Etymologiquement Bukavu vient du mot Shi « Bwankafu » qui signifie « le lieu des vaches ». L’histoire de la ville de Bukavu remonte de l’an 1900 lors de la construction des portes de Nyalukemba et de labotte par l’inspecteur de l’Etat le lieutenant VAN DE GHINSTE qui entama la construction de la route d’Uvira-Bukavu de 1600km, selon Olivier MUSHAGALUSA MUSHABISA (2012) et celle de Bukavu-Kabare en 1924.
Pour center l’expension de l’ennemi présent en face de la région de Cyangugu, un camp militaire sous le commandement du lieutenant OLSEN, était installé dans la presqu’ile Muhumba en 1901. En 1912, les autochtones avec leur chef coutumier NYALUKEMBA seront évacués pour Kasha où habitaient les BASHI, c’est-à-dire que leur intégration n’avait pas posé de problème. Ce camp essentiellement stratégique était exposé aux tirs des canons des Allemands. Pour y échapper, il trouvera refuge à d’autres presqu’iles tel que Nyamoma « LABOTTE » ; c’était le début de la Première Guerre Momdiale de 1914-1918.
Pendant ce temps, certains fonctionnaires avaient revendiqué le transport de chef lieu du district de Rutchuru à Uvira mais suite aux démarches de Van de GHINSTE, le chef lieu sera institué à Bukavu, sous l’autorisation du commissaire général de la province orientale Mr MOELLER, dont l’inauguration de la ville avait eu lieu le 1er juillet 1926.
Ainsi en mémoire de Paul COSTERMANS, un inspecteur d’Etat qui avait vivement défendu la frontière de l’Est pendant la guerre qui opposait les belges aux allemands.
L’ordonnance-loi du 1er octobre 1927 du même gouvernement changera le nom de la ville de « Bukavu » en « Costermansville ».Mais en 1960 après le départ des colons blancs, la ville reprit son nom de Bukavu et cela jusqu’aujourd’hui.
La ville de Bukavu, située au Sud du lac Kivu est le chef-lieu de la Province du Sud-Kivu. A part sa fonction politico-administrative, Bukavu est également une ville commerciale, industrielle, touristique, religieuse et intellectuelle la plus importante de la Province. Sa population qui envoisine un million d’habitants, connaît un fort exode rural accentué surtout par les troubles politiques dues aux rébellions dans le pays depuis 1996. Le Sud-Kivu est l’une des trois provinces issues de l’ancien Kivu et n’a donc pas des districts comme le Nord-Kivu et le Maniema.la ville de Bukavu comporte 3 communes qui sont : KADUTU, BAGIRA, IBANDA.
II.1.2. Localisation géographique
Etant une ville située à l’est de la république démocratique du Congo, Bukavu est la ville la plus élevée du pays de par son altitude moyenne de 1600km ; la septième ville du pays en superficie après les villes de : Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Kananga, Mbuji-Mayi, et Likasi. C’est une ville située à 20°30’ de latitude sud et 28°50’ de la longitude Est ;limitée à l’Ouest et au Sud par le territoire de Kabare, au nord par le lac Kivu et à l’est par la vallée de la rivière Ruzizi (territoire d’uvira) affluent permettant le lac Kivu de se déverser dans le lac Tanganyika et forme une frontière naturelle avec le Burundi et le Rwanda ; afin, appartient au dans le bassin appelé « Eastern Valley du Graben » région de Grands Lacs.
Elle est située à une altitude moyenne de 1600m, et est ainsi la ville la plus élevée du pays. Elle jouit d’un climat tropical de basse altitude, subéquatoriale ou tropical humide à courtes saisons sèches (juillet à septembre) et dépasse rarement les températures de 20°C.
Bukavun s’éteend sur une superficie de 4 490 km2 , les 2 330 km2 étant de la communne de Bagira, 10 km2 pour Kadutu et 1 157 km2 autres de la commune d’Ibanda.
Les activités économiques de laville de Bukavu comme celles que nous retrouvons partout ailleurs, cette ville est dominée par le commerce et les bureaucraties. Les activités du secteur primaire y sont de moindres importances si pas inexistantes. L’industrie est à majorité presque artisanale.
