L’objectif de ce travail était de faire une analyse de la gestion paysanne des variétés locales et clones de manioc cas du groupement Irhambi-katana, Bushumba et Lugendo d’identifier les caractères et performances intéressants en fonction de leurs utilisations. C’est dans ce cadre qu’une enquête a été organisée, avec administration d’un questionnaire aux 60 cultivateurs dans les groupements dIrhambi katana,Bushumba et Lugendo, repartis en 12 villages en raison de 5 cultivateurs par village. Signalons encore que le choix de ces villages était basé sur l’accessibilité et le moyen financier disponible.
Partant des objectifs que nous nous sommes assignés pour cette étude les résultats obtenus témoigne que : Les variétés de manioc sont gérées en majeure partie par les femmes soit 40/60 une petite portion est gérée par les hommes soit 17/60, tandis qu’une petite partie est gérée par les deux. De ceci on constate que les femmes qui s’occupent de la gestion de toutes les cultures vivrières, notamment le manioc.
Les cultivateurs mélangent toujours les variétés et les formes les plus fréquentes d’association sont celles où les récoltes constitutives sont mélangées sans ordre ni rangs précis, ou bien ne sont cultivées simultanément que pendant une partie de leur cycle végétatif respectif et se relaient l’une l’autre.
En ce qui concerne la gestion de parc à bois on remarque que les variétés m’baila et m’bisembe sont des variétés que les paysans cultivent n’importe où et représentent 51% et 25% de choix des variétés que les paysans cultivent sur n’importe quel terrain et dans tous les champs, que ça soit les champs lointains ou les champs se retrouvant plus proches de la maison, pour certains ils les cultivent plus loin de la maison car elles sont amères et cette amertume limiterait le pourcentage lié au vol, un autre groupe a dit que la variété amère est cultivée loin des maisons car représentant un danger pour les animaux, tandis que pour d’autres ils la mettent près de la maison pour la cueillette des feuilles servant de légumes. Les variétés cultivées par contre près de case sont milbwa en raison de leur douceur, mais aussi m’baila pour la cueillette des feuilles servant de légume.
Pour ce qui est des autres noms des variétés dans les milieux on a constaté que la majorité des variétés n’a qu’un seul nom à l’exception de m’baila qu’on appelle encore nabuziru et deux variétés dont sawasawa et liyayi appelées encore milibwa
On remarque en suite que, 71,7% des agriculteurs enquêtés pratique la culture du manioc avec un double but, une partie est consommée par le ménage et le surplus est destiné à la vente. Par contre 26,7% pratique la culture de manioc uniquement pour la seule finalité l’autoconsommation, un petit pourcentage soit 1,7% pratique la culture pour la vente seulement. Notons que ce faible pourcentage lié à la vente est souvent associé à un rendement faible de la culture, attribuable à l’appauvrissement progressif du sol, à la dégénérescence du matériel végétal utilisé, aux mauvaises pratiques culturales (faible écartement), à la récolte prématurée ainsi qu’à l’attaque par certaines maladies cryptogamiques.
Pour ce qui est de la durée des cultures sur le terrain, du fait régime foncier qui est essentiellement domine par le système de location de terre, soit 30% du total de tous les systèmes d’acquisition des terrains, cela montre que c’est le système le plus usité par les paysans, ce contrat foncier locatif entre deux cultivateurs, donne droit d’usage d’un terrain pour une courte période allant d’une a deux saisons. De cette courte durée de location, les racines de manioc sont souvent prématurément récoltées.