Les niveaux, tendances et caractéristiques de la morbidité et de la mortalité des enfants, sont fonction des conditions sanitaires, environnementales, socioéconomiques et culturelles qui prévalent dans une population et dans ses diverses couches sociales [1]. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S), sur 50 millions de personnes qui meurent chaque année dans le monde, les 4/5 proviennent des pays en développement. La mortalité infantile qui est le reflet le plus significatif du développement tant économique que social des pays, y est plus élevé. Son étude permet d'apprécier le niveau général des soins de santé dispensés aux enfants; c'est pourquoi la mortalité et la morbidité globale des enfants de 0 à 15 ans ont de tout temps fait l'objet de nombreux écrits et études comparatives [2].
Au niveau mondial, les progrès réalisés pour la survie des enfants ne concernent toujours pas de nombreux enfants du monde dont les plus jeunes d’entre eux et ceux dans les situations les plus vulnérables. En 2015, près de 16 000 enfants de moins de cinq ans décédaient chaque jour. La plupart d’entre eux mourait à cause de maladies évitables, comme la pneumonie, la diarrhée et le paludisme [3]. La mortalité néonatale et infanto-juvénile c'est-à-dire le risque de décès avant l'âge de cinq ans, représente une menace des progrès socioéconomique et sanitaires en Afrique subsaharienne, où quatre millions des nouveaux nés meurent chaque année au cours des quatre premières semaines de leur vie selon les estimations de l’OMS. [2]. L’Asie du Sud continue de présenter à la fois un taux de mortalité élevé des moins de cinq ans, avec 50 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2015, et un nombre élevé du total des décès : 1,8 million [3].
Les différences inéquitables en termes de mortalité de l’enfant restent importantes entres les pays à faible revenu et ceux à revenu élevé. En 2012, le taux de mortalité des moins de 5 ans était de 82 décès pour 1000 naissances vivantes dans les pays à faible revenu, soit plus de 13 fois la valeur moyenne de ce taux dans les pays à revenu élevé [4].
En République Démocratique du Congo(RDC), pour la période des cinq dernières années avant l’Enquête Démographique et de Santé (EDS)-RDC II (période 2009-2013), le risque de mortalité infantile était évalué à 58 décès pour 1 000 naissances vivantes ; alors que celui de mortalité juvénile était à 49 ‰. Quant aux composantes de la mortalité infantile, elles se situent à 28 ‰ pour la mortalité néonatale et à 30 ‰ pour la mortalité post-néonatale. Globalement, le risque de mortalité infanto-juvénile était de 104 ‰. En d'autres termes, en RDC, environ un enfant sur dix mourait avant d'atteindre l'âge de cinq ans [5]. La RDC a un taux de mortalité infantile et maternelle parmi les plus élevés au monde, la plaçant au 5ème rang mondial, selon des statistiques fournies par le Rapport annuel du développement mondial. Elle fait partie du groupe des 6 pays qui, à eux seuls, enregistrent la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans dans le monde [6].
Bien que l’évolution du taux de la mortalité infantile de la province du Sud Kivu montre une tendance à la baisse, 147‰ en 2001 et 126‰ en 2007, le niveau actuel traduit des conditions de vie et de santé encore difficiles pour les enfants. Il est largement supérieur à la moyenne nationale (92‰) ce qui signifie que les conditions sont plus précaires au Sud Kivu que sur l’ensemble de la RDC [7].
La mortalité intra hospitalière demeure très élevée dans les services de pédiatrie de nombreux pays à faible revenu, notamment en Afrique où jusqu’à 30% des enfants meurent en cours d'hospitalisation. En 2004, la République Démocratique du Congo, province du Nord Kivu, Hôpital Provincial de Goma avait enregistré 15,9% le taux de mortalité pédiatrique en 2003-2004 [8].
Pour réduire davantage cette mortalité, Il faut disposer des informations pertinentes sur les caractéristiques des états morbides et les principales causes de décès des enfants. Notre travail qui s’inscrive dans ce cadre a pour objectif de déterminer le taux de mortalité pédiatrique à l’Hôpital Général de Référence de Panzi pour une meilleure connaissance du profil des enfants décédés en vue d’une bonne orientation des stratégies de prévention et de prise en charge des patients
Sur base de ce qui précède, nous avons énoncé certaines questions pour guider notre recherche :
Contribuer à l’amélioration des connaissances sur les principales pathologies responsables de la morbidité et de la mortalité dans le milieu pédiatrique.
Une connaissance sur les caractéristiques des états morbides et les principales causes de décès ainsi que les facteurs socio démographiques liées aux décès des enfants de 1 mois à 15 ans, nous permettra de réduire le taux de mortalités chez ces derniers.
Hormis l’introduction, la conclusion et les recommandations, notre travail est subdivisé en 4 chapitres dont :
Chapitre I : Les généralités sur la morbidité et la mortalité chez l’enfant
Chapitre II : Les matériels et méthodes
Chapitre III : Les résultats
Chapitre IV : La discussion.