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CHAP I. INTRODUCTION

En 2012, près de cinq millions d’enfants de moins d’un an sont morts dans le
monde. La mortalité infantile a toutefois beaucoup reculé, mais reste élevée
dans certains pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne.
En 2012, 4,8 millions d’enfants sont morts dans le monde avant d’avoir atteint l’âge d’un an, selon les estimations des Nations unies.
Le taux de mortalité infantile s’élève à 35 décès d’enfants de moins d’un an pour 1 000 naissances. La situation s’est beaucoup améliorée dans le monde : en 1990, ce taux atteignait 63 décès pour 1 000 naissances, soit 8,9 millions de décès en une année.

La plupart des décès d’enfants de moins d’un an ont lieu dans les pays en développement : 4,7 millions en 2012. L’Afrique en concentre à elle seule 46 %, alors qu’elle n’abrite que 15 % de la population mondiale. Deux raisons l’expliquent : il y naît beaucoup d’enfants (environ 23 % du total mondial sur 2005-2010) et le taux de mortalité infantile y est le plus élevé de tous les continents: 59 pour mille.

Le Japon, la Suède, la Finlande, la Norvège ou l’Islande affichent la mortalité infantile la plus faible de tous les pays : deux nouveau-nés sur 1 000 meurent avant d’atteindre leur premier anniversaire. À l’autre bout de l’échelle se trouvent la Sierra Leone (117 pour 1 000), l’Angola ou la République démocratique du Congo (RDC), où 100 nouveau-nés sur 1 000 meurent avant un an. La mortalité infantile est faible en général dans les pays riches et, à l’inverse, élevée dans les pays plus pauvres. Mais certains font exception, le Vietnam et la Tunisie par exemple, où la mortalité infantile est relativement faible (18 décès pour mille naissances).

La baisse de la mortalité est consécutive à l’amélioration des conditions de vie, d’hygiène et à la mise en place des soins de santé primaires, en particulier la nutrition et le logement. Les politiques de santé publique ont été appliquées dans le monde entier. Elles étaient ciblées sur l’eau potable, l’assainissement, l’hygiène, les vaccinations, la santé maternelle, l’alimentation des enfants etc. Ces politiques se poursuivent avec la mise au point et la distribution des médicaments modernes ainsi qu’avec l’application de diverses actions de médecine. Toutes ces actions se sont traduites par une baisse significative de la mortalité des jeunes enfants et des jeunes adultes. L’espérance de vie à la naissance en Afrique, qui était estimée à 37 ans en 1950-1955, atteint 53 ans dans les années 1990 (Akoto, 1994), soit un gain de 16 ans en 45 ans. Cette baisse était surtout due à la diminution de la mortalité par maladies infectieuses et celle des autres causes de mortalité, dont certaines étaient, elles-mêmes des conséquences lointaines des infections antérieures (Preston, 1980).

Le rapport 2015 de l’ONU portant sur  les ODD souligne que, dans le monde, le taux de mortalité infantile a été réduit de plus de moitié, passant de 90 à 43 décès pour 1 000 naissances entre 1990 et 2015.  Le taux de réduction de la mortalité des enfants de moins de cinq ans a plus que triplé dans le monde depuis les années 1990. La vaccination contre la rougeole a permis d’éviter près de 15,6 millions de décès entre 2000 et 2013. Environ 84 % des enfants dans le monde ont reçu au moins une dose de vaccin contre la rougeole en 2013. Chaque jour en 2015, 16 000 enfants de moins de cinq ans décèdent,
la plupart à cause de maladies évitables.

Selon un rapport de l’Unicef publié jeudi 10 septembre à New York, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en RDC a baissé de 30% entre 2007 et 2014. Dans son rapport, l’agence onusienne salue les progrès importants accomplis dans le pays pour réduire la mortalité infantile et des jeunes.

En 2007, la RDC enregistrait 148 décès pour mille naissances vivantes. Sept ans après, ce taux est descendu à 104 décès pour mille naissances.

Selon l’Unicef, plusieurs raisons ont contribué à la réduction du taux de mortalité infantile en RDC. Il s’agit notamment de la vaccination, de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, de l’allaitement maternel, de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide et de la supplémentation en vitamine A. Des stratégies qui ont été mises en œuvre par le gouvernement avec l’appui des partenaires comme l’Unicef.

Malgré cette baisse de la mortalité infantile, l’Unicef fait remarquer que la RDC enregistre un taux de mortalité infantile élevé. 

