Arrow Table de matières
6094277

Chapitre V : DISCUSSION DES RESULTATS

V.0. Introduction

Dans ce chapitre, nous allons discuter les résultats issus de cette étude et des différentes études que nous avons consultées lors de l’élaboration de la revue de la littérature, ainsi ce chapitre comprend  à son sein les points suivant:

  • l’identification du répondant
  • Problème d’intégration sociale des personnes vivant avec handicap
  • Problème d’intégration économique des personnes vivant avec handicap
  • les facteurs du non intégration sanitaire des personnes vivant avec handicap.

V.1. l’identification du répondant

L’échantillon de cette étude est constitué de 114 personnes vivant avec handicap qui sont encadrés par le programme d’assistance et protection de la personne handicapé il ressort que la majorité des répondants soit 44,7% ont l’âge compris entre 13 à 25 ans. S’agissant de l’état civil un grand nombre soit 47,4% des répondants sont célibataire. En se qui concerne le sexe de nos enquêtés  que 63,2%  sont du sexe féminin contre 36,8% du sexe masculin. Sur le point du niveau d’étude 39,5% de nos enquêtés ont fait l’école secondaire ou poursuivent encore, 31,6% de nos enquêtés ont fait l’école primaire ou sont dans le processus, 23,7% ont fait l’université ou sont en train de la faire et les autres ont fait des formations professionnelles. A la question de savoir si nos enquêtés avaient des personnes qu’ils prenaient en charge, 60,5% de nos répondants ont des personnes en charges 39,5% n’en ont pas.

V.2. Problème d’intégration sociale des personnes vivant avec handicap

Considérant l’hypothèse selon laquelle les facteurs de la non intégration sociale des personnes vivant avec handicap dépendrait de la perception négative, le tableau n°8 révèle que 100% de nos enquêtés se sentent d’une manière ou d’une autre discriminé, dans tel ou tel autre milieu. Ce qui vient confirmer notre hypothèse selon laquelle la non intégration sociale des personnes vivant avec handicap dépendrait de la perception négative.

Les résultats ci-haut rejoignent ce qui a été prouvé par la Commission internationale sur les technologies et l’accessibilité, les préjugés constituent encore aujourd’hui un frein important à l’intégration sociale des personnes handicapées. En effet, l’égalité des chances repose entre autres sur la reconnaissance du droit à la différence, un droit qui demeure encore élusif pour ces personnes mais qui s’avère la condition de base à un réel changement des mentalités. Les attitudes, qu’elles prennent la forme de l’indifférence, de l’ignorance, de la peur ou de l’hostilité, peuvent grandement dégrader la qualité de vie et représenter une des plus grandes barrières à la reconnaissance et au respect des droits des personnes handicapées. Celles qui font partie des communautés culturelles ainsi que les femmes handicapées vivent souvent une double, sinon triple, discrimination[1]

Il ressort du tableau n°10 que 55,3% de nos enquêtés sont à l’école contre 44,7% de ceux qui ne sont pas à l’école. Alors que la majorité d’entre eux soit 44,7% ont l’âge qui varie entre 13 et 25ans. Les données de ce tableau viennent nuancée l’hypothèse selon laquelle la non intégration sociale des personnes vivant avec handicap dépendrait de la non assistance ou appui familiale.

Le rejet de cette hypothèse contredit la pensé énoncé dans la discussion plus approfondie sur le handicap et son absence des objectifs du millénaire pour le développement  a son deuxième objectif qui stipule que d’ici 2015, il faut qu’on assure l’éducation primaire pour tous. Il s’agit du seul objectif absolu. Toutefois, dans les pays en développement, 98% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés. Il poursuit que cet objectif pourra être atteint uniquement si ces enfants sont ciblés dans les programmes du système éducatif, dans une approche inclusive. La responsabilité des questions d’éducation étant de plus en plus décentralisée sur le plan local, cet objectif doit faire l’objet d’une planification au sein des communautés[2].

