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CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE

Ce chapitre est conçu pour donner une vision plus ou moins claire sur les concepts clés de notre sujet d’étude, dans sa première section et parcourir un certain nombre de théories qui nous facilitent l’appréhension de ces concepts de façon pratique dans sa seconde section.

I.1. Définition des concepts :

Dans cette, il nous est question de présenter brièvement les concepts : fluctuations, ménage, consommation, prix, produits agricoles et le revenu.

Le Petit LAROUSSE définit la fluctuation comme étant une variation continuelle, une transformation alternative. Autrement parler, c’est la variation d’une grandeur physique de part et d’autre d’une valeur  moyenne.[1]

Selon Gilbert A., pensant de l’analyse micro économique ; le modèle de « TOILE D’ARAIGNE »,  nous dit que la fluctuation c’est le processus  oscillatoire simple sur le marché d’un produit, exposé purement géométrique, et propose un traitement mathématique possible.[2]

Nous illustrons mathématiquement cette hypothèse par le principe de « COB WEB » de la manière ci-dessous :

Le marché d’un produit donné ; courbe de demande D=D(p) et courbe d’offre O=O(p). A L’équilibre, Dp*=Op* =X*, X* et p* étant respectivement la quantité et le prix d’équilibre. Formulation qui suppose un ajustement instantané de l’offre et de la demande aux variations du prix (pas d’intervention explicite du temps) ; simplification inadmissible dans certains cas (denrées agricoles). Nécessité d’introduire explicitement le temps avec hypothèse d’un décalage d’une période  de type mit berg ; dans ces conditions le prix Pt-1 de la période (t-1) détermine l’offre Ot de l’année t ; la quantité offerte est écoulée d’où apparition  du prix de la période Pt qui fixe l’offre de (t-1) : Dt=D (pt) et Ot=O (pt-1)

            En effet, pour mieux comprendre la notion de la fluctuation, nous pouvons également considérer la notion de l’inflation qui se comprend comme une « hausse du niveau général des prix ».

            Bernard Guerrien renchérit notre idée en disant qu’il y a inflation dès qu’il y a une augmentation des prix, aussi faible et courte soit-elle. Toutefois, dans l’esprit des économistes et du grand public, l’idée d’inflation est associée à celle de la hausse des prix « relativement importante » et « cumulative », l’usage des guillemets étant dû au caractère subjectif des appréciations sur l’importance et la durée du phénomène (faut-il parler d’inflation face à une hausse des prix annuelle de 3% ?, de 5% ?, de 10% ?).[3]

De tout ce qui a été dit par nos prédécesseurs, nous pouvons déduire que  la fluctuation des prix est un ensemble de mouvements à la hausse ou la baisse que connaissent les prix des produits de consommation.

I.1.2. Le prix

Pierre BEZBAKH & Sophie GHERARDI définissent le prix comme étant la quantité de monnaie qu’un agent doit céder pour obtenir une unité d’un Bien. Le prix ainsi défini est un prix absolu, on lui oppose de  prix relatifs qui sont des rapports de prix de deux biens. Le prix d’une chose se détermine soit par le marché, soit de façon politique. C’est la grandeur d’une chose, exprimée en monnaie. C’est encore la valeur, l’importance attachée à quelque chose ; ce qu’il en coûte que coûte pour obtenir quelque chose.[4] 

I.1.3. Ménage.

            Dans la théorie économique le ménage est défini comme un agent économique dont la fonction principale est la consommation. Le ménage peut être reparti en deux catégories selon la population qui le compose suivant qu’elle est du  ménage ordinaire ou hors ménage ordinaire. Est appelé ménage ordinaire, celui  composé d’un groupe de personnes qui habitent ensemble quels que soient les liens juridiques qui les unissent. Par contre la population hors ménage ordinaire est celle des ménages collectifs, c’est-à-dire celle comptée à part non réintégrée et celle  des habitations mobiles ; cas des étudiants logés au Campus. Parallèlement à ces deux catégories des ménages, dans notre ville de Bukavu et surtout dans la commune de Kadutu, les ménages sont composés soit des individus vivant seuls : célibataires, soit de deux individus seulement ou plusieurs n’ayant aucun lien juridique entre-deux : membres d’une communauté religieuse.[5]

