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CHAPITRE PREMIER. GENERALITE SUR LE FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES

Etant donné que les mots ont souvent des compréhensions ainsi que des interprétations différentes selon qu’il s’agisse des sens propres ou figurés qu’ils renvoient au lecteur nous allons dans le cadre de ce travail tenir à identifier les concepts clés de notre sujet d’étude à savoir :

I.1.1. organisations paysanne

Une organisation selon J. MARCH. et H. SIMON est un ensemble d’individus ou de groupe d’individus en interaction, ayant un but collectif mais dont les préférences, les informations, les intérêts et les compétences peuvent diverger selon qu’il s’agit d’une entreprise, d’une administration publique, un syndicat, un parti politique, une association, etc.[1]

Cependant, LAZARE BASSOLE qui est cité par MATUMO essaie de définir une organisation paysanne en la comparant à une ONG, en démontrant que c’est une organisation créée par un ou plusieurs personnes et qui est indépendante de tout gouvernement ipso facto, libre de ses choix, de ses orientations, de ses méthodes et de ses structures.

Mais du fait que Monsieur L. BASSOLE prend en compte de manière facultative et exclut catégoriquement en même temps l’intervention de l’Etat dans sa définition, on voit d’autre part MATUMO[2] avec sa définition des OP qu’il confond aux ONG, on sous-entend que les organisations poursuivent comme fin; la satisfaction d’un besoin social ou économique de la population paysanne avec ou sans engagement de l’Etat.

De ces  différentes approches nous déduisons que les organisations paysannes peuvent faciliter « l’apprentissage », c'est-à-dire, « la découverte, voire la création et l’acquisition par les acteurs concernés de nouveaux modes de raisonnement, d’agir, de même que de nouvelles capacités collectives »

Dans un même cadre d’idée selon qu’on se rapproche du constat de l’apparence de l’Etat, l’organisation devrait se constater par une existence légale formalisée par des textes (statut, règlement intérieur, etc.) et une activité commune (projet, objectif fédérateur) qui justifierait le groupement du membre, le lien pourrait être de nature technique et économique (activités de production, approvisionnement, commercialisation, épargne) mais aussi intégrer d’autres enjeux.[3]

I.2. l’agriculture

En économie rurale l’agriculture est définie comme le secteur d’activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre.[4]

En effet, l’agriculture concerne aussi, l’ensemble d’hommes qui se consacrent à la culture du sol. Par intension, l’ensemble de travail visant à utiliser et à transformer le milieu naturel pour la production de végétaux et l’aliment utile à l’homme  pour que ce dernier survive et prospère sur la terre, c’est donc un processus par lequel les hommes aménagent leur écosystème pour satisfaire les besoins de leurs sociétés.[5]

Elle désigne l’ensemble des savoirs faire et activité ayant pour objet la culture des sols et plus généralement l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (animaux, végétaux voire champignons ou microbes) utile à l’être humain.[6]

En économie ; l’économie agricole est définie comme le secteur d’activité dont la fonction principale est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre(culture), de la foret(sylviculture), de la mère, des lac, et des rivières(aquaculture, pêche), de l’animal de ferme(élevage) et l’animal sauvage(chasse).[7]

Ainsi, nous comprenons de ces différentes approches que l’agriculture désigne l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à cette dernière.

I.3. Financement

Sémantiquement Le financement est l’opération qui consiste, pour celui qui finance à consentir des ressources monétaires pour celui qui est financé, à se procurer des ressources monétaires nécessaires à la réalisation d’un projet ou d’une activité.[8]

Par financement d’une entreprise, il faut entendre l’ensemble des ressources financières, tant internes qu’externes, à disposition d’une entreprise et lui conférant des moyens d’action pessaires pour réaliser son activité.[9]

Dans cette même perspective, le financement de l’économie désigne l’ensemble des mécanismes par les quelles les agents économiques (ménages, entreprises, administration) satisfirent leurs besoins de financement, il peut se réaliser par mobilisation de l’épargne existante (par les banques, les IFNM) ou par création monétaire  ou par les marchés (bourse, action, obligation,…).[10]

De cela on comprend donc que le financement désigne le moyen par lequel un agent ou une organisation économique se procure les ressources nécessaires à son activité. C’est donc la mise à disposition des capitaux nécessaires.

