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CHAP III : RESULTATS ET DISCUSSION

III.1. PRODUCTEURS DE BOIS D’OEUVRES
III.1.1. Identité des enquêtés
III.1.1.1. Age, ancienneté, sexe et niveau d’études des producteurs de bois d’oeuvres.
L’âge, l’ancienneté, le sexe et le niveau d’études des enquêtés sont donnés dans le tableau 1 ci-dessous
Tableau 1 : Age, ancienneté, sexe et niveau d’études des enquêtés
Groupements
Age moyen
Ancienneté dans l’activité
Sexe
Niveau d’instruction
Homme
Femme
Aucun
Primaire
Secondaire
supérieur
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Kalonge
35 ± 9
12 ± 7
40
100
0
0,0
4
3,3
15
12,5
21
17,5
0
0,0
Bitale
35 ± 8
13 ± 8
40
100
0
0,0
3
2,5
14
11,7
17
14,2
1
0,8
Mbinga Sud
36 ± 6
11 ± 6
40
100
0
0,0
7
5,8
11
9,2
22
18,3
5
4,2
Moyenne
35,5 ± 9,4
11,9 ± 6,9
Total
120
100
0
0,0
14
11,7
40
33,3
60
50
6
5
17
Il ressort de résultats du tableau 1 que les enquêtés ont un âge moyen de 35,5 ans (avec un écart-type de 9ans) dans les trois milieux d’études. Ces résultats montrent que la population productrice de bois d’oeuvre enquêtée est composée des jeunes adultes dans les trois groupements, ceci s’explique par le fait que le travail de production de bois d’oeuvre demande une main d’oeuvre active ; les jeunes célibataires ou mariés ayant encore la force de travailler durement pendant plusieurs jours et pouvant supporter des mauvaises conditions.
Toujours le même tableau montre pour l’expérience des enquêtés dans les trois groupements, l’expérience moyenne est de 12ans avec une dispersion de 6ans dans les sites d’études.
Des résultats du tableau 1 on constate, que le travail de production de bois d’oeuvre est un travail d’hommes (100%). Ceci s’explique par le fait que ce travail demande beaucoup d’énergie, très souvent pour produire le bois d’oeuvre, les hommes doivent marcher à des très longues distances pour atteindre les sites de production, y passer de nuits à la merci des intempéries.
Les résultats du même tableau renseignent que les producteurs enquêtés (11,7%) n’ont pas été à l’école ; (33,3%) ont fait l’école primaire, (50%) ont fait l’école secondaire et (5%) ont fait l’école supérieure. Cependant, de ce (5%) ; Kalonge et Bitale sont représentés respectivement par (0%) et (0,8%). Ceci s’explique par le fait que dans ces deux sites il n’y a pas d’école supérieure, en revanche Mbinga-Sud possède une école supérieure ; et, c’est peut-être ce qui explique ce taux élevé (4,8%) des producteurs de bois d’oeuvre ayant été à l’école supérieure dans cette contrée.
Nous remarquons donc que les intellectuels exercent cette activité en grand nombre. En effet, suite au chômage et à la crise politique observés dans notre province ; les gens ont été incités à se tourner vers les activités informelles et de subsistance, le secteur forestier ne fais pas exception (Anonyme, 2011 b).
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III.1.2. Quelques informations sur la production des planches
III.1.2.1. Types de bois d’oeuvre produits
Le tableau ci-dessous reprend les différents types de bois d’oeuvre souvent produits dans les milieux d’enquête.
Tableau 2 : Types de bois d’oeuvres souvent produits
Types de bois souvent produits
Groupements
Total
Kalonge
Bitale
Mbinga Sud
Chevrons
Effectif
1
2
5
8
%
0,8
1,7
4,2
6,7
Madrier
Effectif
2
2
6
10
%
1,7
1,7
5,0
8,3
Sticks
Effectif
0
2
0
2
%
0,0
1,7
0,0
1,7
Coffrage
Effectif
4
6
5
15
%
3,3
5,0
4,2
12,5
Petits panneaux
Effectif
19
16
16
51
%
15,8
13,3
13,3
42,5
Gros panneaux
Effectif
14
12
8
34
%
11,7
10,0
6,7
28,3
Total
Effectif
40
40
40
120
%
33,3
33,3
33,3
100,0
Légende : dimensions de bois d’oeuvres
Types de bois d’oeuvre
Longueur (m)
Largeur (cm)
Epaisseur (cm)
Planchettes
3
10 - 12
1
Planches 4 16 - 20 1,5 - 2
Chevrons 4 28 - 30 4
Madrier 4 28 - 30 2
Coffrage 4 16 - 20 2
Petits panneaux 4 10– 12 4 – 5
Gros panneaux 4 5 – 6 5 - 6
Moyenne
3,85
17,3
3
19
Il ressort du tableau 2 qu’aucun producteur de bois d’oeuvre dans les trois milieux ne produit des planchettes et des planches ; ceci s’explique par le fait que les producteurs de Kalonge, Bitale et Mbinga Sud partent acheter les arbres dans des peuplements forestiers naturels où l’on retrouve en grande partie de gros arbres et où ils ont le choix d’abattre l’arbre selon leurs exigences. Ainsi, choisir un arbre de faible dimension diminuerait le nombre des pièces de bois à obtenir.
De même le tableau ci-haut montre que les petits panneaux sont souvent plus produits par les producteurs de bois d’oeuvre dans les trois milieux avec (42,5%) ; suivi des gros panneaux dont Kalonge produit à lui seule (11,7%) contre (6,7%) à Mbinga Sud. En effet, les petits et gros panneaux demandés sur les marchés de la ville de Bukavu, proviennent en grande partie de régions forestières car leur qualité est trop appréciée par les clients. Il en est de même pour les bois de coffrage et les madriers qui sont très sollicités dans la construction.
