La performance dans son approche théorique intègre de notions diverses dont les plus importantes sont : la croissance de l’activité, la profitabilité, la rentabilité, la productivité, l’efficacité et l’efficience. La performance puise ses origines du latin : « performare » et en anglais au 15ième siècle et signifiant accomplissement d’une manière convenable.[1]
Pour être compétitive, toute entreprise doit être performante, c'est-à-dire meilleure que ses concurrents tant dans sa stratégie que dans son organisation, ce qui est responsable peut ou doit agir sur les paramètres de la performance et doit rendre des comptes sur sa performance et sur l’utilisation des moyens mis en son autorité[2].
Plusieurs auteurs ont défini le mot performance. De ces derniers, nous retenons les suivantes :
Pour CHARREAU, La performance est la capacité de l’entreprise à concrétiser ses objectifs stratégiques en adoptant les meilleures façons de faire[3].
Le terme performance est couramment utilisé dans les appréciations portées sur les entreprises, et plus particulièrement en contrôle de gestion et chacun s'interroge sur ce qu'est une entreprise ou une organisation performante :
- est-ce celle qui réalisé de bons profits ?
- ou celle qui résiste aux changements de son environnement ?
- ou encore celle qui préserve l'emploi, qui épargne son environnement ?
Cet ensemble d'interrogations montre que la notion de performance est multidimensionnelle, ce qui pose la question de sa définition et celles de quelques notions voisines, puis des différentes performances qui peuvent être mises en évidence dans une entreprise.
En matière de gestion, la performance est la réalisation des objectifs organisationnels » (Bourguignon A). Elle se traduit par une réalisation (ou un résultat).
La performance est le résultat d'actions coordonnées, cohérentes entre elles, qui ont mobilisé des moyens (personnel, investissements), ce qui suppose que l'organisation dispose d'un potentiel de réalisation (compétences du personnel, technologie, organisation, fournisseurs...).
La performance peut être exprimée principalement en termes comptables et financiers : on parle à cet effet de performance financière et elle dépend de la capacité à :
Elle peut également s'exprimer en terme stratégique et on parlera de performance stratégique.
La performance stratégique a un caractère plus général : c'est la capacité à déterminer et à mettre en œuvre de bonnes stratégies dans le cadre des finalités qu'elle poursuit. Ces finalités sont variées : il peut s'agir de devenir la plus grande entreprise du monde, ou bien de rester une entreprise prospère dans une spécialité, ou même d'être la plus apte à atteindre les buts qu'elle s'est fixés
La réalisation est comparée aux objectifs, grâce à un ensemble d'indicateurs, chiffrés ou non. La comparaison suppose une forme de compétition : faire mieux que lors de la période précédente, rejoindre ou dépasser les concurrents. Elle donne lieu à une interprétation, jugement de valeur qui peut différer en fonction des acteurs concernés (actionnaires, dirigeants.)
Pour MACHESNAY, la performance de l’entreprise se définit comme le degré de réalisation du but recherché. L’analyse des buts fait apparaitre trois mesures de la performance, à savoir : l’efficacité, l’efficience et l’effectivité.¨
En matière de gestion, la performance est la réalisation des objectifs organisationnels. Cependant, il n’existe pas de façon intrinsèque.
Elle est définie par les utilisateurs de l’information par rapport à un contexte décisionnel caractérisé par un domaine et un horizon de temps. Elle permet à l’entreprise d’estimer son efficacité, mais aussi son efficience.
L'efficacité : est le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché. Elle décrit la capacité d'une personne, d'un groupe ou d'un système à arriver à ses buts ou aux buts qu'on lui a fixés. Être efficace serait donc produire des résultats escomptés et réaliser des objectifs fixés. En d'autres mots, ce serait faire les bonnes choses quand il faut et là où il faut ou tout simplement obtenir de bons résultats. L’efficacité est mesurée par rapport au ratio de rotation du capital utilisé.
