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0. INTRODUCTION

0.1.Problématique
Aujourd'hui, le principal défi de l'industrie agroalimentaire est de faire face à l'accroissement de la population mondiale (5,3 milliards d'individus en 1990), à laquelle s'ajoutent chaque année quelque 90 millions de personnes (rapport Banque mondiale, 2010). La situation est d'autant plus préoccupante car une part non négligeable de la population mondiale souffre déjà de malnutrition ou de sous-alimentation, particulièrement dans les pays en voie de développement.
La production agricole mondiale étant toutefois en expansion, le problème majeur reste la répartition des ressources alimentaires, à la résolution duquel travaillent des organismes telle l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
L'Afrique, qui connaît une très forte croissance démographique, se voit confrontée non seulement à la faiblesse de l'intensification de la production alimentaire, mais plus encore au développement des cultures d'exportations (ou cultures de rente) au détriment des cultures vivrières, pourtant nécessaires à la population. C'est ainsi que certains auteurs, comme François RAMANDE, pensent que : « l'explosion démographique du tiers monde constitue par elle-même la première des catastrophes écologiques qui affectent l'humanité ». De plus, « le trop grand nombre des hommes ne peut qu'engendrer une destruction du couvert végétal qui est à l'origine des inondations, des érosions des sols, de l'aridification du climat et même de la désertification ».
En effet, l'agriculture fournit la nourriture permettant d'alimenter les productions des secteurs secondaire et tertiaire. Elle produit également les matières 1ères qui seront transformées par l'industrie. Une agriculture productive fournit des produits agricoles à bon marché et réduit les coûts salariaux, ce qui induit l'accumulation du capital dans les autres secteurs. Si au contraire la productivité agricole stagne, les prix alimentaires s’élèvent, ce qui entraîne la hausse des salaires nominaux et la baisse des profits et de l'investissement industriel. (S., Kambale, 2002)
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Au sein des pays en voie de développement (PVD), comme c'est le cas pour la R.D Congo, l'état des lieux en matière d'alimentation et de démographie montre des écarts sensibles.
Parmi les pays dotés en potentialités agricoles dans le monde, la RDC occupe une place de choix avec une superficie des terres arables estimée à 80 millions d’hectare, la diversité climatique appuyée par un important réseau hydrographique qui permet de pratiquer une gamme variée des spéculations agricoles. Les étendues d’herbage et des savanes sont susceptibles de supporter un élevage de plus au moins 40 millions de tête de gros bétails. Les forêts tropicales qui occupent 125 millions d’hectares, soit 52% du territoire constituent une réserve importante de biodiversité et de terres aménageables. Le potentiel d’irrigation est évalué à 4 millions d’hectares (Houart, 2006). De plus, l'agriculture occupe près de 75% de la population active et sa contribution au PIB était de 32% en 1987 et aujourd'hui elle est de 60% en raison de la destruction des autres secteurs. (Ministère de l’agriculture, 2011).
Face à ces constats, et en considérant d’autres ressources agricoles que regorge la RDC, l’on peut estimer qu’avec une exploitation optimale, la RDC s’assurerait l’autosuffisance alimentaire ; réduirait l’insécurité alimentaire ; voire participerait aux échanges des produits agricoles sur le marché international.
Dans la province du Nord-Kivu en général et plus précisément dans la ville de Goma, le maïs constitue un aliment de base de la population. Comme le maïs joue un rôle stratégique dans l’alimentation de la population de la ville de Bukavu, il s’agit d’un bien sensible qui doit être soumis à des nombreuses interventions tant publiques que privées. Malheureusement, dans la province du Nord-Kivu, le peu de production de maïs réalisée procure aux producteurs un faible revenu. Cette faiblesse de revenu est susceptible de réduire l’épargne et donc l’investissement et, par ricochet, le niveau de production. Par ailleurs, en raison de la périssabilité du produit et de la quasi absence d’industries de transformation afin de valoriser ce produit, les producteurs sont enclins à le consommer à l’état brut ou le vendre à vil prix.
Or, la transformation de maïs brut en farine exige une certaine combinaison spécifique à un endroit, d’investissement et de soutien au mode public (Audi net et alii, 2005). Ce processus exige l’implication des détenteurs des capitaux pour l’investissement.
