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CHAP III : EVALUATION DES BESOINS EN EAU

Introduction

Un projet d’alimentation en eau potable a pour objectif de fournir  l’eau de bonne qualité et en quantité suffisante au maximum de la population du site concerné par le projet pendant une durée bien définie qui est estimé comme durée de vie du réseau; au Burundi, cette durée est fixée à 20 ans pour un projet d’AEP. L’adduction en eau potable devra suivre  la qualité  des normes de l’OMS.

Population à desservir

La détermination des besoins en eau des populations et des collectivités de notre zone du projet s’est fait de la manière suivante :

Population actuelle

L’évaluation de la population se fait sur base des données de recensement ou d’une enquête menée auprès de l’administration. Aussi on peut avoir d’autres services comme l’ISTEEBU qui peuvent nous fournir des données d’études statistiques fiables.

Consommation spécifique

L’accroissement d’eau consommée dans les ménages ne peut se réaliser qu’en diminuant la distance parcourue lors de l’approvisionnement et en renforçant surtout l’éducation sanitaire pour faire comprendre à la population rurale le rôle si important de l’eau dans la santé humaine.

Nous établissons deux types de normes fréquemment utilisées au Burundi pour base de calcul  sur les dotations journalières : normes en vigueur des services de la REGIDESO (milieu urbain) et normes en vigueur des services de l’ AHR (milieu rural).

Normes en vigueur des services de la REGIDESO

Pour mieux évaluer les besoins en eau potable, la REGIDESO a des bases de calcul. Ces bases sont résumées dans un tableau donnant les dotations journalières par types  de consommateur.

Bases de calcul sur les dotations journalières

Type de consommateur

Unité

Dotation

Domestique :

     BP (branchement privé)

l/j/p

60

     BF (borne fontaine)

l/j/p

20

Etablissement scolaire/universitaire :

     élève/Etudiant interne

l/j/p

40

     élève/Etudiant externe

l/j/p

5

Hôpital

l/lit/j

150

Dispensaire :

     Consultant

l/j/consultant

5

Camps militaire/police

l/j/p

50

Administration

l/j/p

5

Marché

l/j/visiteur

1

Prison

l/j/p

40

Mission religieuse chrétienne

l/j/p

50

Mosquée

l/j/p

25

Abattoir

l/tête/j

100

Hôtel /Auberge

l/lit/j

50

Restaurant / Bar

forfait/j

100

Tableau 7 : Bases de calcul pour chaque type de consommateurs.

Normes en vigueur des services de l’AHR

Les normes  de consommation utilisées par l’AHR se réfèrent sur la consommation d’eau potable dans les milieux ruraux du Burundi. 

Ces normes sont les suivantes :

Désignation

Unité

Valeurs  OMS

Valeurs locales

1. Consommations domestiques

 - Bornes fontaines

l/j/p

5 – 25

20

 - Branchements privés

l/j/p

70 – 250

100

2. Etablissements publics

- Ecole primaire

l/j/p

15 – 30

5

- Foyer social

l/j/p

-

10

- Prison

l/j/p

25 – 40

15

- Bureau communal

l/j/p

15 - 20

10

- Centre de négoce

l/j/p

-

3

  Centre de santé, Dispensaire

l/j/lit

220 – 300

150

- Ecole avec internat

l/j/élève

90

30

- Camp militaire

l/j/soldat

140

30

- Communauté religieuse

l/j/p

-

250

- Catéchuménat

l/j/p

-

5

- Ateliers divers

l/j/p

-

5

Tableau 8 : Besoins en eau potable dans le milieu rural.

Notre zone se trouvant dans un milieu rural, nous nous référerons aux normes en vigueur des services de l’AHR.

Pour faire l’évaluation de la population on se réfère sur les données des différents recensements pour mieux connaître le taux d’accroissement annuel de notre commune.

Année

Population

1996

45695

1997

46236

1998

46779

1999

47898

2000

49007

2001

50090

2002

51164

2003

52224

2004

53447

2005

54761

2006

56075

2007

57589

2008

43763

2009

44813

2010

45889

Tableau 9 : évolution de la population de la commune Mutambu

Figure13 : Evolution de population commune Mutambu

Source: ISTEEBU, Annuaire statistique du Burundi2010

 Pour les marchés et centre de négoce,  une fréquentation moyenne de 1000 visiteurs par jour de marché et 1500 à l’horizon de 2033 est considérée.

Dans la plupart des cas, on estime la population à servir à l’aide de la formule de l’intérêt composé :

            Pn = Po (1+Z)n                             Formule III.1

            Avec :  Pn : Population après n années

                                    Po : Population initiale

                                    Z   : Taux de croissance moyen

                                    n   : nombre d’années de projection

Z=                                          Formule III.2

Z= (57589-45695) / (11*45695)

  =0 ,023 soit 2,3%

Quantité d’eau nécessaire

Colline

Bénéficiaire(2013)

Bénéficiaire(2033)

MUHANDA

130

205

MURAMBI

575

906

GASENYI

525

828

NTOBO

90

142

Total

1320

2081

Tableau 10 : quantité d’eau nécessaire           

Consommation spécifique

20 l/j/hab.