Tout comme sur les autres marchés, la croissance du logement dans les villes est un moteur important de la demande en bois (Anonyme, 2010). Les planches de coffrage et les madriers occupent respectivement (15%) et (10%) avec pas vraiment de variation significative entre les trois sites enquêtés.
L’urbanisation fait exploser le besoin en bois de sciage. Le marché local concerne aussi des bois sciés destinés aux structures des maisons : charpente, cloisons, portes, terrasses etc. La croissance de la classe moyenne en Afrique a pour effet une augmentation de la demande de meuble ; la poursuite de l’urbanisation développe les besoins en coffrages, et en panneaux de contreplaqués (Emmanuel, 2013).
Par contre les sticks ne sont presque pas produits dans les trois milieux, avec au total (1,7%) dans ces milieux. Ceci s’explique parce que les sticks issus d’arbres abattus interviennent dans la production de charbons de bois et en plus de cela les sticks coûtent moins chers d’où les producteurs ne sont pas intéressés d’apporter les sticks à des distances lointaines connaissant leur faible prix sur le marché.
Ce tableau montre également que les chevrons occupent au total (6,7%) de l’ensemble avec (4,2 %) pour Mbinga-Sud ; dans ce groupement en effet, on trouve plusieurs petits exploitants qui produisent des chevrons à partir des jeunes arbres se trouvant dans le milieu où ils résident.
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III.1.2.2. Evaluation de la quantité de planches produite par arbre, diamètre des arbres et nombre moyen d’arbres abattus par mois
L’évaluation de la quantité de planches produite par arbre, le diamètre des arbres et le nombre moyen d’arbres abattus par mois sont donnés dans le tableau 3
Tableau 3 : Quantité de planches produite par arbre, diamètre des arbres et nombre moyen d’arbres abattus mensuellement Types de planches Groupements Moyenne Kalonge Bitale Mbinga Sud Gros panneaux 31 ± 16 27 ± 16 35 ± 16 31 ± 16 Petits panneaux 63 ± 32 53 ± 32 70 ± 32 62 ± 32 Coffrages 69 ± 32 59 ± 32 76 ± 32 68 ± 32 Madriers 63 ± 32 53 ± 32 70 ± 32 62 ± 32 Chevrons 126 ± 64 107 ± 64 141 ± 64 124,66 ± 64 Diamètre moyen des arbres en (m) 2 ± 1 2 ± 1 2 ± 1 2 ± 1 Nombre moyen d’arbres abattus par mois 3 ± 1 2 ± 1 2 ± 1 2,3 ± 1
Des résultats du tableau 3, il ressort qu’à Kalonge un arbre moyen de 2m de diamètre produit 31 gros panneaux en moyenne, 63 petits panneaux, 69 coffrages, 63 madriers et 126 chevrons ; à Bitale par contre ces résultats ne sont pas les mêmes. Ainsi, dans un arbre de 2 m on peut avoir 27 gros panneaux, 53 petits panneaux, 59coffrages, 53madriers, et 107 chevrons. Ceci s’explique par le fait que dans ces deux milieux on n’utilise pas des instruments modernes tels que la tronçonneuse et c’est qui fait varier considérablement le nombre de pièces produites par arbre, car l’écart-type est grand et est dû aux pertes de rendement lors de sciage.
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Inversement à Mbinga Sud, un arbre de 2m peut produire 35 gros panneaux, 70 petits panneaux, 76 coffrages et 141 chevrons ; car dans les producteurs utilisent souvent des scies motorisées, bien que la distribution autour de la moyenne soit grande. L’utilisation des outils modernes tels que la tronçonneuse augmentent le rendement lors du sciage de bois d’oeuvre plus que les outils traditionnels comme la scie mécanique.
Cette différence de nombre de pièces à obtenir dépend des dimensions de bois d’oeuvre. Ainsi, on remarque que cela dépend à (53,3%) de la grosseur d’arbre ; à (7,5%) de la qualité de bois et à (39,2%) du nombre des pièces qu’on veut obtenir. Cette divergence d’opinion entre la grosseur d’arbre et le nombre des pièces qu’on veut obtenir se remarque chez les enquêtés dans les trois milieux, parce que tout dépend de la rationalité économique des producteurs.
Le même tableau renseigne également sur le nombre moyen d’arbres abattus par mois ; ainsi, nous remarquons que seuls les producteurs de Kalonge coupent 3 arbres en moyenne par mois, Bitale et Mbinga Sud abattent en moyenne 2 arbres par mois. Cependant, l’écart-type est d’un arbre dans les trois sites.
La variation entre le nombre de pièces à obtenir par arbre est due à l’utilisation des instruments adéquats de coupe, à la nature et aux déformations des arbres.
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III.1.3. Gestion du bois d’oeuvre
III.1.3.1. Evolution de la distance d’approvisionnement en bois d’oeuvre
L’évolution de la distance d’approvisionnement en bois d’oeuvre ces 5 dernières années dans les différents sites enquêtés est donnée dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Evolution de la distance d’approvisionnement en bois d’oeuvre Groupements Evolution de la distance d’approvisionnement
Total Stable Faible augmentation Forte augmentation Ne sais pas Kalonge Effectif 5 27 7 1 40 % 4,2 22,5 5,8 0,8 33,3 Bitale Effectif 9 20 10 1 40 % 7,5 16,7 8,3 0,8 33,3 Mbinga Sud Effectif 4 8 27 1 40 % 3,3 6,7 22,5 0,8 33,3 Total Effectif 18 55 44 3 120 % 15,0 45,8 36,7 2,5 100,0
Des résultats du tableau 4, on constate qu’à Kalonge la distance a faiblement augmentée (22,5%) et à Bitale (16,7%) ; ceci s’explique par le fait que ces deux groupements sont situés dans les régions forestières parcourues par des vastes étendues des forêts naturelles dont le parc de Kauzi Biega et le temps pour y parvenir est donc court. Le même tableau montre que (82,5%) au total des enquêtés affirment que la forêt ne fait que reculer suite à l’activité de l’exploitation de forêt pour la production des planches.
