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Chapitre V : DISCUSSION DES RESULTATS

  1. De l’échantillon

Au total, 1262 enfants ont été concernés par cette étude avec une prédominance du sexe féminin 51,35% contre 46,12% du sexe masculin

 L’espace inter génésique moyenne de plus de 2 ans avec une médiane de 26 mois (6-150) dont la tranche de plus de 2 ans représente 57% contre 41% de la tranche de l’EIG de moins de 2 ans.

Issus des mères jeunes dont l’âge médian de 25 ans (16 – 56)

Le lieu de naissance de ces enfants est majoritairement dans une structure de santé à 93,3% dont 51,74% à l’HGR, 26,58% au CS, 10,3% à la maternité  et 2,2 % aux dispensaires. Seulement 6,6% à domicile

Ces enfants ont été issus majoritairement d’une grossesse à terme 96,9% mais 0, 48% concernes les prématurés

  1. De la mortalité

Nous avons trouvés que le taux de mortalité infantile est de 43,57‰ proche de l’estimation du monde en 2015 qui de 43‰ selon le rapport de l’ONU en 2015 sur l’évaluation des ODD mais très basse par rapport celui de la RDC en 2014, soit 104‰ et 2007, 148‰.

D’ailleurs en 2006, le taux de mortalité infantile était estimé à 54,70 %o dans le Monde, 52 %o en Asie, 29 %o en Océanie, 22 %o en Amérique, 7 %o en Europe, 4,5 %o en Union Européenne et plus élevé en Afrique soit 89 %o. Au compte de la même année, la Côte d’Ivoire avait un taux de mortalité très élevé (89,11 %o) au-dessus du taux mondial (54,70 %o) et de l’Afrique (89 %o). Selon les statistiques mondiales de la santé (OMS, 2008), la RDC est parmi les pays qui occupent le dernier rang sur 110 pays du monde avec un taux de mortalité infanto-juvénile estimé à 148

Cette proportion est basse par rapport à celle de l’Afrique en générale qui est de 89‰ pour la mortalité infato-juvenille mais élevée rapport celle d’Amérique latine 23‰, celle  d’Asie de l’EST 29 ‰ et 62‰ pour l’Asie du Sud

Cette baisse de la mortalité serait due à plusieurs raisons, il s’agit notamment de la vaccination, de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, de l’allaitement maternel, de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide et de la supplémentation en vitamine A. Des stratégies qui ont été mises en œuvre par le gouvernement avec l’appui des partenaires comme l’Unicef

Malgré cette baisse enregistrée, le niveau de mortalité infantile reste encore le plus élevé

Cette étude montre aussi que la mortalité néonatale baisse aussi avec  un taux de  22,12% (La mortalité néonatale précoce est  de 14,26 La mortalité néonatale tardive est de 7,92‰). En 1991, A partir d’une enquête prospective portant sur le premier mois de vie de 1.007 nouveau-nés, nés au Centre National Hospitalier et Universitaire de C OTONOU, et le taux de mortalité néonatale était calculer à 55,6 ‰. Au BENIN une mortalité infantile élevée soit 185‰ en 1980 150 ‰ en 1982 et 111‰ en 198.  Les trois quart des décès surviennent au cours de la première semaine de vie, et singulièrement au cours des premières  24 heures.  

Cette proportion montre qu’il y a une baisse considérable de la mortalité néonatale mais néanmoins, elle reste élevée
Nous avons identifié comme causes directes de mortalité néonatale, la prématurité et des infections néonatales

Cette étude montre que 47,89% de décès été survenu à domicile avec un risque d’entrainer le décès de l’enfant que d’autres lieux de naissance mais le seuil de significativité est limite

