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INTRODUCTION

  • PROBLEMATIQUE

      L’histoire de l’Humanité prouve suffisamment que la faim, l’analphabétisme et les maladies sont en permanente aggravation, et les écosystèmes dont dépend son bien-être ne cessent de se dégrader.[1]

Pour mener une vie décente, l’homme doit disposer de la nourriture saine, du logement adéquat et des soins médicaux lui procurant satisfaction.

Néanmoins, pour disposer de ces biens et services, il faut en même temps disposer des moyens et surtout au prix rémunérateur ; c’est-à-dire un prix auquel les individus sont à même de se procurer les biens et services nécessaires à leur subsistance grâce à leur niveau de revenu. Les prix mondiaux du Blé, des céréales secondaires, du riz et des oléagineux ont tous pratiquement doublé entre les campagnes 2005 et 2008, hausse qui s’est poursuivie au cours des premiers mois de l’année 2008.

En juin 2008, les prix des produits alimentaires de base sur les marchés internationaux ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis 30 ans, menaçant la sécurité alimentaire des pauvres du monde entier. En 2007 et en 2008, principalement à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires, 115 millions de personnes supplémentaires ont été plongées dans la faim chronique. Depuis, les prix ont reculé sous l’effet de la crise financière, de la récession mondiale naissante, de la chute des prix du pétrole et d’un dollar plus fort. Ils n’en restent pas moins historiquement élevés et les problèmes structurels qui sont à l’origine de la vulnérabilité des pays en développement aux augmentations de prix sur les marchés internationaux n’ont pas été résolus. De nombreux facteurs ont contribué à la hausse spectaculaire des prix alimentaires mondiaux, mais la demande de biocarburants et le prix record du pétrole ont été les deux facteurs principaux, ce qui a conduit certains analystes à se demander si de nouveaux liens entre l’alimentation et les marchés de l’énergie n’avaient pas inversé la tendance historique à la baisse des prix, en termes réels, des produits agricoles.[2]

            La demande alimentaire évolue dans les limites beaucoup plus étroites que celles des Biens d’équipement, par exemple : il s’agit des besoins à peu près  constants, indépendant de la conjoncture. Quels que soient l’état de la récolte et des prix, la table du consommateur doit être approvisionnée chaque jour. Cependant, plus le marché est étroit, plus les risques sont énormes de voir se produire  une saturation entrainant la dépréciation du produit, ou bien ; si la récolte a été déficitaire, la montée du produit raréfié, c’est-à-dire le produit devenu rare suite à l’insuffisance de la production.

            Par ailleurs, l’extension des marchés agricoles sur le plan intérieur et surtout extérieur est subordonnée à la réalisation de certaines conditions qui, en plus d’un cas, obligent les producteurs à reconsidérer l’orientation de leurs productions et les méthodes employées pour obtenir le meilleur rendement au prix le plus moindre possible.

L’impact du niveau élevé des prix alimentaires sur les pays en développement dépend de l’interaction de divers facteurs. En général, les producteurs commerciaux des denrées en question bénéficieront directement de la hausse des prix, et il en sera de même, dans nombre de cas, des personnes qu’ils emploient (à supposer naturellement que les pouvoirs publics n’empêchent pas la hausse des cours mondiaux de se répercuter sur les marchés intérieurs). Les éleveurs, en revanche, sont confrontés à la fois à une hausse du coût des aliments du bétail et de l’énergie et à des prix à la production relativement étales. Pour les ménages agricoles qui produisent principalement pour leur consommation propre ou pour des marchés locaux protégés des fluctuations des prix sur les marchés nationaux et internationaux, les effets seront atténués. Mais les urbains pauvres et les principaux pays en développement importateurs de produits alimentaires subiront des impacts fortement négatifs, car ils devront consacrer à la nourriture une part encore plus élevée de leurs revenus limités. Chaque augmentation de 10% du prix des céréales (y compris du riz) alourdit de près de 4.5 milliards de dollars la facture totale des importations céréalières des pays en développement importateurs nets. L’impact du niveau élevé des produits agricoles sur les pays développés est relativement faible dans l’ensemble. La part des produits agricoles de base dans le prix final des produits alimentaires est assez réduite (souvent 35 % ou moins), de même que la proportion du revenu disponible consacrée à l’alimentation (10-15 % pour la plupart des pays de l’OCDE). Bien entendu, ces moyennes masquent des effets beaucoup plus prononcés sur les consommateurs à faible revenu, qui consacrent une plus grande part de leurs ressources à leur alimentation. En outre, et dans la mesure où les prix restent élevés et ne réduisent donc pas le taux futur de l’inflation, les impacts économiques indirects pourraient être également importants.[3] La volatilité des cours internationaux des produits alimentaires et agricoles a des conséquences directes sur la capacité des ménages africains à se nourrir comme l’a montré la crise alimentaire de 2007-08. En 2011, malgré une bonne production agricole 2010, la sécurité alimentaire de certaines régions d’Afrique pourrait être menacée si la hausse brutale des prix mondiaux observée sur le maïs, le riz, le blé se transmettait sur le continent. La 26ème réunion annuelle du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest (RPCA) tenue à Accra les 14-16 décembre 2010, a alerté l’opinion sur l’éventualité d’un tel risque. L’instabilité des prix affecte également les États producteurs et les paysans africains et leurs capacités à investir pour répondre à la croissance structurelle de la demande domestique et internationale.