Ainsi, le plan de financement bien attendu, désigne un document financier synthétique qui permet de chiffrer les besoins du projet et ses moyens de financement et peut se matérialiser par deux colonnes dont les besoins à financer à gauche et les ressources de financement à droite.

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE

I.1.1. LES ORGANISATIONS PAYSANNES

I.1.1.2. Brève historique des OP        

Les différentes problématiques que renferme le milieu rural dans son développement ont renvoyé à la création des organisations des agriculteurs pour faire face à ces fléaux.

En effet les divers problèmes dont il est question; notamment ceux ayant trait à la satisfaction des besoins fondamentaux (alimentation, soins de santé, l’éducation, le logement, le loisir, l’habillement, accès au marché, … ), peuvent se résumer par la pauvreté dans laquelle vit le paysan qui peut à la fois être matérielle, spirituelle, morale, idéologique, politique et intellectuelle.

Cependant, dès les 1érès années d’indépendance (et même parfois avant et surtout sous l’impulsion  des Eglises), mais de manière plus importante depuis les années 70, les organismes privés ont travaillés aux cotés des populations dans des zones ou à l’écart et sur de thèmes délaissés par les pouvoirs publics : maraichage, crédit rural… et le travail s’est accompagné en général de la création d’organisation à l’échelle villageoise chargées de gérer les activités mises en place, cela a fait naitre un grand nombre d’organisations paysannes autonomes, qui  se sont créées au niveau du village et ont pris plusieurs noms dont : groupements villageois, associations villageoises, cartel,…[11]

C’est ainsi que les OP ont bénéficié depuis le début des années 1990 de soutient pour renforcer leurs capacités dans le cadre de projet divers de la banque mondiale en particulier, les associations d’usagers de l’eau d’irrigation, les associations, d’éleveurs ou d’exploitation  forestières ou le projet  visant la promotion des productions animales. Plus récemment à la fin de 1990, les organisations paysannes ont commencé à être impliqués dans la préparation et ou œuvre de projet de services agricoles. Elles ont aussi commencé à recevoir des financements dans le cadre de projet de type « fonds sociaux de développement » ou «  développement local participatif » (community-divers development)[12]

Celle-ci devait faciliter l’accès des petits producteurs à la vulgarisation, aux crédits et aux investissements communautaires. Des nouvelles formes d’organisations, promues en grande partie grâce à une intervention extérieure, sont donc venues se superposer ou se juxtaposer aux formes préexistantes d’organisations rurales, marquées par la réciprocité paysanne. Ces dernières se sont dotées de nouveaux modes de fonctionnement, en particulier en termes d’interface avec le monde extérieur tout en conservant et en adaptant diverses pratiques et valeurs de réciprocité[13].

I.1.1.2. Objectifs, caractéristiques, règles, et rôles des organisations paysannes

a)      Les objectifs

Comme toute organisation s’assigne un objectif, les organisations paysannes ont pour objectif de coordonner les actions sociales de ses membres. Ces objectifs peuvent dépendre de domaine d’intervention de ces OP (élevage, agriculture, finance, défense d’intérêt, etc.)

Pour BERTHOME et al. (1995) cité par M.J. MUMBERE, les organisations paysannes se construisent à l’interface entre la société locale et société globale comme un moyen de régler les relations d’une part, les individus et les différents groupes sociaux qui composent la société locale et d’autre part, les acteurs qui constituent l’environnement.

