Le problème n’est pas tant de savoir si la monnaie importe-nul ne songerait à nier la chose que de déterminer s’il n’y a que la monnaie qui compte, comme l’estiment certains de partisans de Friedman, de ses fanatiques même devrait-il peut être dire. Il s’agit, en fait, de voir si seule la monnaie a beaucoup d’importance, ce qui est, si j’ai bien compris, ce qu’affirme MILTON FRIEDMAN.
Le franc congolais(CDF) a été la devise officielle du Congo-Belge puis de la République Démocratique du Congo jusqu’en 1967, où il fut remplacé par le zaïre.
Depuis 1998, il remplace le nouveau-zaïre(NZ) ; divisé en makuta. Le franc congolais est divisé en cent centimes ; étant donné la faible valeur nominale de la monnaie, ceux-ci ne sont cependant pas utilisés.
Dans l’Est du Congo, la plupart des transactions impliquant des montants élevés se font en dollar américain pour éviter de pouvoir manipuler un gros nombre de billets et pour minimiser le risque de dévaluation de la monnaie.
Jusqu’en 1967, le franc congolais était la monnaie de la République Démocratique du Congo et avant du Congo-Belge. Il fut remplacé par le zaïre avec une valeur de 0,50 USD.
Il fut relancé en juin 1998, le franc congolais valait 0,72 dollar américain.
Au 25 septembre 2008, il fallait 561,320 francs pour obtenir 1 dollar américain.
Au 24 juillet 2009, il fallait 771, O75 francs pour obtenir 1 dollar américain, il faut entre 880,20 à 930,5 francs pour nos jours et surtout dès l’apparition du Ie ministre de la RDC, Augustin MATATA PONYO, le taux de change est devenu stable grâce à lui. Il n’existe pas de pièce de monnaie en RDC.
De 1997 à nos jours, les billets de banque ont évolué comme suit :
Seuls les billets des plus de 50 francs sont toujours en circulation, ainsi que ceux de 10 et 20 francs qui sont devenus de plus en plus rares. Les petites coupures de 5 à 50 francs ont longtemps été surnommées « blessés de guerre » ; étant seules utilisées dans l’Est du pays au moment de la deuxième guerre du Congo, mais surtout à cause de leur état de délabrement, déchirées, ayant perdu certaines de leurs compositions. Depuis longtemps, elles ne sont plus renouvelées et sont devenues quasi inutilisables. Les plus grosses coupures émises par Kinshasa étaient peu suspectes, car elles étaient sous le régime de MOBUTU SESE SEKO vecteur d’inflation[1].
Imprimés depuis 2004, les billets de 1 000, 5 000, 10 000 et 20 000 CDF en circulation début juillet avec l’accord du FMI. En juillet 2012, le gouvernement Congolais met en circulation les billets de 1 000, 5 000 et 10 000 CDF ; le ministre délégué à la primature en charge des finances Patrice KITEBI avait assuré que toutes les dispositions étaient prises pour que ces billets n’entrainent une inflation sur le marché des biens et services. Dès lors, l’on se demande paradoxalement, pourquoi certaines personnes (vendeurs, autres) exigent une partie d’une valeur moins élevée lorsqu’on leur demande de l’échange d’un billet de 10 000CDF par exemple.
Sur le plan strictement technique, il y a une condition essentielle : le volume global de la liquidité qui circule doit être en adéquation avec les besoins de l’économie (Ministre KITEBI).
Il précise que les nouvelles coupures « existent depuis un certain nombre d’années. Mais il y avait une question d’opportunité ». « Nous estimons que maintenant, le moment est très opportun parce que nous avons une stabilité macroéconomique qui dure depuis deux années », a continué à soutenir Patrice KITEBI, ajoutant qu’il y a en RDC un vrai besoin, sur le plan technique, d’adapter le nombre des billets de franc congolais en circulation de leur valeur.
Le 19 octobre 2012, la troïka annonce le lancement de billet de 20 000CDF condensé, lundi 18 juin 2012 la mise en circulation des billets en valeur faciale élevée (1 000, 5 000, 10 000 et 20 000CDF) en RDC.
