Lors que les économistes parlent d’offre, le mot demande n’est jamais loin et les débats autour de la monnaie ne font pas exception. L’analyse de l’offre de monnaie constitue une pierre angulaire pour la compréhension des effets de la politique monétaire sur l’économie, car elle dégage les déterminants de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie. C’est ainsi que nous déterminons la quantité des billets à valeur faciale élevée mise dans le circuit économique de la ville Bukavu.
Sans surprise, la demande de monnaie constitue l’autre versant essentiel de la théorie monétaire. Cette partie porte notamment sur certaines théories de grands monuments économistes (Irving Fisher, A. Marshall, Arthur Cecil, Friedman Milton).
Développé par les économistes classiques durant le XIXe siècle et au début du XXe siècle, la théorie quantitative de la monnaie décrit la détermination de la valeur nominale du revenu global. Elle est également une théorie de la demande de monnaie : elle explique la quantité de monnaie détenue pour niveau donné de revenu global. L’essentiel de cette théorie réside dans l’absence d’effet des taux d’intérêt sur la demande de monnaie.
L’idée de Fisher, selon laquelle la vitesse de circulation est à peu près constante à court terme, transforme l’équation des échanges en théorie quantitative de la monnaie. Le revenu nominal y est déterminé uniquement par les variations de la quantité de monnaie : si la quantité de monnaie M double, M x V tout comme le revenu nominal P x Y doivent être multipliés par deux.
Eu égard à cette théorie, illustrons-la par cette exemple :
Supposons que la vitesse de circulation de la monnaie est de 5, le revenu nominal (PIB) s’élève à 600 milliards de CDF et l’offre de monnaie est égale 120 milliards de CDF. Si l’offre de monnaie double et passe à 240 milliards de CDF, la théorie quantitative de la monnaie indique que le revenu nominal doublera lui aussi et passera à 1200 milliards de CDF (=5x240 milliards).
Dans son ouvrage de référence « Le Pouvoir d’achat de la monnaie » (The purchasing Power of Money, 1911), l’économiste américain Irving FISHER fournit l’exposé le plus complet de la version classique de la théorie quantitative.
Fisher examina le lien entre la quantité totale de la monnaie M (l’offre de monnaie) et le montant total de dépenses en biens et services finals produits dans l’économie P x Y, où P est le niveau général des prix et Y le produit global (revenu). La dépense totale P x Y peut aussi être interprétée comme le revenu agrégé nominal de l’économie ou comme le PIB nominal. M et P x Y reliés par la vitesse de circulation de la monnaie, c'est-à-dire son coefficient de rotation. Elle représente le nombre de fois où, au cours de la période considérée (une année par exemple), une unité e monnaie est dépensée lors de l’achat de biens et services produits dans l’économie. La vitesse de circulation V (ou vitesse-revenu) est définie comme la dépense totale P x Y divisée par la quantité de monnaie M :
V=
Par exemple, pour un PIB nominal (P x Y) annuel de 600 milliards de CDF et une quantité de monnaie de 120 milliards de CDF, la vitesse de circulation est de 5 ; cela signifie qu’une pièce de franc congolais est en moyenne dépensé 5 fois pour l’achat de biens net services. Tel est le cas d’un billet de 10 000 FC et de 20 000 FC qui peut servir à plusieurs achats finals. En multipliant les deux membres de l’équation par M, nous obtenons l’identité suivante : appelée équation des échanges qui relie le revenu nominal à la quantité de monnaie et à sa vitesse de circulation :
M x V= P x Y
L’équation des échanges indique que la quantité de monnaie multipliée par le nombre de fois où elle est dépensée au cours de l’année doit être égale au revenu nominal (ou dépense nominale en biens et services de l’année considérée [1] .
Pour Fisher, la vitesse de circulation dépend des aspects institutionnels de l’économie susceptible d’influencer les modes de transaction des individus. Si les agents utilisent des comptes courants et des cartes de crédit pour effectuer leurs transactions, et ils emploient moins de monnaie (M↓ par rapport à P x Y) et la vitesse de circulation (P x Y) / M augmente. Il continue à indiquer que les aspects technologiques et institutionnels de l’économie n’affectent que lentement la vitesse de circulation. Elle pourrait donc être supposée à peu près constante à court terme.