            Par ménage nous entendons une unité de décision en microéconomie, qui est caractérisé par une relation de préférence et par des dotations initiales (en temps disponible, en biens, en terre de propriété, les ménages sont notamment les actionnaires des entreprises). Les décisions d’un ménage portent, entre autre, sur sa consommation présente et future, et sur son offre de travail. Un ménage est supposé maximiser la satisfaction que lui procure ce qu’il consomme, c’est pourquoi il est d’usage d’identifier ménages et consommateurs, et donc le choix d’un ménage avec le choix d’un consommateur. Ce choix dépend évidemment des caractéristiques propres du ménage, mais aussi du cadre institutionnel dans lequel il s’inscrit (notamment la forme d’organisation des échanges) et des conjectures qu’il fait sur les comportements des autres.[6]

            Il existe trois catégories d’agents économiques : les consommateurs ou ménages, les entrepreneurs et les détenteurs des ressources. Ces derniers fournissent les « in puts » destinés à produire un quelconque ensemble des biens commandés par les forces du marché. Pour  l’usage de leurs ressources,  les détenteurs reçoivent en retour un revenu monétaire. Ce revenu leur permet à son tour, de jouer un rôle de consommation.[7]

            Selon le dictionnaire le Petit LAROUSSE, le ménage est définit comme étant homme et femme vivant ensemble et formant la base de la famille ; c’est encore une unité élémentaire de la population (couple, personne seule, communauté, etc.) résidant dans un même logement, envisagée de sa fonction économique de consommation.[8]

            Le ménage est une personne seule ou un groupe de personnes partageant  un même logement (foyer) et mettant en commun tout ou partie de leurs revenus.[9]

Toutefois, la théorie du consommateur privilégie généralement le cas de la concurrence parfaite, cas où le choix du consommateur est le plus simple possible, puisqu’il se réduits à faire des offres et des demandes des Biens (présents ou futurs) sur la base de leurs seuls prix, qui en fait, sont une donnée pour le consommateur.[10]

            Quant à la théorie du consommateur, Lois ECKHOUDIT Francis Calcoen, dans la théorie du producteur, montre que l’on s’intéresse à l’acquisition des facteurs de production (inputs) en vue de produire un ou plusieurs Biens, (outputs) ; le consommateur lui achète des Biens qui sont dénotés aussi X et Y, en vue de produire un autre Bien immatériel appelé utilité  ou satisfaction. Les produits finis qui constituent  pour le consommateur les inputs de son bien-être, sont acquis à l’aide d’un budget  sur des marchés où sont spécifiés les prix unitaires des Biens.[11]

            Jean Pierre Alaux et PHILIPPE NOREL abondent dans cette idée en démontrant qu’en ce qui concerne  la théorie du Consommateur en particulier, elle est basée sur l’hypothèse d’un consommateur rationnel, qui se laisse uniquement guider par la recherche de l’utilité maximale et qui est assez formé et informé pour effectuer correctement son calcul économique. Le consommateur ou le ménage se situe par rapport aux marchés des Biens de consommation du fait de la demande.[12]

            En ce qui nous concerne, nous somme de même avis avec celui qui aurait dit tantôt que le ménage est une personne seule ou ensemble de personnes partageant un même logement (foyer) et mettant  en commun tout ou partie de leurs revenus.

I.1.3. La consommation.

D’après le Professeur LOSSO Jacques, la consommation est définie comme étant l’acte qui consiste à satisfaire un besoin humain par l’usage d’un bien ou d’un service.[13]

Bernard Guerrien renchérit en disant que la fonction de consommation est une relation de comportement (agrégée) qui a la particularité d’expliquer les choix des ménages par une variable –le revenu qui n’est pas le prix : or, les deux sont généralement considérés comme les principaux signaux sur lesquels se fondent avant de prendre des décisions.[14]

L’objectif d’analyser ce point est d’analyser le comportement d’un consommateur individuel et d’expliquer le niveau de la demande d’un bien que  l’individu consomme étant donné la structure des prix relatifs auxquels il fait face, le revenu réel est un ensemble des caractéristiques individuelles tels que l’âge, le statut professionnel, le type de ménage auquel il appartient, l’environnement géographique (urbain/rural).