La troïka économique du gouvernement avait indiqué que des billets de 1 000, 5 000 et 10 000CDF vont être mis en circulation à partir du 02 juillet 2012.
Le gouverneur de la Banque Centrale du Congo(BCC), Jean Claude Masangu Mulongo, a affirmé la mise en circulation des nouveaux billets de Banque à valeur faciale élevée, se fera de manière graduelle sur base des politiques budgétaire, monétaire et change conséquentes, en vue de garantir la stabilité macroéconomique, de préserver le pouvoir d’achat de la population et stopper toute forme de spéculation.
Il souligne que l’opération s’effectue en tenant compte du contexte et de l’évolution de l’économie ainsi que de l’état psychologique de la population, indiquant que le volume des billets à émettre sera faible (20 milliards de CDF) et ne touchera que les grandes villes, particulièrement les principaux pôles d’activités économiques, avant de se poursuivre vers d’autres centres urbains et ruraux. Et, cela stable, tel qu’est stipulé par le principe de stabilité des monnaies. La stabilité des monnaies fait l’objet de parité de monnaie. Il crée pour chaque pays une obligation générale de collaborer avec le fonds monétaire international afin de promouvoir la stabilité de change et d’éviter des modifications de change inspirées par un esprit de rivalité[2].
Le gouverneur de la BCC a dit que l’émission se fera uniquement à travers les banques commerciales ; chargées de la commercialisation de cet outil précieux ; et non aux guichets de la banque centrale, précisant que les nouveaux billets à valeur faciale élevée sont « adaptés aux besoins de l’économie nationale ».
Il relève que, parmi les avantages de l’opération : la facilitation des transactions, la lutte contre la dollarisation de l’économie ainsi que la réduction de coûts de production, de stockage, de transport et de distribution des billets de banque que supporte l’institution d’émission. Ce qui a de rapport avec les motifs de détention de la monnaie[3] :
Selon le premier motif, la détention de la monnaie résulte du problème du non synchronisation des échanges qui se traduit par une séparation de recettes et dépenses, suivant le deuxième, outre le besoin, effectue les transactions courantes, les agents économiques non financiers vont détenir une quantité supplémentaire de monnaie pour pallier aux dépenses imprévues qui peuvent survenir dans le futur. Et afin, le motif de spéculation quant à elle, consiste à acheter les titres financiers (obligations) lors que leur cours est faible et que les agents attendent à ce qu’il va augmenter dans le futur en vue de les revendre lorsque leur cours augmente.
Bien que le cours d’un certain nombre de monnaie soit déterminé par l’offre et la demande sur le marché, les banques centrales continuent d’intervenir pour limiter la fluctuation de la monnaie nationale par rapport au dollar. Elles conçoivent de politiques de stabilisation du taux de change de biens et services en vue de limiter les variations à court terme de leur monnaie et de réduire le désordre des marchés.
Elles la font pour éviter que les taux de change ne s’écartent durablement et fortement des taux correspondant aux données fondamentales de l’économie.
Elles la font, également, pour éviter qu’une dépréciation de la monnaie nationale n’alimente l’inflation ou pour reconstituer leurs réserves, une fois, stoppées les attaques contre leur monnaie. La diversité de ces interventions a amené le Groupe des sept réuni à Versailles en juin 1982 à constituer un groupe de travail pour éclairer les motifs, les méthodes et les effets des interventions. A l’égard de cela, la difficulté de préciser le concept « désordre » sur les marchés ne facilite pas la coopération entre les tiers.
La monnaie occupe une place de choix dans la vie quotidienne de l’homme, c’est pourquoi, il importe d’en connaitre quelques notions préliminaires.
La monnaie est un instrument d’échange technique et politique du quotidien, sans réel impact sur l’économie. En d’autres termes, la monnaie est traditionnellement définie comme tout moyen généralement accepté pour permettre l’échange. Elle est encore un instrument de paiement accepté de façon générale par les membres d’une communauté en règlement d’un achat, d’une prestation ou d’une dette (E.MABI MULUMBA cité par KALOMBO TUEBANA Shaloom,2010). Une monnaie se caractérise par la confiance qu’ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir des moyens d’échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. La monnaie joue un rôle prépondérant dans l’économie et les économistes s’en préoccupent sérieusement.
