Un projet d’alimentation en eau potable a pour objectif de fournir l’eau de bonne qualité et en quantité suffisante au maximum de la population du site concerné par le projet pendant une durée bien définie qui est estimé comme durée de vie du réseau; au Burundi, cette durée est fixée à 20 ans pour un projet d’AEP. L’adduction en eau potable devra suivre la qualité des normes de l’OMS.
La détermination des besoins en eau des populations et des collectivités de notre zone du projet s’est fait de la manière suivante :
L’évaluation de la population se fait sur base des données de recensement ou d’une enquête menée auprès de l’administration. Aussi on peut avoir d’autres services comme l’ISTEEBU qui peuvent nous fournir des données d’études statistiques fiables.
L’accroissement d’eau consommée dans les ménages ne peut se réaliser qu’en diminuant la distance parcourue lors de l’approvisionnement et en renforçant surtout l’éducation sanitaire pour faire comprendre à la population rurale le rôle si important de l’eau dans la santé humaine.
Nous établissons deux types de normes fréquemment utilisées au Burundi pour base de calcul sur les dotations journalières : normes en vigueur des services de la REGIDESO (milieu urbain) et normes en vigueur des services de l’ AHR (milieu rural).
Pour mieux évaluer les besoins en eau potable, la REGIDESO a des bases de calcul. Ces bases sont résumées dans un tableau donnant les dotations journalières par types de consommateur.
Type de consommateur |
Unité |
Dotation |
Domestique : |
||
BP (branchement privé) |
l/j/p |
60 |
BF (borne fontaine) |
l/j/p |
20 |
Etablissement scolaire/universitaire : |
||
élève/Etudiant interne |
l/j/p |
40 |
élève/Etudiant externe |
l/j/p |
5 |
Hôpital |
l/lit/j |
150 |
Dispensaire : |
||
Consultant |
l/j/consultant |
5 |
Camps militaire/police |
l/j/p |
50 |
Administration |
l/j/p |
5 |
Marché |
l/j/visiteur |
1 |
Prison |
l/j/p |
40 |
Mission religieuse chrétienne |
l/j/p |
50 |
Mosquée |
l/j/p |
25 |
Abattoir |
l/tête/j |
100 |
Hôtel /Auberge |
l/lit/j |
50 |
Restaurant / Bar |
forfait/j |
100 |
Tableau 7 : Bases de calcul pour chaque type de consommateurs.
Les normes de consommation utilisées par l’AHR se réfèrent sur la consommation d’eau potable dans les milieux ruraux du Burundi.
Ces normes sont les suivantes :
Désignation |
Unité |
Valeurs OMS |
Valeurs locales |
1. Consommations domestiques |
|||
- Bornes fontaines |
l/j/p |
5 – 25 |
20 |
- Branchements privés |
l/j/p |
70 – 250 |
100 |
2. Etablissements publics |
|||
- Ecole primaire |
l/j/p |
15 – 30 |
5 |
- Foyer social |
l/j/p |
- |
10 |
- Prison |
l/j/p |
25 – 40 |
15 |
- Bureau communal |
l/j/p |
15 - 20 |
10 |
- Centre de négoce |
l/j/p |
- |
3 |
Centre de santé, Dispensaire |
l/j/lit |
220 – 300 |
150 |
- Ecole avec internat |
l/j/élève |
90 |
30 |
- Camp militaire |
l/j/soldat |
140 |
30 |
- Communauté religieuse |
l/j/p |
- |
250 |
- Catéchuménat |
l/j/p |
- |
5 |
- Ateliers divers |
l/j/p |
- |
5 |
Tableau 8 : Besoins en eau potable dans le milieu rural.
Notre zone se trouvant dans un milieu rural, nous nous référerons aux normes en vigueur des services de l’AHR.
Pour faire l’évaluation de la population on se réfère sur les données des différents recensements pour mieux connaître le taux d’accroissement annuel de notre commune.
Année |
Population |
1996 |
45695 |
1997 |
46236 |
1998 |
46779 |
1999 |
47898 |
2000 |
49007 |
2001 |
50090 |
2002 |
51164 |
2003 |
52224 |
2004 |
53447 |
2005 |
54761 |
2006 |
56075 |
2007 |
57589 |
2008 |
43763 |
2009 |
44813 |
2010 |
45889 |
Tableau 9 : évolution de la population de la commune Mutambu
Figure13 : Evolution de population commune Mutambu
Source: ISTEEBU, Annuaire statistique du Burundi2010
Pour les marchés et centre de négoce, une fréquentation moyenne de 1000 visiteurs par jour de marché et 1500 à l’horizon de 2033 est considérée.
