Arrow Table de matières
7626929

CHAPITRE III: ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Après la récolte des données, nous passons à leur présentation, analyse et interprétation. Pour cela les réponses de nos enquêtés à l’interview nous ont permis d’avoir des informations qui nous on apprit comment le Mufuliiru concevait la maladie mentale, son étiologie et comment il traitait les maladies mentales.

Dans cette description nous tiendrons compte de trois dimensions ci -dessous:

1.1.  CONCEPTION

Chez le peuple  Fuliiru, la conception de la maladie mentale à travers les différents systèmes explicatifs se fondait sur deux approches ou perspectives essentielles à savoir:

  • L’approche organique (Ukulwala itwe kwoyu mundu kwalyokera mumagala gage, bulwazi bwa ‘mumagala‹‹ si cet individu présente de la céphalée sa comme étiologie dans son organisme››) ;
  • L’approche magique (Ukulwala kwoyu mundu kwalyokera no’kulogwa, wala ahuma byabene, ahubira imibanga fulani ‹‹ la personne est malade parce qu’il y a› présence de la polyglobulie›).

1.2.  ETIOLOGIE

La société Fuliiru reste souvent rationaliste car pour elle rien ne pourrait entrer dans l’organisme d’un individu sans raison et positiviste en ce sens que tout ce qui pourrait entrait dans l’organisme de l’individu était démontrer par des pratiques médicinales traditionnelles. C’est pour cette raison que ce peuple Fuliiru devant la maladie et la mort qui sont des phénomènes naturels, il y avait toujours la recherche des causes.

La causalité se rapportait sur deux aspects:

  1. La recherche de la relation entre deux phénomènes objectifs (causalité naturelle.) par exemple :

- je suis tombé parce que je me suis buté contre une pierre.

- Il est devenu malade parce qu’il y avait l’un de sa famille qui souffrait de la même maladie hérédité  mais cette croyance était  vraiment rare chez le Mufuliiru en cas de maladie et de mort.

  1. Causalité surnaturelle transcendantale, culturellement et subjectivement vécue. Le Mufuliiru ici considérait que la cause de la maladie chez la personne était due par exemple à la sorcellerie ‹‹ Ukulwala kwoyu mundu kwalyokera no’kuhamulirwa imizimu Ya bandu abakafwa ni sire›› ; aux mauvais esprits ; à la magie, à la haine interindividuelle, à l’attachement beaucoup plus de l’homme à sa femme…

 En effet, si la maladie était banale et éphémère, le Mufuliiru  disait que c’est naturel, c’est-à-dire lorsqu’on donnait des médicaments à la personne mais, si sa était rationnellement explicable ou perdure, sa était considérer comme surnaturel et transcendantal. Par exemple d’Ibombosire, lorsqu’on donnait différents médicaments à la personne malade et ce dernier arrivait à guérir c’est le cas de ‹‹ Ibombosire››. Mais si c’était rationnellement inexplicable ou perdure, c’était considéré comme surnaturel et transcendantal et source de questionnement.

Ainsi, on peut noter que l’étude de la causalité des maladies mentales dans la société Fuliiru reposait sur l’examen des champs étiologiques, et sur la manière dont ces champs s’articulent entre eux. D’où il faut distinguer trois champs étiologiques principaux:

  1. ‹‹Magambo gebingishongisho mu kihugo kya bandu barambirimwohe ›› c’est-à-dire l’action des esprits dans le monde des hommes (il y a l’être suprême, les défunts, les esprits errants, les génies…)
  2. ‹‹Indalo yobwira bwa bandu bonene kwa bonene›› c’est-à-dire les champs de relations interpersonnelles (famille large et restreinte)
  3. ‹‹Indalo ya mahube go mundu yenene›› qui signifie les champs des infractions individuelles :

-faute à l’égard de l’être suprême,

 -faute à l’égard des parents (père, mère, tante, oncle…),

 -faute à l’égard de la société : délit social (vol, adultère,…)

Toutes ces causalités formant un axe, c’est-à-dire sont en interaction.