Au-delà de la définition classique, « La monnaie établit un lien entre le passé et l’avenir » a déclaré Keynes.
Selon le professeur E. MABI MULUMBA (Op.cit. 2010), la monnaie peut être définie comme tout bien ou instrument qui est généralement accepté par une collectivité, en paie des biens et services ou des créances.
Selon Paul KRUGMAN et Maurice OBSFELD, la monnaie est les encaisses et les dépôts bancaires, sur lesquels on peut tirer des chèques. Ce sont des moyens de paiement largement acceptés et peuvent être transférés entre propriétaire à moins frais (AMBARI, 2001).
La monnaie est une marchandise communément appréciée économiquement divisible que l’on reçoit habituellement dans les échanges non pour elle-même mais en vue de l’échanger à son tour (P. NGOMBWA, 2000-2001). 6
L’approche la plus courante de la monnaie la définit comme un moyen de paiement accepté par tous, au sein d’un espace géographique donné, directement utilisable pour effectuer les règlements sur les marchés de biens et services ou pour régler définitivement toutes les dettes au sein d’un espace monétaire donné[4].
La monnaie est un bien indivisible qui se change sur le marché. Elle est donc offerte sur le marché.
La simple observation de la réalité démontre que la monnaie joue un rôle fondamental dans l’économie moderne ; il existe plusieurs interactions entre la sphère financière : contrainte de financement, l’influence de l’endettement et le rôle des marchés.
Ce sont des institutions de dépôt dont la fonction principale est l’intermédiation financière (la Banque Centrale, les Banques Commerciales, OPCVM,...).
La Banque Centrale est considérée comme neutre par ce qu’elle ne réagisse pas aux phénomènes macroéconomiques.
Ce sont les :
Unité de compte : elle permet de mesurer la valeur des biens et des services susceptibles d’être échangés ; elle permet de compter, elle est le numéraire.
Moyen de règlement : elle permet d’acheter et de vendre ses biens et services ; elle est le pouvoir d’achat.
Avoir de réserve : l’échange, contrairement au troc, est déconnecté dans le temps ; la monnaie permet d’attendre, elle est réserve de valeur.
Signalons que la première fonction est essentielle car elle précède les deux autres, mais, l’Etat définit l’unité de compte une fois pour toutes. Dans la vie quotidienne, c’est le moyen de règlement et l’avoir de réserves qui sont les plus importants, utilisés en permanence par les agents.
Le mot scriptural vient du mot « scripte » qui signifie écrire, donc la monnaie scripturale est relative aux règlements par chèque, virement, traites…
Les caractéristiques de la monnaie dépendent du degré de complexité de la société. Une économie relativement simple, comptant peu des biens et services, peu de producteurs, peu de consommateurs et peu de transactions peut fonctionner avec une forme de monnaie qui ne conviendrait pas à une société plus complexe. De nos jours, les coquillages et les fourrures ne conviendraient guère à une société comme celle de la RDC.
A une époque antérieure, dans une économie plus simple, ces articles convenaient parfaitement.
Dans une économie moderne, il faut que la monnaie réponde à un certain nombre de caractéristiques. Tout d’abord, pour être un moyen d’échange efficace, une monnaie doit être non périssable. Par exemple si l’on choisirait les tomates comme monnaie ; quelques jours après imaginez-vous, que serait cet argent.
En second lieu, ce qui sert de monnaie doit être très difficile à reproduire et relativement rare.
Troisièmement, bien que ce qui sert de monnaie doive être relativement rare (ce qui exclut les cailloux par exemple de par son abondance). Ce qui sert de monnaie doit être disponible en quantité suffisante pour permettre tous les échanges qui se font dans notre économie. Si on choisissait les grues blanches d’Amérique (en voie de disparition), il n’y en aurait pas assez pour que tous les échanges puissent avoir lieu. On ne tarderait pas à manquer de l’argent.
