La gestion de maladies de plante constitue la préoccupation majeure du monde agricole.C’est un problème à la fois très important et très complexe. Pour le résoudre avec le maximum d’efficacité et de succès, il faut connaitre parfaitement les organismes parasites, et surtout leur mode d’action.
Les virus attaquent la plante hôte sensiblement de façon généralisée ou systématique (Messiaen, et al 1991).Quant aux ravageurs des plantes (insectes, vers, rongeurs) ; ils rongent la base de la tige, du collet et même les racines. Ainsi, un flétrissement peut facilement se produire (Dupriez et Simbizi 1982 ), suite à la perturbation en alimentation en eau ,et qui, avec la transpiration il y ‘a baisse de la turgescence (Luttge et al 1992) .Ces ravageurs attaquent surtout la plante au stade végétative qu’au stade de fructification ( Kumar 1991). Parmi ces ravageurs les insectes sont souvent vecteurs de germe de certaines bactéries (Autrique et Perreaux 1989), qui sont vasculaires. C’est pourquoi , en effectuant une coupe dans un organe malade, on peut observer des brunissements, des nécroses ou des pourritures internes au niveau de l’écorce des tissus conducteurs .Des symptômes internes peuvent être observés également dans les racines, fruits,…(Semal 1989).
Malheureusement, contrairement aux bactéries et aux champignons, ces organismes ne nous offrent rien en récompense (William et al 1988). Ainsi, dans le contexte agricole, la conséquence la plus préoccupante de maladies reste vraisemblablement la diminution quantitative et qualitative de la récolte au champ. C’est cela la raison majeure de la gestion des maladies.
Eu égard à ce qui précède, la situation agricole est actuellement difficile en Afrique. La production vivrière par tête y a baissé pendant qu’elle augmente dans tous les autres pays en développement. Cette baisse s’est produite dans la plupart de pays sub-saharien (Harrison 1991). De part l’importance qu’occupent les cultures de subsistance dans cette région, à l’occurrence celle du bananier ; l’importance qui se manifeste dans l’alimentation, le social, le cultural et le culturel ; mais malheureusement, actuellement, sa production évolue en baisse .Il ressort que, les causes de cette baisse sont véritablement utiles d’être étudiées.
En Afrique centrale, la productivité bananière décroit actuellement à cause de la perte de la fertilité du sol, des ravageurs, des attaques pathologiques, de l’érosion, (Anonyme 2009), ainsi que la variation climatique (CIALCA 2006). C’est ainsi qu’au sein de la Communauté Economique des Pays de Grands Lacs (C.E.P.G.L.), les facteurs limitant la bonne production bananière sont principalement les maladies et les ravageurs (Gatsinzi 1987). L’IITA et BIOVERSITY trouvent que la plus grande contrainte liée à la production bananière est la maladie comme : le wilt bactérien du bananier (WBB), le banana bunchy top virus (BBTV), fusarium wilt, mais aussi les ravageurs surtout les nématodes (CIALCA 2007).Cependant, d’autres auteurs disent qu’il existe dans cette région d’autres maladies comme : les cercosporioses, l’helminthosporiose, la maladie du bout de cigar, mais aussi les charançons, les taupes. Ensuite, la CIALCA affirme que le Banana Xanthomonas Wilt (BXW) est la principale contrainte pour la mauvaise production bananière en Ouganda, et au Nord Kivu ; et actuellement au Sud Kivu.
C’est depuis 2001, que cette maladie a été pour la première fois signalée en République Démocratique du Congo précisément au Nord Kivu (Vigheri 2008). Actuellement, elle est signalée dans plusieurs villages du Sud Kivu ; et qui est à la base de la baisse quasi totale de la production bananière dans cette partie. On pourrait arriver même à la disparation totale de cette culture si les méthodes adéquates de lutte ne sont pas mises en application. Cette maladie serrait même à la base de l’insécurité alimentaire au Sud Kivu en ces jours.
L’agent pathogène de cette maladie est une bactérie qui se transmet par les insectes et les outils contaminés, surtout .Il vit dans le sol. On le se contrôle difficilement au moyen des bactéricides classiques et les nouvelles semences résistantes à cette maladie ne sont pas encore mises en place. De ce fait, la progression de la maladie ne peut être significativement freinée qu’en améliorant les connaissances et les compétences des agriculteurs et des autres acteurs en matière de diagnostic, des diffusions et des mesures de lutte (Molina 2006 cité par Karamura et Johnson V. 2007). Les technologies de lutte peu onéreuses développées par les institutions des recherches doivent être transmises aux agriculteurs touchés. Il est nécessaire d’impliquer les acteurs de toute la chaine de production-consommation afin de lutter contre la maladie, (Karamura et al 2006 cité par Karamura et Johnson 2007). Vigheri en 2008, a proposé certaines techniques de gestion dont: l’ablation du bourgeon mâle, le dessouchage, la substitution de la culture, utilisation des rejets sains, la quarantaine…
L’objectif de ce travail est de faire connaissance de la situation actuelle du Wilt Bactérien du bananier ainsi que les différentes techniques qu’appliquent les paysans de Katana et Kavumu dans la gestion du BXW afin de permettre aux structures des recherches et de développement de voir s’elles sont efficaces en vue de les vulgariser dans d’autres villages où cette maladie existe déjà ou dans ceux où elle se constate pour ainsi limiter sa propagation. Ainsi, au cours de ce travail il sera question d’évaluer les mesures mises en places dans la lutte contre le BXW ; de voir la manière dont les paysans ont eu des techniques de lutte ainsi que les contraintes liées à leurs mise en application et d’établir une corrélation entre cette maladie (incidence) et l’altitude.
Cette maladie a une forte vitesse d’expansion et de décimation des bananeraies. Elle pénalise la population de cette région. D’où une attention particulière doit y être apportée par différents partenaires afin de mettre fin à sa propagation. C’est ce qui explique la présence de ce présent sujet.
Afin d’atteindre les objectifs assignés, outre l’introduction, le chapitre premier de ce travail porte sur les généralités relatives au bananier. Après, il y a la méthodologie et enfin la présentation de résultats ainsi que leurs interprétation.