Elle fait partie du groupe des 6 pays qui, à eux seuls, enregistrent la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans dans le monde. 

La RDC devrait donc fournir encore des efforts pour réduire la mortalité infantile

Malgré cette baisse enregistrée, le niveau de mortalité infantile et juvénile du continent reste encore le plus élevé au monde. Le taux de mortalité infantile et juvénile est maintenant proche de 89 pour mille en Afrique alors qu’il est de 23 pour mille en Amérique Latine, 29 pour mille en Asie de l’Est et de 62 pour mille en Asie du Sud. La baisse continue de la mortalité en général et celle de la mortalité des jeunes enfants en particulier, reste l’objectif unanimement visé par tous les gouvernements de tous les Etats africains. Pour ce faire, ces derniers mettent l’accent sur l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de santé efficaces afin de réduire davantage ces niveaux et les disparités existantes entre les différentes couches sociales de la population. Or ces politiques ne peuvent produire les résultats attendus que si les facteurs qui sont à l’origine de cette baisse sont bien appréhendés et que les actions entreprises les cibles.

A l’instar d’autres pays africains, la RDC connaît un niveau élevé de mortalité en général et celui de la mortalité infantile en particulier

Aucune étude sur la mortalité infantile n’a été trouvée au Sud-Kivu et en particulier dans le territoire de Walungu

La connaissance des causes de décès reste très lacunaire en Afrique subsaharienne, du fait de la faible complétude de l’état civil et du faible intérêt porté aux causes de décès (Feachem et Jamison, 1991). La santé et les causes de décès évoluent très rapidement dans ce continent, conséquence des nombreuses actions pour améliorer la santé et de la croissance économique, si bien que, à l’heure actuelle, l’Afrique doit affronter en même temps les maladies de la pauvreté et celles du développement. Cette situation est particulièrement visible en RDC, pays avec un  un système de santé publique assez avancés, mais avec de larges poches de pauvreté et un accès limité à des services de santé efficaces. Cette  situation justifierait la place du pays, grosso modo, parmi les pays pauvres où la mortalité infantile reste élevée; mais le pays est riche en ressources naturelles.
Cependant, même les endroits les plus reculés du pays bénéficient d’un accès à certains services modernes de santé publique.
Les données sur les causes de décès dans les zones rurales de la RDC sont rares. Une des manières d’apprécier le niveau de développement du système de santé en RDC est de calculer le taux de mortalité infantile dans les zones rurales et d’élucider les différentes causes. I1 permet ainsi d’identifier les problèmes spécifiques, quelle que soit leur origine, et donc de déterminer les priorités pour les futures actions de santé publique.
Cette étude vise à déterminer le taux de mortalité infantile dans une de zone de santé rurale de la RDC tout en élucidant les différentes causes

Fort de ces considérations, nous nous proposons dans cette étude de répondre à la question suivante: « quel est  le taux de mortalité infantile ainsi que ses causes dans la zone de santé de Walungu? ». Ainsi, nous nous intéressons aux facteurs prédisposant pour identifier parmi eux les variables qui sont à l’origine de la mortalité infantile à Walungu.

Hypothèses :

  1. Le taux de mortalité est élevé dans la zone de santé de Walungu
  2. Ce taux est associé à des multiples causes ainsi que de facteurs socioéconomiques et démographiques

Objectif général :

Est de montrer le  niveau de la mortalité infantile à Walungu tout en mettant en évidence les différentes causes, causes sur lesquelles les actions des décideurs politiques devraient porter afin d’améliorer davantage la survie des enfants de moins d’un an en RDC en général et plus particulièrement à Walungu.

Objectifs spécifiques:

  1. De calculer le taux de mortalité dans la zone de santé de Walungu
  2. Identifier les principales causes associées à la hausse de la mortalité infantile dans cette zone
  3. De proposer des pistes de solutions pour faire face à la mortalité infantile en RDC et à Walungu en particulier

On estime donc que le fait d’investir dans la recherche pour mieux appréhender les causes de la mortalité infantile dans les zones rurales de la RDC, permettra au ministère de la santé publique et aux différents programmes d’intervention de mieux cibler le phénomène et d’être ainsi aptes à réaliser cet objectif. Barbieri (1991) souligne que «l’efficacité des programmes dépend en grande partie de la capacité à comprendre les processus responsables du niveau élevé de la mortalité des enfants dans le Tiers Monde ».

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