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CHAP II : REVUE DE LA LITTERATURE ET CADRE CONCEPTUEL

Ce chapitre, comporte une vue globale de ce que d’autres auteurs et chercheurs ont écrit  à propos d’un projet d’AEP c’est à dire les généralités sur l’étude d’un projet d’AEP.

Le cycle de l’eau

Sur la terre, l’eau se présente sous trois formes : liquide (à une température ordinaire), gazeuse (ou en vapeur à une température élevée environ 100°C) et solide lorsque la température devient négligeable ou inférieure à 0°C.

 A l’aide de l’énergie solaire répandue sur la terre y compris les eaux de surface : les mers, les océans, les rivières et fleuves ; il se produit à ces dernières l’évaporation sous forme de vapeur d’eau qui se condense à la rencontre avec une atmosphère froide et forme des nuages qui par la suite se transforment en pluie. Une partie de cette dernière ruisselle sur la terre d’où la présence des lacs, fleuves ; une autre partie s’infiltre dans la terre pour alimenter les nappes souterraines.

Cet écoulement souterrain est scindé en deux parties : la première pour alimenter les plantes qui par après va s’évaporer (évapotranspiration) et la deuxième lorsqu’elle rencontre  une roche dure (couche imperméable), s’accumule dans la nappe phréatique essaie de chercher la sortie et forme ainsi une source qui, se jette soit dans l’océan, le lac, la mer,...selon la profondeur de la nappe phréatique. L’évapotranspiration reprend encore la naissance grâce à l’énergie solaire et le phénomène devient cyclique (comme il a commencé).

Le tableau ci-dessous nous montre le volume d’eau contenu dans différents milieux considérés comme les réservoirs sur la terre :

Réservoirs

Volume 10-6km3

Pourcentage total

Océans

1370

97,25

Cellules glaciaires et glaciers

29

2,05

Eau souterraine

9,5

0,68

Lacs

0,125

0,01

Humidité des sols

0,065

0,005

Atmosphère

0,013

0,001

Fleuves et rivières

0,0017

0,0001

Biosphère

0,0006

0,00004

Total

1408,7053

99,999614

Tableau1 : le volume d’eau contenu dans différents milieux considérés comme les réservoirs sur la terre

Source : cours d’hydrologie

Source http: ̸̸̸̸̸̸̸̸̸̸ ̸̸ fr.wikepédia.org.wiki ̸ cycle de l’eau

Figure 4 : cycle de l’eau

Evaporation : passation de l’eau de l’état liquide à l’état gazeux  dû à l’échauffement des eaux de surface (rivières, mers, lacs, océans) par l’énergie solaire.

Evapotranspiration : c’est un phénomène de passage de l’eau de l’état liquide à l’état gazeux provenant des végétaux (évaporation)et en partie par la transpiration (les espèces animales).

Précipitation : c’est la chute d’eau sous forme liquide ou solide (grêle, neige, pluie, brouillard, rosée) provenant des condensations atmosphériques vers la terre.

Ruissellement : composante de l’eau  qui s’écoule  sur la surface terrestre  alimentant directement les eaux de surface   (rivières, lac, fleuve, …).

Infiltration : c’est un phénomène  de passage des eaux à travers le sol pour passer dans  les différentes couches souterraines jusqu’à la sortie au niveau de l’exutoire.

Eau potable

 Une eau potable est une eau saine c'est-à-dire  prête à la boisson sans risque de nuire la santé humaine.

L’eau de consommation est décrite par les auteurs FAIR et GEYER in water supply and waste water disposal,New York,1954  comme

N’étant pas contaminée, donc incapable d’infecter quiconque en consomme d’une maladie à transport hydrique ;

Exempt  des substances toxiques ;

Exempt des quantités excessives de matières minérales et organiques. »

Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, toute eau claire, limpide, inodore et sans goût, n’est pas toujours une eau potable.

 Pour mieux définir l’eau potable, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) à l’aide des recherches faites par ses experts laborantins, a donné des normes de base (les teneurs limites) au-delà desquelles certaines substances rencontrées constamment dans l’eau deviennent nocives à la vie humaine qui la consomme et de cela rendent l’eau non potable.

Qualité de l’eau potable

C’est la provenance de l’eau qui détermine sa qualité, d’où son utilisation future. L’eau potable doit être saine, pure et exempte de tout risque de contamination nocive à la santé humaine.