Le commerce en gros et en détail constitue la principale activité économique ainsi que la pêche au filet maillant pratiquée sur le lac kivu.
Cette ville compte à majorité les moyennes entreprises qui exercent leurs activités à leur sein. Par illustration nous pouvons prendre le cas du groupe industriel du kivu (GINKI) ensigle qui fabrique les matelas, la société KOTECHA qui fabrique les bidcons en plastique et la société Bralima spécialisée dans la production et la commercialisationde la bière et d’autres produits gazeux, ainsi que la sciété PHARMAKINA.
On trouve aussi quelques boulangeries dans la ville de Bukavu tellesque: Idéal, la providance, super pain, pain royal, pain d’Or, sibon, etc.
Les activités commerciales de la ville de Bukavu sont généralement exercées en grandes entreprises commerciales et qui sont d’ordre alimentaires. Elles fournissent des denrées alimentaires à la population. A titre d’exemple, citons comme sociétés fournisseurs DATCO et KOTECHA.
Le transport relève de trois aspects :
La ville de Bukavu n’est pas une entité à vocation agricole. Toutefois, des champs de maïs, manioc, patates douces, colocases, légumineuses telles que les haricots, choux, amarantes sont entretenus dans certains coins de la ville.
Nous ne pouvons pas manquer de signaler que ces cultures sont en voie de disparition suite à la dégradation du sol d’une part, et les problèmes liés au manque d’engrais et des semences améliorées mais aussi aux constructions anarchiques observées ci et là sur des sites importants aux constructions .
Pour l’élevage, on y pratique l’élevage des petits bétails dont les chèvres volailles, porcs, les moutons,… La production est destinée aussi à la consommation familiale. Quant à ce qui est de la pêche sur le lac Kivu, concerne surtout la capture des LIMOSTRIA appelés localement « Sambaza » et autres fretins qui constituent un aliment de base à Bukavu. Le projet de pêche est supervisé par l’ISP/Bukavu.
Les activités artisanales relèvent d’une partie importante dans l’économie de la ville de Bukavu. Elles sont réalisées généralement par des ateliers de menuiseries, mécaniques, informatiques, électroniques, etc.
Selon H.S. DONALD et F. ALLARD (1999 ; p. 172), on appelle population ou univers les données relatives à un problème. Toute récolte définie un univers d’objectif auquel les résultats peuvent être plus ou moins restreint ou plus ou moins définis. C’est pourquoi, à cet étape de recherche la première aspiration à effectuer consiste à préciser le mieux possible l’univers restreint des objectifs sur lesquels porte la recherche c’est-à-dire la population cible.
La population cible, aussi appelée population d’étude, population parent ou univers, est composée d’éléments distincts possédant un nombre des caractéristiques communes.
Dans notre étude, la population cible est celle de la ville de Bukavu détenant et se servant de billets de5 000,10 000 et de 20 000 CDF.
Un échantillon est un segment ou sous ensemble de la population étudiée. En d’autres termes un échantillon est un groupe d’unités qui sera au étudié au cours de l’enquête, c’est-à-dire un nombre d’unités qui est supposé être représentatif de l’ensemble du phénomène en question et plus souvent nous sommes contraint de construire l’échantillon par ce que précisément nous ne pouvons pas tout observer[1].
Pour nous il nous a été difficile d’avoir une précision sur le nombre exacte de détenteurs et utilisateurs de billets de grosses coupures de francs congolais (Fans différents C) du fait que ces derniers sont hétérogènes et diversifiés dans différents coins de la ville. Raison pour laquelle nous avions pris un échantillon aléatoire simple composé de 125 utilisateurs de billets de 5 000, de 10 000 et de 20 000FC.
La ville de Bukavu est administrativement subdivisée en trois communes dont la commune de Bagira, d’Ibanda et de Kadutu.
Selon les données démographiques fournies par la Mairie de Bukavu, voici la répartition de la population Bukavienne sur ses trois communes :
La répartition de l’échantillon dans les différentes communes de la ville de Bukavu a été obtenue par la formule suivante :
Taux de sondage (t) : t= nc /N
Avec nc= la taille de l’échantillon
N la taille de la population.