Quatrièmement, la monnaie doit être facile à transporter. On pourrait choisir les éléphants mais imaginer les problèmes, le jour de paie, si vous étiez payé en monnaie-éléphant. L’argent de poche prendrait un tout autre sens.
En fin, la monnaie doit être divisible en quantités ou fractions utilisables. Imaginez la difficulté que vous auriez à acheter quelque chose qui coûte 1/50e d’éléphant. Ce n’est pas une perspective agréable.
En résumé, la monnaie doit donc être :
Le troc est l’opération économique par laquelle chaque participant cède la propriété d’un bien (ou groupe de biens) et reçoit un autre bien.
Le troc fait partie du commerce de compensation avec l’échange de services au pair[5].
Il peut intervenir dans le commerce intérieur mais surtout dans les échanges internationaux, lorsqu’un pays ne dispose pas d’une devise convertible. Les crises monétaires donnent toujours un rôle un peu plus grand au troc du fait de la raréfaction des signes monétaires. Plus généralement dans les périodes de pénuries, comme les périodes de guerre ou d’occupation, le troc redevient un mode d’échange fréquent. C’est ainsi par exemple que dans certains villages du Sud Kivu pendant la guerre de rebellions et forces armées ; pour avoir du sel, il faudrait céder quelques morceaux de manioc contre un verre du sel par exemple.
Ici, il nous est question de savoir quel est le mécanisme appliqué par ce genre de commerce à savoir : « les systèmes d’échanges des données informatisées(EDI) de l’Agence des services frontaliers du canada(ASFC) permet aux clients de transmettre par voie électronique les données sur les importations ou les exportations, ainsi que les documents de déclaration à l’ASFC. Ces systèmes aident l’ASFC à traiter rapidement les marchandises à faible risque, ce qui lui permet de concentrer ses ressources sur la détermination des menaces possibles à la sécurité et la sûreté du Canada.
Sont confiées à la Banque centrale les fonctions suivantes :
Notons que la banque centrale est l’institution, qui dans le cadre de la politique économique et financière de la nation, reçoit de l’Etat la mission générale de veiller sur la monnaie et le crédit. Elle veille donc sur le bon fonctionnement du système bancaire.
La Création de la monnaie est assurée par trois catégories d’agents monétaires : les banques (banques commerciales), la banque centrale et le trésor public.
La création de la monnaie résulte de la transformation des créances sous pouvoir libératoire en moyen de paiement, ces créances sont regroupées dans les contreparties de la masse monétaire. Elle constitue donc l’origine, l’occasion de l’émission monétaire.
La politique monétaire est l’ensemble des mesures qui sont destinées à agir sur les conditions du financement de l’économie (quand on s’interroge sur le « financement » de quelque chose[6]. Pour l’économie congolaise, se pose la question de son financement, c’est se demander comment les agents ont besoin de financement, ceux qui dépensent, pour l’investissement, par exemple, trouvent les ressources financières).
Au XIX e siècle, les objectifs de la politique monétaire font l’objet d’une opposition entre la currency school, héritière du Bullonisme et le Banking school pronant respectivement un contrôle et une liberté de la création monétaire. Entre 1945 et le début des années 70, le cadre de la politique monétaire était que les monnaies des pays membres du fond monétaire international étaient qu’aient des taux de change fixe par rapport au dollar des Etats-Unis, et par un engagement de ce pays d’assurer la convertibilité de sa monnaie en or.