Consommation totale

41620 l/j

Tableau 11 : quantité d’eau nécessaire ménages

Equipement

Population actuelle(2013)

Population progétée2033

Consommation specifique(l̸j̸hab)

Sous total

Ecoles primaires :

Murambi

450

710

5

3550

Lycée communal Mutambu

510

804

5

4020

Centre de santé

20

32

150

4800

COUVENT

15

24

250

6000

Marché

1000

1500

3

4500

Total

1995

3070

22870

Tableau 12 : besoins en eau infrastructure publique

Besoins

Besoins en eau (l/j)

Ménages

41620

Equipements

22870

Total

64490

Tableau 13 : Récapitulatif des besoins

Bilan des pertes d’eau

Par pertes d’eau, il faut entendre la différence entre les quantités d’eau produite par les ouvrages de captage et celles consommées (facturées) en aval au réseau de distribution. Cette différence est souvent  le résultat de plusieurs facteurs à savoir :

les besoins propres de l’usine de production : ces besoins s’évaluent de 5% à 7% du volume d’eau produite ;(  exemple : les lavages de  filtres.)

les faux relevés  des compteurs : ils ne sont pas fréquents mais ne sont pas à exclure

les pertes techniques : il s’agit des pertes réelles  car elles sont provoquées par des fuites d’eau dans les ouvrages, la non étanchéité des robinetteries et tuyauteries insuffisamment entretenues.

Un rendement technique du réseau d’alimentation supérieur à 80% est considéré comme suffisant. Pour notre projet, les pertes seront évaluées à 25% afin d’éviter tout risque d’insuffisance d’eau chez les bénéficiaires.

Ainsi la formule suivante nous permet d’exprimer les pertes inévitables en 2033.

                                    FormuleIII.3 

Avec :  Qpertes   : Pertes journalières d’eau ;

            Qmoy      : Besoins moyens journaliers ;

            p          : Proportion des pertes.

Ce qui donne :

Qmoy (l/j)

P

Qpertes (l/j)

64490

25%

21497

Tableau 14 : perte de charge              

Quantités  à produire

Les besoins globaux en eau potable sont donnés par :

QT =Qmoy + Qpertes        Formule III.4                                                                    

Qmoy (l/j)

Qpertes (l/j)

QT (l/j)

QT (l/s)

64490

21497

85987

0,99

     Tableau 15 : quantité à produire     

Production de pointe

Le débit de production est le débit nécessaire pour l’alimentation du réseau pendant sa période de vie en tenant compte de pertes éventuelles en eau au cours du transport et d’autres fluctuations.

Le débit de pointe Qmax est lié au débit moyen donné par la formule :

Qmax = Qmoy  (1+C)                  FormuleIII.5

Où C est le facteur de pointe (fonction du débit moyen)   

La production de pointe est calculée en comparaison avec la consommation de pointe des villes du Burundi jusqu’ici connu, en tenant compte des activités quotidiennes. Pour le cas de notre réseau et puisqu’il n’y a pas beaucoup d’activités qu’entraînent beaucoup de variation au niveau de la consommation, nous pouvons fixer ce facteur à 10%. On a donc :

Qmoy

1+C

Qj max (l/s)

l/j

l/s

85987

0,99

1,1

1,09

          Tableau 16 : production de pointe

Marge

Une marge de sécurité doit être ajoutée à la production de pointe en considérant l’augmentation de la consommation qui peut surgir provoquée par l’augmentation soit de la population, soit de la consommation afin d’éviter les contraintes de remaniement du réseau trop tôt parce que notre étude va s’étendre sur une période de 20ans.

La population à desservir en 2033 (après 20ans) sera donnée par la formule :

        Pn = Po (1+Z)n

 Pour notre zone; Z: taux d’accroissement 0,023 ;

                            Po: population en 2013(1320)

                            n : durée de vie (horizon de planification)

                            n=20ans

Donc, Pn = 1320*(1+0,023)20       

 Pn=2081  →= 0,576

Soit une augmentation de : 58%

 Donc, le coefficient  de majoration est de 0,58  car les consommations augmentent avec l’accroissement de la population.Donc la production nécessaire pour 2033 est de: 1,09*(1+0,58)=1, 72 (l /s).

Catégorie des bénéficiaires

Quantité d'eau à produire (mᶾ/j)

Q perte (mᶾ/j)

Q total (mᶾ/j

Q total (l/s)

Quantité à produire (l/s)

Production de pointe (l/s)

Production maximale (l/s)

Villageois

41,62

13,873

55,4933

0,642

0,7065

0,40977716

1,11629

E.P MUR et LCM

7,57

2,5233

10,0933

0,117

0,1285

0,07453179

0,203035

Centre de Santé

4,8

1,6

6,4

0,074

0,0815

0,047259259

0,128741

Couvent

6

2

8

0,093

0,1019

0,059074074

0,160926

Marché

4,5

1,5

6

0,069

0,0764

0,044305556

0,120694

TOTAL

64,49

21,497

85,9867

0,995

1,0947

0,63494784

1,729685

Tableau17 : Les besoins en eau maximum

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