L'efficience : est le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en œuvre. L'efficience désigne le fait pour une entreprise de réaliser ses objectifs avec le minimum de moyens engagés possibles. Elle traduit donc la productivité d'une entité, car elle met en rapport les résultats obtenus et les ressources consommées. L'efficience peut également être exprimée par plusieurs autres notions telles que :
Elle représente le rapport d'un bénéfice à des capitaux investis. La rentabilité de manière globale regorge deux notions distinctes : la rentabilité économique et la rentabilité financière[4]. Ces deux rentabilités constituent la rentabilité dite rétrospective, permet d'évaluer le modèle d'évaluation des actifs financiers (MEDAF) pouvant permettre de calculer un taux d'actualisation par le coût moyen pondéré du capital ; par opposition à la rentabilité prévisionnelle qui, elle, permet d'utiliser les flux de trésorerie pour assurer une évaluation prenant en compte les décalages temporels de l'entreprise.
Elle est une mesure de la performance économique de l'entreprise dans l'utilisation de l'ensemble de son capital « employé », c'est-à-dire de l'ensemble de son actif financé par les capitaux permanents.
Elle est encore appelée rentabilité des capitaux propres ou rentabilité des actionnaires, elle est l'expression du résultat net rapporté aux capitaux propres investis par les actionnaires. C'est pour cette raison que contrairement à la rentabilité économique non significative pour les apporteurs de capitaux, la rentabilité financière est suivie de plus près par ceux-ci.
La rentabilité financière correspond à ce que la comptabilité anglo-saxonne appelle le « Return on Equity » ou encore « ROE » et exprime la capacité des capitaux investis par les actionnaires et associés à dégager un certain niveau de profit.
La performance économique traduit les résultats présentés par la comptabilité. Il s’agit principalement des soldes intermédiaires de gestion.
Pour les entreprises commerciales, la marge commerciale = ventes des marchandises – couts d’achat des marchandises vendues.
Pour les entreprises industrielles, ce flux correspond à la production :
Production de l’exercice= production vendue+ production stockée+ production immobilisée.
Valeur ajoutée : ce solde représente la contribution productive ou la valeur économique créée par l’entreprise.
Valeur ajoutée= production diminuée des achats réalisés auprès des tiers
L’excédent brut d’exploitation (EBE) : correspond au résultat économique brut lié à l’activité opérationnelle de l’entreprise. L’EBE désigne la véritable rentabilité de l’exploitation.
EBE= VA+ Subventions d’exploitation- impôts, taxes et versements assimilés-charges du personnel
Le résultat brut d’exploitation : ce solde correspond aux ressources additionnelles permettant le financement des investissements futurs et l’efficacité de l’exploitation après la soustraction des charges financières.
RBE= EBE+ Résultat financier
Le résultat net (RN) : il permet aux actionnaires et aux analystes financiers d’apprécier la rentabilité et la performance de l’entreprise
RN = RBE+ Résultat exceptionnel – impôts
La performance financière est étroitement liée à la performance économique, elle est mesurée par plusieurs ratios :
La rentabilité (ROE) : ce ratio rapporte des indicateurs des résultats à des indicateurs relatifs aux montants des ressources mises en œuvre. C’est le ratio le plus souvent utilisé.
ROE= résultat de l’exercice / Capitaux propres
La mesure de la performance financière est imposée par la loi. Certaines organisations comme les entreprises doivent produire à la fin de chaque exercice comptable les documents de synthèse : bilan et le compte de résultat. Ces documents et leurs annexes contiennent les informations de base pour mesurer la performance financière.
C’est la capacité de l’entreprise à satisfaire sa clientèle en offrant des produits et des services de qualité répondant aux attentes des consommateurs. Les entreprises recherchant la performance commerciale doivent se soucier des besoins de leurs clients, prendre en compte les stratégies de leurs concurrents afin de conserver et développer leur part de marché. Les indicateurs de la performance commerciale sont : la part de marché, la fidélisation de la clientèle, l’attrait de nouveaux clients, la satisfaction des clients, la rentabilité par segment, par client, par produit, par marché,…
Plusieurs caractéristiques ont été soulevées pour parler d’entreprise performante. En effet, on appelle une entreprise performante celle qui est durablement profitable, pérenne, et qui produit et vend mieux plus que ses concurrents ; celle qui a atteint ses objectifs et ses finalités dans les délais déterminés et qui est compétitive, celle qui est efficiente et efficace reposant sur la flexibilité de son personnel, la prise de décisions rapides, celle qui crée de la valeur innovante, réactive qui s’améliore et progresse constamment et durablement, etc.
