INTRODUCTION

Aborder cette étude, une question nous vient à l'esprit: "pourquoi parler des représentations dans un travail de fin de cycle cadre de psychologie?

1. Jodelet (2003, p.47) nous éclaircit d'emblée sur le caractère prégnant de ce phénomène: " Nous avons toujours besoin de savoir à quoi nous en tenir avec le monde qui nous entoure. Il faut bien s'y ajuster, s'y conduire, le maitriser physiquement ou intellectuellement, identifier et résoudre les problèmes qu'il pose. c'est pourquoi nous fabriquons des représentations. Autrement dit, tout le monde est concerné, chaque jour, dans nos rapport avec les autres, tout ce que nous faisons, disons, aussi bien dans la vie professionnelle que dans la vie privée, nous sommes sujets et objets de représentations. Nous ne pouvons en faire abstraction. Celles-ci dont nous sommes sujets et objets nous guident dans la façon de nommer et de finir ensemble les différents aspects de notre réalité de tous les jours, dans la façon de les interpréter, statuer sur eux et, le cas échéant, prendre une position à leur égard et la défendre."

Prendre en compte les représentations dans les échanges professionnelles quels que soient, c'est rechercher ce qui conditionne les rencontres. si des gents s'unissent  dans des projets ou dans des actions, c'est qu'ils ont une vision partagée de ce dans quoi ils s'engagent.

1. Doise (1996,P13) montre combien les représentations peuvent permettre de comprendre la nature de l'échange voire sa finalité : "toutes les interactions humaines, qu'elles se vérifient entre deux individus ou deux groupes, présupposent de telles représentations. c'est ce qui les rend spécifiques. Toujours et partout, lorsqu'on se rencontre, qu'on entre en contact avec des personnes, des choses, on véhicule certaines attentes, un certain contenu mental correspondant à des jugements et à une connaissance des groupes , des personnes ou des choses en présence. si l'on néglige cette réalité, on étudie que des échanges, des actions et des réactions élémentaires et pauvres."

En écrivant le contact, je me doutais  d'aborder cette notion des représentations mentales qui concerne chaque acteur de la formation, étudiants, cadres de santé ou universitaires, soignants, patients,… qui élaborent des représentations avec lesquelles ils agissent, parlent, évoluent et pensent.

Ce dernier temps, l'étude des représentations des individus s'est avérée prometteuse pour l'interprétation de grands problèmes sociaux comme le chômage surtout, l'exclusion, les tendances, la corruption, l'insécurité, la délinquance,…      

            C'est ainsi que le monde économique fait actuellement face à une réalité qui, par sa nature et ses conséquences, constitue un véritable obstacle à toute tentative de redressement  des économies en souffrance; un niveau élevé de chômage dans un pays présente d’énormes conséquences tant  au niveau de la population condamnée à vivre dans la pauvreté qu'au niveau  de l'économie en général qui doit supporter de cout  appelé "cout de chômage"

            Après une période de relative dynamique économique, la RDC a subi une dépression sévère entre les années 80 et 2000 liées aux guerres civiques qui ont ravagé le pays et ensuite, elle a été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009 avec une croissance économique de 8,2% en 2008 et 2,7% en 2009. L'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9% du produit intérieur brut(PIB)en 1997, et occupait 66% de la population active.

            A cause d'importantes potentialités du pays, la corruption s'est très tôt installée sous le régime de MOBUTU(1965-1997), avec une main mise du pouvoir sur l'économie pour détourner les profits dans le cadre d'un enrichissement personnel. Suite à une désorganisation du pays, dans les années 90, l'économie souterraine du zaïre était estimée à trois fois le montant officiel du PIB. le pays a été contraint vers 1970 et 1980, à adopter les politiques de stabilisation et d'ajustement structurel recommandées par le FMI et de la banque mondiale.

            En 1991et 1993, les pillages successifs et les guerres à répétition se sont poursuivis et ont conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corolaire le découragement des investissements étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement; principale source de financement de l'investissement public.

            En 2005, le taux d'activité s'est situé à 63,1% au niveau national, dont 50,8% en milieu urbain et 68,1% en milieu rural. L'économie de la RDC est aujourd'hui plus pauvre qu'elle ne l'était à l'indépendance quant au taux de chômage et son évolution présenté par le secteur informel. Le chômage ne disparaîtra pas spontanément et l'état doit en particulier  intervenir par une politique de soutien à l'offre de l'emploi pour donner du travail à ceux qui en ont besoin ou à ceux qui en cherchent afin d'augmenter le niveau d'activité dans le pays et d'augmenter le niveau de production nationale. Dans nombreux pays en développement, le chômage est une notion peu pertinente.