Elle permet de déduire la quantité de monnaie détenue pour un niveau donné de revenu global. Envisagée sous cet angle, c’est une théorie de la monnaie. On peut le voir en divisant les deux côtés de l’équation des échanges par V. On obtient alors :
M= x PY
A l’équilibre du marché de la monnaie, la quantité de monnaie M détenue par les agents est égale à la quantité de monnaie demandée Md, qui peut donc se substituer à M dans l’équation présentée. Avec k appelé parfois taux de liquidité représentant le rapport constant 1/V (puisque V est constante) ; l’équation se reformule comme suit : Md=K x PY.
K étant constant, le volume de transaction induit par un niveau fixé de revenu nominal PY détermine la quantité de monnaie Md demandée par les agents. C’est pourquoi la version de la théorie quantitative de la monnaie proposée par FISHER soutient que la demande de monnaie dépend seulement du revenu.
Dans la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936), John MAYNARD KEYNES renonce à l’approche classique où la vitesse de circulation est supposée constante pour développer une théorie de demande de monnaie théorie de préférence pour la liquidité. Elle a pour fondement les trois motifs de détention de la monnaie :
En nos jours, ce que nous sommes en train de vivre en terme de dépréciation de franc congolais au détriment des devises.
Lorsqu’il y a émission d’une nouvelle monnaie les gens ont toujours eu tendances controverses sur l’émission de nouvelles valeurs ; car, certains pensent que les nouvelles viennent éliminer les anciennes ou les remplacer.
Les gens qui thésaurisent ces valeurs sont des premiers à spéculer des fausses informations sur l’émission monétaire et la plus part de ce catégorie est d’origine psychologique, qui, plus tard affecte le social. Et chose qui n’est pas facile est que ces ne sont quelques classes sociales qui comprennent le bien-fondé d’une nouvelle émission monétaire.
C’est ainsi que Gresham montra que lorsque deux monnaies sont en circulation, l’une considérée comme bonne, l’autre considérée comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse l’autre.
GRESHAM Sir Thomas (1519-1579) était un financier au service de la couronne d’Angleterre au XVIè siècle. Il avait découvert que lorsque deux monnaies circulent, la monnaie qui inspire le moins confiance est utilisée pour réaliser les paiements, alors que la meilleure monnaie est thésaurisée.
L’inflation ou hausse continue du niveau général des prix, s’est imposée au cours des années 1970 et 1980 comme un problème majeur, tant pour les gouvernements que pour les agents individuels ; aussi, la question de la maitrise s’invite-t-elle régulièrement dans les débats de politique économique.
« Afin d’établir empiriquement la relation entre croissance monétaire et inflation, nous n’avons jusqu’ici examiné que des situations où le niveau général des prix augmentent durablement à un taux élevé ». C’est en effet sur cette définition que Friedman et les économistes s’appuient lorsqu’ils affirment que l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire. Mais ce n’est pas cette définition de l’inflation qu’utilise la presse spécialisée lorsqu’elle publie le taux d’inflation mensuel[2].
De façon logique, Milton Friedman affirme que l’inflation est un phénomène monétaire à la seule condition qu’il s’agisse d’un processus durable. Lorsque l’inflation est effectivement définie comme une hausse continue et rapide du niveau des prix, la plupart des économistes, monétaristes comme Keynésiens, s’accordent sur l’idée de Friedman selon laquelle la monnaie est la seule responsable.
L’affirmation de Friedman est très facile à étayer empiriquement. Chaque fois que le taux d’inflation d’un pays est extrêmement élevé pendant une certaine durée, les taux de variables sont proportionnels. Pour un pays désirant résoudre ce problème, tel que la RDC, on devra tenir compte des situations psychologique et sociologique de la population dans l’émission d’une nouvelle monnaie, pour ne pas voir certains se plaindre face à des nouveaux instruments de valeur(les francs congolais qui nous concernent).
Par ménage, on entend une famille avec ou sans enfant ou un célibataire disposant d’un revenu propre. C’est cette catégorie qui regroupe sur un territoire national l’ensemble des personnes physiques effectuant les opérations économiques liées à leur vie domestique.
Ainsi donc, en économie, les ménages ont pour fonction économique essentielle la consommation[3].
Dans ce chapitre, nous ne pouvons pas traiter des problèmes liés à la monnaie sans pour autant épingler sur quelques idées de grand tel que la loi de GRESHAM, ensuite nos prédécesseurs qui avaient déjà presque abordés les questions de recherche semblable ou proche.