L’OMS renchéri que les attitudes négatives, les croyances et les préjugés créent des barrières à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et à la participation sociale. Par exemple, les attitudes des enseignants, du personnel administratif des écoles, des autres enfants et même des membres des familles affectent l’inclusion des enfants handicapés dans les écoles ordinaires[3].

Il ressort du tableau n°12 que 86,8% de nos enquêtés ont des milieux qu’ils considèrent comme non fréquentable à cause de leurs handicaps, contre 13,2% de ceux qui considèrent qu’il n’y a des milieux non fréquentable par eux.

Ces résultats confirment l’hypothèse selon laquelle la non intégration sociale des personnes vivant avec handicap dépendrait de leur sous estimation. Pour ceux qui considèrent avoir les milieux non fréquentable à cause de leur handicap, 36,3% de nos répondants considèrent l’école universitaire comme un milieu non fréquentable à cause de leurs handicaps,  30,3% considèrent les organisations comme milieu difficile à fréquenter, 18,4% de nos enquêtés parlent autres endroits tel que le camp militaire, les maisons à étage, les structures gouvernementales, etc. 12,1% de nos enquêtés considèrent les structures sanitaires comme milieu non fréquentable.

Ce que vient confirmer la considération de THOMAS MANTILLERI, le handicap est une situation socialisée vécue par un individu. Elle découle de l'interaction entre des facteurs individuels, mais aussi des facteurs liés à l'environnement physique et social. L'individu n'est pas le seul responsable de la situation sociale qu'il vit, la société et les barrières qu'elle oppose à sa différence jouent aussi un rôle qui contribue à cette situation. Celle-ci, induite par un problème physique ou mental, mais aussi, comme nous venons de le voir, par la société, est source de conflit entre les deux parties ; la société ne s'adaptant pas à la personne en situation de handicap, de fait, cette dernière ne peut donc y évoluer, ni s'y épanouir. Ainsi naît une barrière qui se traduit en inégalités sociales. La charte des droits de l'homme et du citoyen stipule, dans l'article I que "les hommes naissent libres et égaux entre eux, en dignité et en droit". Plus de deux siècles plus tard, la réalité est encore bien différente et les inégalités sociales sont encore flagrantes[4].

V.3. Problème d’intégration économique des personnes vivant avec handicap

Le tableau N°14 démontre que 65,8% de nos répondants ont un emploi rémunérateur, sur 34,2% qui n’en n’ont pas. Tel qu’apparaissent les résultats de ce tableau, ils viennent nuancer l’hypothèse selon laquelle la non intégration économique dépendrait du manque d’emploi des personnes vivant avec handicap.

Ces résultats contredisent  ELWAN ANN qui stipule que l’emploi qu’il soit salarié ou non salarié reste un domaine d’exclusion par définition des personnes handicapées. C’est d’autant plus que leur accessibilité à l’éducation et à la formation professionnelle, préalable à une recherche d’emploi, est très restreint[5].

Mais également l’ONU d’ajouter que, les personnes handicapées font face à la discrimination sur le marché du travail, que ce soit la perte d’emploi suite à la l’apparition d’une déficience, le refus d’embauche dû à la présence d’une déficience, des conditions de travail inférieures, l’absence de possibilité de mobilité professionnelle, etc. Dans les moments de détresse économique, les personnes handicapées sont habituellement les premières à être mises à pied et les dernières à être embauchées[6]

Le tableau n°18 démontre que parmi ceux là qui demandent de crédit 70,5% en reçoivent, alors que 29,4% n’en reçoit pas. Les résultats de ces tableaux viennent rejeter l’hypothèse selon laquelle la non intégration économique des personnes vivant avec handicap dépendrait des préjugés.