Alors, 0,00014352
KADUTU= 358 306*0.00014352= 51 Sujets
IBANDA= 297 560*0.00014352=43 Sujets
BAGIRA= 215 088*0.00014352= 31 Sujets
Le questionnaire est toute méthode d’observation, la méthode la plus connue et la plus fréquemment utilisée, soutient H. CHAUCHAT[2] ; cette méthode présente nombreux avantages notamment le fait que les observations sont systématiques, un autre avantage qu’il convient de signaler est la possibilité d’atteindre un grand nombre d’individus.
Selon R. MUCHELLLIN[3], le questionnaire est la suite de propositions ayant un e certaine forme et un certain ordre sur lesquels on sollicite l’avis, le jugement ou l’évaluation d’un interrogé.
Le questionnaire nous a servis dans la mesure où il nous a permis d’appréhender ou analyser de manière concrète les éléments qui conduisent les ménages de se procurer les biens au moyens de billets de 5 000, 10 000 et 20 000 CDF, nous avions fait des descentes sur terrain. Ces billets sont utilisés du fait qu’ils permettent au gouvernement de réduire le coût de production de la monnaie. Dans la recherche il n’y a pas une autre technique donnant lieu des résultats fiables que le questionnaire d’enquête.
Notre questionnaire est constitué de 23 questions dont 4 à choix traditionnel 19 questions fermées (semi-fermée). Il a servi d’appréhender de façon générale la problématique de la détention de monnaie à valeur faciale élevée et son impact sur la consommation de ménages de la ville de Bukavu, cas de billets de 5 000, 10 000 et 20 000FC. Il offre plusieurs avantages : dont nous avions remis le questionnaire aux enquêtés et cinq jours après nous pour qu’ils aient le temps le temps de bien répondre au questionnaire et difficultés à relever est que la majorité des questions auxquelles ils ont répondues sont celles à choix multiple (fermée).
Après rassemblement des questionnaires, nous avons procédé à leur dépouillement à l’aide des données statistiques.
Notre questionnaire a été précédé d’un pré-test. Autant que possible ; écrit G. De LANDSHERE[4], il faut essayer des questions avant de les utiliser pour examen. Ainsi, on découvre les impressions, les défauts d’impressions, les défauts de rédaction, les erreurs matérielles et aussi les niveaux de difficulté.
Le but était d’essayer les items sur un échantillon des utilisateurs. Les résultats devraient nous permettre d’opérer un choix sur les items qui se révéleraient mieux appropriés, plus clairs, plus significatif ou plus difficiles que d’autres. Pour être valide et équitable, un examen doit presque toujours comporter un grand nombre de questions.
Le pré-test nous a permis de détecter les forces et les faiblesses, certaines difficultés de compréhension. Nous avions administré au mois de mars et test expérimental a été appliqué sur 21 ménages dont 7 enquêtés par commune et ceci dans le but de mieux réaliser l’enquête proprement dit et que toutes les questions soient bien comprises par ces derniers.
Quant au dépouillement, cet essai de nos items a permis de recueillir les indications suivantes comme l’indique JAVEAU (1985, p. 189, cité par K. MUKURU) :
Le traitement et analyse des données recueillies se dérouleront au moyen du logiciel SPHINX, l’un des logiciels statistiques adapté à de telles analyses.
Grâce au concours de la Directeur de notre TFC, le service d’encadrement de chercheurs à la BCC Bukavu, nos prédécesseurs ayant abordé presque la même question de recherche, même nos collègues et certains détenteurs-utilisateurs nous ont aidés dans l’administration d’un questionnaire définitif. Notons que l’enquête s’est déroulée en date du 23 mai au 04 juin de l’an 2016, soit semaines par commune.
[1] L. NDAYIZEYE, cours d’Initiation à la Recherche Scientifique, G2 SCA, 2014-2015, ISP BUKAVU, inédit
[2]H. CHAUCHAT Cité par KOKO MUKURU
[3] R. MUCHELLIN, cité par le Professeur BAMWISHO, 1975, p.53
[4] G. De LANDSHERE (1997, p. 74 cité par KOKO MUKURU