 Sa qualité requise et favorable à la santé doit être évoquée sous différents aspects à savoir :

  • aspect bactériologique (absence de germes pathogènes)
  • aspect physique (sa turbidité, sa couleur, ses températures, matières en suspension)
  • aspect chimique (sa teneur en éléments et composés chimique : carbone, manganèse, fer,..)

Pour que les services chargés de la distribution de l’eau ne se trompent pas sur sa qualité, l’OMS, après ses analyses sur les concentrations chimiques de l’eau, a publié avec assurance les concentrations limites des substances chimiques au-delà desquelles l’eau devient non potable. Beaucoup de pays se conforment à ces normes de l’OMS.

Normes de l’OMS d’une eau potable

Caractéristiques

Unité

 

Turbidité

NTU

 

Valeur pH

-

 

Conductibilité

µs/cm

 

Matières en suspension (M.E.S.)

mg/l

 

Fer (Fe²+)

mg/l

0.3

Dureté

mg/l

20 – 30

Sodium

mg/l

20

Ammoniaque (NH4)

mg/l

1.0

Calcium (Ca2+)

mg/l

75

Température

°C

25

Sulfates (SO42+)

mg/l

200

Gaz Carbonique (CO2)

mg/l

-

Nitrite (NO-)

mg/l

25

Potassium (K+)

mg/l

10

Phosphates (PO4-)

mg/l

7

Magnésium

mg/l

50

Oxygène (O2)

% de saturation

20

Demande chimique en O2 DCO

mg/l

5/KMNO4

Chlorures (Cl-)

mg/l

200

Tableau 2: Qualité d’une eau potable d’après les normes de l’OMS.

Le captage

 Est une opération  permettant de mettre ensemble tous les filets d’eau de la source pour les acheminer jusqu’aux infrastructures appropriées (comme drain, galeries,…) ainsi qu’à les amener vers la chambre collectrice à laquelle sera branchée la conduite d’alimentation.

La détermination du type de captage dépend généralement de la situation topographique du terrain, de la nature du sol et de la forme de la source sur place.

La source est une réserve naturelle dont la quantité d’eau est limitée ou variable en fonction des conditions climatiques.

Le captage doit être réalisé de façon que l’eau de la source soit protégée de toutes saletés et de contaminations,  la rendant impropre.

 L’eau souterraine est considérée comme une source d’eau potable pour l’alimentation ; car en s’infiltrant dans le sous-sol elle traverse de nombreuses couches du sol, lui permettant un traitement de filtration naturelle.

L’écoulement souterrain est influencé par le relief du sol, et surtout par celui de son toit imperméable et par la position des exutoires possibles qui lui sont plus ou moins liés.

En général, la qualité d’eau à capter est fonction du degré de perméabilité du sol qui dépend de lui aussi de la nature du terrain. Elle peut également dépendre de la nature des couches qui renferment la nappe phréatique (calcaire, argile,…). Les sources de captage sont déterminées par les reliefs du terrain, les conditions de précipitation et la hauteur de la nappe qui jouent une grande influence au niveau de la quantité de l’eau ainsi que la manière dont l’eau va sortir.

Schéma de principe adapté pour le captage

Figure 5 : Schéma de principe adapté pour le captage

Types de sources

 Les sources sont des emplacements où les eaux souterraines débouchent à l’air libre (C. GOMELLA et H. GUERRE1980, 29).

En plus de la nature du terrain ; la perméabilité du terrain, la porosité des grains constituant le sol et le degré de rétention de l’eau constituent les grandes influences sur le débit de sortie de l’eau d’une source.

Sur terre, les sources sont de différentes formes.

Les principales formes de sources sont les suivantes :

-    les sources d’affleurement,

-   les sources de déversement.

-   les sources d’émergences.

2Classification des sources.

Source d’affleurement.

 Ce sont des sources rencontrées dans des vallées ouvertes où il y a une formation perméable de roches fissures, calcaires fissures ou sable, et qui, dans le fond atteigne un couche imperméable ou moins imperméable.

Il est à noter que de multiples de sources sont classées parmi les sources d’affleurement, et elles reçoivent une quantité d’eau (un débit d’eau) assez importante.

Les sources d’affleurements sont les plus intéressantes à capter car elles tarissent rarement.

Dessin d’une source type d’affleurement.

Figure6 : Dessin d’une source d’affleurement (André Dupont I 1981,151)

S et S : sont les sources d’affleurement.

