Arrow Table de matières
9238663

Chapitre 1 Introduction

I.1. Présentation du travail

Les forêts couvrent environ 28 % de la superficie terrestre. La proportion la plus élevée des forêts mondiales se trouve dans les zones tropicales (47 %), dans trois massifs l'Amazonie tropicale (820 millions d'hectares de forêts, dont 540 au Brésil), le bassin du Congo (230 millions d'ha) et l'Asie du Sud- Est (190 millions d'hectares) (Guéneau, 2006).

La FAO affirme (2012) qu’au cours des années 1990, environ 15,2 millions d'hectares des forêts tropicales, soit un peu plus que la surface forestière de la France métropolitaine, ont été perdus chaque année. Parmi les forêts tropicales, les forêts denses humides, particulièrement riches en biodiversité, reculent chaque année de plus de 10 millions d’hectares, soit près de 1 % par an. La perte est globalement plus limitée dans le bassin du Congo (0,4 % par an) qu’en Amazonie et surtout en Asie (1,6 % par an).

Les enjeux, totalement légitimes, aux tours des forêts tropicales sont énormes. Chaque portion de la société à son  projet pour la forêt tropicale. Elle représente tout pour les populations autochtones (Guéneau, 2006), elle est une source de richesses pour les entrepreneurs forestiers, des lieux à développés pour les gouvernements, etc.  Cette forêt devra encore jouer un rôle important dans le domaine de développement durable. En effet, une économie mondiale durable mettra davantage le bois à contribution, comme source d’énergie, pour la construction et pour alimenter une gamme toujours plus riche de produits (FAO, 2012).

La mise à partie de la forêt dans le domaine du développement économique durable, dans le domaine du maintien des équilibres climatiques et du cycle des éléments nutritifs ou alors pour assurer le bien être des gens en générale, exige de la gestion rationnelle (FAO, 2012). Or, il est impossible de gérer quelque chose qu’on ignore. De ce fait, la gestion rationnelle exige la connaissance aussi bien structurale, floristique, dynamique, etc. des forêts et particulièrement des nos forêts tropicales.

Pour ce qui est de ce travail une attention particulière se porte sur les forêts des hautes altitudes du Parc Nationales de Kahuzi-Biega (PNKB) particulièrement au niveau de la station de Tshivanga. Cette attention se focalise plus particulièrement sur la connaissance de son organisation structurale et de sa composition floristique.

I.2. Objectifs et intérêt du travail

I.2.1. Objectifs

Objectif global

Nous avons donné à cette étude une portée synthétique en lui assignant, comme objectif global, l’analyse de la structure et de la composition floristique et de la politique de conservation du secteur de Tshivanga.

 Objectifs spécifiques

  • Déterminer sur l’ensemble des transects et du placeau la famille écologiquement importante ;
  • Déterminer la densité, la dominance, la diversité relative et la surface terrière des différentes espèces et ou familles dont les individus ont un DBH  ≥ 10 cm des transects ainsi que du placeau réalisé ;
  • Connaitre les services de conservation travaillant sur le secteur de Tshivanga ;
  • Concilier les différentes méthodes théoriques apprises dans les cours à l’auditoire avec la pratique sur terrain.

I.2.2. Intérêt du travail

Ce travail aura eu un triple intérêt. Tout d’abord il nous aura permis de maitriser quelques techniques d’inventaires forestiers. Ensuite, il fournit un outil en plus pour la gestion efficace d’un des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO qu’est le PNKB. Enfin, elle contribue à fournir à la Science des informations supplémentaires  pour la connaissance de la flore tropicale.  

I.2. Milieu d’étude

I.2.1. Situation géographique

Situé à l’est de la République Démocratique du Congo, et s’étendant sur les provinces du Maniema, Nord-Kivu et la grande partie en province du Sud-Kivu, le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) a actuellement 600 000 Km2 de superficies. Ce parc s’étend du bassin du fleuve Congo près d’Itebero-Utu jusqu’à sa frontière occidentale au Nord-Ouest de Bukavu (Amani, 2008).

L’importance internationale du PNKB fut reconnue par l’UNESCO qui lui attribua, en 1985, le statut de site du patrimoine mondial.

I.2.2. Climat, végétation et faune

Dans les parties basses du Parc, le climat peut être considéré comme uniformément chaud, aussi bien dans le courant d’une journée qu’annuellement (Fisher, 1993). Les précipitations sont très élevées, mais pas distribuées uniformément tout le long de l’année. On assiste plutôt à deux saisons des pluies séparées par des saisons sèches : l’une de Main à Juin et l’autre d’Octobre à Décembre. La température moyenne annuelle s’élève à 20,5°C.  Cependant dans son étude réalisée en 2010 Muhigwa, souligne des effets de perturbation climatique dans notre région. Il note, en effet, une augmentation hautement significative  des températures autour de Bukavu durant les années 1990-1995 par rapport aux années 1970-1975 et les écarts se situent entre 0,5°C et 1°C sauf en Septembre où l’écart atteint un pic de 1,5°C.

Peu des choses sont connues dans les régions des montagnes. A Kahuzi, sur les  sommets, domine un climat afro-alpin (avec du gel nocturne). Les hauteurs du relief empêchent les masses d’air humides de traverser les montagnes. Un alizé du Sud- Est se déplace au-dessus de 3000 m en sens inverse. Comme résultat, on observe une nébulosité abondante et des fortes pluies, de préférence l’après midi et le soir (Fisher, 1993).

Fischer (1993) reconnait six grandes formations végétales mans le PNKB, en fonction de l’altitude :

  • Forêt ombrophile (750-1400m) ;
  • Forêt de transition (1400-1700m) ;
  • Forêt ombrophile de montagne (1700-2400m) ;
  • Forêt de bambous (2400-2600m) ;
  • Marais et tourbières à toutes les altitudes ;
  • Bruyères subalpines et Paramo (au-delà de 2600m)

A l’instar de la flore, la faune du PNKB est riche et diversifiée. A part le gorille qui est l’animal far du Parc et le chimpanzé (deux des quatre grands singes vivant actuellement sur le globe), elle comprend de nombreuses autres espèces de primates (colobes, babouins, cercopithèques, etc.) et des grands mammifères comme l’Eléphant des forêts (deuxième animal visé par la conservation au PNKB), l’hylochère, le potamochère, le buffle, etc. On y distingue aussi divers chats, des antilopes (dont le bongo), des pangolins ainsi qu’une diversité d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens, sans oublier les insectes avec toutes leurs variétés (Mühlenberg et al, 1994).

Partager ce travail sur :