I.1.3.1. L’optimisation des choix du consommateur

L’objectif ultime d’un producteur est de maximiser son profit et à cette fin, il tente pour tout niveau de production de minimiser les couts totaux y afférent. L’objectif du consommateur peut quant à lui, être exprimé de deux façons qui sont fondamentalement indiquées :

  • A partir d’un budget donné et confronté aux prix unitaires des biens, le ménage ou le consommateur va organiser ses achats de X et de Y, en vue d’en obtenir le maximum d’utilité, de On parle alors de la maximisation de l’utilité sous contrainte de budget.
  • Ou bien, le consommateur se fixe un niveau de satisfaction qu’il veut atteindre et connaissant le prix des biens il tente de minimiser sa dépense.

En effet, si on réduit en termes techniques les deux problèmes exposés ci-dessus, on obtient :

  • Max U (X,Y)

X, y

s/c : Px. X + Py. Y ou bien ;

Min I=Px. X+ Py.Y

X, y

S/c: U0= U (X, Y)

I.1.3.2. L’équation de Slutsky : Effets de revenu et de substitution

            Comme nous l’avons vu précédemment, la hausse de Px réduit l’utilité et pénalise le consommateur. Si l’on voulait maintenir l’utilité du consommateur constante malgré la hausse de Px, il  faudrait soit accroitre I, soit réduire Py ou (réaliser une combinaison de ces deux mouvements). La compensation à laquelle on pense naturellement est la hausse de I0, car elle est d’ailleurs inscrite dans les clauses d’indexation par lesquelles les travailleurs étaient compensés automatiquement de la hausse des prix par une augmentation de leur salaire nominal.[15]

L’équation de Slutsky nous indique que la réaction de la consommation de X à la variation de son prix se décompose en deux étapes :

  1. Un effet dit de substitution représenté en effet toujours négatif correspond au changement de x, si Px et I0 varient simultanément afin de laisser U inchangé. L’effet est appelé de substitution comme c’est normal, le consommateur réagit à la hausse de PX en substituant x à y le long de la courbe d’indifférence de départ.
  2. Dans l’étude de l’effet de substitution, le consommateur n’est ni appauvri ni enrichi puisqu’il opère le long d’une courbe d’indifférence inchangée.

Dans la réalité cependant, quand la hausse de Px se produit sans ajustement de I0 ni de Py, le consommateur est en fait appauvri ; ce qui tend à réduire (accroitre) sa consommation lorsque X est un bien normal (inférieur). Ceci explique la présence du second terme dans l’équation de Slutsky et on l’appelle l’effet revenu. Ce terme est d’autant plus important en valeur absolue que X est initialement grand. Ceci se comprend aisément : le consommateur est d’autant plus victime de la hausse de Px qu’il consomme au départ une grande quantité de ce bien.

I.1.4. Le revenu

            Le revenu d’un individu ou d’un ménage est celui qu’il peut consommer sans s’appauvrir. Le revenu joue un rôle important dans l’économie car les activités que font les agents économiques visent l’objectif d’en retirer un certain fruit : le revenu. Aussi faut-il que les ménages, pour satisfaire leurs besoins, disposent d’un revenu qui leur confère pour d’achat de biens et services produits par les entreprises et qu’ils désirent acquérir.

            Le ménage peut disposer de deux types des revenus provenant principalement de l’activité de production et de l’Etat.

            Le revenu de l’activité de production est celui dont bénéficie le ménage, sous forme de rémunération, du fait de sa participation à l’activité de production. Ce revenu constitue la contrepartie du travail, du capital, de la terre ;… et est obtenu sous forme de salaire, du profit ou intérêt et rente.

            A part le revenu de la production, le ménage peut également recevoir de l’Etat des revenus sociaux. Ces revenus sont appelés sociaux parce qu’ils sont transférés d’une caisse publique et redistribués à ceux qui en ont droit. Les ménages reçoivent ces revenus sous forme d’allocations sociales : allocations familiales, de chômage, etc.[16]

            Par ailleurs, le revenu des ménages peut être homogène ou hétérogène. Il est dit homogène lorsqu’il est issu d’une seule activité. Par contre le revenu est dit hétérogène lorsqu’il provient de deux ou plusieurs activités, dans ce revenu peuvent figurer le salaire, la rente, le loyer, etc.

