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INTRODUCTION

  1. PROBLEMATIQUE

Les récents progrès de la télémédecine ont rendu possible la réalisation des consultations médicales malgré l’éloignement géographique entre médecin et patient. Certains prédisent une disponibilité et une utilisation de la télémédecine dans un futur proche (1). Son développement  jusqu’alors limité aux régions rurales sinistrées (2), se généralise. C’est pourquoi elle fait actuellement l’objet de nombreuses évaluations qualitatives, de satisfaction, de faisabilité, et de coût-avantage (3). En France, son développement restait limité en raison de l’absence de la loi définissant et encadrant sa pratique. Le décret du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine offre dorénavant un cadre légal à la téléconsultation (4). Il définit la télémédecine comme les actes médicaux, réalisés à distance, au moyen d’un dispositif utilisant les technologies de l’information et de la communication, et la divise en cinq types d’actes, dont la téléconsultation.

Toutefois, malgré les résultats encourageants des études récentes, le développement de la pratique de la télémédecine reste pour le moment limité. Brown-Connolly et al (5) révèlent qu’aux Etats-Unis, malgré les efforts du gouvernement et l’augmentation des équipements télémédicaux dans les régions rurales, peu de médecins utilisent la téléconsultation. Le manque de données concernant l’évaluation de la qualité et du coût des consultations médicales et sur l’accès à celles-ci sont l’un des facteurs qui ont contribué à la lenteur de l’adoption de la télémédecine (6). Pourtant, certaines études cliniques (7) démontrent qu’il n’existe pas d’altération de communication médecin-patient au cours des téléconsultations.

La baisse de mortalité due à l’anesthésie au cours des quarante dernières années n’est sensible que dans les pays industrialisés. Dans les nations en développement, elle reste plus de dix fois supérieure à celle des pays riches encore aujourd’hui (8). Alors que la mortalité de l’anesthésie ne cesse de diminuer, le taux de morbidité reste incontestablement élevé (9) L’analyse de la morbi-mortalité dans des pays où les systèmes de santé sont les moins évolués montre, qu’au-delà de la pénurie en moyens matériels, ce sont les facteurs humains avec la formation notamment qui permettent d’améliorer la sécurité anesthésique (10). 

La situation est plus grave dans des milieux ruraux où l’anesthésie est pratiquée par un personnel non qualifié surtout que nous connaissons la délicatesse de ce métier et sa part importante dans la morbi-mortalité péri-opératoire.

En 1998, une étude en Afrique francophone subsaharienne rapportait le petit nombre de praticiens d’anesthésie par rapport à la population, avec une très faible médicalisation : ratio par habitant de 1/799 180 contre 1/7 250 en France pour les anesthésistes-réanimateurs, et de 1/112 327 pour infirmiers anesthésistes, avec à chaque fois plus de praticiens dans la capitale qu’en province (11).

La problématique de notre approche est de savoir si la téléconsultation anesthésique est capable de pallier la pénurie des praticiens experts dans les zones reculées afin de réduire la morbidité et la mortalité.

2. OBJECTIFS

  1. Objectif général :
  • Evaluer l’impact de la téléconsultation en anesthésie à l’HGR/Bagira.
  1. Objectifs spécifiques:
  • Montrer, en comparant deux périodes, la place de la téléconsultation dans la réduction de la morbidité et de la mortalité péri-opératoire ; 
  • Proposer des pistes des solutions pouvant permettre de vulgariser cette approche dans d’autres milieux.

3. HYPOTHESE

Etant donné le caractère obligatoire et légal de la consultation préanesthésique, la vulgarisation de celle-ci dans des milieux reculés sans anesthésistes qualifiés par un moyen de téléconsultation adaptée ne pourrait-il contribuer à réduire la morbi-mortalité voire améliorer les pratiques d’anesthésie dans ces milieux? Aucune étude dans ce sens n’a été réalisée dans notre pays et encore moins dans notre province. C’est pourquoi nous menons cette étude.

4. DELIMITATION DU SUJET

Notre étude  se déroule dans l’hôpital général de  référence de Bagira. Elle s’applique à tous les patients qui ont été  opérés à l’HGR/Bagira durant la période d’avril et mai 2017. Elle compare ce groupe des patients au groupe des patients qui ont été opérés dans ce même hôpital en février et mars 2017 avant l’instauration de la consultation par téléphone dans cette institution.

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