A Mbinga Sud par contre cette distance a augmentée fortement (22,5%). En effet, Mbinga Sud abrite le chef-lieu du groupement de Kalehe, les forêts sont de plus en plus loin des zones d’habitations. Pour arriver au lieu d’abattage d’arbres, il faut marcher en moyenne 4 à 5 heures de temps et cela à pieds car il n’y a pas des voies de transport aménagées dans les exploitations de bois.
Dans les trois groupements (2,5%) affirment ne pas savoir comment évolue la distance d’approvisionnement en bois d’oeuvres ces 5 dernières années, ceci montre que les risques que courent les exploitations forestières sont énormes car une branche de la population a du mal à percevoir l’évolution de la distance d’approvisionnement.
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III.1.3.2. Mode d’accès à la ressource bois d’oeuvre
Le tableau ci-dessous reprend le mode d’accès à la ressource bois d’oeuvre dans les sites d’enquêtes.
Tableau 5 : Mode d’accès à la ressource bois d’oeuvre Groupements Mode d’accès à la ressource bois Total Boisement propre Achat dans les exploitations Kalonge Effectif 4 36 40 % 3,3 30,0 33,3 Bitale Effectif 3 37 40 % 2,5 30,8 33,3 Mbinga Sud Effectif 2 39 40 % 1,6 32,5 33,3 Total Effectif 7 112 120 % 6,6 93,3 100,0
Il ressort des résultats du tableau 5 que la majorité des exploitants soit (93,3%) des enquêtés dans les 3 groupements partent se ravitailler dans les forêts naturelles et seulement (6,6%) abattent les arbres dans leurs propres boisements. Ceci montre la pression que subit les écosystèmes forestiers dans les différents milieux est grande car la majorité de gens s’approvisionnent dans les forêts naturelles.
En effet, suite au déboisement accru dans ces sites, les producteurs sont obligés de rechercher les bois ; d’où l’ultime recours de ces derniers s’avère être la forêt naturelle. Signalons également que même ceux ayant leurs propres boisements recourent parfois aux forêts pour palier à la demande de plus en plus grande.
Les plantations sont venues assurer, pour certaines utilisations, un appui ; au Cameroun, les plantations d’Okoumé, d’Acajou, de Cyprès, d’Eucalyptus… combinées à de l’agriculture fixent des populations locales, créent des emplois et permettent de ménager la forêt primaire (Emmanuel, 2013).
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III.1.3.3. Raisons du choix des essences
Le tableau ci-dessous donne les raisons du choix des essences pour la production de bois dans les milieux d’enquêtes.
Tableau 6 : Les raisons du choix des essences pour la production de bois d’oeuvre
Il ressort des résultats du tableau 6 que parmi les raisons de l’utilisation des essences pour la production de bois d’oeuvre dans différents groupements enquêtés ; (6,7%) au total montrent que la raison principale est le prix abordable ; d’autres par contre soit (40,8%) affirment que c’est la disponibilité ; (22,5%) disent que ces essences sont plutôt recherchées par les clients et (30%) ne présentent pas de choix.
Nous remarquons donc que les essences sont beaucoup plus exploitées pour leur disponibilité et aussi sont recherchées par les clients pour leur qualité.
Cela se comprend par le fait que l’évolution de la distance d’approvisionnement a subi en général une légère augmentation (45,8%) ; car les gens commencent par s’attaquer d’abord sur les ressources disponibles, puis lorsque le stock est épuisé ceux-ci partent à la recherche de bois dans la forêt et la distance d’approvisionnement augmente de manière conséquente (36,7%).