            Cette analyse se limitant au niveau microéconomique où l’étude se fait selon que les agents économiques sont pris individuellement : ménages, entreprises, etc. ; cependant à l’échelle macroéconomique l’étude du revenu des individus d’une nation. En comptabilité nationale, ce revenu est donné par la somme des salaires, des intérêts, des profits et l’analyse se fait en termes d’agrégats tel que le Produit Intérieur Brut.[17]

            Dans le cadre de la Province du Sud-Kivu et en particulier la Ville de Bukavu, il y a difficulté de spécifier les revenus des ménages. Difficulté due au fait que les activités de  production sont quasi-inexistantes, voire les revenus sociaux ne sont pas distribués. En outre, pendant les périodes d’instabilité politico-économique les réseaux informels se renforcent, par conséquent les ménages pourvoient à leurs besoins grâce aux revenus provenant des activités informelles ; les aides internationales, le petit commerce, constituent aussi des sources de revenus des ménages.[18]

I.2. Généralités sur les fluctuations des prix

Comme définit ci-haut par Pierre BEZBAKH & Sophie GHERARDI, comme étant la quantité de monnaie qu’un agent doit céder pour obtenir une unité d’un Bien. Le prix ainsi défini est un prix absolu, on lui oppose de  prix relatifs qui sont des rapports de prix de deux biens. Le prix d’une chose se détermine soit par le marché, soit de façon politique. C’est la grandeur d’une chose, exprimée en monnaie. C’est encore la valeur, l’importance attachée à quelque chose ; ce qu’il en coûte que coûte pour obtenir quelque chose.

 François PERROUX quant à lui, montre que les prix des produits de base connaissent trois sortes de mouvements sur le marché international :

  • Des fluctuations à très court terme, pendant une campagne de commercialisation, disons une année,
  • Des fluctuations d’une durée cyclique
  • Des tendances longues : certains produits régressent durablement, parce que leur demande se réduit par l’effet du changement des techniques et de celui des structures économico-sociales, pour les pays sous-développés en général, depuis 1954-1955, les termes de l’échange se sont dégradés.

Ces faits sont plus connus que leur mesure exacte et que les concomitances défavorables les accompagnent. Dans leurs rapports sur l’instabilité des marchés d’exportations des pays insuffisamment développés de 1901-1050, les Nations Unies donnent une vue d’ensemble pour des nombreux pays et des nombreux produits. Entre les dates précitées, les fluctuations annuelles des prix ont atteint en moyenne 14% ; les fluctuations annuelles des recettes des exportations 23%. Les fluctuations cycliques des recettes d’exportation atteignent, en moyenne, 37%. Pour les trois quarts  des produits, les fluctuations des prix et celles  des volumes se renforcent pour aggraver les fluctuations des recettes. Pour les agricoles, une modification de l’offre due à des causes purement physiques risquent de se répercuter à plein sur les prix puisque la demande est inélastique par rapport au prix, comme elle l’est du reste par rapport au revenu.[19]

I.2.1. L’augmentation des prix des produits primaires

            Une partie des plans récents de la CNUCED en vue de l’instauration d’un nouvel ordre économique International implique une manipulation des prix des prix des produits primaires

A la  fois à les augmenter et à les stabiliser. Le but d’une augmentation des prix des produits primaires est une redistribution des revenus des pays industriels en faveur des pays exportateurs des produits primaires.[20]

  • Le prix et le marché noir

L’expression « marché noir » doit avoir une origine assez  ancienne mais ne s’est vraiment rependue qu’à la faveur de l’économie de guerre et cela dans tous les pays où le contrôle des prix avait efficacité notable, sans être totale. Avant d’examiner les mécanismes du marché noir, rappelons quelques vues classiques mais peu rependues, sur la formation des prix :[21]

  • Erreurs et lois éternelles

S’agissant d’un point sensible, où se rejoint, en quelque sorte, ou se heurte même, l’économie penseur, doctrinale, éloignée de toute activité et l’humble ménagère, soucieuse de son niveau de vie et parfois de sa vie, le prix des marchandises est fatalement le terrain voué aux erreurs et aux malentendus les plus sévères et les plus durables.

  • Le juste prix

Soucieux de repos, de justice, l’esprit trouve de ce problème irritant dans ce concept de « juste prix ». Le conflit permettant, en politique économique, entre la morale et l’efficacité est ainsi résolu en faveur de la première.

