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CHAPITRE TROISIEME : LE CHOIX DU MODE DE FINANCEMENT ET LA PERFORMANCE FINANCIERE DEGINKI S.A.

Dans ce chapitre, nous analysons les facteurs qui expliquent le choix du mode de financement d’une PME par rapport à un autre et la manière dont ce choix du mode de financement influe à la performance financière de GINKI S.A.

Pour nous assurer du maintien de la santé financière à travers un choix judicieux du mode de financement, nous analysons d’abord l’équilibre financier, détermination des facteurs qui influencent le choix du mode de financement tout en montrant comment ces derniers influent à la performance financière de la PME examinée.

III.1.  ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER

III.1.1. Fonds de Roulement (FR)

            Le fonds de roulement net est défini comme la part des capitaux permanents (fonds propres plus les capitaux étrangers à long terme) qui n'a pas été investi en actifs fixes et qui reste pour financer une partie des actifs circulants.         

C’est également la part des capitaux permanents qui n’est pas absorbée par le financement des valeurs immobilisées et qui par suite est disponible pour financer les besoins liés au cycle d’exploitation. Il permet de savoir à quel niveau les capitaux propres sont capables de financer les valeurs immobilisées.

Il se calcule par le haut et par le bas du bilan :

  • Par le haut du bilan :

            FR = Ressources stables – Actif immobilisés

  • Par le bas du bilan :

FR = Actifs circulant – Passif circulant

Pour ce cas, nous analysons le FR de GINKI par le haut du bilan pour apprécier son orthodoxie financière et sa capacité à maintenir l’équilibre financier fondamental en assurant la solvabilité à long terme. Le tableau n° 10 ci-dessous montre l’évolution du fonds de roulement au sein de GINKI S.A. de 2011 à 2015.

Tableau n° 9 : Calcul du Fonds de roulement

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Ress. Stables (1)

136869885,76

110667482,59

959352671,37

564073334,23

1428447171,81

Actifs immob.(2)

600366677,2

695345764,17

1464750658,9

1172074412,25

1615312007,45

Le F.R. (1)-(2)

-463496791,56

-584678281,6

-505397986,7

-608001078,019

-186864835,64

Source : Nos calculs

Ce tableau montre l’évolution du fonds de roulement de la société GINKI au cours de 5 dernières années. Ces fonds de roulement sont négatifs (-463496791,56 ; 584678281,6 ; -505397986,7 ; -608001078,019 ; -186864835,64) ; ce qui montre que les ressources stables sont insuffisantes pour couvrir les emplois stables.  Cette situation est donc alarmante pour l’entreprise.  L’entreprise a deux choix pour augmenter ses ressources : soit réaliser une augmentation du capital, soit recourir aux emprunts nouveaux. Cependant, s’endetter encore est imprudent car l’entreprise est déjà trop endettée au départ. L’entreprise finance une partie de ses immobilisations par des dettes à court terme, ce qui reflète d’importants crédits fournisseurs face à une rotation rapide des stocks.  L’entreprise fragilise ainsi sa structure financière car les dettes à court terme sont presque exigibles à tout moment. Ainsi dit, nous remarquons que l’entreprise ne respecte pas la règle de l’équilibre financier selon laquelle les emplois durables doivent être financés par les ressources durables.

III.1.2.  Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

            Le besoin en fons de roulement est le besoin pour une entreprise de financer son cycle d’exploitation.  Il traduit un besoin d’argent qu’éprouve une entreprise pour financer son cycle d’exploitation à un moment donné.

Le tableau ci-dessous visualise l’évolution des BFR au sein de GINKI pendant la période considérée.

Tableau n° 10 : Calcul de Besoin en Fonds de Roulement

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Stocks

821422309,88

1955269600, 34

701333180,66

604839846,56

1745981664,08

Créances

83617031,80

164425044,60

234182194,44

335353105,41

675313562,23

D à CT

2034023139,4

3102058603,91

2212792560,04

2223932623,34

3540482300,72

BFR

-1128983797

-982363958,03

-1277277184,94

-1283739671,37

-1119187074,41

Source : Nos calculs

Nous remarquons que pendant notre période d’étude, l’entreprise GINKI présente des BFR négatifs, cela signifie que les ressources de financement du cycle d’exploitation sont supérieures aux besoins de financement, étant donné qu’une partie des dettes à CT financent les actifs immobilisés ; ce qui reste à désirer car en effet, ces besoins devraient être couverts par un FR positif.  Toutefois pour mieux appréhender la santé financière de GINKI, il nous faut analyser sa trésorerie nette.