Le même tableau montre que (40,8%) des enquêtés utilisent le bois d’oeuvre pour raison de disponibilité puisque les espèces exploitées sont abondantes dans les régions d’étude, d’où (15%) prouve que la distance d’approvisionnement est restée stable les 5 dernières années. Groupements Les raisons de l’utilisation des essences Total Prix abordable Disponibilité Recherché par les clients Pas de choix Kalonge Effectif 3 15 9 13 40 % 2,5 12,5 7,5 10,8 33,3 Bitale Effectif 3 14 11 12 40 % 2,5 11,7 9,2 10 33,3 Mbinga Sud Effectif 2 20 7 11 40 % 1,7 16,7 5,8 9,2 33,3 Total Effectif 8 49 27 35 120 % 6,7 40,8 22,5 30 100
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III.1.3.4. Les espèces les plus utilisées
Les espèces d’arbres les plus utilisées dans la production des bois d’oeuvre sont données dans le tableau suivant
Il ressort du tableau 7 les résultats suivants : Buchai (Lebunia bushai) est la première essence la plus exploitée (42,5%) ; Libuyu (Entandrophragma angolense) est la deuxième espèce la plus exploitée avec (23,3%); ces deux espèces sont très disponibles dans les forêts de Kalonge et Bitale et sont représentées par des gros arbres et c’est ce qui influence leur choix puisque très âgés. En plus, ces deux essences sont faciles à scier car ils sont très légers et donnent du bois de bonne qualité qui est très recherché au marché car facile à travailler. Tableau 7 : Les espèces d’arbres les plus utilisées dans les sites d’enquêtes Groupements Les essences d’arbres les plus utilisées Total Buchai (Lebunia bushai) Cikenzi Eucalyptus grandis Grevillea robusta Libuyu (Entandrophrag ma angolense) Licece (Ocotea michelsoni) Lukundu (Piptaderiastrum africanum) Muhurizi (Cyprès sp) Muzimba (Symphonia globulifera) Kalonge Effectif 28 0 0 0 11 0 1 0 0 40 % 23,3 0,0 0,0 0,0 9,2 0,0 0,8 0,0 0,0 33,3 Bitale Effectif 23 0 1 0 16 0 0 0 0 40 % 19,2 0,0 0,8 0,0 13,3 0,0 0,0 0,0 0,0 33,3 Mbinga Sud Effectif 0 23 4 2 1 2 0 7 1 40 % 0,0 19,2 3,3 1,7 0,8 1,7 0,0 5,8 0,8 33,3 Total Effectif 51 23 5 2 28 2 1 7 1 120 % 42,5 19,2 4,2 1,7 23,3 1,7 0,8 5,8 0,8 100,0
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Cikenzi est la troisième espèce avec (19,2%); vient ensuite Muhurizi (Cyprès sp) (5,8%) qui sont aussi exploitées seulement à Mbinga Sud, car ils permettent le sciage rapide ; Cikenzi commence à être rare (1,7%) à Mbinga Sud car trop exploitée.
L’Eucalyptus vient en cinquième position avec (4,2%) et est retrouvé dans les trois groupements, cette essence est représentée par des jeunes arbres (15,1%) et les arbres moyennement âgés (22,4%) et est souvent exploitée lorsque les producteurs ne présentent pas de choix en fonction de l’âge des espèces (13,3%).
Signalons que ce tableau regroupe les espèces du premier ordre d’importance, raison pour laquelle Kalonge présente (0%) bien qu’exploitée dans ce milieu ; il en est de même pour Grevillea qui représente la sixième espèce la plus exploitée et partage la même place avec Licece avec (1,7%), ceci se justifie comme pour le cas de l’Eucalyptus.
On remarque aussi que Lukundu et Muzimba sont les espèces les moins exploitées dans les trois groupements ; en effet, ces deux espèces sont citées parmi les espèces s’avérant rares suite à l’exploitation de bois d’oeuvre, et cela avec un taux respectif de (3,3%).
Muhurizi est plus exploitée uniquement à Mbinga Sud et occupe un total de (5,8%) ; car c’est l’espèce codominance dans les forêts de Mbinga Sud. En effet, les forêts de montagnes sont dispersées en Afrique par voie de conséquence leurs biodiversités, elles sont isolées par des conditions climatiques particulières dues à l’altitude (Decoux et al., 1991).
Buchai et Libuyu ne sont pas exploitées à Mbinga Sud car, ces deux espèces ne se trouvent plus en abondance dans les forêts de Mbinga Sud à cause de leur surexploitation.
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III.1.3.5. Les espèces exploitées dans les sites d’enquêtes.
Les espèces exploitées dans les sites d’enquêtes sont reprises dans le tableau ci-dessous.
Tableau 8 : Les espèces exploitées dans les sites d’enquêtes
Noms des espèces
Noms scientifiques
Kalonge
Bitale
Mbinga Sud
Buchai
Lebunia bushai
+++
+++
-
Libuyu
Entrandrophragma angolense
+++
+++
+
Muhurizi
-
-
-
+++
Cikenzi
-
-
-
+++
Muzimba
Symphonia globulifera
+
+++
++
Eucalyptus
Eucalyptus spp
++
++
++
Grevillea
Grevillea robusta
+
+
+
Licece
Ocotea michelsoni
++
++
+
Lukundu
Piptaderiastrum
Africanum
++
++
+
Cyprès
Cyprès sp
+
+
+
Ndongi
-
-
++
-
Mishishi
-
-
-
++
Cuba
Beilshmedia oblongifolia
++
++
+
Maesophis
Maesophis sp
+
+
+
Cedrella
Cedrella sp
+
+
+
Sirita
-
+
-
-
Muhazi
-
+
+
+++ : Plus exploitée (de 75% et plus)
++ : Exploitée moyennement (entre 40% et 75%)
+ : Moins exploitée (moins de 40%)
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III.1.3.6. Le devenir des espaces exploités
Le devenir des espaces exploités dans les sites d’enquêtes est repris dans le tableau ci-dessous Tableau 9 : Le devenir des espaces exploités Groupements Le devenir des espaces exploitées Total Reboisement Simplement abandonnés Affaire du propriétaire terrien Kalonge Effectif 5 20 15 40 % 4,2 16,6 12,5 33,3 Bitale Effectif 10 3 27 40 % 8, 3 2,5 22,5 33,3 Mbinga Sud Effectif 6 11 23 40 % 5,0 9,2 19,2 33,3 Total Effectif 21 34 65 120 % 17,5 28,3 54,2 100,0
Il ressort des résultats du tableau 9 qu’au total (54,2%) des enquêtés disent que c’est l’affaire du propriétaire terrien ; ceci prouve à suffisance que ces espaces ne sont pas régénérés car une fois découpé, les propriétaires ne s’engagent pas seuls à reboisent des vastes étendues de forêt.
Cependant, à Bitale seulement (2,5%) de gens affirment cela, car le taux de reboisement est élevé.
