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INTRODUCTION

En République Démocratique du Congo (RDC), le manioc est la culture la plus importante parce qu’il constitue l’aliment de base pour 70% de la population du pays. Les racines tubéreuses sont la source d’énergie la plus importante et les feuilles fournissent des protéines, vitamines et éléments minéraux. Le manioc pouvant être conservé dans le sol pendant plusieurs mois après maturité et récolté seulement selon les besoins, cela fait du manioc une culture très appropriée pour assurer l’alimentation pendant la période de soudure chez les petits producteurs. En outre, le manioc est une culture de rente importante qui permet aux ménages agricoles de se procurer plus de 85% de revenus totaux dans certaines zones rurales du pays, cas de la province de Bandundu (FAO, 2000).
Depuis un certain temps, la farine de manioc se fait rare à Bukavu. En effet, 1Kg de farine de manioc dont le prix variait entre 0.3 à 0.5 dollars le kilo se négocie aujourd’hui entre 0.8 et 1.2 dollar le kilo, d’après le constat fait sur les différents marchés de la ville d’Ibanda. Par ailleurs, on constate de plus en plus de camions qui importent la farine de manioc du Rwanda et de l’Ouganda et d’autres qui acheminent chaque jour vers le territoire de Mwenga, Walungu, Shabunda, etc. ; zones d’où venaient la farine de manioc pour alimenter la province (par exemple farine de Tubimbi).
D’après le dire des commerçants, cette situation s’aggrave par la rareté de farine provenant d’Uvira et Fizi qui sont frappés par les épidémies de la striure brune du manioc qui s’ajouterait au problème non encore totalement résolu de la mosaïque africaine du manioc.
Ce qui pousse à se poser la question quel serait l’ampleur des dégâts liés aux pestes pour expliquer de la chute d’offre de manioc à l’échelle provinciale sachant que le Sud-Kivu était le deuxième producteur du manioc au pays, d’après la FAO en 2000, mais aussi compte tenu du fait qu’il y a un peu plus du paix qu’avant.
Ce travail se donne comme objectif de faire une évaluation rapide de la situation du manioc par rapport aux pestes étant donné que ce que représenterait la principale contrainte à la production du manioc dans la région mais aussi compte tenu de l’évolution rapide de la striure brune dans la plaine de la Ruzizi.
Il s’inscrit dans la nécessité d’établir un système d’alerte précoce compte tenu de la situation phytosanitaire encore fragile et l’importance de cette culture dans la sécurité alimentaire de la province.
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Le but de ce travail est de faire une évaluation rapide de pestes présentes sur le manioc suivant le transects Bukavu, Burhinyi en passant par Kaziba. Il sera question d’établir l’incidence et la sévérité dans les différents milieux traversés en relation avec l’environnement traduit par l’altitude, les vecteurs, l’âge et la diversité génétique du manioc.
L’intérêt de ce travail réside dans le fait qu’il faut avoir une surveillance de la situation au sortie récente d’une épidémie grave de mosaïque mais aussi du fait que nous sommes dans une zone de frontière avec un service de quarantaine qui est à améliorer.
Hormis cette introduction et vers la fin, une conclusion et quelques suggestions, ce travail est subdivisé en trois parties : la première traite des généralités sur le manioc, la deuxième porte sur le milieu, matériel et méthodes et enfin la présentation des résultats ainsi que leurs discussions.

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