III.1.3.  La Trésorerie  Nette (TN)

Elle représente la différence entre le fonds de roulement net et le besoin en fonds de roulement net.  C’est autrement dit la trésorerie dégagée une fois que les besoins en fonds de roulement sont couverts par le fonds de roulement net global.  C’est donc  le montant de disponibilités possédées par l’entreprise de manière à couvrir facilement ses dettes qui arrivent à l’échéance.

Sa formule est :   TN = FR –BFR 

Il existe une relation fondamentale entre le BFR et le FRNG.

Si le FRNG est suffisant pour couvrir le BFR et même supérieur, l’entreprise dégagera une trésorerie nette positive ou supérieure à 0 (TN = FRNG– BFR) > 0

Si ce n’est pas le cas (FRNG est inférieur au BFR), l’entreprise devra se procurer des fonds pour faire face à ce besoin (TN = FRNG – BFR< 0)

Tableau n° 11 : Calcul de la trésorerie nette

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Le F.R.

-463496791,56

-584678281,6

-505397986,7

-608001078,019

-186864835,64

BFR

-1128983797,25

-982363958,03

-1277277184,94

-1283739671,37

-1119187074,41

TN

665487005,69

397685676,4

771879198,24

675738593, 35

932322238,77

Source : Nos calculs

Nous constatons à partir de ce tableau que la trésorerie nette est positive durant toute notre période d’étude, soit l’année 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 et respectivement de 665487005,69 ; 397685676,4 ; 771879198,24 ; 675738593, 35 et  932322238,77.  Comme la trésorerie dégagée est positive, le BFR inférieur à 0 et le FR inférieur à 0 ; ceci veut dire que pendant cette période, la marge de sécurité dégagée par le cycle d’exploitation couvre le déficit du FRN. Il y a lieu également de constater que les BFR sont supérieurs aux TN en valeurs absolues pour la période considérée, et donc, il ya quand même à espérer en la santé financière de GINKI.

.III.1.4.  Les ratios de structure

Les ratios de structure sont des rapports ou des relations entre les grandeurs économiques et financières d’une entreprise qui permettent d’apprécier le s équilibres financiers. 

  1. Le financement des emplois stables

Ce ratio mesure la couverture des emplois stables par les ressources stables

Ratio de financement des emplois stables (RFES) =

Tableau n° 12 : Calculs de ratio de financement des emplois stables

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Ress. Stables

136869885

110667482,59

959352671,37

564073334,23

1428447171,81

Emplois stables

600366677

695345764,17

1464750658,9

1172074412,2

16153112007,45

RFES

0,23

0,15

0,65

0,48

0,88

Source : Nos calculs

Nous remarquons que GINKI ne respecte pas l’une de règles de l’équilibre financier pour les années 2011, 2012, 2013,2014 et 2015 selon laquelle les emplois stables doivent être financés par les ressources stables. 

Ceci prouve que pour la période considérée, l’entreprise GINKI finance en grande partie ses immobilisations par des dettes à court terme à 77% pour l’année 2011, à 85% pour l’année 2012, à 35% pour l’année 2013, à 52% pour l’année 2014 et à 12 % pour l’année 2015.

Autrement dit, chaque 1 FC des valeurs immobilisées détenues par l’entreprise sous examen, 0,77 FC en 2011, 0,85 FC en 2012, 0,35 FC en 2013, 0, 52 FC en 2014 et 0,12 FC en 2015 proviennent de dettes à CT.  Ce qui prouve que l’entreprise GINKI recourt au financement par emprunt surtout les dettes à court terme.

