECHA, envoyé spécial de Mzee Laurent Désiré KABILA pour tenter de résoudre cette crise, mais en vain.

I.1.3. TYPES DES CONFLITS RENCONTES DANS LA COLLECTIVITE SECTEUR DE LULENGE

Plusieurs  types des conflits sont observés dans cette partie du territoire, notamment :

• Conflit du pouvoir

Partant des revendications de la communauté Babuyu, c’est un  autochtone du milieu qui devrait diriger et administrer cette entité géo-administrative. Malheureusement,  le pouvoir est   toujours entre les mains de la communauté Babembe qui couvre une  grande partie de cette collectivité, de par sa population qui lui donne l’opportunité et l’avantage de régner à ce titre même s’il s’agirait des élections alors que les Babuyu se réclament l’hégémonie sur cette terre.

• Conflit foncier

D’après, à la communauté Babuyu, l’espace occupé par les Groupements des Babembe dans la collectivité secteur de Lulenge, ne leur appartient pas car ils seraient venus des montagnes pour  occuper les étendues des terres qu’elle n’était pas à mesure d’occuper ou d’habiter partant de leur effectif  minoritaire.

I.1.4. Les retombées des conflits

Chaque conflit doit produire des effets positifs et négatifs sur le plan économique, politique,  et socioculturel. Ci-dessous, les quelques retombées de ces conflits :

I.1.4.1. Les effets positifs de conflit

Tout effet ou action produit par l’homme ne manque jamais de s’accompagner de quelques avantages que ce soit les conflits  entre les Babembe et les Babuyu. Grâce à ces conflits, il ya eu l’introduction de nombreuses ONG dans  ce milieu notamment AMI, en 2006 pour l’intervention dans le domaine de la santé, TEARFUND en 2009 pour l’amélioration des conditions de vie socio-économique que par la dotation de semences améliorées et alimentation, l’eau potable mais aussi, l’organisation solidarité  paysanne en 2013 qui a construit les sources d’eau dans différents villages environnant de Kilembwe comme Mukolotchi, Sanga, Bibizi installation des antennes téléphoniques, Airtel, inaugurer en 2013 et Vodacom en 2014, pour ne citer que cela. 

I.1.4.2.  Les effets négatifs des conflits sur le plan démographique

Les conflits ethniques occasionnent un climat de la chaine, de violence, discrimination.

Les divers massacres et actes de violence commis entre la population ont été enregistrés ; à titre d’exemple :

• En 1997 l’assissinat de Biloba comme tradi-praticien de la communauté babuyu par les combattants Mai-Mai à kilembwe, le jour de la première guerre
• L’assassinat de plus de 7 personnes Babuyu de village MABANGO par les combattants Mai-Mai en 1997.
• L’assassinat du chef de groupement Basikasingo TULUNGU MUNYAMA par sa communauté elle-même, à la même année citée ci-haut.
• Dans la même année, plus de 18 personnes Babembe assassinées dans un village appelé KASACHA par de milices Babuyu
• Et les autres non identifiées qui ont perdu leur vie au moment des échanges des balles, par la malnutrition, par le manque de soins médicaux et par des mauvaises conditions de vie en déplacement.

I.2. LA  REVUE DE LA LUTTE RATURE

La revue de la littérature fait mention des travaux sur le sujet d’étude, de leurs démarches, des conclusions auxquelles leurs auteurs ont abouti, de leurs lacunes et des possibilités d’arriver à des nouveaux développements où à de nouvelles conclusions[7]

L’établissement de revue de la littérature est nécessaire car il facilite la connaissance globale du sujet, la formation adéquate des hypothèses et le choix judicieux de la méthode.

En consultant ou en examinant la documentation existante sur cette thématique, nous avons effectivement été surpris agréablement de constater qu’il existe une abondante littérature sur l’impact des conflits ethniques sur le développement.

A titre illustratif, nous pouvons citer le travail de Bruno THEMBO AMUNDALA, portant sur la dynamique de conflit entre Babuyu et Babembe dans les territoires de FIZI et de Kabambare : Analyse des déterminants et piste de résolution.

L’auteur, souligne l’objectif principal de montrer contrairement aux études précédentes que le conflit Babuyu et Babembe n’est pas de la nationalité mais de la territorialité.