Les partisans du juste prix estiment que le producteur et plus encore l’intermédiaire, le commerçant doivent réaliser un bénéfice raisonnable, honnête, sans plus. En aucun temps, il n’a été vraiment admis, du moins par l’opinion, qu’un homme puisse profiter de la rareté du produit qu’il détient pour en relever le prix.

Il ne s’agit pas uniquement de la vente finale, mais de toute la chaine : de son origine au point de vente au consommateur, le prix devrait suivre une progression convenable, dans un climat de justice, qui permettra à tout moment de vivre.

            Dans cette optique, qui est facilement celle de chaque gouvernement enclin au contrôle ; le prix se forme en quelques sortes, en haut, à l’origine. Partant par exemple de la ferme, il se modifie graduellement (toujours en progressant), en allant vers le bas, à l’écoulement. En fait, lorsqu’il y a vraiment marché, c’est au contraire au stade final, que s’établit le prix (par le refus du consommateur d’aller au-delà), qui remonte en suite jusqu’à la production.

            Les économistes ont, pendant longtemps, expliqué ce mécanisme. Mais depuis une génération au moins, saisis de la peur d’être mal jugées, d’être traités de technocrates, de paraitre défendre le marchand au détriment des masses populaires, ils n’osent plus faire appel à la lumière. Toujours dans le même esprit de justice, de loyauté, l’opinion s’émeut lorsqu’un même produit est vendu dans deux magasins à des prix différents. C’est selon elle, le plus bas des deux qui est sinon le juste prix ; du moins le plus proche du juste prix. Celui qui vend au-dessus est volontiers accusé d’abus, sinon de vol. En fait, s’il s’agit bien du même produit, la différence montre, au contraire, que la concurrence joue son rôle, alors qu’un prix uniforme (en dehors de la taxation ou du prix de marque) atteste une entente entre vendeurs, avec alignement inévitable vers le haut.

  • Le prix « à la tête »

De tradition, alors même que l’économie était soumise à la loi du marché, les prix proposés varient facilement selon les clients. Le vendeur cherchait à maximiser son bénéfice en moulant le prix demandé sur les ressources, réelles ou supposées, des clients et leur plus ou moins grand désir du produit. Cette pratique a été mise en échec par le « révolution Boucicaut » du prix fixe, bien stipulé sur le produit.

Du reste, aujourd’hui encore, un gouvernement qui n’ose pas aller jusqu’au contrôle décrète tout au moins l’affichage obligatoire des prix.

  • L’Economie de marché

En économie de marché tout à fait fluide, le débouché d’un produit offert à un prix déterminé dépend de deux facteurs :

  • Des ressources des divers consommateurs possibles
  • De l’intensité du désir de chacun d’eux d’acquérir le produit

La tradition a voulu que l’indice des prix temporel soit normé à cent à la date de départ de la mesure. Cette valeur de cent n’a pas d’importance puisque seule compte la variation de l’indice entre deux dates. Un indice de prix général a trois utilisations principales à savoir : mesurer le pouvoir d’achat de la monnaie au cours du temps, calculer l’évolution « réelle » d’une grandeur évaluée en nominal, indexer les transactions fixées en nominal pour les préserver d’une baisse de la valeur de la monnaie. Dans le cadre de la théorie du consommateur, l’indice de prix à la consommation mesure l’évolution du coût du maintien d’un niveau  de vie constant, d’où l’appellation courante d’indice du « coût de la vie », terme très général mais trompeur car les indices de prix ne recouvrent pas en pratique la partie non marchande de la consommation. Quand un indice de prix général augmente, on parle d’inflation, quand il diminue, on parle de déflation. Mais, l’inflation et la déflation sont des termes qui ne peuvent se réduire au seul mouvement d’un indice de prix, mesurée  par le glissement sur douze mois de l’indice de prix à la consommation.

            L’IPC (Indice de Prix à la Consommation) a donc un impact important, immédiat et plus ou moins automatique sur l’économie. Cela explique les moyens mis en œuvre  par les agences statistiques pour son calcul. L’indice de prix est un indice synthétique calculé pour mesurer l’évolution des prix des biens et services consommés sur les territoires.