  1. Ratio de liquidité réduite (L.R)

Ce ratio de liquidité réduite permet de déterminer la production dans laquelle l’entreprise est capable de faire face rapidement à son exigibilité à court terme pour autant qu’il n’y ait pas de disparité trop importante sur le plan des délais ; entre crédits et clients fournisseurs.

Ce ratio exclut volontairement les stocks (valeurs d’exploitation).  En effet, en cas d’urgent besoin de liquidité, les stocks peuvent se révéler difficilement réalisables à court terme à leur valeur comptable.

Il se calcule comme suit :

Ratio de liquidité réduite =

Tableau n° 13 : Calcul de ratio de liquidité réduite

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Créances

83617031,80

164425044,60

234182194,44

335353105,41

675313562,23

Trésorerie-Actif

665487006,32

397685677,39

771879197,35

675738593,34

932322238,79

Passif circulant

2034023139,4

3102058603,9

2212792560,04

2223932623,34

3540482300,72

Ratio de L.R

0,36

0,18

0,45

0,45

0,45

Source : Nos calculs

Nous remarquons sur base de ce tableau que pour la période considérée, les ratios de liquidité réduite sont tous inférieurs à 1, ceci veut dire que la somme valeurs réalisables et les valeurs disponibles n’est pas à mesure de rembourser les D à C.T pas même une seule fois.

  • Ratio de liquidité générale (L.G)

            Ce ratio montre la mesure dans laquelle l’entreprise est capable à l’aide de ses capitaux circulant de faire face à ses dettes à court terme (hypothèse forte que toutes les dettes deviennent exigibles en même temps).

Ratio de liquidité générale =   

Avec Actif circulant = Stocks + Créances + Trésorerie

Tableau n° 14 : Calcul de ratio de liquidité générale

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Actif circulant

1570526348

2517380322,3

1707394572,44

1615931545,31

3335617465,02

Passif circulant

2034023139,43

3102058603,9

2212792560,04

2223932623,34

3540482300,72

Ratio de L.G

0,77

0,81

0,77

0,72

0,94

Source : Nos calculs

Comme ce ratio est inférieur à 1, cela indique que l’entreprise est incapable de faire face immédiatement à ses engagements à CT avec ses seuls actifs circulants. Cette situation n’est pas tenable grâce aux délais de paiement accordés par les créanciers.

  • Ratio de liquidité immédiate (L.I)

            Ce ratio mesure la couverture de l’exigible à CT uniquement à l’aide des disponibilités de l’entreprise.  Ce ratio est rarement égal à 1, puisque la probabilité que les dettes à CT soient exigibles au même moment est très faible, il paraît donc inutile de conserver dans l’entreprise un montant équivalent sous forme de liquidités. 

Au contraire, un ratio de liquidité immédiate supérieur à 1, est le signe qu’il existe dans l’entreprise des liquidités excédentaires et inemployées.  Une gestion plus rationnelle de trésorerie est alors souhaitable.

 Il se calcule comme suit : Ratio de liquidité immédiate =

Tableau n° 15 : Calcul de ratio de liquidité immédiate

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Disponibilité

665487006,32

397685677,39

771879197,3

675738593,34

932322238,79

Passif circulant

2034023139,4

3102058603,91

2212792560

2223932623,34

3540482300,7

Ratio de L.I.

0,32             0,327

0,128

0,348

0,303

0,263

Source : Nos calculs

Remarquons à partir de ce tableau que les ratios de l’année 2011, 2013, 2014 et 2015 sont compris entre 0,25 et 0,50  peuvent être acceptés comme raisonnables.  Mais, pour l’année 2012, ce ratio n’est pas raisonnable, car non compris dans l’intervalle de normalité qui est celui de 0,25 et 0,50.

III. 1.5.  Ratio d’indépendance financière (I.F.)

Ce ratio mesure ou détermine la proportion des fonds propres dans le total passif.

Plus ce ratio est proche de 1, plus l’entreprise est indépendante financièrement, ce qui signifie qu’elle dispose d’autonomie de gestion plus grande.

L’indépendance financière optimale n’est pas aisée à déterminer.  Elle varie en effet d’une entreprise à une autre, voire d’un secteur d’activité à un autre. 