L’eau sur la ligne de source S est supérieure à celle de la ligne Sen raison de la pente de l’imperméabilité.

Source de déversement.

Une source de déversement est une source ouverte dans une vallée d’une fondation fissurée en surface seulement. Par l’exemple, une source  retrouvée sur le sol appelé granite ; l’eau apparaît au point de rencontre.

Ce type de source a une petite importance en raison de son débit qui est relativement faible.

Elle peut même tenir d’une année à l’autre selon que l’eau dans la nappe est épuisée.

 Dessin d’une source de type de déversement.

   S et S : sont des sources de déversement.

Figure 7 : Dessin d’une source de déversement (André Dupont I 1981,152)

 Source d’émergence.

 Une source d’émergence est celle dont le fond de la vallée n’atteigne pas la zone imperméable.

Ces sources peuvent aussi prendre naissance au point de rencontre de l’écoulement avec la surface topographique.

Il est à signaler qu’il est conseillé de les observer sur  une longue période en termes de saison avant de prendre une décision définitive de son captage.

  Dessin d’une source d’émergence type.

Figure 8 : Dessin d’une source d’émergence.(André Dupont 1981,152)    

S et S sont des sources d’émergence.

Ces dernières sont alimentées par les parties supérieures de la nappe.

Captage d’une source d’émergence                                                            

  Lorsque l’émergence a été bien repérée et mise à nu par enlèvement des terres de couverture, le captage consiste à installer un ouvrage étanche qui recueille les eaux à la sortie du gisement et permet leur dérivation sur la conduite d’adduction.

L’ouvrage doit  être encastré dans la couche où circulent les eaux, de manière à éviter tout mélange avec les eaux superficielles qui circulent dans les alluvions (C.Gomella et H.Guerrée 1980,36).

La porosité du sol

Est le rapport du  volume des vides du terrain au volume total (vide +grains). Elle fonction de la grosseur des grains et leur compacité.

Degré de perméabilité

 Il caractérise la faculté de circulation d’eau au travers les différentes couches du terrain (sol) (C.Gomella et H.Guerrée 1977, 22). Ce degré dépend de plusieurs facteurs dont les principaux sont : la grosseur des grains, la forme (arrondie ou aplatie), le mode d’enchevêtrement et de la porosité. Les recherches longtemps faites ont aboutis à déterminer les coefficients de perméabilité k remplis dans le tableau ci-dessous.             

Type de sol

Gravier

Gravier + sable

Sable

Argile

K en (m/s)

10-2 à 1

0,5.10-2 à 10-2

10-4 à 30. 10-2

10-7  à 10-10

Tableau 3 : coefficients de perméabilité.

  1. GASTANY, l’un des chercheurs, a donné la classification des terrains (sol) suivant le coefficient de perméabilité. La classification de GASTANY nous donne :

Type de sol

Sol de très bonne perméabilité

Sol de bonne perméabilité

Sol de mauvaise perméabilité

Sol imperméable

Coefficient de perméabilité

10-2 < k <1

10-5 < k <10-2

10-9 < k <10-5

k <10-9

        Tableau 4 : classification des Sols selon GASTANY.

Ouvrages de captage  et de distribution

Chambre de captage

La chambre de captage est un ouvrage qui consiste à collecter les filets d’eau d’une source et les amener dans un petit réservoir visitable appelé chambre collectrice ( plusieurs sources) ou dans une chambre de départ dans le cas d’ une seule source.

Chambre de départ

La chambre de départ est un ouvrage construit souvent en moellons, et est destiné à accueillir les eaux de la chambre de captage. Elle est souvent compartimentée pour pouvoir décanter les particules solides (sable) dans le 1er compartiment et l’eau passe ensuite au-dessus du seuil plat pour se déverser dans le second compartiment pour le départ.

Chambre collectrice

La chambre collectrice  est un ouvrage destiné à collecter les eaux provenant de plusieurs émergences (captages) pour les acheminer dans la chambre de départ.

Chambre de purge

La chambre de purge est un ouvrage installé aux différents points bas du réseau pour éliminer les dépôts solides contenus dans les conduites en cas d’eau chargée.

Un Té est placé  sur la conduite principale avec positionnement d’une sortie vers le côté bas de la conduite, montage d’une vanne à bille sur cette sortie avec obligatoirement un tuyau qui joint le terrain naturel en gardant la pente de 2%.

