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INTRODUCTION

Memoire Online - Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin - Kazesse Amouzou

Depuis la faillite des années 80 et pour amortir les effets sociaux induits par les différents Programmes d'Ajustements Structurels (PAS) et le libéralisme économique, l'Etat béninois à l'instar de ses homologues de l'UEMOA, a pris des mesures au nombre desquelles la réhabilitation du secteur bancaire et la promotion de l'initiative privée.

A la faveur de ces mesures, sont apparus des SFD qui, contrairement aux banques, sont des institutions de petites finances appréciées tant pour leur simplicité qualitative que quantitative. La genèse de ces institutions remonte  à l'action du père de la microfinance et prix Nobel de la paix 2006, Mohammed Yunnus, originaire du Bangladesh, qui fut touché par la pauvreté des femmes de sa région et décida donc de leur octroyer une partie de sa richesse comme des prêts à rembourser. Tout cela, selon un mode classique qui consiste pour les emprunteurs à rembourser sur plusieurs échéances, seulement le capital emprunté sans intérêt en vue de permettre à ceux-ci de réinvestir les bénéfices effectués dans l'activité pour accroitre cette dernière.

C'est là le fondement de la microfinance, qui, normalement est une activité créée pour réduire la pauvreté. Ciblant une population constituée en majorité de pauvres, la microfinance connut rapidement un essor puisque l'esprit noble qu'elle incarnait lui a permis de très vite évoluer au point où la CSSFD décompte 762 SFD autorisées sans tenir compte du nombre pléthorique d'IMF exerçant dans le secteur informel.

A ce titre, Cornée (2006) a affirmé que peu d'innovations économiques auront autant d'espoir que la microfinance pour lutter contre l'exclusion et la pauvreté. Les partisans d'une approche libérale du développement pensent même qu'il s'agit d'un moyen peu onéreux d'éradiquer la pauvreté grâce à un effet de levier important eu égard à l'investissement consenti et surtout au respect des mécanismes de marché1(*).

Dans le monde contemporain, la microfinance est devenue une arme stratégique de développement au point que les puissances publiques en font un instrument privilégié de leur politique.

Il faut aussi reconnaître la part active des partenaires dans cet essor des IMF qui, pour faire face au besoin grandissant en services financiers des micro-entrepreneurs aux revenus faibles, se font soutenir par des bailleurs de fonds. Rapidement et tout naturellement, la viabilité des institutions de microfinance est devenue une préoccupation majeure pour l'ensemble des acteurs notamment ces bailleurs de fonds qui ne pouvaient injecter infiniment des ressources dans ce nouveau sous-secteur financier bien que porteur d'espoir. De multiples études se sont alors intéressées à la performance financière et mieux à la performance économique des IMF négligeant leur aspect social.

Cependant, la performance sociale des IMF s'impose non seulement par le contexte particulier de leur naissance ou pour la justification de leur légitimité mais également, l'expérience a montré que la recherche effrénée de la pérennité en négligeant la mission sociale n'a pas été suffisante pour éviter la faillite de nombreuses IMF dont la viabilité institutionnelle n'a été assurée que par l'intervention massive de l'Etat et des partenaires financiers ; le cas de FECECAM par exemple2(*).

C'est fort de tous ces constats que nous avons choisi de focaliser notre recherche sur la problématique de l'efficacité sociale des IMF au Bénin. Cette étude s'est effectuée grâce à notre stage effectuée à la Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées et s'intitule : « analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin ».

Le développement de ce thème se fera en trois chapitres.

D'abord, le chapitre N°1 abordera le contexte de l'étude et la présentation de la structure d'accueil du stage. Ensuite quant au chapitre N°2, il s'interessera au cadre théorique et méthodologique de l'étude. Puis le chapitre N°3 s'attardera après la présentation des résultats, sur l'analyse de ces résultats, la formulation des recommandations et des conditions de leur mise en oeuvre.

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