Ce problème, qui affecte surtout les pays en développement et les économies émergentes, a été mis à l’agenda du G20 à Séoul en novembre 2010 et figure au rang des priorités de la présidence française en 2011.[4] Cette escalade des prix des produits agricoles, qui a joué un rôle déterminant dans l’augmentation du coût des produits alimentaires ; a par ailleurs fait prendre plus pleinement conscience ; tout en renforçant à juste titre l’acuité des problèmes que posent la sécurité alimentaire et la faim, en particulier dans les pays en développement.[5]

            La R.D. Congo possède un important potentiel des ressources naturelles et minérales. Son économie est fortement tournée vers l’exportation des produits miniers. En milieu rural, la principale activité reste l’agriculture, mais souffre d’une insuffisance voire absence de mécanisation. Par ailleurs, l’accroissement démographique (3,3% par an en moyenne avec comme fait nouveau, une population urbaine représentant 34% de la population totale), les différents régimes fonciers, les détournements des propriétés terriennes et l’appauvrissement des sols dû à l’exploitation non durable des terres provoquent des tensions exacerbées par des polarisations ethniques qui entretiennent des situations conflictuelles.[6]

            Bien que la production des principales cultures vivrières, notamment les céréales (le Riz, le Blé, le Maïs) et le Manioc se soit accrue en 2010, la République Démocratique du Congo demeure tributaire de l’extérieur pour son approvisionnement en denrées alimentaires. D’où la nécessité du renforcement et la politique agricole nationale de manière à la rendre  plus cohérente et efficace. Dans ce cadre, le gouvernement Congolais a lancé, au mois d’Août 2010, l’opération de « distribution des tracteurs » dans toutes les provinces pour la campagne agricole 2010-2014.[7]

            Les brutales hausses qu’ont connues les prix des principales productions végétales (céréales et oléagineux) étaient dues à la conjonction d’une production demeurée relativement inférieure à la tendance et d’une forte croissance de la demande.

Le faible niveau des stocks, qui continuent de baisser a amplifié la hausse des prix ; l’augmentation significative des Investissement sur les marchés des produits dérivés agricoles ayant probablement joué dans le même sens également. L’envolée des prix accroit les pressions inflationnistes dans les Pays Développés, tandis que les consommateurs pauvres des Pays en Développement, et globalement les Pays en Développement Importateurs des denrées alimentaires, devront consacrer à leur alimentation une part encore plus importante de leurs revenus restreints. La structure de consommation des ménages urbains indique que près de la moitié survit à la limite de la dignité humaine. Cette situation se témoigne aussi par l’abandon du secteur primaire. Si l’on veut prendre des décisions sur les prix des produits agricoles qui ont été fortement influencés d’une part par la hausse des prix mondiaux (produits importés) et d’autre part par celle des coûts de l’énergie électrique exacerbant les difficultés d’approvisionnement déjà rendues malaises, vu le mauvais état des routes, il nous faut comprendre et vérifier la disponibilité des vivres, les prix et les différents flux existants.

En effet, dans le contexte spécifique de la R.D. Congo, et plus précisément de la Ville de Bukavu, améliorer les conditions de vie signifie aussi accroître la production des Biens et Services dans l’horizon temporel et spatial. Den plus, il ne suffira pas seulement de produire car cela n’expliquerait pas la consommation de ces produits. Il sera aussi question de pourvoir les ménages d’un pouvoir d’achat et de mettre ces Biens et Services à leur disposition.