Dans la plupart des cas, on estime la population à servir à l’aide de la formule de l’intérêt composé :
Pn = Po (1+Z)n Formule III.1
Avec : Pn : Population après n années
Po : Population initiale
Z : Taux de croissance moyen
n : nombre d’années de projection
Z= Formule III.2
Z= (57589-45695) / (11*45695)
=0 ,023 soit 2,3%
Colline |
Bénéficiaire(2013) |
Bénéficiaire(2033) |
MUHANDA |
130 |
205 |
MURAMBI |
575 |
906 |
GASENYI |
525 |
828 |
NTOBO |
90 |
142 |
Total |
1320 |
2081 |
Tableau 10 : quantité d’eau nécessaire
Consommation spécifique |
20 l/j/hab. |
Consommation totale |
41620 l/j |
Tableau 11 : quantité d’eau nécessaire ménages
Equipement |
Population actuelle(2013) |
Population progétée2033 |
Consommation specifique(l̸j̸hab) |
Sous total |
Ecoles primaires : Murambi |
450 |
710 |
5 |
3550 |
Lycée communal Mutambu |
510 |
804 |
5 |
4020 |
Centre de santé |
20 |
32 |
150 |
4800 |
COUVENT |
15 |
24 |
250 |
6000 |
Marché |
1000 |
1500 |
3 |
4500 |
Total |
1995 |
3070 |
22870 |
Tableau 12 : besoins en eau infrastructure publique
Besoins |
Besoins en eau (l/j) |
Ménages |
41620 |
Equipements |
22870 |
Total |
64490 |
Tableau 13 : Récapitulatif des besoins
Par pertes d’eau, il faut entendre la différence entre les quantités d’eau produite par les ouvrages de captage et celles consommées (facturées) en aval au réseau de distribution. Cette différence est souvent le résultat de plusieurs facteurs à savoir :
les besoins propres de l’usine de production : ces besoins s’évaluent de 5% à 7% du volume d’eau produite ;( exemple : les lavages de filtres.)
les faux relevés des compteurs : ils ne sont pas fréquents mais ne sont pas à exclure
les pertes techniques : il s’agit des pertes réelles car elles sont provoquées par des fuites d’eau dans les ouvrages, la non étanchéité des robinetteries et tuyauteries insuffisamment entretenues.
Un rendement technique du réseau d’alimentation supérieur à 80% est considéré comme suffisant. Pour notre projet, les pertes seront évaluées à 25% afin d’éviter tout risque d’insuffisance d’eau chez les bénéficiaires.
Ainsi la formule suivante nous permet d’exprimer les pertes inévitables en 2033.
FormuleIII.3
Avec : Qpertes : Pertes journalières d’eau ;
Qmoy : Besoins moyens journaliers ;
p : Proportion des pertes.
Ce qui donne :
Qmoy (l/j) |
P |
Qpertes (l/j) |
64490 |
25% |
21497 |
Tableau 14 : perte de charge
Les besoins globaux en eau potable sont donnés par :
QT =Qmoy + Qpertes Formule III.4
Qmoy (l/j) |
Qpertes (l/j) |
QT (l/j) |
QT (l/s) |
64490 |
21497 |
85987 |
0,99 |
Tableau 15 : quantité à produire
Le débit de production est le débit nécessaire pour l’alimentation du réseau pendant sa période de vie en tenant compte de pertes éventuelles en eau au cours du transport et d’autres fluctuations.
Le débit de pointe Qmax est lié au débit moyen donné par la formule :
Qmax = Qmoy (1+C) FormuleIII.5
Où C est le facteur de pointe (fonction du débit moyen)
La production de pointe est calculée en comparaison avec la consommation de pointe des villes du Burundi jusqu’ici connu, en tenant compte des activités quotidiennes. Pour le cas de notre réseau et puisqu’il n’y a pas beaucoup d’activités qu’entraînent beaucoup de variation au niveau de la consommation, nous pouvons fixer ce facteur à 10%. On a donc :
Qmoy |
1+C |
Qj max (l/s) |
|
l/j |
l/s |
||
85987 |
0,99 |
1,1 |
1,09 |
Tableau 16 : production de pointe
Une marge de sécurité doit être ajoutée à la production de pointe en considérant l’augmentation de la consommation qui peut surgir provoquée par l’augmentation soit de la population, soit de la consommation afin d’éviter les contraintes de remaniement du réseau trop tôt parce que notre étude va s’étendre sur une période de 20ans.
La population à desservir en 2033 (après 20ans) sera donnée par la formule :
Pn = Po (1+Z)n
Pour notre zone; Z: taux d’accroissement 0,023 ;
Po: population en 2013(1320)
n : durée de vie (horizon de planification)
n=20ans
Donc, Pn = 1320*(1+0,023)20
Pn=2081 →= 0,576
Soit une augmentation de : 58%
Donc, le coefficient de majoration est de 0,58 car les consommations augmentent avec l’accroissement de la population.Donc la production nécessaire pour 2033 est de: 1,09*(1+0,58)=1, 72 (l /s).
Catégorie des bénéficiaires |
Quantité d'eau à produire (mᶾ/j) |
Q perte (mᶾ/j) |
Q total (mᶾ/j |
Q total (l/s) |
Quantité à produire (l/s) |
Production de pointe (l/s) |
Production maximale (l/s) |
Villageois |
41,62 |
13,873 |
55,4933 |
0,642 |
0,7065 |
0,40977716 |
1,11629 |
E.P MUR et LCM |
7,57 |
2,5233 |
10,0933 |
0,117 |
0,1285 |
0,07453179 |
0,203035 |
Centre de Santé |
4,8 |
1,6 |
6,4 |
0,074 |
0,0815 |
0,047259259 |
0,128741 |
Couvent |
6 |
2 |
8 |
0,093 |
0,1019 |
0,059074074 |
0,160926 |
Marché |
4,5 |
1,5 |
6 |
0,069 |
0,0764 |
0,044305556 |
0,120694 |
TOTAL |
64,49 |
21,497 |
85,9867 |
0,995 |
1,0947 |
0,63494784 |
1,729685 |
Tableau17 : Les besoins en eau maximum