L’IPC repose notamment sur trois conventions :

  1. La période de référence choisie est celle initiale
  2. La deuxième convention est celle qui a trait au choix des biens et services entrant dans la composition des paniers,
  3. La dernière convention porte sur la définition du ménage consommateur dite population de référence. L’IPC en France était, jusqu’en 1993, calculé sur la consommation des familles puis des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé. Ayant constaté que les structures de consommation avaient tendance à s’homogénéiser, l’INSEE calcule l’IPC depuis 1993 à partir de la consommation de l’ensemble des ménages, tout en publiant l’ancien indice qui continue de servir de référence pour certaines indexations.

I.2.2.Les politiques de prix et des revenus

            Toute les mesures qui ont été examinées jusqu’à présent exercent une influence sur la distribution, qu’il s’agisse des prélèvements fiscaux ou des divers services assurés aux ménages. On peut envisager de les compléter par interventions directes cette fois sur la distribution des revenus primaires.[22]

            La fixation d’un salaire minimum est l’une des mesures les plus fréquemment évoquées, peut-être  par préférence à la pratique des pays industrialisés. Dans les pays en voie de développement où la majorité  de la population n’a pas le statut de salarié et ne bénéficie pas toujours d’un emploi stable, il faut prévoir des mesures spécifiques d’accompagnement de la politique du salaire minimum, voire envisager une extension de son champ d’application ? C’est ainsi qu’on pourra substituer à la notion de salaire minimum celle ; plus générale, des revenus minima. On pourra également agir, mais de façon souple, sur les prix de certains produits et sur l’orientation de la production.

  • L’action sur le prix

Si l’on admet que toute intervention directe sur les salaires ou les revenus nominaux comporte inévitablement un coût en ce qui concerne l’allocation des ressources, la croissance de la production ou le volume de l’emploi, on peut redouter, à plus ou moins brève échéance, une réaction néfaste sur les revenus réels. Pour plus d’efficacité,  il conviendrait alors d’agir sur les prix en même temps que les bas revenus.  La stabilisation du coût de la vie apparait comme un  moyen de stabilisation immédiate des revenus réels des groupes les moins favorisés. Pareille action aurait l’avantage d’avoir une portée générale, puisque les prix sont les mêmes pour tous et contribuerait à réduire les écarts de niveau de vie si elle se concentrait sur les produits indispensables qui représentent l’essentiel  des dépenses des catégories pauvres, à commencer par les produits alimentaires d’origines agricole. Dans cette optique, il importe d’abord, pour assurer une offre suffisante des produits à des prix abordables, de réserver dans la politique agricole, toute la place requise au développement des cultures vivrières.

            En ce qui concerne le niveau des  prix, l’expérience montre que s’ils sont fixés trop bas (avec ou sans obligation de livrer  à ces prix une partie de la récolte à un organisme public), la conséquence est tôt ou tard soit le développement d’un marché et d’un régime de prix parallèles soit à une détérioration de la qualité et une raréfaction d’offre aux prix imposés. La possibilité laissée aux producteurs  de compenser leur manque à gagner en pratiquant des prix élevés sur les produits qui n’entrent pas dans la consommation des groupes pauvres est rarement un correctif suffisant et risque de fausser davantage la structure des prix agricoles.[23]

            Plutôt que de déterminer autoritairement les prix, il convient donc d’aménager dans le sens voulu les taxes et les droits d’importation ou d’accorder des subventions aux producteurs. L’idée directrice est la même que pour les revenus : mieux vaut corriger par des mesures de la redistribution financière les effets du mécanisme des prix plutôt que de modifier  artificiellement le jeu de ce mécanisme. En outre, pour que la régulation des prix ait des chances d’être efficaces, il conviendrait de concentrer les interventions sur un  petit nombre des produits essentiels pour la grande masse de la population. Toute dispersion des efforts risque d’ailleurs de poser des problèmes quant à la cohérence des décisions. Il importe aussi de prendre des mesures pour amortir les fluctuations de prix  liées aux variations du volume des récoltes ou à la situation des marchés mondiaux. L’objectif, ici, est double : éviter que les hausses des prix dues à une insuffisance temporaire de l’offre ne se répercutent sur toute la structure des prix intérieurs et ne dégénèrent en une inflation permanente ; protéger les revenus des agriculteurs nationaux en cas d’offre excédentaire.        Dans la plupart des cas, il semblerait possible de régulariser l’offre et d’éliminer les fluctuations saisonnières des prix grâces à la création des stocks-tampons représentant quelques semaines de consommation. Au-delà de ces interventions à court terme, la seule solution durable des problèmes évoqués ici réside dans une organisation de la production.