L'expérience du dernier quart de siècle a montré que certains pays jadis pauvres pouvaient résoudre le problème de chômage. Les dragons asiatiques(Corée du sud, Taiwan ,Singapour, Hongkong) notamment, mais aussi l'Irlande par exemple ont réussi à éliminer le problème de l'emploi et connaissent des taux de chômage faibles. Dans la plupart des cas, le chômage a été réduit par une stratégie  d'intégration des pays au commerce international et leur spécialisation dans des activités nécessitant beaucoup de main-d'œuvre tandis que  les stratégies de substitution d'importation n'auraient que peu d'effets.

La pauvreté, la corruption, l'insécurité, la délinquance et bien d'autres fléaux de la même liste sont des défis majeurs que les pays doivent révéler dans le cadre de suivi du sommet mondial pour le développement social.

        C'est ainsi que le gouvernement libyen s'est dit confronté à des responsabilités colossales et à des enjeux très importants pour faire face au chômage, à la corruption et à la distribution des services sociaux comme les soins de santé, l'assainissement, la lutte contre la recrudescence de l'insécurité et de la délinquance juvénile.    

                   La RDC notre pays, connaît actuellement des difficultés pour le redressement de son économie d'où la plus grave est celle liée au chômage de masse; plusieurs citoyens en âge de travailler sont sans emploi et quand ils en cherchent, la plus part n'en trouve pas, la proposition des actifs non occupés est située à un niveau très élevé et continue à augmenter au cours des années et la grande question à se  poser et de savoir si ce chômage peut baisser. Le chômage rend la vie de la population congolaise très difficile, dans un pays où le pouvoir d'achat est déjà faible et instable. Cette situation paraît d'autant plus paradoxale et scandaleuse que le sous sol du pays est d'une richesse exceptionnelle selon nous.

                     Selon les études de Oasis KODILA TEKIKA et André MAKUTUBU BALIBWANABO sur l'application de la loi d'Okun en RDC pour savoir si la croissance économique avait un impact sur la réduction du chômage en RDC, il a été démontré que chaque hausse d'un point de pourcentage du taux de chômage correspondant à un ralentissement de 0,425% dans la variation de PIB réel autour de sa tendance. Cela signifie que le taux de croissance doit croître  plus vite que celui du taux de chômage et à des taux très élevés pour espérer réduite significativement ce taux de chômage    stratosphérique.                                    .

                                                Pour le Sud-Kivu et son ensemble, les taux d'activités se situent à 50,5% en milieu urbain et 58,5% en milieu rural mais ces taux sont variables d'un territoire à l'autre. Le Sud-Kivu se classe en première position dans les catégories de provinces à  faibles taux d'activités.

                        La problématique psychologique qu'inspire notre étude est la situation catastrophique du chômage face à la représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés induite par le désolent contexte de paralysie économique ci-haut décrite. Cette étude s'appesantit sur les mécanismes psychologiques de défense et d'auto-colonisation développés par les victimes que sont les chômeurs et surtout les cadres universitaires désœuvrés se représentant mentalement leur état d'inactivité.

                Au regard de ce qui précède, nous avons voulu à notre niveau de gradué en psychologie, examiner la question relative à la représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage dans le groupement Mbinga-sud en territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu à l'Est de la RDC afin de savoir pourquoi et comment se représentent-ils le chômage mais aussi pourquoi son taux reste toujours élevé nonobstant l'existence des mesures prises par les  autorités gouvernementales dans le cadre de la politique économique psychologique; mais rappelons davantage qu'actuellement les congolais vivent dans la misère en RDC, la corruption, la pauvreté, la délinquance, l'insécurité, le vol, la mal nutrition, le chômage, l'absence des services, les dépressions que troubles psychologiques causés par le chômage  et bien d'autres les plus basiques(eau, électricité,…) y demeurent la règle pourtant, on en parle d'une plus grande richesse surtout celle du sous-sol. Le taux officiel y est de 96% et la RDC pointe à la l86^eme place de l'indice de développement humain établi par les nations unies.

    En somme, en soupçonnant que la détresse liée à la représentation mentale du chômage de masse est beaucoup plus dans les dépressions psychologiques que dans les troubles mentaux croissant dans le groupement Mbinga-sud en territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu à l'Est de la RDC en général et pour circonscrire notre réflexion, les questions suivantes orientent notre étude:

• Quelle serait la représentation mentale de cadres universitaires désœuvrés sur le chômage de manière générale et ceux du groupement mbinga-sud en particulier?
• Quelles seraient les stratégies à appliquer pour lutter contre le chômage dans la mesure de faire ressortir les cadres universitaires désœuvrés de cette représentation mentale?
• Quelle serait l'impacte socio-économique du chômage dans le groupement mbinga-sud?
• Quelle serait la cause principale de la représentation mentale de cadres universitaires désœuvrés sur le chômage?

