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CHAPITRE I: REVUE DE LA LITERATURE

I.1 GENERALITES SUR LE HARICOT
I.1.1 Description et morphologie
Le haricot commun, Phaseolus vulgaris L., appartient à la sous-tribu des Phaseolinae, tribu des Phaseoleae, famille des Papilionaceae (ou Fabaceae) et ordre des Leguminosales (ou Fabales). Comme chez la plupart des autres espèces de la sous-tribu des Phaseolinae, le nombre chromosomique est 2n=22 (Baudouin et al., 2001).
Son système racinaire est du type pivotant caractérisé par des nombreuses ramifications latérales et adventives, le plus souvent localisées en surface. Sa germination est épigée .Les feuilles primaires des plantules sont simples, opposées, pétiolées, stipulées et souvent stipellées. Les stipules sont des appendices foliacés insérés par deux à la base de la feuille, les feuilles adultes sont alternes et trifoliolées.
Les inflorescences sont des pseudos racèmes : elles ont l’aspect de grappe simple portant sur le rachis plusieurs fleurs géminées de couleur blanche, rose, pourpre ou violette. La structure florale, l’anthèse avant l’ouverture de la fleur et la réceptivité éphémère du stigmate favorisent l’autogamie. Les gousses sont linéaires, rectilignes ou plus fréquemment recourbées et terminées par un bec. Le fruit contient un nombre très variable de graines (4 à 12) de forme ovoïde, subsphérique de couleur noire, jaune, rouge, blanche ou marron. A maturité, la graine de haricot ne possède pas l’albumen ; les réserves nutritives sont essentiellement emmagasinées dans les cotylédons qui représentent 90% de la graine (Baudoin et al., 2001).
I.1.2. Exigences écologiques
I.1.2.1. Conditions climatiques
Sous les tropiques, Phaseolus vulgaris est observé dans les régions montagneuses à des altitudes comprises entre 800 et 2.800 m. Il exige pour sa croissance une saison culturale dépourvue de gelée et une période relativement sèche lors de la maturité des gousses.
La plante s’adapte préférentiellement à un climat saisonnier. La durée du cycle cultural varie en fonction de la variété, de l’habitus de croissance, de la température et de la photopériode.
La température optimale pour la germination est comprise entre 25° et 30°C. En dessous de 13°C, la croissance est fortement ralentie, tandis que des températures supérieures à 30°C
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affectent défavorablement la production des gousses et des graines. L’insolation relative optimale est comprise entre 50 et 60% pendant le développement végétatif mais s’élève à 70% lors de la maturation des fruits. Les précipitations moyennes annuelles varient entre 400 et 1.200 mm (Baudoin et al., 2001).
I.1.2.2. Conditions édaphiques
Comme de nombreuses légumineuses, le haricot commun préfère des sols bien aérés, suffisamment drainés, de pH 6,0 à 7,5 avec des seuils critiques de 5,0 et de 8,1. Les bons sols sont caractérisés par la présence d’un horizon humifère. La teneur optimale en carbone organique du sol est supérieure à 2,4%. Le seuil critique se situe à 0,8%. Le haricot est essentiellement une culture pluviale mais en saison sèche, il peut être cultivé sur les sols hydromorphes des marais, comme par exemple au Rwanda et au Burundi (Baudoin et al, 2001).
I.1.3. Stades phénologiques des haricots
Le cycle biologique de la culture de haricot se subdivise en deux phases successives dont la phase végétative et la phase reproductive (Van Schoonhoven et al., 1992).
La phase végétative débute avec la germination et elle se terminera lors de l’apparition des boutons floraux pour les variétés à croissance déterminée et avec l’apparition du premier racème pour celles à croissance indéterminée. La phase reproductive débute au moment de l’apparition des boutons floraux ou des racèmes, jusqu'à la maturation (point de récolte). (Ciat, 1987).
I.2. Les mauvaises herbes en culture du haricot
I.2.1 Généralités
Dès qu’une terre est défrichée pour l’agriculture, les adventices sont toujours les premières plantes que l’on y voit pousser. Elles poussent et se multiplient très rapidement. Elles peuvent donc s’établir sur un périmètre agricole en un temps record. Les adventices se reproduisent et se propagent à travers les graines et les structures végétatives telles que les rhizomes, les stolons, les tubercules et les souches de tiges ou de racines.