Il se calcule I.F. =

Tableau n° 16: Calcul du ratio d’indépendance financière

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Ress. Stables

136869885,76

110667482,59

959352671,37

564073334,23

1428447171,81

Total Passif

2170893025,19

3212726086,5

3172145231,41

2788005957,5

4968929472,53

Radio d’I.F.

0,064

0,035

0,303

0,203

0,288

Source : Nos calculs

Comme ce ratio tend vers 0,  l’entreprise est dépendante vis-à-vis de l’extérieur. Et dans ce cas, plus son indépendance financière diminue, plus il lui sera difficile d’octroyer de nouveaux crédits et souvent à des conditions drastiques (taux d’intérêt élevé, gages, sûretés,..).

Comme nous venons de calculer l’indépendance financière, il importe de calculer aussi la dépendance financière de l’entreprise.

III.1.6.  Ratio de la dépendance financière

Tableau n ° 17: Calcul du ratio de la dépendance financière (D.F)

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Cap. Propres (1)

2034023139,4

3102058603,9

2212792560,04

2223932623,34

3540482300,7

Total Passif (2)

2170893025,2

3212726086,5

3172145231,41

2788005957,57

4968929472,5

Radio D.F.

0,936

0,965

0,697

0,797

0,712

Source : Nos calculs

Comme les ratios trouvés dans ce tableau tendent vers 1, cela signifie que l’entreprise est dépendante du financement extérieur et nous remarquons qu’en 2012, ce taux de dépendance était presque égal à 1 qui signifie que l’entreprise a exagéré dans son recours à l’emprunt.

  • Calcul de levier financier (L.F)

L’effet de levier résulte de la différence existant entre la rentabilité de l’investissement et le coût de la dette nécessaire à son financement. Il montre que si l’endettement entraîne un coût et un risque financier, il peut accroître dans certains cas la rentabilité des capitaux propres de l’entreprise.

Ainsi, l’effet de levier financier n’existe pas s’il y a financement par emprunt : il ne reflète que l’incidence de l’endettement sur la rentabilité des fonds propres de l’entreprise. Son appréciation consiste à exprimer ROE en fonction de ROI de l’écart et le coût après impôts de l’endettement et du ratio de structure financière D/CP .Formellement, on établit la relation suivante :

 : Effet de levier financier

t: taux d’imposition

i : taux d’intérêt.

Il se calcule comme suit : Levier financier =  

Tableau n°  18 : Calcul de levier financier

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Dettes fin.

818050417

506234938,3

511126106,7

6691790,71

816753962,2

Cap. Propres

136869885,76

110667482,59

959352671,37

564073334,23

1428447171,81

L. F

5,97

4,57

0,53

0,01

0,57

Source : Nos calculs

Il ressort de ce tableau que l’entreprise GINKI était trop endettée pendant l’année 2011 et 2012, étant donné que le levier financier pour cette année est supérieur ou égal 5, ce qui signifie également que le flux de remboursement certain de la dette croît et le revenu dégagé en vue de la rémunération des actionnaires est plus risqué., soit 5,97 et 4,57.

Par contre, les années 2013, 2014 et 2015, ce ratio est inférieur à 5, d’où l’entreprise a réduit son niveau d’endettement vis-à-vis de l’extérieur. 

III.2.  ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DE GINKI

La performance est un concept de référence dans les approches théoriques et dans la pratique économique intègre des notions diverses dont la profitabilité, la rentabilité, la productivité, l’efficacité.

Dans cette section, nous essayons d’apprécier la performance financière de GINKI à travers les indicateurs tels que ROE, ROI, Levier financier et l’EVA.

III.2.1.  Rentabilité financière : Return On Equaty (ROE)

            Comme on l’avait déjà dit au premier chapitre, la rentabilité financière encore appelée rentabilité des capitaux propres ou rentabilité des actionnaires, est l'expression du résultat net rapporté aux capitaux propres investis par les actionnaires. C'est pour cette raison que contrairement à la rentabilité économique non significative pour les apporteurs de capitaux, la rentabilité financière est suivie de plus près par ceux-ci.