  • Mode de recherche des causes des maladies mentales

La recherche des causes des maladies mentales chez les Bafuliiru se faisait sur trois axes:

  • ‹‹Njira yokulaguza››: recours à la divination. C’est-à-dire ici quand le Mufuliiru voyait que l’individu qui était normal n’est le plus, on recourait directement au test ‹‹ kilaguzo›› qui était considéré comme une échographie, radio, scanner qui servait à découvrir les maladies, savoir aussi l’origine.
  • ‹‹Kuloza ibyaleta ubulwazi ››: recherche des causes des troubles. Ici le Mufuliiru était censé de découvrir la cause de la maladie qui attaquait la personne. D’où il se posait la question : est-ce que la personne a volé les biens d’autrui? Est-ce qu’il a rencontré les esprits mauvais ? est- ce qu’il a été ensorcelle? Est-ce qu’il a fait les interdits?
  • ‹‹Kuyibuza kuti kwo mundu agabukwa››: association de plusieurs idées pour savoir comment le malade mental doit être soigné.
    • THERAPIE

Pour savoir les modes de traitement le Mufuliiru était d’abord orienté par tout celui qui voyait comment  la personne malade souffrait et qui était touché par cet état. C’est pour quoi on peut souligner que le traitement chez le Mufuliiru était collectif (combinaison des idées des personnes) avant d’être individuel.

           Le traitement de la maladie mentale ou somatique chez le Fuliiru se faisait surtout par les tradipraticiens et cela dépendait du degré de la maladie. Avant tout traitement concrètement les tradipraticiens Fuliiru faisaient: 

  • La psycho pharmacopée : potion à la base des plantes médicinales que le patient ingurgitait (avalait) sous les incantations (paroles) du tradithérapeute, ont massait le malade avec des pommades ; ‹‹ kuyikaraba umuti›› qui signifie faire le bain du médicament.
  • Les tradipraticiens faisaient la divination pour savoir les causes de la maladie et éventuellement les médicaments à utiliser. Pour cette raison certains tradipraticiens faisaient un culte d’évocation des esprits (Kuhamagala imizimu ya bashokulu, Kandi iri ya kisigo). Il s’agissait bien entendu de l’exorcisme et des fétiches.

Ainsi, le traitement pour les tradipraticiens avait certains principes, techniques d’où certains parmi ces derniers pouvait d’abord multiplier le niveau du problème du malade avec ses puissances ceci pour voir s’il sera capable dans son traitement.

On peut noter que le trait commun fondamental à toutes les maladies mentales que pouvait voir le tradipraticiens et la société est que celles-ci sont une interprétation d’une présence étrangère à la personne malade. En faisant l’aggravation de la maladie c’est ça un état hypnotique ou la personne n’avait pas conscience qu’elle habilitée par un mauvais esprit.

Cependant, on mettait aussi l’accent sur l’examen des critères de guérison (pronostic et prophylaxie), le Mufuliiru souvent mettait en garde toute personne qui vole souvent, qui foule aux pieds la culture, qui trompent filles d’autrui pour les avoir.

  • LA CLASSIFICATION DES MALADIES MENTALES CHEZ LES BAFULIIRU

Le Mufuliiru classait les maladies mentales en 5 catégories :

  1. IBOMBOSIRE : l’individu qui était normal entre dans l’état de somnolence, a tendance à fuir, a l’instabilité, parle trop.
  2. KIFUKUNI : était dit chez le Mufuliiru au cas où il voyait l’individu qui était normal commence à piquer des crises en manifestant des mouvements anormaux de la musculature bucco-faciale lors de la crise, obnubilation de la conscience, perte des connaissances, répétition de crises aigues.
  3. MIBAMBWE : c’est une perte de la connaissance quand il perturbation sur le mental où l’individu souvent s’isole des autres. D’où trop des bruits lui semblent être des personnes qui viennent lui prendre.
  4. KULUGIRWA NOMUKO MUMAGALA : c’est le fait pour l’individu d’avoir beaucoup de sang dans son organisme. C’est-à-dire qu’il y a polyglobulie chez l’individu. Et cela amener l’individu à être instable, agité.
  5. ISIRE MENEMENE : c’est-à-dire une folie proprement dite. où l’individu était considérer comme il n’ayant d’intelligence, de raisonnement. Il abime les biens des autres, il peut aller se jeter  dans une rivière ou dans une forêt, il peut se déshabiller en public, il peut injurier le roi en pleine masse, injurier sa belle-mère ou son beau-père, présenter un discours désorganisé …

Partager ce travail sur :