C’est ainsi que CIRHUZA MURHEBWA Olivier (2006) dans son travail de mémoire portant sur « l’analyse paradoxale du mécanisme monétaire et son impact sur le système bancaire : une réflexion menée à travers la BCC Bukavu » lequel avait poussé le chercheur de partir de questions : la fin de la de la guerre et le rétablissement de la paix et de la sécurité, seront-ils un facteur indispensable pour la réorganisation du mécanisme monétaire et de la relance ? Et avait émis comme hypothèse la fin de la guerre et le rétablissement de la paix et de la sécurité seraient un facteur indispensable pour la réorganisation du mécanisme ; ce qui lui a permis de connaitre l’évolution de l’activité bancaire, monétaire et de grande décision monétaire pour comprendre les raisons de la création d’une banque, ses fonctions et les difficultés auxquelles elle fait face. Il a utilisé la méthode historique qui l’a permis à aboutir au résultat atteint de sa recherche.
Il avait aussi étudié l’évolution de réformes monétaires en RDC, lesquelles ont mis sur pied d’émissions de nouvelles valeurs de banque.
La guerre qui tracassait le pays a conduit la plupart des opérateurs économiques à vider leur compte bancaire pour thésauriser leur monnaie et cette situation a conduit une réparation des signes monétaires : la rareté qui résulte de l’insuffisance de l’offre de grosses coupures, par rapport à leur demande, ou peut-être d’une action volontaire des opérateurs économiques qui les soustrayant du circuit normal de transactions.
Il y a eu une intense circulation des billets de 20 FC, 10 FC, 50 FC et 100 FC ; les grosses coupures de l’époque : 200 FC et 500 FC demeuraient toujours rares en circulation car les opérateurs économiques préférés les garder à la maison.
Pour YENGA-YENGA LUSAMBYA Fiston (2007), dans son travail de fin de cycle qui avait porté sur les « effets de l’instabilité des francs congolais par rapport aux dollars américains sur les prix de produits de première nécessité à Bukavu ». Lui, il est parti de la question : l’instabilité des francs congolais par rapport au dollar américain, aura-t-il de répercussion sur les produits de premières nécessités ? Et comme hypothèse qu’il a formulée et qui a été vérifiable plus tard, l’instabilité des francs congolais par rapport au dollar américain aurait de répercutions très graves sur les produits de premières nécessités et serait à la base d’une hausse de prix exagérée. Il s’est servi de la méthode analytique pour escompter au résultat envisagé.
Dans ce travail, il voulait analyser les effets de l’instabilité des francs congolais par rapport au dollar américain ; cette in stabilité monétaire lui a permis d’établir une comparaison de la dépréciation d’une valeur monétaire par rapport à une autre.
Les agents de ce secteur enregistrent le manque à gagner étant donné qu’ils importent de produits de premières nécessités en devise alors qu’ils les vendent en monnaie nationale et les pertes de changes qu’ils enregistrent.
Le chercheur était en présence d’un environnement économique caractérisé par une hyper inflation où il y avait un grand risque de change.
En fin, pour ASSANI WAILONGE Joël Barth (2010) dans son travail de mémoire portant sur « la problématique de la fluctuation de prix de carburant à Bukavu et son impact sur la consommation des biens et services par les agents de la SNCC Bukavu ». L’auteur est parti par une technique d’interview qu’il a utilisé afin d’aboutir envisagé.
Dans cette recherche, l’auteur est parti d’une question : existe-t-il un lien entre les fluctuations de prix du carburant sur le marché Bukavien et la consommation de biens et services par les agents de la SNCC Bukavu ? Et en avait reformulé l’hypothèse suivante : il existerait un lien entre les fluctuations de prix de carburant sur le marché Bukavien et la consommation des biens et services. Ce qui lui a permis d’affirmer que le prix du carburant influence la consommation des agents de la SNCC, à travers lequel il a fini par comprendre que ce prix n’influence pas la consommation de ces agents, car les salaires octroyés aux agents qualifiés de SNCC dépendent des fluctuations du cours de carburant des années de recherche (2006, 2007 et 2008).
[1] Fisher avait initialement formulé l’équation des échanges à partir de la valeur nominale des transactions dans l’économie. MVT=PT. Où P= prix moyen de transaction ; T= nombre de transactions conclues dans l’année ; VT=PT/M= vitesse-transaction de la monnaie
[2] F. Mishkin, Monnaie, banque et marchés financiers, 2008, p 830.
[3] J. ZIRIMWABAGABO, La pauvreté dans les ménages ruraux du territoire de Walungu et les vois de solutions, Mémoire, inédit, ISDR BUKAVU, 2003-2004, p. 9