L’objectif d’un diagnostic financier est d’une part, de formuler un jugement de valeur sur la santé financière d’une entreprise et d’autre part, sur la base de ce jugement, de préparer des décisions (comme par exemple l’octroi d’un délai de paiement à un client, attribution d’un prêt par une banque, etc.).
Figure 1 : Triangle du diagnostic financier
Structure financière
Effet de levier
Solvabilité
Rentabilité Liquidité
Conflit possible et solvabilité
I.3. GENERALITES SUR LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
Il n’existe pas de définition unique de la PME. Les critères retenus diffèrent selon les textes législatifs ou réglementaires instituant des dispositifs d’aide en direction des PME.
La PME est par communauté Européenne comme étant une entreprise indépendante financièrement, employant moins de 250 salariés avec un chiffre d’affaires plaformé à 40 000 000 Euros. Remarquons cependant que cette définition est une unanime notamment en ce qui concerne le seuil fixé pour limiter le chiffre d’affaires et l’effectif employé. Signalons que le seuil varie d’un pays à l’autre.
Aujourd’hui, le choix des critères utilisés par un pays pour définir une PME est souvent condamné par les raisons qui motivent les opérations d’identifications.
En général, une PME compte moins de 500 salariés. Mais, beaucoup de pays, le seuil le plus bas est (100 à 300 salariés). Suite aux confusions des pays par rapport au critère à retenir pour classifier les PME, il est retenu un classement qui obéit à la convention globale :
En République Démocratique du Congo, la loi n°073-001 du 5 Janvier 1973 qui porte création de l’office de promotion des PME congolaises entend par PME, les entreprises agricoles, commerciales, industrielles et des services qui sont propriétés des personnes physiques de nationalité congolaise ou des sociétés du capital détenu en majorité parles personnes physiques ou morale de nationalité congolaise dans lesquelles toutes les fonctions de gestion, c'est-à-dire administration, finance, production, commerciale, approvisionnement sont exercées par les chefs d’entreprise.[7]
Le décret-loi n°086 du 10 juillet 1998 portant régime fiscal applicable aux PME en matière de contribution impôt sur le revenu professionnel et de contribution (impôt) sur le chiffre d’affaires à l’intérieur tel que modifiée et complétée à ce jour (12 novembre 2003) définit la PME de la manière suivante : « toute entreprise quelle que soit sa forme juridique qui emploie 200 personnes et dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas 448 000 000 FC » (chiffre donné par l’arrêté n°093/CAB/MIN/ECO-FIN et BUD/2002 du 02 juillet 2002.
La première définition qui est une définition générale met surtout l’accent sur la nationalité des propriétaires sur le fait que la gestion est concentrée au niveau du chef d’entreprise. Tandis que la deuxième définition qui est une définition fiscale est plus générale que la première. Ces divergences des définitions légales font que les PME sont traitées différemment au regard de ces deux lois et en fonction des matières génératrices des taxes rémunétrices ou fiscales.
Pour LUKUSA MENDE, la notion de PME se rapporte au contexte socio-économique dans lequel l’unité vit comme l’avons dit ci-dessus, chaque pays avance sa propre définition compte tenu de son contexte économique.
Pour ANDRE Julien et Bernard MOREL définissent quant à eux les PME par les critères suivants : la performance de la gestion, le processus de décision simple et rapide, le système d’information et de la recherche d’un environnement durable.
Aux USA est considérée comme PME toute entreprise dont le CA n’excède pas dix millions de dollars (10 000 000 $) et qui emploie moins de 250 salariés.