A partir des années 80, le point d’encrage nominal de la politique monétaire a été la stabilité des prix, jusqu’aujourd’hui encore une enquête portant sur 94 économies, réalisé par la banque d’Angleterre relève que dans plus de 80% de cas la stabilité des prix était l’objet principal, dans 26% des cas, c’est l’unique objectif. La politique monétaire a pour objectif de contrôler la liquidité de l’économie à travers l’’offfre de la monnaie, l’ajustement de l’offre de la monnaie à la demande de la monnaie. Pour mettre en œuvre celle-ci, la banque centrale ou nationale détermine le cadre de pilotage à travers lequel la politique monétaire sera mise en œuvre au cours de l’année. A partir de ce cadre, elle décide la mesure dans laquelle il convient de réserver ou d’assouplir les conditions monétaires. Maintenant la positivité de prix du taux d’intérêt réel en référence à l’évolution de l’inflation et en second la disposition des réserves obligatoires qui permet à la Banque Centrale , de renforcer l’efficacité de taux d’intérêt et de créer le besoin structurel de refinancement des banques auprès d’elle-même et influence positivement sur les liquidités et crédits bancaires.
La politique monétaire est l’action par laquelle l’autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l’offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. Elle tâche également d’atteindre les autres objectifs de la politique économique, qualifié du carré magique KALDOR :
L’objectif de la politique monétaire menée par la banque centrale est d’obtenir et de maintenir la stabilité du niveau général des prix, à travers l’ajustement de l’offre de monnaie à la demande de monnaie. Cet ajustement suggère un niveau des liquidités qui ne soit ni excessif, ni insuffisant pour assurer un fonctionnement adéquat de l’économie. Pour mettre en œuvre la politique monétaire, la banque centrale du Congo élabore, depuis 2006 un cadre de pilotage, lequel permet de surveiller l’évolution de la situation monétaire et de prendre des mesures d’ajustement monétaire le cas échéant, compte-tenu de la nature des chocs sur la liquidité et d’autres chocs conjoncturels. En définitive, ce cadre permet de décider de la mesure dans laquelle il convient de réserver ou d’assouplir les conditions monétaires.
Les facteurs de la liquidité bancaire sont considérés comme autonomes lorsque leur évolution ne résulte pas des chocs délibérés de la politique monétaire de la banque centrale. Il s’agit des avoirs extérieurs. Nets des créances nettes sur l’Etat, des autres postes nets hors BTR, de la circulation fiduciaire.
Passons en revue les facteurs qui s’imposent à notre attention avant de nous lancer dans l’étude de cette doctrine à trois volets selon laquelle, seule la monnaie est la clef de la stabilité économique ; et qu’une expansion fixée et contrôlée de manière rigide à 4 ou 5% par an représente la seule thérapeutique politique saine dans un monde d’ignorance économiques présumée ; tel que les habitants de la ville de Bukavu se comportent sur le marché face à l’un de billet de 5000, de 10 000 et de 20 000CDF ; ainsi que de faiblesse et d’irrationalité humaine. Il faut noter, en passant, que tant les découvertes que les conclusions du professeur Friedman s’insèrent dans un processus, visant à arracher la politique monétaire aux limbes dans lesquelles elle avait été plongée par le maintien à niveau constant du taux de l’intérêt lors de la seconde guerre mondiale et à la fin des années 40.
Il est évident que, dans le but de bien mettre les choses en relief, on rapporte, par exemple, que le président américain Nixon refuserait d’adhérer au principe du contrôle rigide. Il aurait, par ailleurs, laissé à entendre qu’il avait l’intention de mettre plus l’accent sur la masse monétaire (FRIEDMAN, Politique monétaire). Voilà qui forme un faisceau de circonstances inclinant tout particulièrement à examiner de près la doctrine des monétaristes. Se pourquoi nous allons focaliser notre attention sur quelques conditions, à savoir :
La première de nos conditions s’énonce comme suit : il faut que les monétaristes se décident à choisir la variable monétaire qui, selon eux, telle l’étoile des rois mages, nous guidera vers la réussite ; M1, la masse monétaire au sens strict, soit les espèces et les dépôts bancaires (monnaie scripturale + dépôts) ; M2, étant M1 plus les dépôts à termes.
Il ne parait pas exagéré de souhaiter que soit tranchée de manière satisfaisante cette confusion des gens qui offrent les biens et services de première nécessité sur le marché Bukavien , avant d’accepter en toute confiance l’idée que le franc congolais, spécialement ses billets de 5 000, de 10 000 et de 20 000 franc congolais constituent un élément de base pour la politique monétaire de notre pays.