Elle se calcule de la manière suivante : ROE=

Tableau n° 19: Calcul de la rentabilité financière

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

Rés.  à affecter

16270389,50

14196023,14

12365782,41

12427611,32

19759902,00

Cap. Propres

136869885,76

110667482,59

959352671,37

564073334,23

1428447171,81

ROE

0,11

0,128

0,013

0,022

0,014

ROE en %

11 %

12,8 %

1,3 %

2,2 %

1,4 %

Source : Nos calculs

La rentabilité financière indique ce que rapporte 1F investi par les actionnaires dans l’entreprise. Remarquons pour le cas de notre travail qu’elle est positive pendant notre période d’étude, celle de 2012 est élevée par rapport aux autres. En moyenne, il a réalisé une rentabilité de 5,74 % qui n’est pas moindre en termes de réalisations.

III.2.2.  Rentabilité des capitaux investis : Return On Investissement (ROI)

La rentabilité des capitaux investis est une mesure de la rentabilité qu’une firme réalise en fonction des capitaux investis.

             Elle est habituellement utilisée en finance pour comparer la performance entre firmes et pour vérifier si les capitaux investis produisent une rentabilité suffisante pour rembourser le capital.  Il représente l’application de la rentabilité des actifs (ROA en anglais) aux projets d’investissement.  Elle se calcule comme suit :   ROI =  où encore Actif économique = Total passif.

Tableau n° 20 : Calcul de la rentabilité des capitaux investis

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

RNE

22778545,30

23660032,49

19024280,63

19119502,53

30400009,02

Actif écon.

2170893025,19

3212726086,5

3172145231,41

2788005957,57

4968929472,5

ROI

0,010493

0,007364

0,006

0,007

0,006

ROI en %

1,0493

0,7364

0,6

0,7

0,6

Source : Nos calculs

La rentabilité économique (ROI) mesure ce que rapport chaque 1F investi à l’actif de l’entreprise. On constate qu’en 2011 elle était élevée, d’où une évolution de la rentabilité économique dont 1F à l’actif rapporte 1,0493. Pour l’année 2012, elle était de 0,7364 ; 2013, 0,6 ; 2014 de 0,7 et 2015 de 0,6. Ces ROI sont faibles à cause de l’insuffisance des RNE.

III.2.3.  Rentabilité financière et Effet de levier

            L’analyse peut juger l’impact de la structure financière de l’entreprise sur la rentabilité de l’entreprise par l’étude de l’effet de levier financier.

L’effet de levier explique le passage de la rentabilité économique à la rentabilité financière, en fonction du taux d’endettement et du coût de la dette.

En effet, le passage d’une notion à l’autre se fait de la façon suivante :

- actif économique = fonds propres + dettes financières

- résultat d’exploitation après impôt = résultat net – résultat financier.

Si on considère, par simplification, que le résultat financier reflète le coût des dettes financières, on en déduit que :

- si le coût de la dette est inférieur à la rentabilité économique, alors la rentabilité financière sera supérieure à la rentabilité économique.

- inversement, si le coût de la dette est supérieur à la rentabilité économique, alors la rentabilité financière sera inférieure à la rentabilité économique.

L’impact de cet écart sera d’autant plus important que le taux d’endettement soit élevé, c’est pourquoi on parle d’effet de levier.

Cette relation se résume en ce qui suit :

RF = [Re + (Re – i) ] (1- t) étant donné que :

RF : Rentabilité financière ;

Re : Rentabilité économique ;

 = Bras de levier ; t : taux d’imposition de bénéfice, i est le taux d’intérêt de la dette ;

Re – i : Prime de risque d’endettement ;

  • i étant l’économie d’impôt.

Avec un taux d’imposition de  35 % ou 0,35

Tableau n° 21 : Calcul de l’effet de levier financier

Désignation

2011

2012

2013

2014

2015

ROI

1

0,7

0,6

0,7

0,6

Re – i

1,0287

0,7087

0,503

0,603

0,503

D/CP

5,97

4,57

0,53

0,01

0,57

1 – t

0,65

0,65

0,65

0,65

0,65

Effet de levier.