Quant à Pierre RONDO et Marie Helene COLIN, l’objectif empirique d’une OP est de mettre en œuvre, la réduction des aléas qui pèsent sur les activités agricoles, la sécurité des conditions de production et la capacité de surmonter les pointes de travails.[14]

a)      Caractéristiques d’une OP

Selon Ménard 1997 :118[15] ; une organisation paysanne est caractérisé par :

  • Un ensemble des participants ou des membres ;
  • Une entente sur un ou plusieurs objectif(s) partagé(s)
  • Des moyens pour mettre en œuvre l’entente
  • Une coordination formelle se définissant par une structure (association et groupement des productions, unions et fédération) avec des règles et des procédures de fonctionnement, en particulier celles en rapport avec le processus de prise de décision.

b)      Les règles d’une OP

 WAELBROECK (1998)[16], précise que l’action collective effectuée par les OP possède trois règles dont il s’inspire des idées de MANCUR OLSON (1965) à savoir:

  • Règle de la menace (la perception d’une menace à la survie du groupe ou d’une attente à son honneur);
  • Règle de la loyauté (les participants à l’action collective veulent des règles clairement établies qui identifient ceux qui bénéficient sans effort de l’action du groupe et veillent à ce que leurs propres actions soient jugées avec loyauté)
  • Règles de la circonstance (la confiance en un leader compte autant que le souvenir de succès ou d’échec passés)

c)      Les rôles des organisations paysannes

De fois, on a souvent pensé qu’une OP n’a qu’un rôle principal de plaider pour l’intérêt général de la société dans laquelle elle évolue.

Sur ces  P. RONDOT &  M-H. COLION[17],  montrent qu’une OP poursuit plusieurs rôles dont entre-autre :

  • Défense des intérêts des membres : les associations et les unions ont une fonction représentative, font pression pour le compte de leurs membres et défendent leurs intérêts lors des négociations avec les pouvoirs publics
  • Aspects économique et techniques : les coopératives et les autres groupements (union, association de productions, groupement économique,…) fournissant des services à leurs membres (l’information, accès aux intrants et au marchés, à crédits, aide à l’entreposage des produits, service de transformation et de commercialisation,…)
  • Développement local : quel que soit leur vocation première, les OP sont fréquemment changer par leurs membres de soutenir le processus de développement à l’échelon locale et d’améliorer la qualité de vie au niveau du village. Les prestations demandées par la population locale sont similaires aux services publics, sociaux qui seraient fournis par une commune rurale et district dans une administration nationale décentralisée ses OP remplacent souvent les collectivités locales dans le  pays où la décentralisation n’est pas encore une réalité.

Ainsi le DOC WOOT montre qu’une OP existe pour créer, progresser, produire un mieux-être, les surplus pour la commercialisation et en empocher un profit social.[18]

I.1.1.3. La classification des organisations paysannes

            Dans le cadre de ce travail, nous aurons à classer les OP selon le statut des groupements professionnels ;

a)      La coopérative

Selon la définition, une coopérative est une association des personnes d’égalité de droit fondamentaux pour promouvoir les intérêts communs sans prendre de vue l’intérêt général dans une entreprise qu’ils dirigeront  eux même.

Cependant une coopérative ou groupement coopératif est une entreprise dont les associés contribuent volontairement à part égale en droits et/ou obligations.

On distingue 2 types des coopératives en se référant au degré de maturité[19] dont ;

- la coopérative de type primaire ou classique qui est l’organisation coopérative dans laquelle domine la création d’un organe ou d’un instrument spécifique permanent et distinct pour attendre un but économique précis.

- et la coopérative de développement primaire ou coopérative secondaire qui est un groupement en union, en fédération de diverses entreprises coopératives primaires pour avoir un moyen d’actions régionales.

Ainsi, l’objectif économique des coopératives n’est pas la recherche du profit mais bien entendu, la satisfaction des aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels comme par exemple la réduction de coûts de revient ou le coût d’achat de certains produits.

b)      La mutuelle

Sémantiquement, une mutuelle est une association des personnes physiques s’unissant librement selon soit le rang social, l’aire géographique, la classe sociale,… dont l’objectif et de résoudre  les problèmes sociaux souvent rencontrés par la population ciblée.