Ces résultats contredisent ce qui a été dit par l’OMS dans son rapport sur le handicap qui stipule que les croyances et les préjugés créent des barrières à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et à la participation sociale. Par exemple, les attitudes des enseignants, du personnel administratif des écoles, des autres enfants et même des membres des familles affectent l’inclusion des enfants handicapés dans les écoles ordinaires. Les idées fausses des employeurs, selon lesquelles les personnes handicapées sont moins productives que les autres, et leur méconnaissance des aménagements possibles dans le milieu du travail limitent les possibilités d’emploi[7].

V.4. Les facteurs du non intégration sanitaire des personnes vivant avec handicap.

            En prenant en considération  l’hypothèse selon laquelle la non intégration sanitaire des personnes vivantes avec handicap dépendrait du coût de soins élevé. Le tableau N°26 montre que 69,3% d’enquêtés n’en sont pas capables, 30,7% d’enquêtés parviennent eux même à payer les frais de leurs soins. A la préoccupation de savoir ce qu’il faut faire pour palier le problème du manque d’accès aux soins 36,8% de nos enquêtés considèrent que pour qu’ils accèdent aux soins il faut l’octroi des activités génératrices des revenues, 32,5% plaide sur  la création d’une mutuelle en santé, 21,9% demande de soutenir le programme d’assistance et protection de la personne handicapée, 8,8% de nos enquêtés parlent d’autres choses dont le respect des droits des personnes vivant avec handicap, la considération sociale, l’intégration de la personne vivant avec handicap dans les instances décisionnels. Les résultats de ce tableau confirment l’hypothèse selon laquelle la non intégration sanitaire des personnes vivant avec handicap dépendrait du coût des soins élevé par rapport leur revenu

En considérant l’hypothèse selon laquelle la non intégration sanitaire des personnes vivant avec handicap dépendrait de l’indisponibilité des services de base, le contenu du tableau n°24 révèle que, 62,3% d’enquêtés lorsqu’ils tombent malade n’ont pas accès aux soins, 37,7% d’enquêtés ont accès aux soins lorsqu’ils tombent malade. Les contenus de ce tableau confirment l’hypothèse selon laquelle la non intégration sanitaire de la personne vivant avec handicap dépendrait de l’indisponibilité des services de base pour eux.

Selon le rapport final sur l’étude de la promotion et la protection des personnes handicapées au Sénégal les Personnes handicapées souffrent particulièrement de la faible capacité de prise en charge de leur besoin en matière de santé. Selon les types de handicap, les personnes atteintes ont besoin d’une gamme complète et complémentaire de services allant de soins spécialisés à l’acquisition d’un appareillage adéquat en passant par des structures de santé de proximité. Cependant, même si l’on se refuse quelque part de parler de prix onéreux de la santé, force est de reconnaître que les coûts de prise en charge (médicaments, consultation, hospitalisation etc.) sont souvent hors de portés de la plupart des personnes handicapée. Leur situation est rendu plus difficile car elles ont des besoins spécifiques en matière de santé liés aux types d’handicap qui les affecte (séances de massages, rééducation orthopédique, etc.) Elles ne peuvent devant cette situation se prévaloir dans leur grande majorité d’aucun système de prise en charge efficace de leur santé. Les initiatives relevant des objectifs de la santé pour tous relèvent plus du discours que de la réalité[8].

[1] La Commission internationale sur les technologies et l’accessibilité, sommet mondial sur la société de l’information, op cit.

[2]Discussion plus approfondie sur le handicap et son absence des objectifs du millénaire pour le développement, op cit.

[3] OMS, op cit.

[4] Thomas Mantilleri, op cit.

[5] Centre des ressources pour la promotion des droits des personnes handicapées (CRPH), rapport final sur l’étude de la promotion et la protection des personnes handicapées au Sénégal, op cit.

[6] Organisation des Nations Unies, op cit.

[7] OMS, op cit.

[8] Centre des ressources pour la promotion des droits des personnes handicapées (CRPH), op cit.

Partager ce travail sur :