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INTRODUCTION

Contexte et problématique du travail

En Afrique centrale particulièrement, les populations pauvres des villes se tournent vers l’agriculture, en particulier le maraîchage. Ce dernier contribue de plus en plus à leur approvisionnement alimentaire, notamment pour les légumes de divers types comme piments, chou, poivron, Aubergine, carotte, épinard, ails, oignon,… (Bouzid et al., 2005 ; Dongmoet al., 2005 ; Dièye, 2006 ; Delamarche, 2007). En effet, les productions maraîchères, actuellement destinées au marché local, participent à la sécurité alimentaire de la région de l’Afrique centrale et à la diversification des sources de revenus des paysans (BoukaretBoumard, 2009).

Afin de répondre  à une croissance démographique galopante et atteindre des niveaux de production économiquement viables, les maraichers recours aux produits phytosanitaires contre les maladies, les phytophages et les attaques parasitaires (Mougeot, 2005 ; Veron,2007 ; Delamarche, 2007).

Les progrès dans la protection des plantes ont largement contribué à l’augmentation des rendements et à la régularité de la production. Faciles d’accès et d’emploi, relativement peu chers, les produits phytosanitaires de synthèse se sont révélés très efficaces et fiables dans un nombre important de cas, sur de grandes surfaces. L'agriculture  et le maraichage en particulier ont développé des systèmes de production fondés sur l'utilisation de ces produits ; elle apparaît actuellement très dépendante des pesticides (Dülmleretal., 1993 ; Wade cheikh, 2003 ; Gourdigouetal.,2004).Parmi la gamme de produits phytosanitaires utilisés, les insecticides se trouvent en tête suivis des fongicides (Kandaet al., 2011).

Cependant, l’utilisation des pesticides dans la lutte contre les maladies et ravageurs n’est pas sans conséquences sur la santé des agriculteurs et des consommateurs, ainsi que sur les écosystèmes et les ressources naturelles (Dièye, 2006). En plus du niveau de connaissance faible des agriculteurs, l’utilisation actuelle de produits phytosanitaires va au-delà des normes acceptées par les services compétents d’homologation des produits (Sanbornet al., 2004 ; Pazouet al., 2006a ; Pazouet al., 2006b).En effet, l’utilisation des pesticides engendre un certain nombre de risques à l’égard de la composition chimique de l’air, de l’eau et du sol qui se traduisent par des pollutions dont les conséquences toxicologiques (pour l’homme) et éco toxicologiques (pour les organismes vivants autres que l’homme) peuvent être préjudiciables à la qualité de l’environnement, un risque est la probabilité d’occurrence d’un effet nocif résultant de l’exposition d’une entité (homme, population, écosystème) à un danger qui peut être un agent chimique (pesticide), physique ou une action quelconque (Calvet et al., 2005).

L’évaluation des risques liés aux pesticides est une étape clé dans la prévention de la contamination de l’environnement (Pan-Dan, 2005). De façon générale, l’évaluation des risques repose sur une évaluation des impacts qui résultent du croisement de l’exposition et des effets vis-à-vis de la cible considérée (Cissé, 2004). L’exposition peut être assimilée à la présence du pesticide pendant un temps donné dans un compartiment donné (eau, sol, air), l’effet se rapporte à l’action toxique du pesticide sur l’organisme vivant, par exemple, la présence dans l’eau d’un pesticide à des concentrations au-delà d’un seuil d’acceptabilité (0,1 Dg/L pour le seuil réglementaire de potabilité de l’eau) ou la toxicité sur des populations ou sur des individus peuvent constituer des descripteurs d’impacts (Barriuso, 2004).Au Sénégal par exemple, dans la zone périurbaine des Niayes, où les pesticides sont utilisés dans le maraîchage, les concentrations de résidus mesurées dans la nappe phréatique peuvent dépasser les normes de potabilité de l’eau (Cisséet al., 2003). En Côte d’Ivoire, une contamination de l’eau souterraine par les pesticides organophosphorés et organochlorés a été montrée dans les régions agricoles où sont cultivés le cacao, le café, la banane et les légumes (Traoré et al., 2006). Les produits agricoles destinés à la consommation peuvent aussi être contaminés par les pesticides. Des teneurs de résidus dépassant 0,5 μg/g pour les organochlorés (DDT, endrine, heptachlore) ont été trouvées dans les légumes au Sud-Bénin (Assogba-Komlanetal., 2007). De plus, l’utilisation des insecticides en agriculture peut créer une pression de sélection sur les stades larvaires aquatiques de vecteurs de maladies et ainsi sélectionner des vecteurs résistants aux insecticides (Corbel et al., 2007).