Le choix de ce sujet se justifiant par le contexte de confrontation entre ethnies et le souci de promouvoir une culture de paix.[8]

Monsieur De Gaules MCHIMBWA RAMAZANI dans son travail  intitulé impact des conflits inter ethnique sur le développement socio-économique de la collectivité secteur d’Itombwe en territoire de Mwenga.[9]

L’auteur souligne la situation des conflits, des guerres et de toutes sortes d’événements dans la région des grands lacs en général et à l’Est de la République Démocratique du Congo en particulier, il montre comment l’insécurité au Sud-Kivu est devenue  le lot de tous les jours et ses effets pesant lourdement sur les plus pauvres et les plus vulnérables.

Pour l’auteur KITUMAINI NDEKO Lebon dans son travail intitulé « analyse des conséquences socio-économiques des conflits familiaux au Sud-Kivu », cas de groupement de MBINGA sud en territoire de KALEHE.

Il  se dégagé que : «les conflits sont inhérents à la nature humaine car les hommes sont différents par leurs caractéristiques qui dépendent des facteurs héréditaires, de l’éducation, de l’environnement… » Ce qui influence sensiblement sur la perception de la réalité alors que l’homme est appelé toujours à vivre dans la société, l’auteur termine en disant qu’il faut seulement savoir gérer les conflits car ils existent et existeront toujours.

Pour MWAMI BASILWANGO WILANGASHA Flory, dans son travail intitulé tentative de résolution spécifique des conflits ethniques en territoire de FIZI.

Dans une étude de cas, il a présenté et analysé les différentes méthodes et techniques utilisées dans la résolution des conflits avant de proposer sa stratégie d’animation et de sensibilisation à la paix à partir des émissions radiodiffusées[10].

Pour ILUTELO MBOBOCI Guery qui avait traité sur les conflits ethniques et leurs impacts en territoire de FIZI. L’auteur cherchait dans son analyse à comprendre la participation des ethnies au processus de réconciliation pacifique et le rôle de l’administration dans la prévention des conflits[11].

Célestin BISELE SHABANI traitant des conflits ethniques et leur impact sur la vie des enfants en collectivité de MUTAMBALA /FIZI. [12]  Celui-ci a abouti dans son analyse, à la conclusion selon laquelle, les conflits ethniques sont de phénomènes qui ne sont certes pas propres à l’Afrique… Ils apportent par contre certaines valeurs positives en contribuant à travers les voies et moyens susceptibles de réaliser une adaptation accrue des relations sociales et des groupes et son utilité ainsi comme moteur d’un programme politique précis.

Monsieur NGANDO  RADJABU, dans  son travail utilité « étude de l’impact des conflits éthiques et tentative de solution et tentative de résolution, cas du territoire de FIZI,

Partant de toutes les études faites sur les conflits ethniques dans le Territoire de  Fizi, notre étude fait la comparaison  de développement socio-économique de temps anciens au actuel dans la collectivité  secteur de Lulenge en but de ramener le développement socio–économique dans ce milieu  et prendre les résolutions à ces conflits.

[1] Larousse dictionnaire de Français, Edition 2006, P78

[2] Larousse dictionnaire de Français, Edition 2006, P253

[3] KABOBYA Godefroid : cours de question spéciale  de la planification, G3 ISDR/Bukavu, 2014, P.4

[4] Larousse illustré page 391

[5] ABDOU  BUKENI, cours de technique d’animation et de développement rural 2012, P13

[6] Dictionnaire Micro Robert, édition 1979, P240

[7] GATETE CAMILE, contribution  de projets régionaux qu développement socio-économique cas de multi-sector groupe MIG dans le district de NYAMENGABE, ISDR-BUKAVU, 2011, p3

[8]Bruno Thembo AMUNDALA La dynamique de conflit entre Babuyu et Babembe dans le territoire de Fizi et de K abambare analyse de déterminant, mémoire ISDR/BKV, 2006, P2

[9] De gaule MCHIMBWA RAMAZANI, impact des conflits interethniques sur le développement socio-économique de la collectivité secteur d’Itombwe, TFC-ISDR/BUKAVU, 2010, P 60

[10] MWAMI BASHILWANGO WILANGASHA Flory, tentative de résolution pacifique de conflit en territoire de Fizi, TFC ISDR/BUKAVU 1998, p2

[11] ILOTELO MBOBOCI Guery, Le conflit ethnique et leur impact  en territoire de Fizi, TFC ISDR/BYUKAVU, 1998 p1

[12] Célestin BISELE SHABANI, conflits ethniques et leur impact sur la vie des enfants en collectivité de Mutambala, TFC-ISDR/BUKAVU, 2003, P47