4,08

2,69

0,64

0,7

0,77

            Source : Nos calculs

De ce tableau, il se réalise que l’effet de levier est positif pour toute notre période d’étude, ce qui veut dire que la rentabilité économique est supérieure au taux d’intérêt et donc,  le recours au financement externe pour ces années est favorable pour l’entreprise. Ceci nous pousse à dire que pendant cette période l’entreprise a créé de la richesse à travers son mode de financement. D’où l’impact significatif du mode de financement sur la performance financière.

Toute fois, il y a lieu de constater que GINKI fait de moins en moins recours à l’endettement au point que les peu de dettes financières y existant sont à court terme et, cela à travers les interventions des quelques associés et quelques partenaires proches de l’entreprise (regroupés dans créditeurs divers). Pour espérer améliorer sa performance financière, GINKI devrait donc songer améliorer sa politique de financement en ayant un regard orienté vers  l’extérieur en s’endettant à long et à moyen terme jusqu’à un niveau raisonnable eu égard au taux des charges financières comparé à celui de la rentabilité économique.

III.2.4.  Détermination de l’EVA

            L’EVA est un indicateur de performance annuelle, en dépit du fait que rien ne peut garantir qu’un EVA élevé sur un exercice conduit systématiquement à une création de richesse à long terme. Ainsi, la recherche d’un EVA élevé peut passer à une réduction des coûts salariaux au risque d’altérer la pérennité de l’entreprise.

            Il nécessite de multiples retraitements comptables pour arriver d’une part au Résultat Net Opérationnel et d’autre part, au montant des capitaux investis. On doit ensuite connaître le CMPC de la firme.

Avant de déterminer l’EVA, il importe de calculer le coût moyen pondéré du capital pour notre période d’étude étant donné la connaissance des ROI.

CMPC = +  Ke ;

Avec E : les capitaux propres;  

            D : la dette ;

            Ko : Coûts de fonds propres ;

            Ke : le coûts de fonds empruntés donné par Ke = i(1-T)  et i le taux d’intérêt

Tableau n° 22 : Calcul du coût moyen pondéré du capital (CMPC)

Année

R à affecter (1)

Cap.propres (2)

Dettes (3)

Ko (1)/(2)%

Cap pr + dettes

(2)+(3)

Ke

CMPC

2011

16270389,50

136869885,76

2034023139,4

 11,887

2170893025

0,01339

0,76199

2012

14196023,14

110667482,59

3102058603,9

12,82763

3212726086

0,01800

0,45925

2013

12365782,41

959352671,37

2212792560,

12,88971

3172145231,4

0,06305

0,43381

2014

12427611,32

564073334,23

2223932623,3

22,03190

2788005957,5

0,06305

4,5078

2015

19759902

1428447171,8

3540482300,7

1,383313

4968929472,5

0,06305

0,4426

Source : Nos calculs

Au regard de ce tableau, nous remarquons l’évolution de la structure du coût du capital.  Nous déduisons que les capitaux propres coûtent chers que les dettes. Ainsi, l’entreprise a toujours un grand avantage de recourir au financement externe vu son coût faible.  

III.2.4.1.  Analyse proprement dite de l’EVA

            L’idée de base de l’Economic Value Added consiste à dire qu’une entreprise crée de la valeur pour ses actionnaires dès lors que la rentabilité des capitaux investis (ROI) dépasse le coût de différentes sources de financement utilisées (CMPC), aussi bien les dettes que les fonds propres.

Une EVA positive signifie que l’entreprise a créé de la valeur pour l’actionnaire. Une EVA nulle engendre une situation d’équilibre, c’est-à-dire que l’entreprise n’est ni créatrice ni destructrice de la valeur. Une EVA négative, c’est-à-dire qu’il y a destruction de la valeur.

Associer le terme  création à celui de la valeur sous-entend que la création ne va pas de soi. Créer de la valeur c’est la faire varier dans le sens de la hausse.

EVA = (ROI – WACC) x Capitaux investis

Tableau n° 23: Calcul de l’Economic Value added (EVA)

Désign.

2011

2012

2013

2014

2015

ROI

0,010493

0,007364

0,006

0,007

0,006

CMPC

0,76199

0,45925

0,43381

4,5078

0,4426

Actif écon.