Elle se différencie de la coopérative à deux point dont celui social ou d’entraide prime qui exclue le point économique qu’on retrouve aussi traiter dans une coopérative et d’autre part le point touchant sur le fonctionnement de  la mutuelle par rapport au coopérative entraine l’autre différence car pour la mutuelle on souligne les cotisations des membres alors que dans les coopératives on souligne les points sociales des membres.[20]

c)      Syndicat

Contrairement à la coopérative et à la mutuelle, un syndicat est une association permanente de personnes ayant pour but primordial de sauvegarder les intérêts des paysans dans tel ou tel autre domaine d’intervention pour un développement intégral[21]

C’est donc une association de personnes qui a pour but de défendre les intérêts professionnels et économiques de ses membres (employés, ouvriers, cadres, patrons, professions libérales). Le syndicat à ce niveau cherche à faire aboutir des revendications en matière de salaire, de conditions de travail, de prestations sociales, etc..

d)      La tontine

celle-ci est comprise comme une association regroupant des membres d’un clan, d’une familles, des voisins, ou des particuliers qui décident de mettre en commun des biens ou des services au bénéfice de tout un chacun, et cela à tour de rôle.

Elle est en outre une association d’épargnants se regroupant pour investir en commun et bénéficier au terme échu, de l’intégralité des fruits de la gestion.

Pour cela la tontine d’argent est vivace au sein d’une communauté où les banques refusent d’intervenir. Des groupes d’amis, de voisins ou de collègues peuvent alors se constituer afin de proposer, sur la base de la confiance, des aides à chacun des membres : les cotisations des membres et les remboursements permettent de finances les projets.[22]

On distingue trois sortes de tontines[23] dont entre autre :

  • Les tontines immobilières
  • Les tontines financières
  • Les associations touristiques qui sont des sortes de sociétés mutuelles ayant majoritairement cours en Afrique.
e)       Association

Cette dernière est l’action d’associer ou le fait d’être associé, c’est aussi un groupement, une réunion de personnes dans un but ou un intérêt commun. Elles gèrent des intérêts collectifs et leurs finalités ne sont pas lucratives.[24]

De ces précédents contextes on comprend qu’avec les coopératives et les mutuelles, les associations font partie des acteurs de l’économie sociale qui participent à la vie économiques sans rechercher le profit.

f)       Groupement

Est l’ensemble des personnes, regroupées dans une entité ou association donnée poursuivant un objectif commun qui peut soit être économique, culturel, social,… et partageant les mêmes idées dans l’unique but de la poursuite d’intérêt général des tous les membres.

Le groupement envisage 3 finalités principales[25] :

  • La gestion de biens communautaires, où des objectifs sont fixés pour l’ensemble du village ou un groupe social (les femmes par exemple) : ces groupements répondent à des objectifs économiques et sociaux,
  • L’organisation à la participation plus volontaire, sous forme d’entreprise collective à vocation prioritairement économique,
  • Le groupement à vocation de représentation ou négociation avec l’extérieur (opérateurs privés, l’Etat,…)

I.2.2. AGRICULTURE

L’agriculture est le premier moyen de substance en Afrique (17% du PIB), investir dans ce domaine permet à la fois de pérenniser les emplois et de réduire la faim et la pauvreté qui est le premier objectif du millénaire pour le développement (OMD)

Selon la banque mondiale, la croissance de secteur agricole est environ deux fois et demie plus efficace pour faire reculer la pauvreté que la croissance dans les autres secteurs.