En outre, la Ville de Bukavu enregistre ce dernier temps des évolutions, pas moins négligeables, des prix des biens et services ne fluctuant souvent qu’à la hausse, par conséquent, les cours de change vis-à-vis de la Devise forte de référence vont croissant et parfois stables ; pareil constat ne ferait qu’appauvrir les ménages.

Eu égard à ce qui précède, dans la présente étude nous orientons notre réflexion en vue de pouvoir éclairer l’opinion sur quelques questions pendantes, lesquelles sous-tendent l’objet de cette recherche, à savoir :

  • Quels sont les facteurs qui influencent la fluctuation des prix des produits agricoles dans la ville de Bukavu, et plus spécifiquement dans la Commune de Kadutu ?
  • Quel est le comportement des consommateurs des produits alimentaires d’origine agricole lorsqu’il y a fluctuation du prix sur le marché dans la Commune de Kadutu ?
  • Quelle politique économique adéquate faudrait- il mettre en place pour faire face aux fluctuations des prix des produits agricoles dans la Commune de Kadutu ?

0.2 HYPOTHESES

            Robert PINTO définit  une hypothèse comme étant « est une proposition de réponse aux questions que l’on se pose à propos de l’objet de la recherche, formulée tel que l’observation et l’analyse puissent fournir la réponse[8]

Selon L. ALBARELLO,[9] l’Hypothèse est une proposition de réponse à la question posée. Elle tend généralement à formuler une relation entre les faits, elle doit être précise et constitue véritablement le fil conducteur de la recherche puisque c’est elle qui suggère également les techniques de recherche à mettre en œuvre ultérieurement.

En réponse aux questions de départ que nous nous sommes posées ci-dessus, nous avons également formulé les hypothèses selon lesquelles :

  • L’insuffisance des exploitations agricoles et l’accroissement de la demande seraient des facteurs à la base des fluctuations des prix des produits agricoles  dans la ville de Bukavu en général et particulièrement dans la commune de Kadutu.
  • Les fluctuations des prix des produits agricoles inciteraient les ménages à consacrer une part importante de leur revenu aux besoins alimentaires au détriment des biens manufacturiers.
  • Outre les politiques habituelles d’amélioration des infrastructures de transport, d’accès au crédit, de développement d’un système d’information ; une réforme du mode de fonctionnement du marché (dont l’essentiel porterait sur la mise en place d’un système d’information et de contrôle des échanges agricoles) serait mise en place pour faire face aux fluctuations des prix des produits agricoles dans la commune de Kadutu.
    • OBJECTIFS

 L’Entreprise d’une recherche scientifique est inévitablement conditionnée par un ou plusieurs objectifs à atteindre au terme de la recherche  sinon le travail serait inutile s’il ne poursuit aucun but. Cela étant,  notre travail se propose comme objectif global de relever les effets des fluctuations des prix des produits agricoles sur la consommation des ménages dans la commune de Kadutu. Cet objectif global sera concrétisé par l’atteinte des objectifs spécifiques suivants :

  • Elaborer une base d’information en identifiant les principaux facteurs qui influencent les fluctuations des prix des produits agricoles dans la commune de Kadutu,
  • En suite évaluer les comportements des ménages face aux fluctuations des prix des produits agricoles dans l’allocation de leurs revenus à la consommation alimentaire,
  • En fin, proposer des stratégies à mettre en place pour faire face à ces fluctuations.
  • CHOIX ET INTERET DU SUJET
  1. Depelteau[10] affirme que le vécu d’un chercheur peut le pousser vers le choix d’un sujet scientifique. En effet, le Ministère de l’enseignement national Congolais organise depuis longtemps des filières d’études dans le domaine agricole, alors que les problèmes de modernisation et de développement persistent toujours.

Le choix de ce sujet a été motivé par le souci de notre part de ne pas rester différent des problèmes des fluctuations des prix des produits agricoles dans la commune de Kadutu étant donné le déséquilibre qu’elles créent au niveau de la consommation des ménages dans ladite commune.

Ce travail revêt un intérêt à trois niveaux :

Sur le plan personnel, ce travail nous permet d’approfondir  nos connaissances dans le domaine agricole et de l’économie du marché, de la consommation des ménages et de la fixation des prix surtout au niveau pratique et dans l’analyse des facteurs déterminant significativement le niveau de l’oscillation des prix des produits alimentaires sur les marchés de la ville de Bukavu en général, et de la commune de Kadutu en particulier.