Chambre de ventouse

La chambre de ventouse est un ouvrage construit comme celui de purge mais cette fois-ci,  placée au point haut du réseau pour éliminer l’air contenu dans les conduites.

Un Té  est placé sur la conduite principale avec positionnement d’une sortie vers le point haut. Les organes de dégazage (ventouse) y sont installés. Il faut contrôler qu’elles sont bien installées aux points, non pas mettre à côté où elles sont inutiles. 

Dans la mesure du possible, si le tracé est trop plat, il est recommandé d’accentuer artificiellement la pente de la partie amont de la ventouse. Cela facilitera le dégazage.

Chambre de vanne et de sectionnement

La chambre de vanne et de sectionnement  appelée aussi chambre de répartition est un ouvrage qui permet de repartir le débit dans les différents branchements du réseau. Un Té et des vannes glissières sont installés  pour régler le débit dans les différents branchements.

Chambre d’équilibre et la brise charge

Le rôle de la chambre d’équilibre sera d’égaliser les pressions lorsque les eaux proviennent de deux sources à des altitudes différentes.

La brise charge limitera la pression de service PVC.

Cette brise charge est faite de:

-une conduite d’arrivée munie vanne qui limite le débit et d’un robinet à flotteur;

-un trop plein;

-une conduite de départ munie d’une crépine.

Une autre alternative serait l’installation d’un réducteur de pression dans un regard.

Bornes fontaines

Sur un réseau d’alimentation est connecté un cours de bornes fontaines pour les villageois habitant le long de ce réseau. Ces bornes  sont alimentées à partir des réservoirs d’accumulation construits tout près de ce réseau principal.

Robinets

Les robinets sont des appareils permettant d’arrêter ou de régler l’écoulement de l’eau (C.Gomella et H.Guerrée 1980,231).

Il présente l’avantage d’une ouverture  et d’une fermeture lente de sorte que leur manœuvre n’apporte généralement pas des perturbations sensibles dans le réseau. Ce robinet sert aussi de sectionnement en vue de faciliter les réparations éventuelles si la longueur de la conduite est importante.

Raccords

Les raccords jouent le rôle :

-changement de direction ;

-prise ou emboitement(Té) ;

-diminution ou augmentation de diamètre (cône de réduction).

Ouvrages de conduites

Tuyaux

C’est l’élément essentiel dans le transport de l’eau. Les tuyaux doivent certes avoir des qualités telles que :

-L’étanchéité ;

-La résistance à la pression interne ;

-La résistance aux efforts extérieurs (compression, cisaillement ou poinçonnement) ;

-Un bon coefficient d’écoulement ;

-La facilité de pose.

 Différents types de tuyaux suivant la matière dont ils sont faits :

-Tuyaux en matière plastique ;

-Tuyaux en fonte ;

-Tuyaux en acier ;

Les tuyaux en matière plastique

Ils sont employés dans les petites distributions d’eau potable. Deux variétés les plus rencontrés sont :

Le polychlorure de vinyle (PVC) : rigide et thermoplastique, résiste aux pressions de 6, 10, et 16 bars ;

Il est de nos jours le plus utilisé en raison de sa légèreté, résistance à la corrosion, facilité de pose et moins de perte de charge. Les joints se réalisent à l’aide du caoutchouc ou des emboitements.

Le polyéthylène (PE) : souple et thermoplastique, résiste aux pressions de 4, 6, 10, et 16 bars.

Les tuyaux en fonte

Ils nécessitent des précautions à la manutention. Ils résistent aux pressions nominales comprises entre 16 et 40 bars. La fonte ductile est la plus utilisée avec pour  diamètres nominaux de 60, 80, 100, 125, 150, 175, 250, 300, 400, 450, 500, 700, 800, 900, 1000, 1100, et 1250 (J.Bonnin 1977,91).

 Les tuyaux en acier

Ils sont particulièrement employés pour les grandes distances et aux débits élevés avec des fortes pressions allant au-delà de 40 bars. L’acier galvanisé (AG) étant le plus utilisé avec des diamètres nominaux ½’’, ¾’’,   1’’, 1’’¼, 1’’½, 2’’, 2’’½, 3’’, et 4’’.