Propagation par la graine : Un certain nombre d’adventices qui ne vivent qu’une année (adventices annuelles) se reproduisent et se disséminent essentiellement par la graine, les graines survivent dans le sol et germent la saison suivante, ou bien, elles demeurent enfouies pendant plusieurs années jusqu’au moment où la terre est labourée pour le semis. Pour une lutte efficace contre les adventices annuels, il importe de les arracher bien avant qu’elles ne
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commencent à fleurir. Ainsi, elles ne pourront produire de graines et augmenter le stock de semences dans le sol, c’est le cas de Bidens ssp, Galinsoga ssp.
Propagation par le rhizome : Les rhizomes sont des tiges souterraines qui se développent horizontalement par rapport à la surface du sol. Ils sont enveloppés de feuilles fines parcheminées de couleur brune. Les rhizomes poussent des racines. L’exemple le plus rencontré au sud Kivu est l’Imperata cylindrica. En effet, une fois découpée en petits morceaux, chaque morceau de rhizome peut donner un nouveau plant, vous courez donc le risque de propager l’Impérata par le rhizome lors de la préparation des terres et des lits de semences pour le semis de haricot (IITA, 2000).
1.2.2 Comment les adventices deviennent-elles une contrainte dans les champs de haricot?
Dans les champs enherbés, le haricot connaît une mauvaise croissance et ainsi n’arrive pas à bien produire les graines. Les adventices deviennent une contrainte du fait d’un certain nombre de raisons :
 Elles poussent abondamment: Les mauvaises herbes nuisent le haricot surtout lorsqu’elles sont abondantes dans le champ et lorsque le haricot est au stade jeune. Elles recouvrent la quasi-totalité de la surface du sol augmentant ainsi le temps consacré au sarclage. En abondance, elles épuisent également les éléments nutritifs et l’eau du sol. Alors, le haricot ne dispose plus de ces éléments pour sa propre croissance.
 Elles poussent vigoureusement: Les mauvaises herbes poussent plus vite que le haricot qu’elles étouffent très rapidement. Par exemple, le Bindens ssp, Galinsoga spp occupent très vite les espaces entre les pieds de haricot créant ainsi une très grande compétition.
 Les adventices qui se reproduisent par le rhizome, le stolon sont difficiles à arracher.
Elles se brisent facilement en petits morceaux pendant l’arrachage à la main ou à la houe. Les morceaux demeurent sous terre et germent par la suite (IITA, 2000).
I.2.1. Impact des adventices sur la culture du haricot
L’impact des mauvaises herbes sur la culture du haricot est non documenté mais de manière générale les dégâts occasionnés par les mauvaises herbes sont de deux ordres :
La nuisibilité primaire, c'est-à-dire les effets indésirables de la flore adventice sur le produit final : perte de rendement, travaux de récolte difficile à mener.
Tandis que la nuisibilité secondaire concerne plutôt les dommages indirects impactant la culture suivante : refuge pour certaines maladies ou parasites de la culture, augmentation du stock de semences dans le sol (ITAB, 2005 & Valantin-Morison, 2008)
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I.3. Moyens chimiques de lutte contre les mauvaises herbes
Un herbicide est un pesticide à usage agricole, c’est un ensemble de molécules de synthèse, fabriqué par l’homme ou non dont l’activité sur le métabolisme des plantes entraine la mort. L’herbicide est ou bien total ou sélectif, contre une certaine flore adventive.
En agriculture conventionnelle, le recours aux produits de synthèse, tels que les herbicides est très courant. L’agriculture française a besoin d’environ 4000 à 5000 tonnes de matières actives désherbantes, soit 4 à 8 millions de litres d’herbicides (Pousset, 2003).
Dans le programme de lutte intégrée contre les mauvaises herbes l’usage d’herbicides s’avère plus important pour une gestion efficace. Ni un seul herbicide ni une combinaison d’herbicides ne peuvent exterminer toutes les mauvaises herbes dans un champ. Si on opte pour les herbicides dans la gestion, il faut en faire un usage responsable et judicieux et les considérer simplement comme un élément d’un programme général (http://www.gnb.ca/agriculture).