Sur le plan scientifique, ce travail constitue une base des données à toute personne qui se trouvera intéressée à ce domaine d’étude. Il se veut économique et constitue un outil théorique important, basé sur le problème de fluctuation des prix des produits agricoles causés par nombreux facteurs et ses effets sur le pouvoir d’achat et le niveau de consommation des ménages dans la commune de Kadutu.

Sur le plan social, ce travail donne une interpellation à tous les responsables de la province ordonnant toute activité économique, un bon suivi afin de favoriser les producteurs sans pour autant léser les consommateurs, les résultats permettront à toutes les couches de la population, et aux autorités, de prioriser d’avantage l’organisation du marché agricole par la réduction de l’importation et le renforcement de la production locale sur toute l’étendue de la province.

  • METHODOLOGIE DU TRAVAIL

Science de la méthode ou des méthodes, la méthodologie est la discipline scientifique ayant pour objet l’étude des méthodes effectivement suivies par chaque science particulière, les fonde et les justifie.[11] C’est l’ensemble des méthodes et techniques utilisés par un chercheur afin d’atteindre à une vérité scientifique.

Dans ce travail, nous aurons à utiliser

0.5.1 Méthodes

Pour Claude JAVEAU, nous retenons qu’une méthode est essentiellement « une démarche intellectuelle qui vise à mener le raisonnement portant sur cet objet de la manière la plus rigoureuse possible ».[12]

Les méthodes retenues dans le cadre de notre travail sont à  trois.

  1. La méthode comparative : elle nous a permis de comparer les données normatives sur les variations des prix des produits agricoles dans les marchés de la commune de Kadutu.
  2. La méthode analytique : elle consiste à décomposer un « tout » en partie pour étudier chacune de manière isolée dans le but de comprendre le « tout ». Elle nous a permis d’appréhender la situation des prix des produits agricoles sur le marchés afin d’analyser les données recueillies sur le terrain suivant les différentes variables (profession, âge, sexe,…) afin de comprendre les questions relatives à leurs incidence sur le pouvoir d’achat des ménages.
  3. La méthode statistique : le souci de mieux présenter et analyser sous forme tabulaire statistique les données recueillies auprès de nos enquêtés justifie la pertinence de cette méthode. Cette méthode nous permettra de récolter les données chiffrées sur l’évolution des prix des produits agricoles afin de les interpréter et en saisir le sens.

0.5.2. Techniques

Les techniques sont, selon Madeleine GRAWITZ, « des moyens d’atteindre un but situé au niveau des faits, des étapes pratiques impliquant l’utilisation des machines, des gestes (technique du Skye) ou d’étapes (technique d’interview) et comprenant des procédés opératoires rigoureux, définis, transmissibles ; susceptibles d’être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptées au genre de problème et de phénomène en cause  ».[13]

  1. La technique documentaire : c’est une technique qui consiste à interroger les documents pour obtenir des informations nécessaires à la recherche. Elle s’occupe des preuves muettes qui sont des textes écrits ou des œuvres  produites par des hommes, bref : des documents. Elle nous a permis de consulter la littérature sur l’objet de notre travail. La documentation (lecture des ouvrages, rapports annuels de la mairie et la commune, revues, thèses, TFC et mémoire) nous aidera considérablement aussi bien pour la récolte des données que pour la précision des diverses notions vagues et imprécises à  ce sujet sous étude.
  2. Interview direct: Il est défini comme un procédé d’investigation scientifique utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations en relation avec le but fixé. Il s’agit d’une forme de communication établie entre deux personnes qui ne se connaissent pas, ayant pour but de recueillir certaines informations concernant un objet précis.[14]
  3. Technique d’observation

Selon F. DEPELTEAU[15], l’observation est « une technique directe d’investigation scientifique, utilisée habituellement auprès d’un groupe et qui permet d’observer des faits particuliers et de faire un prélèvement qualitatif afin de comprendre des attitudes et des comportements ».[16]

Cette technique nous sera utile dans la mesure où elle nous permettra d’observer des faits et comportements sur la consommation des ménages  suite aux fluctuations des prix des produits agricoles dans la commune de Kadutu.

  • ETAT DE LA QUESTION

Selon WRIGHT MILLS, « tout travail, tout choix d’étude et des méthodes en sociologie suppose une théorie de progrès scientifique. Tout progrès scientifique est cumulatif, il n’est l’œuvre d’un homme, mais une quantité de gens qui révisent, critiquent et élaguent.