Ainsi dans le cadre de ce travail, il ne sera pas bénéfique de parler de l’agriculture sans appréhender quelques connaissances sur le secteur agricole qui est le secteur mère de l’économie d’un pays

I.2.2.1. Le secteur agricole

      Pendant des dizaines de milliers d’années, l’homme assure sa subsistance avec la chasse, la pèche et la cueillette, puis se produit le passage de la simple cueillette à une organisation structurée de diverses formes d’agricultures.

a) Particularités et contributions du secteur agricole dans le développement

Le secteur agricole présente certaines particularités économiques à savoir :Ce système est constitué d’organisme vivant, les productions  de ce système dépendent de ressources naturelles telles que la terre et l’eau, la demande pour les produits agro-alimentaires est rigide, les investissements de l’entreprise agricole sont importants, le secteur agricole est constitué de petites entreprises familiales, la main d’œuvre agricole est relativement peu « mobile » qui se justifie par des interventions du pouvoir en vue de soutenir les revenus agricoles, particulièrement dans des situations de chômage généralisé, les coûts de transaction de l’entreprise agricole peuvent être importants, le progrès techniques en agriculture est important car est rapidement diffusé dans de milieu agricole, l’agriculture joue de multiples fonctions qui couvrent la production de biens alimentaires, la production des biens industriels, l’utilisation de ressources naturelles, l’action sur le paysage, la vie économique des campagnes, la biodiversité, etc.

Les contributions de l’agriculture au développement économique se résument : L’agriculture fournit la nourriture ; des matériels bruts et des inputs à d’autres secteurs, le secteur agricole procure  des devises extérieures si le pays a un avantage comparatif dans la production de certains biens agricoles ; de son importance, le secteur agricole est une source importante de la demande potentielle pour les produits des autres secteurs manufacturés, les agriculteurs constituent un marché pour plusieurs biens de consommation et pour des inputs comme les outils agricoles et les engrains ; la force de travail qu’utilise le secteur industriel doit provenir du secteur traditionnel ; enfin d’habitude, le secteur agricole produit un surplus qui peut être transféré à d’autres secteurs aux moindres coûts sous formes d’investissement.

b) Rôle de l’Etat dans la transformation de l’agriculture

Pour T. W. Schutz, ce n’est pas l’accroissement du capital physique qui est l’élément crucial pour la croissance, c’est plutôt le changement technologique et le rôle de l’Etat pour promouvoir le changement technologique qui élèvent la productivité.

Le rôle de l’Etat se remarque dans plusieurs domaines du secteur agricole dont en particulier la régularisation des régimes ou systèmes fonciers de même que dans le financement de ce secteur.

Par ailleurs, BEAUDOUX et FORGETTE(1992)[26] soulignent les politiques d’intervention de l’Etat dont il met en parenthèses :

  • La politique foncière, en garantissant la mise en place d’une législation sécurisante pour les producteurs ;
  • La politique d’approvisionnement ; en garantissant l’existence et le bon fonctionnement d’un marché d’approvisionnement pour l’agriculture ;
  • La politique de financement en harmonisant les politiques de crédit et de subvention ;
  • La politique de commercialisation ; en garantissant la fluidité des marchés et la cohérence entre les politiques nationales et les mesures d’importation de produits alimentaires ;
  • Et la politique juridique en spécifiant les démarches et cadres utiles pour les groupements et organisations paysannes.

            Les grands régimes fonciers dans les milieux ruraux selon le type de culture ou d’exploitation mis en place sont :

  1. L’exploitation agricole moderne à grande échelle ou le ranch qui consiste habituellement en une grande superficie qui est affectée à la polyculture et à l’élevage, fait appel à une main d’œuvre journalière mais où des nombreuses activités sont fortement mécanisées ;
  2. L’agriculture de plantation dans lequel une grande superficie de terre est affectée aux cultures essentiellement destinées à l’exportation comme le thé, hévéa, café, quinquina,…

La culture est assurée par les travailleurs journaliers qui reçoivent des salaires et la plantation est gérée par le propriétaire

  1. Les exploitations familiales qui sont des propriétés indépendantes appartenant à des paysans et qui présentent comme principales caractéristiques une superficie généralement modeste qui est mise en valeur principalement si pas exclusivement par une M.O familiale ;
  2. L’agriculture commune dans les régions d’Afrique principalement. Ici les individus et les familles exploitent des lopins de terre auxquels la tradition ou les dirigeants du village leur donnent accès ;
  3. L’agriculture collectivisée, ce régime foncier se rapporte aux systèmes agricoles où, à l’exception des petits lopins familiaux, le sol est la propriété d’une coopérative qui a habituellement pour membres tous les habitants d’un village ou d’une partie.