Toujours en se référant au même tableau nous remarquons que Kalonge est le groupement où les espaces exploités sont simplement abandonnés (16,6%) ; ceci s’explique par le fait qu’il n’y a pas d’association qui s’implique dans ce domaine. Et pourtant, le réchauffement de l’air a eu pour conséquence un repli des forêts de montagnes, cette régression s’accélère à cause des activités humaines ; il est donc urgent de protéger et de faciliter la régénération de la forêt de montagne (Decoux et al., 1991).
Au total (17,5%) reboisent leurs exploitations, ce taux de reboisement est encore faible malgré les efforts fournis, toujours d’après nos enquêtes nous constatons que Bitale est le groupement où on reboise trop (8,3%); cela s’explique par le fait qu’à Bitale il existe une association d’ exploitants de bois d’oeuvre (AEEFOSKI) qui se charge de la distribution des jeunes plantules sylvicoles pour reboisement cette contrée.
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III.1.3.7. Estimation de la surface découverte mensuellement par les producteurs de bois
Le tableau 10 ci-dessous reprend le nombre de coupes par mois et l’estimation de la surface découverte par mois par producteurs de bois d’oeuvre
Tableau 10 : Nombre de coupes mensuelle et surface déboisée mensuellement
Groupements
Nombre moyen de coupes par mois
Surface moyenne dévastée mensuellement en (m2) par individus
Kalonge
3 ± 1
164,59
Bitale
2 ± 1
116,7
Mbinga Sud
2 ± 1
108,61
Moyenne
2,3 ± 1
129,9
Il ressort des résultats du tableau 10 ci-haut qu’une étendue de (130 m2) en moyenne est déboisée chaque mois par un seul individu dans ces trois milieux. Cependant, Kalonge enregistre une forte déforestation avec (164,59 m2) par individus par mois, suivi de Bitale (116,7m2) ; vient enfin Mbinga Sud avec (108,61 m2).
Du même tableau ressort aussi les résultats sur le nombre de fois de production en moyenne ; ainsi, à Kalonge on produit en moyenne trois fois par mois. Ceci parce que cette activité de production des bois d’oeuvre reste la seule source de revenus des ménages à Kalonge mais aussi cette activité date de l’époque coloniale dans cette contrée (APED, 2009).
Bitale et Mbinga Sud produisent 2 fois par mois, l’écart-type dans les trois milieux est d’une fois par mois. En effet, Mbinga Sud et Bitale subissent un faible taux de déforestation comparée à Kalonge car la demande en bois d’oeuvre provenant de ce milieu n’est pas trop sollicitée sur le marché, parce que le bois de meilleure qualité proviennent de Kalonge ; et, en plus de cela les gens ont d’autres activités alternatives de subsistance dans ce deux groupements.
Le Bassin du Congo affiche un taux de déforestation net de 0,17 % par an contre 0,4% en Amazonie. La RDC est le pays du bassin où ce taux est élevé, celui-ci est passé de 0,11 % entre 1990-2000 à 0,22 % entre 2000-2005. Les auteurs s’accordent à dire que les forêts du Bassin du Congo sont relativement bien préservées. Cependant, comparé à l’Asie, le Bassin du Congo a encore des efforts à faire pour réduire sa déforestation. En effet, partie d’une perte nette d’environ 0,6 million d’ha par an en 1990, l’Asie affiche un gain net moyen de plus de 2,2 millions d’ha par an entre 2000 et 2010 (Tchatchou, 2015).
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III.1.2. REVENDEURS DE BOIS D’OEUVRE DANS LA VILLE DE BUKAVU
III.1.2.1. Identité
III.1.2.1.1. Age, expérience, sexe et niveau d’instruction
L’âge, l’expérience, le sexe et le niveau d’instruction des enquêtés sont donnés dans le tableau suivant
Tableau 11 : Age, expérience, sexe et niveau d’instruction de revendeurs de bois d’oeuvre
SITES
AGE
EXPERIENCE
SEXE
NIVEAU D’INSTRUCTION
Homme
Femme
Aucun
Primaire
Secondaire
Supérieur
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Eff
%
Kimbangu
45 ± 11
13 ± 8
6
16,7
3
8,3
0
0,0
1
2,8
7
19,4
1
2,8
Industriel
43 ± 8
8 ± 5
3
8,3
6
16,7
1
2,8
4
11,1
4
11,1
0
0,0
ONL (Cimpunda)
47 ± 10
12 ± 10
6
16,7
3
8,3
1
2,8
3
8,3
5
13,9
0
0,0
Beach Muhanzi
46 ± 11
8 ± 4
6
16,7
3
8,3
1
2,8
1
2,8
6
16,7
1
2,8
Moyenne
45,25 ± 10
10,25 ± 6,25
Total
21
58,3
15
41,7
3
8,3
9
25
22
61,1
2
5,6
31
Il ressort des résultats du tableau 11 que l’âge moyen des revendeurs de bois d’oeuvre est de 45 ans, néanmoins nous constatons que l’écart-type est grand (11ans) par rapport à la moyenne. On voit que le travail de revendeurs de bois d’oeuvres dans la ville de Bukavu concerne beaucoup plus les adultes souvent mariés qui recherchent l’argent pour subvenir aux besoins de leurs enfants.
Du même tableau ressort les résultats sur l’expérience des enquêtés, ainsi nous constatons que l’expérience dans l’activité des revendeurs de bois d’oeuvre est de 10 ans avec un écart-type de 6 ans.
Concernant le sexe des enquêtés nous remarquons que cette activité ne concerne pas seulement les hommes (58,3%) mais également les femmes aussi qui s’en occupent (41,7%). Cependant, nous observons donc que les femmes interviennent dans cette filière dans la ville, car le travail de revendeuse de bois d’oeuvre n’est demande pas assez de force physique. Il suffit d’avoir seulement son argent pour acheter et revendre son produit en payant une main d’oeuvre manutentionnaire pour le chargement et le déchargement.