Pour faire date, il faut associer son travail à ce qui a été fait, de telle sorte que les autres vérifient ».[17]

Parmi tant de travaux qui ont été mémé antérieurement et qui cadrent avec le nôtre, nous avons retenu celui de :

MUSHIARHAMINA MURHULA Janvier[18]dans son travail intitulé « impact des fluctuations des prix des produits vivriers sur les consommateurs ; cas du riz et haricot à Bukavu », examine les facteurs à la base  des fluctuations des prix du riz et du haricot à Bukavu. Après analyse de ses données, ses  résultats prouvent que les causes des fluctuations des prix du haricot et du riz  sont dues par le surplus des consommateurs par rapport aux producteurs, que les guerres politiques en RDC en général et dans la province du Sud-Kivu ont fait que les peuples cultivateurs fuient les campagnes (milieu de production) pour la ville. Ce qui fait que la demande soit supérieure à l’offre avec comme conséquence la hausse de prix, et en fin, plusieurs consommateurs obtiennent le reste de leur besoin suite à cette situation de fluctuation des prix.

Au vu des résultats de ce travail, celui-ci s’écarte du nôtre par le fait que ses analyses retiennent une attention particulière sur les effets des fluctuations des prix du riz et du haricot dans la ville de Bukavu , alors que nous, dans notre étude nous nous intéressons beaucoup plus à analyser le même phénomène tout en ayant une vision plus ou moins élargie de ses effets sur le niveau de consommations des ménages dans la commune de Kadutu. Cependant, il se rapproche de notre étude par l’orientation problématique, mais les hypothèses et les objectifs que nous nous assignons sont de plus en plus distincts des siens.

BAHARANYI MWAMINI Marie-Louise, dans son travail intitulé « impact de la variation des prix des biens de premières nécessité sur la consommation des ménages », analyse les mouvements de l’offre et de la demande sur le marché des biens  de première nécessité. Il montre également la nécessité de faire une étude sur la détermination ainsi que la variation des prix des produits vivriers, les mécanismes de la détermination du prix ainsi que leur variation. Il fait l’analyse du comportement des ménages dans la consommation des biens de première nécessité.[19]

            Après analyse, elle est aboutie  aux affirmations telles que le gros de revenu des ménages les plus pauvres est affecté dans la consommation des biens alimentaires, et la part des revenus consacrée à l’alimentation augmente proportionnellement avec l’augmentation du revenu des ménages. Ce travail se démarque du notre par le fait que nous analysons la fluctuation des prix des produits agricoles avec une orientation plus ou moins tournée vers les conséquences de la hausse ou de la baisse de ceux-ci sur le niveau de la consommation des ménages. Il se rapproche de notre étude par le fait que nous analysons le même problème socio-économique, cependant, notre étude sera plus orienté sur la fluctuation du prix du riz sur le marché de Kadutu, et dégager ses effets sur la consommation des ménages.

ASIFIWE KAHORO Jurielle[20] dans son mémoire portant sur « fluctuations des prix des produits agricoles de base et son impact sur le niveau de consommation des ménages dans la ville de Bukavu » ; analyse la mesure dans laquelle on peut orienter les stratégies permettant d’atténuer les tendances d’oscillation des prix sur les marchés des produits agricoles dans la province du Sud-Kivu en général et de la Ville de Bukavu en particulier. Elle poursuit la constitution d’un ensemble d’informations à mettre à la disposition des acteurs impliqués sur les méfaits de la fluctuations des prix des produits agricoles sur le bien-être de la population de la province du Sud-Kivu en général et de la Ville de Bukavu en particulier. Elle montre, après analyse des données sur l’étude du marché, que pour la plupart des produits alimentaires de base (riz, blé, maïs, manioc, haricot, pomme de terre, viande de bœufs,…) qui représentent environ le neuf dixième de la production, on a affaire à une demande qui varie peu, et n’est que faiblement influencée par l’importance plus ou moins grande de la récolte, et qu’une brusque hausse, par exemple du prix du  riz entraine un phénomène de substitution.

Ce travail semble se rapprocher du notre dans son orientation problématique, bien que les objectifs nous assignées soient nettement différents des siens. Il se démarque en fin de notre étude par le fait qu’il est globalisant alors que le nôtre a une orientation spécifique, sur un seul produit agricole qu’est le riz uniquement.