A ce système foncier on y coïncide sur le plan international deux modes d’exploitation de la terre selon LEKI MASTAKI[27] (2015) qui souligne en ce sens :

  • le faire valoir direct qui consiste en la mise en valeur de la terre par son propriétaire c.-à-d. le propriétaire de la terre l’exploite lui-même en fournissant ou en se procurant sous sa responsabilité le capital d’exploitation et le travail nécessaire à la production et
  • le faire valoir indirect qui consiste en la mise en valeur de la terre par un locataire et comprend essentiellement le formage ( où le propriétaire foncier loue sa terre à un fermier contre une redevance annuelle fixe, ainsi le fermier réunit les autres facteurs de production et dirige l’exploitation) et le métayage, (où le propriétaire foncier et le locataire s’assoient pour réunir les facteurs de productions et se partager la nature des facteurs fournis par chacune des deux parties et la part du produit brut qui revient à l’un et l’outre).

I.2.3 FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE

L’exploitation familiale sécrète un surplus commercialisable, source d’épargnes qui le mettent à l’abri des accidents et lui évite de s’endetter. Le paysan est le type même du rural sans besoin ostentatoire (sauf pour ses funérailles et autres cérémonie), il s’efforce d’accumuler son épargne. Celle-ci servira à faire face à des évènements imprévus, entre autre à ces diverses cérémonies. Elle constitue une assurance et lui permet l’acquisition de terre.

C’est en ce sens que NIEMBA a qualifié parfois dans son ouvrage d’épargne structurelle, l’épargne paysanne car elle fait corps avec l’élément constitutif de sous-système social et BADOUIN[28] de souligner que le paysan est un cultivateur prodigue de sa peine et économe de son argent.

A cet effet, l’offre financière développée par les institutions rurales des micro-finances a favorisée une diversification des sources de revenus pour les familles paysannes, dont  la survie est assurée par des cultures peu, voir non rentables, en dehors de l’agriculture (petit commerce, activités de transport, etc.).

En effet, depuis 1997, la banque mondiale a mis en œuvre diverses initiatives visant à renforcer les capacités des OP et à promouvoir à travers des projets de développement agricole, des relations de partenariat entre les OP et les services agricoles afin que ces derniers orientent leurs actions en fonction de la demande de producteurs et en 2003, lorsque plusieurs projet et programme d’appui aux services  agricoles et aux OP ont été initiés et sont en cours, la banque mondiale a commandité au CIRAD de mener une étude de capitalisation des expériences en cours afin d’en tirer les premiers renseignements et de proposer quelque pistes de réflexion pour améliorer les processus de définition et de mise en œuvre de ce projet.[29]

Les raisons de ce qu’il est possible aujourd’hui de considérer comme un échec de ces politiques néolibérales  tiennent aux spécificités mêmes des activités agricoles. Ainsi les facteurs qui accroissent le coût de transaction en zone rural et les risques qui caractérisent les activités peuvent être la fréquente dispersion des populations aux revenus et aux capitaux restreints ; ce qui limite les garanties possibles, faible montant moyen des opérations, faible connexion aux marchés et volatilités des prix de vente, infrastructures publiques absentes ou insuffisance (santé, éducation).

Cependant la solution la plus commune tel que soulignée par SOUGA NIEMBA[30] pour y palier serait donc, l’imposition d’une libération des taux d’intérêt par exemple qu’ils explicitent sens  de savoir que si le taux d’intérêt était de 50% et même  de 100% par an, peuvent financer le petit commerce du paysan et montrent que de telles marges sont exceptionnelles dans les autres activités dont l’agriculture.