Autrement dit, la transformation des produits agricoles, à l’exemple du maïs, est susceptible de procurer une valeur ajoutée, permettant aux investisseurs d’accroître la rentabilité de leurs
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fonds investis. Au niveau de la répartition des richesses, cet accroissement des richesses traduit à la fois l’augmentation de la capacité de consommation, l’augmentation du revenu public (impôt) et privé (salaire).
La présente étude aborde le problème de valorisation des produits agricoles par leur transformation afin d’exposer la pertinence du secteur d’industrie de transformation de maïs en farine.
Pour cela, tout au long de ce présent travail nous tâcherons de répondre à deux questions :
 Quel est l’impact de la transformation du Maïs produit localement en semoule sur la valeur ajoutée de la filière maïs ?
 La transformation en farine des graines de maïs est-elle économiquement rentable ?
0.2. Hypothèses
Ainsi à la première question, nous présumons que la transformation de maïs en farine de semoule permet d’améliorer la valeur ajoutée aussi bien au plan individuel qu’au niveau de la collectivité.
Au regard de notre deuxième question, nous osons croire que cette transformation des graines de maïs en farine constituerait une opération rentable.
0.3.Choix et intérêt du sujet
Nous abordons un thème d’actualité au regard de la conjoncture mondiale actuelle où les produits industriels font l’objet de négociation et où l’agriculture (des pays pauvres) reste dominée par les stratégies protectionnistes des pays riches. (Http : //www .modele.gouv.qc.ca).
La transformation des produits agricoles procure une valeur ajoutée au producteur, ce qui lui permet de dégager un surplus en contre partie de ses fonds investis car les produits transformés auront attiré beaucoup des consommateurs qui les consomment sous différentes formes et qualités. Le maïs étant un produit alimentaire ; ce travail montre comment ses approvisionnements et sa transformation peuvent être assurés ; et éviter qu’ils soient enclins aux caprices du temps dans les milieux ruraux et des marchés internationaux. Il montre
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également la proportion de la valeur ajoutée résultante de la transformation et comment celle-ci peut contribuer à l’augmentation du revenu des paysans et des investissements éventuels dans les milieux ruraux.
D’où le choix de ce sujet.
Ce présent travail offrira un double intérêt :
ï‚· Sur le plan pratique: il permettra aux investisseurs de comprendre les enjeux de la transformation des produits agricoles, en général, et du maïs en particulier, cela étant, ce travail constitue une contribution d’éléments de prise de décision pour le potentiel investisseur dans le secteur de l’industrie dans la province du Nord-Kivu, en particulier, et en RDC en général ;
ï‚· Sur le plan théorique : il servira d’outil et de guide qui fournira les informations aux autres chercheurs voulant mener leurs investigations dans ce même cadre.
0.4.Délimitation spatio-temporelle
Dans le cadre spatial, notre étude concerne la province du Nord-Kivu à l’Est de République Démocratique du Congo.
Du point de vue temporel, l’étude portera sur l’analyse de la situation actuelle des productions et de transformation du maïs en considérant les données statistiques couvrant la période allant de 2009 à 2013
0.5.Méthodes et techniques du travail
Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé les méthodes et techniques suivantes : la méthode explicative, la méthode des effets, la méthode statistique, la méthode analytique, la technique d'analyse documentaire, la technique d’entrevue et la technique du questionnaire.
Cette partie sera développée au deuxième chapitre.
0.6.Difficultés rencontrées
Comme tout travail scientifique, le nôtre n’a pas été épargné par quelques écueils. Lors de son élaboration, nous nous sommes heurtés à des difficultés dont les plus marquantes sont les suivantes :
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 Le manque d’une documentation suffisante sur les problèmes de transformation des produits agricole dans les bibliothèques de la place. Cependant, nous avons contourné cette difficulté en nous servant beaucoup plus des recherches sur internet actuellement disponibles.
 Le manque des minoteries dans la ville de Bukavu.
0.7.Plan du travail
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail se subdivise en trois chapitres :
Le premier présente les généralités sur la transformation des produits agricoles. Le deuxième chapitre porte sur le cadre méthodologique et la présentation des données et enfin le troisième chapitre porte sur l’analyse des données relatives à la production et aux usines de transformations.

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