Arrow Table de matières
2457881

CHAP IV : ANALYSE STRATEGIQUE DE LA CONSTRUCTION SUR LE LITTORAL DU LAC KIVU ET SON IMPACT A LA VIE DES ESPECES HALIEUTIQUE

IV.0 DESCRIPTION DES STRATEGIES

La stratégie peut être envisagée comme un ensemble cohérent d’hypothèses définissant, par rapport à des objectifs déterminés, des méthodes, des moyens, dès lors et des conditions permettant d’atteindre ces objectifs. Nous pensons qu’une stratégie est celle qui répond à la fois aux grands objectifs fixés et des conditions dictées par l’environnement. Les résultats de l’enquête menée sur terrain nous font constater que l’insécurité a fortement augmenté sur le lac. Cette augmentation a commencé à s’observer avec la présence des personnes armées sur le lac Kivu, la non coopération entre les habitants et les autorités, l’interdiction de construire sur les zones littorales du lac Kivu.

 De par nos investigations sur terrain, nous avons trouvé que l’insécurité sur le lac Kivu est influencée par plusieurs facteurs ; à notre niveau nous allons devoir présenter quelques stratégies pouvant essayer de maitriser tant soit peu la construction et voir comment gérer d’une manière rationnelle le Lac Kivu.

C’est une étape permettant d’identifier les différentes stratégies possibles pour atteindre un objectif global mais aussi de choisir la stratégie à adopter par l’intervention future à laquelle on s’intéresse.[1]

Cette analyse stratégique c’est aussi une manière de combiner les forces, les faiblesses, les opportunités et  les menaces pour arriver à un nombre des stratégies alternatives, parmi lesquelles un choix peut être fait.

Pour cela, nous avons deux aspects, d’une part l’aspect interne englobant les forces et les faiblesses qu’offre l’organisation, d’autre part semi externe concernant les opportunités et les menaces offertes par l’environnement ainsi nous avons les MOFF où nous distinguons quatre stratégies, ces dernières sont regroupés en deux niveaux à savoir :

Le niveau de stratégie externe consistant à :

Utiliser une force pour saisir l’opportunité et réduire les menaces,

Eliminer une faiblesse pour saisir l’opportunité et réduire les menaces.

Le niveau des stratégies externes consiste à son tour à :

A saisir les opportunités en utilisant les forces et en éliminant les faiblesses ;

Réduire une menace en utilisant les forces et en éliminant les faiblesses.

 Tableau N° 45        : La combinaison de cette analyse nous amène au modèle ci-après :

Opportunité

Menace

Force

Utiliser les forces pour saisir les opportunités

Utiliser les forces pour réduire les menaces

Faiblesse

Eliminer les faiblesses pour saisir les opportunités

Eliminer les faiblesses pour réduire les menaces

Pour ce qui est de l’insécurité et les problèmes transfrontaliers sur le lac Kivu nous avions sur réfléchis sur certains stratégies qui peuvent apporter presque une solution aux différents problèmes qui frappe nos pêcheurs sur le lac Kivu.

IV.1. STRATEGIE DE RENFORCEMENT DU SYSTEME DE COONSTRUCTION DANS LES BAIE DE  BUKAVU

On parle d’une stratégie pour exprimer ce qui doit se faire à plus ou moins long terme (KABOBYA G, 2007). Notre stratégie vise à maintenir la construction sur le littoral du lac Kivu. Ainsi nous allons devoir surmonter une stratégie avec deux volets, pour pouvoir répondre significativement aux besoins environnementaux, et sécuritaires sur le littoral du lac Kivu.

IV.1.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Une mission d’évaluation des possibilités d’exploitation de limnothrissamiodon a été réalisée en 1976 avec une unité artisanale de type catamaran, en 1987. Les catamarans sont systématiquement transformés en trimaran dont les captures étaient 4 à 5 fois supérieures à celles des catamarans.

Depuis 1988, des pêches expérimentales sont organisées au filet maillant dérivant de différentes mailles 8,9,10,11 et 12 mm de nœud à nœud. Les filets expérimentaux sont posés soit en surface (0-10 mètres, soit plus en profondeur (10-20 mètres).

Certaines pratiques mettent en danger la survie de la ressource piscicole. Nous avons observé trois types de comportements `’non écologiques’’ qui sont les suivants :

- Les pêcheurs à la senne de plage utilisent des filets dont la dimension des mailles est si petite qu’ils capturent des poissons immatures ;

- Les trimarans, qui fonctionnent par effraction lumineuse, sont tentés de pêcher dans les baies calmes d’ombre lors des nuits de pleine lune. Or, c’est souvent dans ces zones que les poissons se reproduisent. Il y a donc de fortes chances de capturer les jeunes individus.