2170893025,19

3212726086,50

3172145231,41

2788005957,57

4968929472,53

EVA

623719275

­890407034,7

527178816

-10616169083

782109498,9

Source : Nos calculs

Il ressort sur base du tableau ci-haut pendant notre période d’étude, l’entreprise GINKI a les EVA positives pour les années 2011, 2012, 2013 et 2015 soit respectivement 623719275 ; 890407034,7 ; 527178816 et 782109498,9 par conséquent, elle crée de sa richesse comme la rentabilité des capitaux investis est supérieure à leurs coûts respectifs ; la stratégie financière, elle est bonne et permet de créer de la richesse pendant ces quatre années ci-haut citées où le ROI est supérieur au CMPC, sauf en 2014 où l’EVA est négative, soit -10616169083, ce qui veut dire que l’entreprise pendant cette année a détruit de sa valeur au lieu de la créer, car l’on constate que sa rentabilité est inférieure aux coûts des capitaux investis.

Dans l’hypothèse où le profit n’est pas directement distribué aux actionnaires en termes de dividendes, il viendrait s’ajouter aux capitaux propres renforçant ainsi l’autonomie financière et l’indépendance de la PME sous examen.  Ce qui l’empêcherait de recourir aux fonds empruntés, les fonds propres étant suffisamment renforcés peuvent financer le cycle d’exploitation ainsi que les nouveaux investissements.  Cette hypothèse est conforme à la théorie de financement hiérarchique qui stipule que plus une entreprise est rentable, plus elle sera capable à s’autofinancer et moins elle fera recours à l’endettement.

III.2.4.2.  Décision de financement et EVA

La décision de financement que doit prendre l’entreprise consiste à choisir généralement les catégories de financements existants. Il s’agit d’une part du financement par fonds propres qui englobe l’autofinancement et l’augmentation du capital ; et d’autre part, du financement par endettement.

  1. Financement par Fonds Propres et EVA

En ce qui concerne l’EVA, nous avons sélectionné les mesures suivantes :

  • Le rapport entre le RNE et les Capitaux Investis
  • La variation du capital et les Capitaux Investis

Tableau N° 24 : Mesure de sélection pour la création de la valeur

Années

RNE (1)

CI (3)

Cap. Prop. (4)

1er rapport (1)/3)%

2ème rapport (4)/3)%

2011

22778545,30

2170893025,19

136869885,76

1,0493

6,30477339

2012

23660032,49

3212726086,50

110667482,59

0,7364

3,44465975

2013

19024280,63

3172145231,41

959352671,37

0,6

30,2430249

2014

19119502,53

2788005957,57

564073334,23

0,7

20,2321424

2015

30400009,02

4968929472,53

1428447171,81

0,6

28,747584

Source : Nos analyses

Le premier rapport peut nous renseigner sur la rentabilité des capitaux investis. La faiblesse de son taux peut s’expliquer par l’insuffisance de RNE. Ce dernier est une composante principale de l’autofinancement et ne représente que de faibles taux sur la période étudiée.

Pour le 2ème rapport, plus les capitaux investis augmentent, plus EVA augmente. Ainsi donc, l’entreprise peut s’endetter d’avantage pour créer plus de sa richesse pendant notre période.

  1. Financement par endettement et EVA

Tableau N° 25: Mesure de sélection d’évaluation de l’EVA

Années

Cap. Prop. (1)

Dettes (2)

Cap. Invest. (3)

Poids des dettes (2)/3)%

2011

136869885,76

2034023139,43

2170893025,19

93,6952266

2012

110667482,59

3102058603,91

3212726086,50

96,5553402

2013

959352671,37

2212792560,04

3172145231,41

69,7569751

2014

564073334,23

2223932623,34

2788005957,57

79,7678576

2015

1428447171,81

3540482300,72

4968929472,53

71,252416

Source : Nos analyses

Le montant se trouvant dans la dernière colonne représente le poids des dettes sur l’investissement et nous remarquons que l’entreprise recourt en très grande partie aux dettes extérieures,  surtout l’année 2012 où les dettes représentent 96,5% des capitaux investis et  précisément celles à court terme.

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