Toute ces préoccupations y compris l' essaie des réponses à y apporter, constituent la toile de fond de cette étude. Ainsi, nous référant à notre problématique ci-haut décrite, nous avons formulés les hypothèses selon lesquelles:

• La représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage serait négative de telle sorte qu'ils lient le chômage à la discrimination sociale, à l'insécurité sociale, à la dépression psychologique,...; à tous les dégâts sociaux.
• La seule vraie stratégie et solution serait la disponibilité du plein emploi par les décideurs gouvernementaux de l'emploi, la distribution équitable des services sociaux,
• L'intégration du pays au commerce international au faveur de tous les congolais, l'exploitation personnel du sous sol, l'interaction social de tous car cette situation catastrophique d'inactivité occasionnerait au contraire de ces stratégies, à des pertes humaines;
• Ce fléau entrainerait l'impacte négatif dans la mesure où il provoquerait le déséquilibre entre l'offre et la demande, la non scolarité, les mariages précoces, l'infidélité conjugale, la fuite de cerveau, le non respect de ses droits et devoirs, les dégâts sociaux et autres en premier lieu et il baisserait l'économie qui serait source d'instabilité sociale en second lieu; l'état d'inactivité dans lequel se retrouvent les précités cadres occasionnerait leur représentation mentale et serait la principale cause.

Nous référent aux observations réalisées, nous nous sommes fixés comme objectif principal d'étudier la réelle représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage dans le groupement Mbinga-sud en territoire de Kalehe.

Spécifiquement, ce travail poursuit les objectifs suivants :

• Analyser la représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage;
• Déterminer les stratégies de lutte contre le chômage dans le groupement Mbinga-sud;
• Etudier le réel problème lié à la représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage.

La question des représentations mentales est fondée sur une  conviction scientifique partagée par toute une communauté scientifique, les résultats de cette œuvre une fois révélés, trouveront son importance dans la mesure de susciter plus la vigilance  du gouvernement afin qu'il disponibilise  de l'emploi en luttant contre le fléau chômage  dans le but de faire ressortir les cadres universitaires désœuvrés de cette représentation mentale d'inactivité. Notre choix par la catégorie des cadres universitaires désœuvrés en rapport avec leurs aspirations et atteintes socioprofessionnelles est motivé par une expérience personnelle et ma connaissance profonde de ce milieu.

Le but de cette œuvre et de relever les problèmes sur lesquels se heurtent les victimes pour leur prise en charge, mais aussi informer la société sur le danger qui la guète et proposer les précautions à prendre pour prévenir et lutter contre ce fléau: chômage .

Cette étude témoigne  un  intérêt et un souci  scientifique  permettant de notre part  pour la question  des représentations et des identités professionnelles,  conscience, des cadres universitaires dans le domaine socioculturel face aux futures emplois. Elle trouve en suite ses intérêts par la communauté scientifique et pour la société toute entière car elle attire désormais, par ses objectifs et ses résultats l'attention  du monde universitaire sur la nocivité psychique du chômage sur les personnes désœuvrées;  Amener et habituer les décideurs gouvernementaux, locaux et centraux à élargir leur vision et leur conception des conséquences du chômage aux dégâts socio-psycho-sanitaire présents à ceux socio-économiques du chômage souvent considérés.

Ainsi, quant à son intérêt pratique et scientifique, ce travail pourra interpeller la conscience de nos autorités compétentes de s'imprégner des  causes  du chômage afin d'envisager  des solutions efficaces de celui-ci et que ce  travail permette à toute autre personne soucieuse de la recherche sur ce sujet d'enrichir leurs idées scientifique ou  de pouvoir continuer et l'approfondir davantage car sa porte est désormais ouverte.

Etant  travail scientifique comme tant d'autres, celui ci se limite dans le temps, dans l'espace et dans le domaine de recherche comme suit:

• Dans le temps, les données théoriques et statistiques couvrant des années 2010 a 2014 ont été exploitée; sagissant de la représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage;
• Spatialement: cette étude est circonscrit dans  l'entité du groupement Mbinga-sud, collectivité chefferie de Buhavu  en territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu à l'est de la République Démocratique du Congo.
• Dans le domaine de recherche: cette étude constitue une contribution en psychologie clinique et en psychologie du travail

En plus, cette étude est essentiellement Descriptive, documentaire, entretien ou interview et questionnaire

De sa subdivision , Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail pivote sur trois chapitres dont;

-Le premier porte sur  "les généralités théoriques de la représentation mentale des cadres universitaires désœuvrés sur le chômage";

-Le deuxième traite du cadre méthodologique;

-Et le troisième est consacré sur les résultats.

Enfin, quelques solutions proposées, suggestions et recommandations mettront un terme à ce travail.