  • L’action sur la production

Comme on  l’a déjà souligné, une modification de la structure des revenus réels ne peut guère manquer d’entrainer un changement dans la structure de la consommation. Si l’appareil productif n’est pas à mesure de s’adapter à ce changement, les mesures de redistribution  et d’égalisation des revenus sont vouées à l’échec. C’est ainsi qu’il peut devenir nécessaire d’agir sur l’offre des produits.

Le relèvement des bas revenus tend à accroitre la consommation de produits de première nécessité, notamment alimentaires. Il convient donc de veiller à ce que a production vivrière suive, faute de quoi la stabilité des prix ne pourrait être maintenus, ce qui réduirait à néant tout l’effort de régulation et d’égalisation des revenus.

Dans des nombreux pays en développement, la demande des produits alimentaires est en constant accroissement en raison de l’expansion démographique et de la concentration urbaine. Même dans les régions où  la population dispose d’un ratio calorifique suffisant et où l’élasticité de la demande par rapport au revenu reste faible, la rapidité de l’urbanisation t  les fluctuations importantes de la  production menacent constamment l’équilibre vivrier. Il faut donc que l’agriculture dégage des excédents si l’on veut éviter un recours croissant aux importations. Il est vrai que, dans une ouverte, des importations conjoncturelles des produits de  première nécessité sont convenables pour éviter une hausse  inflationniste des prix en cas d’insuffisance temporaire de l’offre. Ces importations peuvent être même un élément de la politique de stabilisation des prix.

[1] Le Petit LAROUSSE illustré, Belgique, 1995, p446.

[2] Gilbert ABRAHAM-Frois, Eléments de dynamique  économique (fluctuation et croissance), Ed. DOLLOZ, Paris, 1972, p 146.

[3] Bernard GUERRIEN, Dictionnaire d’analyse économique, microéconomie, macroéconomie,  théorie de jeu, etc., 3è Edition La Découverte, Paris, 2002, p262

[4] P. BEZBAKH & Sophie GHERARDI, Op Cit., P146         

[5] Bernard SIMLER et Alii, Initiation économique et sociale, Armand Colin, Paris, 1987, p197.

[6] Bernard GUERRIEN, Op. Cit., p342                                                                  

[7] JP GOULD &C.E FERGUSON, théorie microéconomique, Economica ; éd. Universitaire de Boeck, 1989 ; p128

[8] Le Petit LAROUSSE, p646.

[9] Pierre BAZKH & Sophie GHERARDI, Dictionnaire de l’économie, LAROUSSE, Espagne, 2000, p379

[10] Bernard GUERRIEN, Op Cit, p95

[11] Louis EECKHOUDT Francis CALCOEN, Eléments de microéconomie, Ed Universitaires De Boeck, 1989, p128

[12] Jean-Pierre ALAUX  et PHILIPPE NOREL, Faim au Sud-crise au Nord, ‘Harmattan, Paris, 1985, p48

[13] LOSSO Jacques, Cours d’économie politique, G1 Economie, UOB, 2009, p8.

[14] Bernard Guerrien, Op. Cit., p95

[15] E. WAUTHY et BRULARD, Initiation économique et sociale, Namur, p137 

[16] J MILHEU cité par J.M.BAHARANYI, l’épargne en milieu rural : cas du groupement de Kamaniola, 1999-2002, p24

[17] Notes du cours de Comptabilité Nationale, Inédit, UOB, 2011

[18] J MILHEU cité par J.M.BAHARANYI, Op Cit, p24

[19] François PERROUX, l’économie des jeunes nations, presse universitaire de France, Paris, 1962, p78.

[20] Peter H. LINDERT, Charles P. KINDLEBERG; économie internationale, 7èEd, Economica, Paris, P257

[21] Alfred SAUVY, le travail et l’économie de demain, éd ; Calmann-Lévy, France, 1984, p58

[22] EUGENE NYAMBAL, Afrique, les voies de prospérité, dix clés pour sortir de la pauvreté, 2è éd, L’Harmattan, France, 2009, p108 ;

[23][23] Eugene Nyambal, Op, Cit., pp. 190-193

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