- La pratique de la pêche aux larves dans le bassin de Bukavu, malgré l’interdiction instaurée par la loi. Or, il a été estimé que 1kg de larves pêchées équivalait à la capture de 500kg de poissons matures (entrevue accordée à Bukavu par J.Cl.Micka et B. Kaningini, mai 1996). Si on suppose que trente pêcheurs pêchent les larves, chacun capture 5kg par jour et travaille un jour sur deux, la production annuelle de larves s’élève à 27000kg, ce qui représente une quantité estimée à 13500 tonnes de poissons matures gaspillées par an.

- L’introduction des filets maillants a contraint aux pêcheurs de trimaran d’abandonner leur technique en raison de tous les ennuis (financiers et sociaux) dus à sa gestion difficile d’où Surexploitation du lac.

Cette façon d’exploiter le lac a conduit à des conséquences telles que :

- Diminution de la production de 60kg pour un filet maillant de 100m de longueur et 12m de largeur (1998) à 2kg (2009) soit une diminution de la production de 97% après 11 ans ;

- Impossible de renouveler le matériel de pêche suite à cette dernière qui conduit à l’utilisation de filet moustiquaire, technique non approprié à la pêche de limnothrisamiodon, augmentation de la fréquence des vols de filet par les pêcheurs aigris. Les déclarations des pêcheurs sur les vols des filets maillants sont les suivantes :

.

IV.1.2. MESURES POUR UNE CONSTRUCTION RESPONSABLE SUR  LE LAC KIVU

Les mesures pour une construction responsable peuvent être réparties pour optimiser la gestion de la ressource halieutique. En second lieu, elles peuvent tenir compte du social en renforçant l’attractivité du secteur pêche. Enfin, elles pourront s’intéresser à l’économie pour un développement durable sur le lac Kivu.

Ces mesures sont les suivantes :

  1. Optimiser la gestion des ressources halieutiques Des nouvelles méthodes doivent être initiées en fonction, notamment, de leur pertinence au regard de flottilles, des pêcheurs, des engins de pêche et de la zone géographique concernés.
  2. Renforcer la connaissance scientifique de l’état des ressources halieutiques

La connaissance de l’état de la ressource est un élément essentiel d’orientation de la politique des pêches. Elle permet de mieux répartir l’effort de pêche mais aussi de défendre plus objectivement les intérêts nationaux dans les organisations communautaires.

Le plan pour une pêche durable renforcera les moyens alloués à la recherche halieutique dans la province du Sud Kivu en particulier et en RD Congo en général.

.

  1. Créer une option de pêche à l’école secondaire et dans les universités de la place

A la fin de cette formation, les jeunes diplômés peuvent se créer de l’emploi dans le secteur pêche et appliquer les théories apprises pour une pêche rationnelle et durable sur le lac Kivu .

  1. Réduire la dépendance des agences chargés de protéger notre littoral

Le plan pour une pêche durable et responsable permettra :

-L’élaboration d’un guide de bonnes pratiques sur base des expériences et des initiatives des pêcheurs qui ont permis une optimisation de la consommation du carburant.

-Le renforcement de l’engagement de l’Etat dans un plan de recherche et développement pour des moteurs consommant moins du carburant.

  1. Mieux valoriser les produits de pêche

Dans le prolongement du plan d’avenir pour la pêche : la rationalisation des conditions de la commercialisation sera recherchée par la recherche d’économies d’échelle, l’harmonisation de la qualité et renforcement de l’hygiène et de la traçabilité.

Des réunions d’information sur les conditions de la commercialisation devront être organisées au début de chaque campagne tant au niveau local qu’au niveau national.

Ces réunions seront l’occasion pour tous les acteurs de la filière de préciser les besoins en fonction des demandes exprimées par les consommateurs et les contraintes existant au niveau de la production.

L’opérationnalisation d’une agence composée des personnes vivant sur le littoral du lac Kivu et des pécheurs pour leur sécurité et de leur bien pendant les heures tardives est capitale. Cette agence aura encore comme mission de sécuriser les frayeurs pour une bonne reproduction des poissons.

  1. Mise en œuvres des accords signés pour une gestion des zones côtières lac Kivu.

[1] Eric KASUKU KALABA, Planification, conception, élaboration des projets, aménagement, suivi et évaluation des projets de développement, cours de G2 ISDR-BUKAVU

Partager ce travail sur :