Plusieurs études, notamment celles menée par Venkatacharya et Tesfay en 1986 en Inde et par Desgrées Du Loû en 1996 au Sénégal montrent que la mortalité néonatale diminue lorsque la mère sont assistées par des sages-femmes ou des agents médicaux compétents au moment de l’accouchement. Ces mêmes constats ont été faits au Sénégal par Garenne et Leroy (1989). Parmi les avantages d’un accouchement en milieu médical, on peut relever les conseils pratiques donnés à la femme pendant le travail pour assurer un meilleur accouchement, la réduction au minimum du risque de contamination de l’enfant, par le tétanos par exemple, au cours du travail à travers l’administration des soins adéquats et de l’accouchement. Selon Grenier et Gold (1986), l’enfant court un risque très élevé d’infection par les maladies telles que le tétanos au moment du passage dans la filière génitale maternelle. Des soins particuliers sont administrés contre ces types d’infections pour les accouchements qui ont eu lieu dans les centres de santé. Le personnel de santé administre les premiers soins médicaux postnatals à l’enfant qui sont très déterminants pour l’état de santé de l’enfant.

Cette étude montre que l’espace inter génésique a une grande influence sur la mortalité (p=0,001) ; plus elle est inférieure à 2 ans plus le risque de décès augmente. Plus l’intervalle inter génésique est important, plus grande est la chance de survie de l’enfant. Un intervalle inter génésique inférieur à deux ans entraine non seulement le sevrage de l’enfant précédant mais aussi un mauvais état nutritionnel et une fragilisation ; lorsque les deux enfants survivent, il apparait un risque de concurrence pour la nourriture et les soins apportés par la mère : effet de compétition (DRESGREES DU LOÛ, 1996). Les principaux mécanismes à travers lesquels de brefs intervalles inter génésiques précédents augmentent les risques de décès durant la première année de vie sont essentiellement les suivants: - maternal depletion syndrome (syndrome d’épuisement maternel): fait référence aux conséquences d’accouchements rapprochés sur l’organisme féminin qui n’est pas en mesure de récupérer toutes ses fonctions, augmentant ainsi le risque d’un accouchement précoce et d’un bébé de petit poids à la naissance ; - exposition aux infections : la présence d’enfants nés à brefs intervalles l’un de l’autre augmente le risque de contracter des maladies (AABY, 1992) ; - effet de compétition : nés à peu de distance l’un de l’autre les enfants sont exposés à un plus haut risque de mortalité car ils se trouvent en compétition pour les ressources familiales.
Le rapprochement des grossesses peut en outre entraîner une carence ou une déficience physiologique de la mère et peut donc avoir une conséquence néfaste : faible poids à la naissance ou une prématurité des enfants (BARBIERI, 1991). L’allaitement, un facteur nutritionnel, relevant donc de la catégorie "carences nutritionnelles" a été identifié comme principalement responsable des différences de mortalité observées, le mécanisme est double : d’une part, des grossesses rapprochées affaiblissent la mère, dont la capacité à allaiter le nouveau-né se trouve ainsi diminuée; d’autre part, un enfant encore allaité lorsque sa mère conçoit à nouveau est sevré prématurément, car le changement hormonal associé à la grossesse interrompt en général (ou, en tous cas, ralentit) toute montée de lait .Le risque de décéder avant l’âge de deux ans est deux fois plus élevé lorsque l’intervalle intergénésique est court que lorsqu’il est long (KUATE DEFO,1997).

Cette étude montre que Les garçons meurent plus que les filles mais la différence est limite (p=0,05). Toutefois, dans la plupart des pays on observe une surmortalité infantile des personnes de sexe masculin (Dackam, 1987). Dans les pays en développement la mortalité infantile masculine est près de 16% plus élevée que celle des petites filles (Rustein, 1984 cité par Dackam, 19987). Akoto (1985) a noté que les garçons sont plus vulnérables à la naissance alors qu’une fois les premiers mois franchis, la résistance des enfants aux agressions extérieurs dépend en grande partie du comportement social à l’égard des garçons et filles.