Quant au niveau d’instruction de nos enquêtés nous constatons que (8,3%) n’ont jamais été à l’école, (25%) ont fait l’école primaire ; (61,1%) ont été à l’école secondaire et seulement (5,6%) ont fait les études supérieures. Nous remarquons que la majorité des revendeurs de bois d’oeuvres ont fait l’école secondaire. En effet, suite au chômage qui s’observe dans la ville de Bukavu, les gens se sont orientés dans divers domaines d’activités pour chercher comment survivre.
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III.1.2.2. Production et vente de bois d’oeuvre dans la ville Bukavu
III.I.2.2.1. Evolution de la demande en bois d’oeuvres les 5 dernières années dans Bukavu
L’évolution de la demande en bois d’oeuvres les 5 dernières années dans la ville de Bukavu est reprise dans le tableau suivant
Tableau 12 : Evolution de la demande en bois d’oeuvres dans Bukavu les 5 dernières années Marchés de bois d’oeuvre
Evolution de la demande les 5 dernières années Diminuée de moitié N’a pas changée Augmentée légèrement Kimbangu Effectif 5 2 2 % 13,9 5,6 5,6
Industriel Effectif 5 3 1 % 13,9 8,3 2,8
ONL
(Cimpunda) Effectif 5 2 2 % 13,9 5,6 5,6
Beach Muhanzi Effectif 6 1 2 % 16,7 2,8 5,6 Total Effectif 21 8 7 % 58,3 22,2 19,4
Il ressort des résultats du tableau 12 que (58,3%) des enquêtés affirment que la demande a diminuée de moitié ; ceci s’explique par le fait que le nombre de revendeurs de bois d’oeuvre dans la ville de Bukavu a augmenté de manière significative. D’après les statistiques, le nombre de revendeurs de bois d’oeuvre était de 475 en 2013 contre 582 en 2015 (CPECNDD, 2015). Malgré que la population continue à augmenter dans la ville la demande en bois d’oeuvre diminue car les revendeurs sont devenus de plus en plus nombreux.
Puisque ces dernières années on assiste à un chômage sans précèdent dans la ville Bukavu, celui-ci a incité bon nombre de gens à se tourner vers les activités de subsistance pour leur survie. Nous remarquons également que (22,2%) pensent que la demande n’a pas changée ces 5 dernières années et enfin (19,4%) affirment que la demande a augmentée légèrement ces dernières années.
Ainsi, nous constatons que les avis des enquêtés à ce sujet divergents, ceci se comprend parce que les revendeurs de bois d’oeuvre n’ont pas la même clientèle. Chacun donne son point de vue en fonction du chiffre d’affaire qu’il a réalisé ces 5 dernières années.
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III.1.2.2.2. Types de bois d’oeuvres et estimation de la quantité vendue par mois.
Le tableau ci- dessous reprend les types de bois d’oeuvres vendus et l’estimation en (m3) de la quantité de bois mensuellement écoulés sur les marchés de bois d’oeuvre de Bukavu.
Tableau 13 : Types de bois d’oeuvres vendus et estimation de la quantité écoulée mensuellement dans les marchés enquêtés Types de bois d’oeuvre et leurs dimensions : Longueur (m), Largeur (cm) et Epaisseur (cm) Marchés de bois d’oeuvres Kimbangu Industriel ONL(Cimpunda) Beach Muhanzi Total de sommation Volume total en (m3) Moyenne Ecart-type Somme Vol (m3) Moyenne Ecart-type Somme Vol (m3) Moyenne Ecart-type Somme Vol (m3) Moyenne Ecart-type Somme Vol (m3) Planches (4,18, 1.5) 107,78 117,24 970,00 9,7 0 0 0 0 136,67 83,07 1230 12,3 113,33 64,42 1020 10,2 3220 32,2 Planchettes (3, 11, 1) 280 171 2520 9,45 0 0 0 0 261 159 2350 8,8 228 125 2050 7,68 6920 26 Coffrages (4, 18, 2) 196 153 1760 23,4 31 69 280 3,7 150 134 1350 18 167 93 1500 20 4890 65,2 Petits panneaux(4, 29,2) 269 302 2420 113,8 333 277 3000 141,1 121 96 1090 51,2 100 79 900 42,3 7410 348,7 gros panneaux (4, 29, 4) 11 33 100 2,3 186 156 1670 39,2 2 7 20 0,47 3 8 25 0,58 1815 42,7 Chevrons (4, 5, 5) 370 268 3330 39,1 200 138 1800 21,1 162 171 1455 17,1 97 73 870 10,2 7455 87,7 Madrier (4, 11, 4.5) 204 159 1840 43,2 134 87 1210 28,4 131 105 1180 27,7 259 142 2330 54,8 6560 154,3 Sticks 394 797 3550 - 0 0 0 - 322 229 2900 - 100 212 900 - 7350 - TOTAL 240,95 233,5 135,57 145,76 756,8
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Il ressort des résultats du tableau 13 que le marché de Kimbangu se place en première position et fournit (241m3) par mois, celui-ci est suivi du marché de l’industriel avec (233,5 m3) ; vient en troisième position le marché du Beach Muhanzi avec (145,76 m3) enfin le marché de l’ONL(Cimpunda) qui fournit (135,7 m3). Le volume de bois d’oeuvre vendu dans les quatre marchés est de (757 m3), ces résultats montrent que le volume de bois d’oeuvre écoulé mensuellement n’est pas à négliger surtout que l’enquête s’est effectuée pendant la saison pluie où l’activité tourne souvent au ralentie.