1pouce=1’’=2,54 cm

Exemples des valeurs normalisées des tuyauteries

DE (mm)

PN

DI (mm)

AG

20

16

16

-

25

16

21

-

32

16

26,8

1’’

40

16

10

33,6

36

1’’¼

1’’¼

50

16

10

42

44,8

1’’½

1’’½

63

16

10

6

53

56,6

58,4

2’’

2’’

2’’

75

16

10

6

63,2

67,4

69,8

2’’½

2’’½

2’’½

90

16

10

6

75,8

80,8

83,6

3’’

3’’

3’’

110

16

10

6

92.4

98,8

102,8

4’’

4’’

4’’

125

16

10

6

105

112,4

116

-

-

-

200

16

10

6

-

125,8

130

-

-

-

160

16

10

6

-

144

149,2

-

-

-

200

-

180

187

-

-

-

Tableau5 : valeurs normalisées des tuyaux

Source : Cours d’AEP.

Paramètres indispensables au dimensionnement d’un réseau AEP

Dans l’étude de notre projet, les paramètres indispensables au dimensionnement sont les suivants :

Le débit Q [m3/s]

C’est une donnée fournie par les consommations journalières des bénéficiaires. Q [m3/s] 

La vitesse d’écoulement dans la conduite V m/s

Elle est choisie de sorte qu’elle soit comprise entre 0,3m/s et 1m/s pour éviter d’une part les dépôts dans la conduite et, d’autre part, les bruits et les cassures des tuyaux.

Le diamètre D

Le diamètre D de la conduite est calculé à partir des valeurs de Q et V selon la

FormuleII.1

²

           V : vitesse de l’eau en m/s

              Or S=                      Formule II.2

Il en résulte que :

 D=                         Formule II.3

Les pertes de charges

Elles représentent l’énergie perdue suite à la viscosité et au frottement du  fluide dans la conduite. Les pertes de charges sont fonction du débit Q, de la vitesse V, du diamètre D, de la rugosité de la conduite ainsi que des caractéristiques du liquide notamment de la viscosité cinématique ν (ν = 10-6 m2/s à 25°C pour l’eau).

En effet, il existe  les pertes de charges linéaires et singulières ou locales.

Pertes de charges linéaires

 Les pertes de charges régulières sont celles qui se produisent dans les tuyaux dépourvus de singularité (J.BONNIN 1977, 79). Les pertes de charges j sont trouvées dans certaines tables facilitant les calculs; j peut également être trouvée selon PAVLOSKY:

                          

j=0,0015Q 1,774D -4,774                       Formule II.4

 La formule fondamentale est celle de Darcy - Weisbach :

j = λ                  Formule II.5

 Avec  V : vitesse d’écoulement (m ̸ s)

            j : pertes de charges unitaires

           λ : coefficient de perte de charge qui est fonction (Re,Ɛ)

          D : diamètre de la conduite (mm)

          g : accélération de la pesanteur (m ̸ s2)

                      Formule II.6

 (J.Bonnin 1977,80).                ,

 Avec  Re : Nombre de Reynolds

             ν : Viscosité cinématique = 10-6 m2/s pour l’eau à 25°c ;      

                       Formule II.7

  k : Rugosité absolue

            , où k =10-4 m pour un réseau neuf.

Pour le calcul de λ qui est le coefficient de perte de charge, voici les formules de certains chercheurs :

Formule de Blasius :

    λ=                   FormuleII.8

(J.Bonnin 1977,80)          

Cette formule est  valable pour les tuyaux lisses

Formule de Prandtl Nikuradse tenant compte des tuyaux rugueux (tuyaux en acier, en fonte et en béton armé) :

                         =1,74+2log ()         FormuleII.9

  (J.Bonnin 1977,80).

Formule générale de Colebrook et White   couvrant tous les régimes d’écoulement :

  = + )                            FormuleII.10

(J.Bonnin 1977,80).

             Avec k = coefficient de rugosité en m

         D = diamètre intérieur en m

         Re = Nombre de Reynolds de l’écoulement

k varie selon la nature de la conduite telle que spécifiée dans le tableau:

Nature de la conduite

K

Tube PVC neuf

0,001

Tube PVC usé

0,003

Tube en acier rouillé

0,05

Tube en béton lisse

0,6

Tube en béton brut

1,5

Tableau 6 : différentes valeurs du coefficient de rugosité.

Source: (J.Bonnin 1977,80).