Au-delà d’inégalité dans la diffusion des services financiers, se pose pour  l’agriculture davantage que pour tout autre activité, la question de l’adéquation entre d’une part l’offre relativement  standardisée de la micro-finance inspirée de modèles urbains de financement du petit commerce et d’autre part les besoins diversifiés et les capacités de remboursement de ceux qui se livrent à des activités agricoles risquées, aléatoires et bien souvent peu rentable.

Néanmoins l’enjeu de cette évolution n’est plus le financement d’un secteur d’activités considéré comme central, voire prioritaire pour le développement économique et social des pays. La démarche vise à favoriser l’inclusion financière des populations c.-à-d. L’accès et l’usage pour ces populations exclues de services financiers fournis par des intermédiaires financier formels : banques, coopératives financières, institutions de micro-finance, etc. Ce qui pouvait être initialement le projet d’une organisation de la société civile ou d’un programme public se trouve graduellement transformé en un établissement financier de plein exercice sur lequel pèsent les injection de rentabilité formulées par les bailleurs de fonds, les organismes internationaux et les politique nationales.

[1] J. MARCH et H. SIMON, “organizations”, second edition, Wiley-Blackwell,1993

[2] M. J. MUMBERE., Op.cit

[3] V. ACHANCHO, “ rôle des organisations paysannes dans la professionnalisation de l’Agriculture en Afrique subsaharienne: cas du Cameroun”, thèse, Agroparitech, 2012, p.35.

[4]L. MASTAKI, Cours d’économie rurale, G3 économie UOB,2015-2016,inédit

[5] Leki mastaki, cours d’ECORUR, G3 Economie,UOB,2015-2016,inédit

[6] M.DUFUMIER, institut national agronomique, Paris-Grigon, radiofrance.fr

[7] www.wikipedia.fr/agriculture

[8] http :fr.wikipedia.org/wiki/financement

[9] www.google.com/financement/

[10] J.R. TOMBOLA « cours de l’économie monétaire », G3 économie, UOB, 2015-2016, p.38

[11] G. BELLONCLE., “les paysans et le pouvoir en Afrique noir”, éd. Karthala, politique africaine n°14, juin 1984, p.10.

[12] A. DE JANVRY et E. SADOULET « organisations paysannes et développement rural au Sénégal », université de Californie, Berkeley, p.3.

[13] S. ERIC. Op.cit.

[14] P.RONDO et M-H COLION, « organisations paysannes : leurs contributions au renforcement des capacités rurales et à la réduction de la pauvreté », 1997, p.14.

[15]C. MENARD « l’économie des organisations », paris la découverte, 1997, p118.

 

[17] P. RONDOT et M-H COLION, op.cit, p.15.

[18] DOC WOOT « pour une doctrine de l’entreprise de management, seuil, paris, 1968, p.42

[19]  www.la toupie.fr/Dictionnaire/coopérative

[20] MATUMO, op.cit

[21]MATUMO, op.cit.

[22] www.wikiservice.at/wikidev/tontine

[23] G.GALLOIS-HAMUNO, J. BERTON « les emprunts tontiniers de l’ancien régime, un exemple d’ingénierie financière au 18e siècle »,éd publication de la Sorbonne, paris, 2008, p.128.

[24] Encyclopédie universalis p637

[25]  BEAUDOUX E. et GANDIN J. P. « les organisations paysannes et objectif du groupement », 1993, p13

[26]E. BEAUDOUX, E. FORGET « séminaire national pour la promotion des organisations paysannes », coopération française, Avril 1992, p.121.

[27] L. MASTAKI , op.cit.

[28] BADOUIN, 1971 « économie rurale » Armand and colin, paris, 1971, p.98.

[29] J-F LE COQ « renforcement des capacités des OP et rurales :cas du AgSSIP et sa composante d’appui aux OP-Ghana », janvier 2004

[30] S.J NIEMBA, op.cit.

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