En second lieu, ma sympathie à l’égard de la doctrine de la masse monétaire ne saurait qu’augmenter si ses tenants étaient moins obsédés à considérer que le stock de monnaie, quel que soit son mode d’évaluation, présente la seule variable financière porteuse d’information en matière de buts politiques.
En troisième lieu, étant donné les fluctuations qui la vitesse de circulation de la monnaie, il reste encore à définir cette liaison prétendument inéluctable qui relie la monnaie à l’activité économique. L’usage de monnaie fiduciaire à valeur faciale élevée en RDC diminue la valeur d’impression de la monnaie, en général et le port des liasses importantes par les habitants de Bukavu, en particulier.
Ainsi donc, le compte rendu de Friedman et Schwartz à propos du comportement de la circulation laisse à penser que d’autres facteurs sont entrés en ligne de compte et ce qui est étrange, c’est qu’il nous vient à l’esprit des idées d’actions fiscales, des réductions d’impôts ou des modifications budgétaires pour agir sur le niveau de l’activité économique[7].
En quatrième lieu, si les monétaristes arrivaient à rapprocher les limites temporelles entre lesquelles la monnaie est censée importer, cela nous serait hautement profitable.
Ainsi donc, l’étude menée par Friedman et Schwartz a mis en évidence un décalage moyen de longue durée, et chose qui peut paraître tout aussi importante, un décalage sujet aux plus profondes variations.
L’étude historico-numismatique nous a aidé à combler cette lacune quant aux origines des noms sengi et likuta. Si le terme est relativement récent ; celui de makuta remonte au moins au XVII e S, mais au cours du temps, la signification a fortement évolué.
Le nom sengi (invariable, le pluriel masengi est rarement utilisé) ne pose guère de problème. Il s’agit d’une information de l’adjectif numéral cardinal français cinq, devenu senki et en suite sengi. Durant la période coloniale (1885-1960) le nom sengi était donné à une pièce de monnaie en cuivre, valant 5 centimes.
En effet, par un décret du 27 juillet 1887, Léopold II souverain de l’EIC avait organisé un système monétaire qui devait y remplacer progressivement les monnaies étrangères et lezs instruments d’échanges traditionnels : NZIMBU (coquillages), MIKATO (fils de laiton), NSENGO (houes), CROISETTES, HACHES, LANCES, etc. La nouvelle monnaie ayant cours légal dans l’EIC, comportant des pièces en argents (5 francs, 2 francs 50 centimes) et en cuivre (10,5 et 2 centimes).
Un autre décret du 27 août 1906 autorisa la frappe de monnaie d’appoint de 20 ; 10 et de 5 centimes, non en cuivre mais en alliage de Nickel et cuivre. La pièce de 5 francs était désignée du nom de MPATA signifiant le métal blanc ou l’argent. Ce terme portugais fut aussi déformé par le gouvernement colonial, bien que le terme kitari (kongo du Nord-Est) était aussi au sens plus large, ainsi dans le dicton ‘’Falanco Mokonzi’’. L’argent est le maitre ; la pièce de 50 centimes ou demi franc se nommait Meya ou Menya, terme derivé de l’adjectif portugais meio(féminin : meia ) demi, demie.
Pièce cuivre de 5 centimes le sengi était l’équivalent d’un sou : c’est pourquoi le nom fut donné en 1967 à la plus petite unité monétaire.
A.2. Les makuta, tissus-monnaie
Les tissus fabriqués au Congo étaient aussi beaux que les velours et les satins d’Italie et nulle part en Afrique noire, ou n’en faisait qui pouvait rivaliser le royaume du Kongo. Un assortissement de dix de ses tissus était dénommé (likuta). Ses divers tissus locaux étaient aussi réunis en pagnes ou en bottes.
Le makuta, nouvelle unité monétaire était en cuivre, elle valait un demi-teston (meio statao) ou 50 réis. Ses deux subdivisions étaient : la moitié et le quart de makuta. La pièce restait en circulation ; quant aux multiples de makuta des pièces de 2, 4, 6, 8, 10,12 makutas, elles restaient en argent.