Au canada, une PME ne doit pas employer généralement plus de 500 personnes, ne peut pas avoir un actif supérieur à 25 million de dollars et son capital ne doit pas être détenu à plus de 25 % par une entreprise de plus grande importante.
Au Japon par exemple, il faut deux milliards de YEN (2 000 000 000 de YEN) soit deux mille huit cents dollars américains (2 800$) et trois cents ouvriers peut être considérée comme
PME.
En Europe, les définitions sont les suivantes :
I.3.1. Caractéristiques des PME
On pourrait rejoindre Witerwulgme (1998) qui fait la distinction entre les critères qualitatifs et les critères quantitatifs.
Pour définir la PME, aucun critère ne saurait avoir une valeur absolue. En fait, la PME paraît se caractériser davantage par des critères qualitatifs. Les critères de fonds peuvent être selon nous être ramenés à trois : la responsabilité, la propriété de la recherche d’un objectif de richesse particulier, la centralisation de la structure.
La propriété du patrimoine social est le fait d’un homme ou de sa famille quelle que soit la forme juridique adoptée, ce qui se traduit le plus souvent par une confusion de patrimoine. Précisément, il ressort d’une enquête d’une part, trois fois sur quatre, le dirigeant d’une entreprise moyenne possède la majorité des capitaux et que d’autre part, la majeure partie des entreprises moyennes ont le statut juridique de la société anonyme (G. Hirigoyen, 1981). On a donc affaire à des entreprises personnelles ou familiales trop souvent camouflées en fausses sociétés des capitaux.
Il est vrai que la distinction propriétaire-dirigeant n’existe pas. Dans plus de 80% de cas, l’autorité réelle est détenue par le ou les propriétaires, phénomène qui tient à l’origine familiale.
Ils reposent sur trois éléments suivants :
Il y a deux types des PME qui sont :
Le système informel en RDC occupe à l’heure actuelle 25% de la population active. Le reste de cette population active, soit 75% se refugient dans d’autres activités parmi lesquelles les activités agricoles d’autosuffisance.
Le secteur informel comprend les activités suivantes :
Un grand nombre de demandeurs d’emplois transitent par ce secteur salarié. Ils ne peuvent accepter de quitter ce secteur que si les salaires proposés dans le secteur salarié sont supérieurs aux revenus retirés dans les activités informelles.
Tableau N° 1 : Classification des entreprises selon l’effectif des employés
Nombre d’employés |
Types d’entreprises |
De 1 à 9 |
Très petite entreprise (TPE) |
De 10 à 49 |
Petite entreprise (PE) |
De 50 à 199 |
Moyenne entreprise (ME) |
De 200 et plus |
Grande entreprise (GE) |
Source : Clémence BURHAMA Eka, Cours d’entrepreneuriat, G3 ECO, UOB, 2013-2014
Vu les différentes classifications, l’entreprise GINKI S.A qui est une entreprise semi industrielle, fait partie des petites et moyennes entreprises œuvrant dans la ville de Bukavu en province du Sud-Kivu. D’où il nous est ultime de donner sa présentation.
[1] MURHULA BASHWIRA Prince, Analyse de la performance financière d’une unité de production et son impact sur la pérennité des établissements AMUR Mugote de 2009-2013 », Mémoire, UOB, 2013-2014
[2] Augustin MUTABAZI, Contrôle de gestion et Audit, Cours, inédit, L2 GEFIN, UOB, 2013-2014
[3] G. CHARREAUX, Le point sur la mesure de performance des entreprises, Paris, Ed. Economica, 1998, p7
[4] Elie Cohen, Dictionnaire de gestion, 3eme édition la découverte, p313
[5] MURHULA BASHWIRA Prince, Op Cit, P 19
[6] Michel LEVASSEUR, A.QUINTART, Les finances, 2ième édition Economica, Paris, P 58
[7] CADICEC-Information, « Bulletin du Centre d’Action pour Dirigeants et cadres d’entreprises chrétiens au Congo », 81, Avenue Roi Baudouin, Kinshasa, Décembre 2003, PP 26-28