0.7. DELIMITATION DU TRAVAIL

Pour mieux appréhender ce travail, il nous est impérieux de présenter la délimitation du sujet dans le temps et dans l’espace. Ainsi donc, la délimitation temporelle portera essentiellement sur la période allant de 2011 à 2015. S’agissant de la délimitation spatiale, nos investigations seront faites dans les limites de l’espace de la commune de Kadutu du fait qu’elle abrite à son sein une population d’origines culturelles diverses, disposant des habitudes de consommation divers et des pouvoirs d’achats différents ; constituant ainsi une clientèle plausible pour  l’achat des produits agricoles.

Nous ne manquerons cependant de recourir à d’autres espaces de la province du Sud-Kivu pour des motifs relatifs à la production, à l’approvisionnement, à la commercialisation, à la consommation, etc.

  • SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, le présent travail portera sur le cadre théorique et conceptuel du travail dans le premier chapitre, le deuxième chapitre portera sur la Monographie de la commune de Kadutu et déterminants des prix des produits agricoles dans la Commune de Kadutu et le troisième chapitre sera essentiellement axé sur l’analyse des données et discussion des résultats de la recherche.

  • DIFFICULTES RENCONTREES

La réalisation de cette œuvre n’a pas été exceptée des difficultés. Dans tout le parcours que nous avons franchis, nous nous sommes heurtés à plusieurs  obstacles de natures différentes, dont la principale a été la difficulté d’accès aux données. Pendant nos recherches dans la phase d’enquête, nombreux de nos enquêtés éprouvaient l’incapacité de nous répondre suite aux multiples occupations qu’ils avaient soit au marché, soit au lieu de service. Nous avons surmonté cet obstacle en usant de notre esprit scientifique et en motivant certains autres qui exigeaient un verre de jus avant de nous répondre.

[1] Michel KATING, Un programme d’action pour le grand public de l’agenda 21 et des autres accords de RIO, publié par Le Centre Notre venir à tous, 1992, Sommet de la Terre au Brésil.

[2] FAO, La situation des marchés des produits agricoles 2009, Flambée des prix et crise alimentaire -expériences et enseignements, p2.

[3] OCDE, La hausse des prix alimentaire ; causes et conséquences, p9.

[4] OCDE, Session ‘Outreach’ du G20 Centre de conférences de l’OCDE, Paris 14 - 15 juin 2011, p3.

[5] WWW. Google.com, les perspectives agricoles de la FAO, et de l’OCDE, la hausse des prix alimentaires, causes et conséquences, p5.

[6] République Démocratique du Congo, Ministère de l’agriculture, In Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) Version amendée après l’atelier national du 16 Décembre 2010 

[7] Banque Centrale du Congo, rapport annuel 2010, p8.

[8] R. PINTO, Etude de recherche scientifique, Ed Casterman, Paris, 1982, p26

[9] L. ALBARELLO, apprendre à chercher, Ed. De Boeck & Larcier, Bruxelles,  2007, p45.

[10] BAKENGA SHAFALI, Initiation à la Recherche Scientifique, Cours, G1 Economie, UOB,  2014-2015

[11] MWILO-MWIHI WATUTA Auguste, Méthodes de Recherche en Sciences Sociales, Cours, G2 Economie, UOB, Inédit, 2014-2915, p14.

[12] Claude JAVEAU, Comprendre la sociologie, Coll. Morabout, Bruxelles, 1976, p68

[13] Madeleine GRAWITZ, Méthodes des Sciences Sociales, 3ème éd.DOLLAZ, 1976, p333

[14] BAKENGA SHAFALI, Op. Cit., p36

[15] F. DEPELTEAU, la démarche d’une recherche en sciences humaines, De Boeck Université, Bruxelles, 2000, p337.

[16] F. DEPELTEAU, Op. Cit., p 315

[17] BAKENGA SHAFALI, Initiation à la Recherche Scientifique, Cours G1 Economie, UOB, Inédit, 2013-2014.

[18] MUSHIARHAMINA MURHULA Janvier,  impact des fluctuations des prix des produits vivriers sur les consommateurs ; cas du riz et haricot à Bukavu,  TFC, UOB, inédit, 2013-2014.

[19] BAHARANYI MWAMINI Marie-Louise. impact de la variation des prix des biens de premières nécessité sur la consommation des ménages, mémoire, UOB, inédit, 2009-2010.

[20] ASIFIWE KAHORO Jurielle,  fluctuations des prix des produits agricoles de base et son impact sur le niveau de consommation des ménages dans la ville de Bukavu, Mémoire, UOB, inédit, 2010-2011.

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