 Pour les trois auteurs, les pertes de charges le long de la conduite sont données par la formule suivante:

j=                 FormuleII.11

 (Pertes de charge unitaire)

J=j .L                      FormuleII.12

  (Pertes de charge totale)

Avec :

L : longueur de la conduite

j : perte de charge unitaire

Les pertes de charges singulières

Ce sont les pertes qui sont occasionnées par les singularités (coudes, vannes, ventouses, purges…). (J. Bonnin 1977,79)

js=            FormuleII.13

                                                 

Avec :

            : Coefficient de perte de charge locale caractéristique de

                charge résistante hydraulique         

Il est déterminé par certains abaques suivant le type de singularité dont il est question. Comme ces pertes de charge singulières sont faibles par rapport aux pertes de charges linéaires, les calculs se baseront à ces dernières.

Contrôle des pressions sur  le réseau

La pression en un point du réseau est donnée par la différence entre la cote piézométrique et la cote du sol.

En effet, en guise du théorème de BERNOULLI, appliqué entre deux sections quelconques 1 et 2 de même débit,

Z1 +          FormuleII.14

Avec

: Perte de charge totale engendrée dans le tronçon 1-2 ;

Zi         : représente l’énergie potentielle ;

      : représente l’énergie due à la pression ;

      : L’énergie due à la vitesse ou énergie cinétique

  : Coefficients de correction de l’énergie cinétique pris égaux à 1 

La somme de ces trois termes s’exprime en mètre d’eau,

P en [N/m² = Pascal]

            ρ: Poids volumique en kg/m3

            V : vitesse en m/s

            g : accélération de la pesanteur en m/s²

Compte tenu que la valeur de  est négligeable et que la pression initiale est nulle (sans tenir compte de la pression atmosphérique),

             = côte piézométrique – Z

Avec  : Pression du sol en mètre d’eau

            Z : côte du terrain naturel.

Figure 9 : illustration de l’équation de Bernoulli

Système d’alimentation

Il existe eux systèmes d’alimentation en eau potable, entre autre le système gravitaire et celui de pompage.

Le système gravitaire

Est un système d’alimentation utilisé lorsque le point de captage est situé à une altitude supérieure à celle du réservoir ou de la zone à alimenter. Ce système d’alimentation est plus économique et pratiquement les conduites ne subissent pas des coups de bélier.

Le système de pompage

C’est  système utilisé lorsque le point de captage de l’eau se situe à un niveau relativement inférieur par rapport au lieu à desservir ;  c’est grâce à un système de pompage qu’il devient fonctionnel.

Les différents types des réseaux d’alimentation

Le réseau maillé ;

Le réseau ramifié ;

Le réseau mixte.         

Réseau ramifié

Un réseau est dit ramifié s’il y a une suite des conduites qui se ramifient en vue d’approcher l’eau aux  consommateurs. L’alimentation se fait dans un seul sens pas de retour. (C.Gomella et H.Guerrée 1980,182).

Il est  caractérisé par sa forme ayant une structure d’arbre et chaque point de ce  réseau ne reçoit l’eau d’un seul sens.

L’avantage de ce réseau est qu’il est plus économique et l’inconvénient est que s’il y a une panne de la conduite principale, l’eau n’arrive plus aux consommateurs à cause de la vitesse qui est trop petite à la fin de la conduite et que la boue peut se décanter. Dans ce cas il faut installer les chambres de purge aux points les plus bas et les chambres de ventouse aux points les plus hauts du réseau pour chasser l’air accumulé dans les conduites

Avec 1 : conduite maitresse

          2 : conduite de distribution

Figure 10 : réseau ramifié

Réseau maillé

Un réseau est dit maillé s’il y a une suite des conduites principales sur lesquelles sont branchées les conduites de distribution formant des mailles, assurant en eau aux consommateurs Source:(C.Gomella et H.Guerrée 1980,182).

Ce réseau a comme avantages :

excellente circulation de l’eau ;

possibilités d’accéder à l’eau même en cas de panne ;

garantie de la distribution lors des réparations éventuelles pouvant surprendre le réseau.

Figure 11 : réseau maillé

Avec :

1 : conduite principale

2 : conduite maîtresse (de distribution)

3 : conduite de raccordement

Réseau mixte

Le réseau mixte est un réseau  d’un système ramifié par connexion des extrémités des conduites. (C.Gomella et H.Guerrée 1980,182).

Figure 12 : réseau mixte

Avec :

1 : Conduite principale

2 : Conduite maitresse

3 : Conduite de raccordement

Puisque nous avons un réseau d’adduction en eau potable par gravité  en milieu rural et qu’il s’agit d’une petite agglomération nous proposerons par la suite de notre projet un réseau ramifié parmi d’autres types.

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