Avec la création en 1885 de l’EIC, une nouvelle impulsion fut donnée à l’économie monétaire de notre pays. En 1885, fut introduite une nouvelle monnaie appelée ‘’franc’’ équivalent mais non identique au franc circulant en Belgique. Ce franc de l’Etat congolais se matérialisa dans des pièces d’argents et de cuivre ainsi que très partiellement et parce qu’il était difficile de faire venir des pièces de l’Europe dans des billets de banques, émis dès 1896, sans couverture métallique en or ou en monnaie étrangère.
Les billets émis sous le régime de l’EIC furent retirés de la circulation et remplacés bientôt par billets émis par la banque du Congo-Belge, devenue aujourd’hui la Banque du Congo, qui remplit à partir de 1911 le rôle de la Banque d’émission sous le contrôle des autorités de la colonie.
Jusqu’ à la fin de la deuxième guerre mondiale, le statut du franc congolais subit plusieurs aménagements, qui, cependant persévèrent tout alignement de parité vis-à-vis des monnaies étrangères sur celles du franc Belge ; la fin de la seconde guerre mondiale et les difficultés économiques qu’elle entraîna à la Belgique incitèrent les autorités politiques de l’Europe à rendre plus étroitement solidaire la monnaie congolaise et Belge.
C’est ainsi par exemple, que lorsque la Belgique s’affilia au FMI elle le fit en son nom et pour le nom du Congo.
En 1952, la convention conclue entre les autorités et la Banque du Congo Belge, attribuant à cette dernière les fonctions de la banque d’émission viennent à l’expiration. Le développement considérable de l’activité économique congolaise avait provoqué une extension importante de l’activité bancaire. Compte tenu de cet élément et diverses considérations politiques de commun accord, qu’il ne convenait pas de renouveler cette convention.
Le moment passait opportun de doter le Congo d’une institution spécifique et autonome autour de laquelle graviteraient les banques commerciales et de créer une structure financière et bancaire mieux adaptée aux besoins actuels et futurs du pays.
Le 30 juillet 1951, fut créée la Banque Centrale du Congo-Belge et du Rwanda et Urundi, dont les actionnaires étaient de la colonie du Congo Belge, le Rwanda et l’Urundi, la Banque nationale de Belgique et le secteur privé.
De 1952 à 1960, c’est la Banque Centrale du Congo-Belge et le Rwanda-Urundi qui assuma complètement les rôles de la politique monétaire du Congo dont elle fut comme le nom l’indique, la Banque Centrale avec toutes les implications que porte ce terme. Quant au statut du Franc Congolais, celui-ci ne subit pendant cette période aucune modification fondamentale par rapport à la situation antérieure. Au lendemain de notre indépendance, cette organisation monétaire se modifia naturellement et complètement. Le Congo obtenait son autonomie politique se devait obtenir son autonomie monétaire.
Le franc congolais devient totalement indépendant du franc belge conformément vœux émis par la majorité de nos représentants à la table ronde en 1959, le Congo ne se lia point à la Belgique au sein d’une zone monétaire. Comme le firent avec leur métropole, nos voisins de l’ancienne Afrique française. C’est ainsi que la Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda Urundi entra en liquidation et repartit ses objectifs entre le Congo, le Rwanda et l’Urundi.
A nos jours, il s’observe que le franc congolais a évolué sur le plan temporel et facial (voir l’introduction).
[1] D’origine de la masse monétaire dénommée Nouveau-Zaïre
[2] Principe de stabilité de monnaie, système monétaire international, p36
[3] Alain MUKAMBA, cours de macroéconomie II, G2 SCA, Isp, Inédit 2014-2015
[4] F. MISHKIN, Monnaie, banque et marché financier, Pearson, 2010
[5] « Du troc à l’argent », portail de l’économie et des finances
[6] KALOMBO TUEBANA, La politique monétaire de la Banque Centrale du Congo pour soutenir la monnaie nationale, TFC, 2010
[7] FRIEDMAN et SCHARTZ, Politique monétaire, 1969