L’âge de la mère ici n’a pas d’influence sur la mortalité dans étude malgré que la procréation précoce ou tardive influe négativement sur la survie de l’enfant selon la littérature.  En effet, les études sur les facteurs de la mortalité infantile et juvénile montre une corrélation entre l’âge de la mère à l’accouchement et le niveau de la mortalité des enfants. Le risque de décès des enfants nés des femmes âgées de moins de 20 ans ou de plus de 35 ans est relativement plus élevé que celui des enfants nés des mères des autres groupes d’âges (Akoto et Hill, 1988). A Bamako (Mali) et Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), ce risque est de 45% plus élevé chez les enfants nés des mères âgées de moins de 18 ans, de 15% plus élevé chez ceux des mères âgées de 18-20 ans par rapport à celui des enfants nés des mères âgées de 20 à 34 ans (Legrand et Mbacké, 1992, cité par Rakotodrabé, 1996).

  1. De causes de la mortalité

La prématurité est un facteur prédisposant à la mortalité que les grossesses à terme (p=0,000). Le risque relatif de décéder pour les enfants naissent à terme serait de 17,46

Cette étude montre que le paludisme est la première cause de la mortalité à Walungu soit 16,9% suivi :

  • La mort fœtale in utero à 12,68%
  • Des infections néonatales 11,27%
  • Des diarrhées –vomissement 9,86%
  • De septicémie 5,63%
  • D’asphyxie périnatale 4,23%
  • Autres causes 11,28%
  • 28,17% de causes restent inconnues

Ce qui est contraire aux causes de la mortalité infento-juvenule en 2003 illustré ci-après :

Causes de mortalité dans le monde sur la période de 2000 à 2003 des enfants de moins de cinq ans

Cause

 %

Autres causes

10 %

Déshydratation due à la diarrhée

16 %

Infections respiratoires aiguës

20 %

Mort à la naissance (infectionsprématurité, etc.)

37 %

Paludisme

8 %

Rougeole

4 %

Sida

3 %

Traumatisme

3 %

Selon le RASS 2000, le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aigües (IRA) sont les principales causes de mortalité chez les enfants. En effet, selon les statistiques disponibles, le paludisme représente la première cause de morbidité et de la mortalité en Côte d’Ivoire chez les enfants de moins de cinq ans. Ce fléau constitue un véritable problème de santé publique. En 2006, l’incidence du paludisme dans la population générale était de 69,25%o. Pour les enfants de moins de cinq ans cette maladie avait une prévalence de 110,89%o.

Le plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA 2006-2010 indique que Chez l’enfant, les IRA, le paludisme, la diarrhée et la malnutrition constituent les principales causes de morbidité et de mortalité

Le paludisme a touché plus de 1.350.000 personnes environ pour cette même période. Certaines maladies à caractère épidémique tels que le choléra, les méningites purulentes et la fièvre jaune continuent d’être des menaces constantes sur l’état de santé de la population.

Selon le DSRP, le profil épidémiologique des enfants de moins de cinq ans en 2006 indiquait des incidences de : 110,89%o pour le paludisme, 83,96%o pour les infections respiratoires aiguës et 152,01%o pour les maladies diarrhéiques.

De plus, 33,9% des enfants souffrent de malnutrition chronique et 0,19%o de la rougeole. Les facteurs qui concourent à l’émergence des affections résident dans le manque d’hygiène du cadre de vie, l’insuffisance de conseils et d’informations aux mères, la faible pratique de l’allaitement exclusif et le sevrage précoce, la persistance des problèmes culturels et le faible taux d’alphabétisation des femmes.

Le même rapport indique que les maladies infectieuses et parasitaires représentent 60% de la morbidité diagnostiquée. Malgré les efforts du gouvernement, l’incidence des maladies endémiques reste toujours élevée, principalement chez les enfants. Ces maladies sont le paludisme, le VIH/sida, la tuberculose, la trypanosomiase. Au su de ces causes, il importe de décrire le phénomène afin de mieux appréhender ses caractéristiques.

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