En France, pour garder les champs relativement exempts de mauvaises herbes, les producteurs doivent suivre un programme de base et un programme ciblé (Maillet-Mezeray, 2009). Le programme de base fait référence à la méthode utilisée pour détruire la plupart des mauvaises herbes. Les produits les plus fréquemment utilisés dans ce programme sont le Sinbar, le Devrinol et le Princep Nine-T (simazine). Pour le programme ciblé, on utilise des herbicides comme, 2,4-D amine, Roundup, Goal, Venture L et Poast Ultra; ils détruiront les mauvaises herbes spécifiques à leur action qui ont survécu au programme de base (http://www.gnb.ca/agriculture). Les herbicides utilisés dans les cultures sont sélectifs ou totaux. Les herbicides sélectifs détruisent certaines mauvaises herbes sans trop endommager les cultures si on les utilise aux doses et en suivant les recommandations inscrites sur l’étiquette. À des fortes doses, ils n’agissent plus sélectivement et peuvent causer de graves dégâts à la culture, ainsi détruisent à la fois les mauvaises herbes et les plantes cultivées (p. ex. le Roundup). Il faut alors prendre des précautions lorsqu’on les utilise. (http://www.monsanto.ca).
Même lorsque les instructions de l’étiquette sont suivies, les mauvaises herbes ne sont pas toutes éliminées. Chaque herbicide détruit seulement des espèces spécifiques de mauvaises herbes et, si la période et la dose d’application ne sont pas observées, le traitement peut être inefficace. En outre, d’autres facteurs peuvent aussi réduire l’efficacité d’un traitement. Par exemple, lorsqu’une forte pluie suit les applications, l’herbicide peut être entraîné dans l’eau loin de la zone de germination des graines de mauvaises herbes. Il en va de même avec les herbicides de post-levée: si le délai exigé entre l’application du produit et une pluie n’est pas respecté, le traitement perd de son efficacité.
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Si les mauvaises herbes sont levées, un herbicide de prélevée ne sera pas efficace, et si elles ont trop poussé, l’herbicide de post-levée ne les détruira pas toutes. L’efficacité des pesticides peut aussi être réduite si les mauvaises herbes sont sous l’effet d’un stress. Par exemple, un stress de sécheresse peut amener la mauvaise herbe à se revêtir d’une épaisse couche de cire, ce qui réduit l’assimilation de l’herbicide. (http://www.gnb.ca/agriculture)
I.4 Le glyphosate
Le glyphosate est un solide blanc rapidement dégradé dans le sol. Systémique, il pénètre dans tout le végétal et interfère ainsi avec la biosynthèse d’un acide aminé essentiel. Il est appelé Round up sous sa formulation commerciale (Espoir, 2013).
a) Conditions d’application
Le glyphosate étant un herbicide foliaire systémique, les conditions au moment de l’application et durant les jours suivants ont une grande influence sur l’efficacité. Les facteurs favorisant l’absorption du glyphosate et sa systémie dans la plante sont notamment :
 des températures moyennes comprises entre 8°C et 25°C ;
 une hygrométrie élevée >70 % ;
 l’absence de stress hydrique ;
 l’absence de pluie dans les heures suivant l’application (6/8 h minimum). (J. Maillet-Mezeray, 2009)
b) Mode d’action du glyphosate
Le glyphosate sous le nom commercial Roundup est un désherbant foliaire systémique ; il pénètre dans les mauvaises herbes par les feuilles, les parties vertes, les bois non aoûtés et les plaies non cicatrisées. Le glyphosate est transporté par la sève jusqu’à l’extrémité des racines et détruit complètement les mauvaises herbes en bloquant la synthèse des acides aminés aromatiques au niveau de tous les organes de réserve : feuilles, rhizomes, tubercules, bulbes… (http://www.roundup.fr). Le surfactant contenu dans Roundap est issu de la Technologie et est à l’origine de performances d’action inédites :
 Une quantité plus importante de glyphosate qui pénètre dans la plante grâce à un plus grand étalement de la gouttelette de pulvérisation à la surface de la feuille,
 Un passage plus rapide du glyphosate à travers la cuticule, avant que la gouttelette ne se dessèche,
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 Une diffusion plus rapide et plus complète du glyphosate vers toutes les zones de croissance de la plante (méristèmes des racines, tiges et feuilles). (http://www.roundup.fr)

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