Environ 12 % de ces mesures ont permis de détecter un pesticide. 114 substances actives différentes ont été ainsi mises en évidence dans l’atmosphère, Les concentrations observées, et notamment les plus élevées, sont largement corrélées avec les périodes d’utilisation gricole des pesticides (INRS, 2007).

L’exposition aux pesticides peut aussi avoir des effets sur la santé, une grande variété de problèmes de santé humaine, tels que les troubles de la reproduction, les problèmes écotoxiques, immunologiques, dermatologiques, neurotoxiques et une dizaine de types de cancer, semble découler de l’exposition aux pesticides (Sanbornet al., 2004).

Si l’utilisation de ces produits est souvent nécessaire pour que les producteurs atteignent leur objectifs de production, il demeure important de rappeler que le produits phytosanitaire sont toxique et leur usage ne saurait être admis ou encourager qu’à condition de maitriser parfaitement les modes d’usage ainsi que les risque pour la santé humaine et le milieux naturels susceptible d’être affectés (Devenilleet al., 2005)

En effet, selon pesticide Network(2005), les pesticides sont utilisés dans les pays en développement en quantité excessive ou inadéquates et la récolte des légumes est faite sans respect des délais de sécurité. Ils laissent ainsi, inévitablement, des résidus qui pourraient nuire à la santé humaine et à l’environnement.

Dans la province du Sud-Kivu et particulièrement dans les Bushi montagneux, l’utilisation des pesticides est incontournable dans les milieux à forte production maraichère (IPAPEL,2011). L’utilisation abusive des pesticides a engendré des effets chroniques ux producteurs maraichers du Sud-Kivu et  cela à 51%(IPAPEL,2011).

Mutiki (2014) travaillant sur l’évaluation des connaissances et pratiques paysannes sur l’utilisation des pesticides en cultures vivrières et maraichères, conclut en disant que la plus part de producteurs maraichers et vivriers ont une  connaissance agronomique moyennear rapport à l’utilisation des pesticides soit une proportion de 40% et soit  44% our la pratique. Ceci nous pousse à pouvoir faire notre étude dans quelques sites de son travail pour enfin évaluation des risques qui peut surgir dans les pratiques phytosanitaire sur la santé du producteur maraicher et sur l’environnement.

Questions de recherche

Pour la présente étude, nous nous sommes posé les questions de savoir :

  • Quel serait le niveau de connaissance actuel des producteurs maraichers sur l’usage des produits phytosanitaires dans ce milieu?
  • Quels seraient les différents risques sanitaires et environnementaux perçus par les maraichers par suite de l’utilisation des produits phytosanitaires ?
  • Quels seraient les différents produits utilisés par les producteurs maraichers dans le territoire de Walungu?

Objectifs du travail

La présente étude était de contribuer à l’évaluation du risque de pollution de l’environnement et du niveau d’exposition des populations suite à l’utilisation des pesticides par les maraichers.

Objectifs spécifiques

Ainsi, elle a consisté à :

  • Evaluer le niveau de connaissance des producteurs maraichers sur la conduite d’une lutte phytosanitaire
  • Evaluer les différents risques sanitaires et environnementaux causés par des usages abusifs des pesticides.
  • Inventorier les différents pesticides en usage en production maraichère et en analysant ses impacts sanitaires et environnementaux.

Hypothèses 

Les hypothèses ci-après ont été formulées pour tenter de répondre à ces questions :

  • Le niveau de connaissance des producteurs maraichers dans l’usage des produits phytosanitaires de notre milieu d’étude serait médiocre du fait que les petits maraîchers ne suivent généralement pas les recommandations liées à une bonne utilisation, doses, respecte des  délais d’attente avant  récolte et au respect de l’environnement.
  • Les risques tels que la toux, maux de tête, manque d’appétit, démangeaison, irritation, nausée, fatigue seraient dus au fait que tous les paysans ayant recours aux pesticides ne disposent pas d’un pulvérisateur, beaucoup s’en foutent et aucun ne porte de vêtements de protection.il n’est pas rare de constater des paysans jambes et pieds nus épandre des pesticides avec un balai et un bassin qu’ils considèrent à plusieurs usages.
  • Les producteurs maraichers dans notre milieu d’étude utiliseraient les produits insecticides tels que (thiondan, cyperméthrine, lava, rocket), pour traiter les maladies des cultures cryptogamiques à la place de fongicides.

Subdivision du travail

Hormis l’introduction et la conclusion, le présent travail porte sur trois chapitres : la Revue de la littérature,  la Méthodologie et enfin la Présentation et discussions des résultats.

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