Du tableau 13 ressort aussi que les planches et les planchettes (0 m3) ne sont pas vendues dans le marché de l’industriel, de même ; les bois de coffrage sont moins vendus dans ce marché (3,7 m3) ; par contre ce marché est spécialisé dans la vente de gros panneaux (39,2 m3) et les petits panneaux (141,1m3). Les gros panneaux sont surtout utilisés par les menuisiers qui fabriquent les meubles avec ; d’où, l’explication de la forte consommation dans ce marché.
Le marché de Kimbangu fournit en grande partie tous les types de bois d’oeuvre y compris les gros panneaux (2,3m3). Le bois de coffrage est écoulé en grande partie dans le marché de Kimbangu (23,4m3) et du Beach Muhanzi (20m3), car ces derniers sont plus proches du centre-ville où les besoins en bois de coffrage est accru. L’ONL (0,47 m3) et Beach Muhanzi (0,58 m3) fournissent en faible quantité les gros panneaux.
Les madriers et les chevrons sont vendus en quantité considérable dans tous les marchés enquêtés de bois d’oeuvre de la ville Bukavu, car leur rôle est irremplaçable dans la construction, ces derniers interviennent au niveau de la charpente.
Pour tous les types de bois d’oeuvre vendus dans le marché de Kimbangu, l’écart-type est grand celui-ci est élevé par rapport à la moyenne ; cela parce que les revendeurs n’ont pas le même capital d’où la dispersion autour la moyenne est très grande ainsi nous disons que Kimbangu est le plus grand marché de bois d’oeuvre.
D’après les résultats du tableau 3, un arbre de 2m de diamètre peut produire en moyenne 68 petits panneaux ; or, 68 petits panneaux correspondent à 4m3. Toujours dans le cadre de cette étude, une étendue de 130m2 (ce qui équivaut à deux arbres coupés par mois) est dévastée chaque mois par un seul individu. Seulement 36 revendeurs de bois d’oeuvre écoulent au total 757m3 chaque mois dans 4 marchés de la ville de Bukavu, ce qui correspond à 2,5ha découverte chaque mois dont Kalehe présente à lui seul 1,8 ha par mois.
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Si nous faisons des projections dans l’avenir nous trouvons que si la consommation de bois d’oeuvre évoluait à ce rythme, dans 5 ans on aura perdu 420ha des forêts dans la province du Sud Kivu dont 300ha à Kalehe, et cette projection se fait seulement sur 100 revendeurs de bois d’oeuvre.
Selon les résultats de cette étude nous trouvons que le territoire de Kalehe dessert la ville de Bukavu à (47%) en volume de bois sciés, les répercussions de cette forte consommation de bois d’oeuvre dans les marchés de Bukavu se font déjà remarquer ; car en moyenne dans ce territoire une étendue de (130 m2) en moyenne est déboisée chaque mois par un seul individu. D’après les statistiques de la CPCNDD ; 6.715,126 m³ de bois ont été sciés en 2015, soit en moyenne 479.650 pieds d’arbres abattus pour une superficie de 465 ha.
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III.1.2.2.4. Existence des essences d’arbres influençant le choix de types de bois et les essences les plus préférées par les consommateurs
L’existence des espèces d’arbres influençant le choix de types de bois d’oeuvre et les essences plus préférées par les clients par les consommateurs sont données dans le tableau ci-dessous.
Tableau 14 : Existence des essences arbres influençant le choix de types de bois d’oeuvre et les espèces les plus préférées par les clients
Marchés de bois d’oeuvre Existence des espèces qui influencent le choix de bois d’oeuvre Les espèces les plus préférées par les clients Oui Non Buchai Cyprès Eucalyptus Grévillea Licece Quiquina Libuyu Kimbangu Effectif 7 2 0 3 0 2 0 1 1 % 19,4 5,6 0,0 8,3 0,0 5,6 0,0 2,8 2,8 Industriel Effectif 7 2 3 0 0 0 2 0 2 % 19,4 5,6 8,3 0,0 0,0 0,0 5,6 0,0 5,6 ONL (Cimpunda) Effectif 8 1 0 2 2 3 0 1 0 % 22,2 2,8 0,0 5,6 5,6 8,3 0,0 2,8 0,0 Beach Muhanzi Effectif 9 0 3 2 1 3 0 0 0 % 25,0 0,0 8,3 5,6 2,8 8,3 0,0 0,0 0,0 Total Effectif 31 5 6 7 3 8 2 2 3 % 86,1 13,9 16,6 19,6 8,3 22,1 5,6 5,6 8,4
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Il ressort des résultats tableau 14 que (86,1%) des enquêtés affirment qu’il existe des essences qui influencent le choix des consommateurs, contre (13,9%) qui pensent que les essences d’arbres n’influencent pas le choix des consommateurs lors de l’achat.
Les éléments qui influencent le choix de bois d’oeuvre lors de l’achat est la stabilité dimensionnelle (41,7%). La durabilité est le deuxième élément qui influence le choix (36,1%) ; la résistance aux champignons et aux insectes quant à elle représente (8,3%), ceci montre que ce facteur est souvent négligé lors de l’achat. D’autres facteurs jusqu’ là encore méconnus par les revendeurs de bois d’oeuvre influencent le choix de bois d’oeuvre de lors de l’achat.
Toujours du même tableau parmi ceux qui affirment l’existence des essences influençant le choix lors de l’achat, ceux-ci donnent les essences les plus préférées et par voie de conséquence les plus demandées par les clients (consommateurs de bois d’oeuvre dans la ville de Bukavu). Les prochaines années seront critiques pour les ressources forestières du bassin du Congo : la croissance démographique, l’immigration, le développement économique de la région et l’accroissement des besoins en matières premières au niveau mondial vont inévitablement accentuer la pressions sur les ressources naturelles (Anonyme, 2011 b).
Ainsi, Grevillea occupe la première place avec (22,1%), en deuxième position vient Cyprès avec (19,6%) ; ces deux essences sont beaucoup plus demandées par les clients ; cependant ces espèces ne sont pas demandées (0,0%) dans le marché de l’industriel, car les bois vendus dans ce dernier proviennent souvent des régions forestières telles que Bunyakiri, Kalonge, Burega,….où Grevillea et Cyprès sont moins exploitées pour la production de bois d’oeuvre ; l’Eucalyptus (8,3%) et Quinquina (5,6%) sont aussi sollicités par les clients.
Les quatre espèces citées ci-haut étaient plus demandées car l’enquêté s’était effectuée dans la saison de pluie où à cause de la dégradation de la route des régions productrices, les marchés étaient inondés par le bois d’oeuvre des régions se trouvant à proximité de la ville telle que Walungu, Rwanda, Kaziba, Kabare,…
Nous remarquons aussi du tableau 14 que d’autres espèces des régions forestières sont demandées par les clients il s’agit de Buchai (16,6%) ; (Libuyu) 8,4% et (Licece) 5,6%. Ces espèces sont particulièrement connues par les consommateurs de l’Industriel qui occupent respectivement (8,3%) ; (5,6%) et (5,6%). Ce sont souvent des menuisiers qui s’en procurent pour la fabrication des meubles de qualité à partir de gros panneaux.
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III.1.2.2.5. Lieux d’approvisionnement en bois d’oeuvre
Les différents lieux d’approvisionnement en bois d’oeuvre dans la ville de Bukavu sont donnés dans le tableau 15
Du tableau 15 ressort les résultats sur les milieux d’approvisionnement en bois d’oeuvre ; ainsi, Bunyakiri vient en première position avec (19,6%); vient en deuxième position Kalonge et Walungu avec (16,7%) ; Idjwi (13,9%) et Kaziba (8,3%) occupent respectivement la troisième et la quatrième position et Mbinga Sud vient en cinquième position avec Mwenga avec (5,6%). Tableau 15 : Lieux d’approvisionnement en bois d’oeuvre Lieux d'approvisionnement en bois d’’oeuvre Marchés de bois d’oeuvre Total Kimbangu Industriel ONL(Cimpunda) Beach Muhanzi Bunyakiri Effectif 2 3 1 1 7 % 5,6 8,3 2,8 2,8 19,4 Hombo Effectif 0 1 0 0 1 % 0,0 2,8 0,0 0,0 2,8 Idjwi Effectif 0 0 1 4 5 % 0,0 0,0 2,8 11,1 13,9 Kabare Effectif 0 0 1 0 1 % 0,0 0,0 2,8 0,0 2,8 Kalehe(autres groupements) Effectif 0 0 0 1 1 % 0,0 0,0 0,0 2,8 2,8 Kalonge Effectif 0 3 2 1 6 % 0,0 8,3 5,6 2,8 16,7 Kaziba Effectif 3 0 0 0 3 % 8,3 0,0 0,0 0,0 8,3 Mbinga sud Effectif 0 0 1 1 2 % 0,0 0,0 2,8 2,8 5,6 Mwenga Effectif 0 2 0 0 2 % 0,0 5,6 0,0 0,0 5,6 Nindja Effectif 1 0 0 0 1 % 2,8 0,0 0,0 0,0 2,8 Rwanda Effectif 1 0 0 0 1 % 2,8 0,0 0,0 0,0 2,8 Ngweshe Effectif 2 0 3 1 6 % 5,6 0,0 8,3 2,8 16,7 Total Effectif 36 % 100
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Ainsi nous remarquons que le territoire de Kalehe occupe la première place avec (47,3%) parmi les territoires livreurs bois d’oeuvre dans la ville de Bukavu ; car, Kalonge, Mbinga Sud, Hombo et Bunyakiri se trouvent dans le territoire de Kalehe. En effet, Kalehe, Mwenga et le territoire de Kabare ont été les territoires les plus fournisseurs en bois sciés dans la ville de Bukavu en 2014 (CPECNDD, 2015).
Comme on le remarque dans le tableau 15 ci-dessus, le bois en provenance de Bunyakiri entrent dans tous les marchés de même que ceux du territoire de Walungu ; mais dans ce dernier cas on constate que seul le marché de l’industriel ne s’approvisionne pas dans cette contrée. Cela se comprend par le fait Walungu ne fournit pas les gros panneaux qui sont plus vendus dans le marché de l’industriel.
Nous constatons que Ngweshe (16,7%) et Kaziba (8,3%) fournissent une grande part de bois d’oeuvre dans la ville de Bukavu, ceci se comprend parce que l’enquête s’est effectuée pendant la saison de pluie où suite à la détérioration de voie d’accès dans le territoire de Kalehe notamment à Kalonge et Bunyakiri ; les revendeurs s’approvisionnaient dans Walungu pour répondre à la demande toujours croissante.
On remarque enfin des résultats du tableau 15 ci haut que la ville de Bukavu importe le bois du Rwanda (2,8%). En effet, dans presque tous les pays en développement, le marché local interne du bois répond à une demande croissante et a un impact sur les économies régionales (Benneker et al, 2012). Ces importations montrent la pression que subie les ressources forestières en RDC deviennent de plus en plus grande.

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