La conception d’un système d’information n’est pas évidente car elle a besoins nécessaire des méthodes permettant de mettre en place un modèle sur lequel on va s’appuyer.
La modélisation du système d’information consiste à créer une représentation virtuelle d’une réalité de telle façon à faire ressortir les points aux quels on s’intéresse, ce type de méthode est appelé « analyse ».
Il existe plusieurs méthodes d’analyse mais en ce qui nous concerne nous utiliserons la méthode MERISE pour la réalisation de notre projet.
La modélisation MERISE est une méthode d'analyse informatique pour concevoir et développer des systèmes d'information en distinguant les données et les traitements. Cette méthode propose une démarche articulée progressivement selon 4 axes (conceptuel, logique, organisationnel et physique) pour hiérarchiser les préoccupations et les questions auxquelles répondre lors de la conduite d'un projet.
A chaque axe ou niveau d’abstraction (conceptuel, organisationnel, logique, physique), pour chaque volet (données, traitements), le système d’information est représenté par un modèle. Chaque modèle est exprimé dans un formalisme utilisant des concepts adaptés.
Niveau conceptuel : exprime les choix fondamentaux de gestion, les objectifs de l’organisation et décrit les invariants et le métier de l’organisation. Il définit des activités, les choix de gestion et des informations indépendamment des aspects organisationnels et des aspects techniques de mise en œuvre.
On aboutit sur deux modèles :
Le modèle conceptuel des données (MCD) et le modèle conceptuel de traitement (MCT). Niveau organisationnel : exprime les choix organisationnels de ressources humaines et matérielles. Il définit la répartition géographique et fonctionnelle des sites de travail (du point de vue des données et des traitements). Les opérations conceptuelles vont être décomposées au niveau organisationnel en une ou plusieurs opérations organisationnelles.
Deux modèles : le modèle organisationnel de traitements (MOT) et le modèle organisationnel des données (MOD).
Niveau logique : exprime la forme que doit prendre l’outil informatique pour être adapté à l’utilisateur, à son poste de travail indépendamment de l’informatique spécifique, des langages de programmation ou de gestion des données.
Le modèle logique de données (MLD) et le modèle logique de traitement (MLT) sont les modèles auxquels on aboutit.
Niveau physique : traduit les choix techniques et la prise en compte de leurs spécificités, répond aux besoins des utilisateurs sur les aspects logiciels et matériels. Définit complètement: les fichiers, les programmes l’implantation physique des données et des traitements, les ressources à utiliser ainsi que les modalités de fonctionnement
Deux modèles : le modèle physique de données (MPD) ainsi que le modèle physique de traitements (MPT)[1].
La méthode MERISE date de 1978-1979, et fait suite à une consultation nationale lancée en 1977 par le ministère de l’industrie dans le but de choisir des sociétés de conseils en informatique enfin de définir une méthode de conception de systèmes d’informations. Cette méthode a été mise au point par deux principales sociétés, le CTI (Centre Technique d’Informatique) et le CETE (Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement).
Le but de la méthode est d’arriver à concevoir un système d’information en effectuant la séparation des données et des traitements en plusieurs modèles conceptuels et physiques[2].
C’est le résultat de la recherche et de l’analyse de données, il constitue le support du travail.
Il se présente sous forme d’un tableau :
Nom de la donnée |
Code propriété |
Format |
Longueur |
Type |
Règle de calcul |
Règle de gestion |
Document |
|||
E |
C |
|||||||||
Numéro du produit |
NumProd |
Numérique |
Entier |
X |
Liste des produits |
|||||
Désignation |
Designation |
Texte |
25 |
X |
t |
// |
||||
Catégorie |
Categorie |
Texte |
25 |
X |
// |
|||||
Date de fabrication |
DateFab |
Date/heure |
- |
X |
// |
|||||
Date de péremption |
DatePer |
Date/heure |
- |
X |
// |
|||||
Quantité |
Qte |
Numérique |
Entier |
X |
// |
|||||
Prix Unitaire |
Pu |
Monétaire |
Entier |
X |
// |
|||||
Numéro Mouvement |
NumMouv |
Numérique |
Entier |
X |
Fiche de suivi de stock |
|||||
Quantité en Stock |
QteS |
Numérique |
Entier |
X |
// |
|||||
Entrée en Stock |
EntéeS |
Numérique |
Entier |
X |
// |
|||||
Sortie en Stock |
SortieS |
Numérique |
Entier |
X |
|
// |
||||
Solde |
Solde |
Numérique |
Entier |
// |
||||||
Date Opération |
DteOpera |
Date/heure |
- |
X |
Facture |
|||||
Numéro Vente |
NumVente |
Numérique |
Entier |
X |
// |
|||||
Date Vente |
DteV |
Date/heure |
- |
X |
// |
|||||
Quantité Vente |
QteV |
Numérique |
Entier |
X |
|
// |
||||
Prix Total Vente |
PVT |
Monétaire |
Entier |
X |
// |
|||||
Numéro Client |
NumClient |
Numérique |
Entier |
X |
Liste de Clients |
|||||
Nom du Client |
NomCl |
Texte |
25 |
X |
// |
|||||
Adresse |
Adr |
Texte |
25 |
X |
// |
|||||
Téléphone |
Tel |
Numérique |
Entier |
X |
// |
|||||
Numéro Facture |
NumFact |
Numérique |
Entier |
X |
Facture |
|||||
Date Facture |
Dtefact |
Date/heure |
- |
X |
// |
Figure III. 1: Dictionnaire de données.
Le modèle conceptuel des données est une représentation statique du système d’information de l’entreprise qui met en évidence sa sémantique. Il a pour but d'écrire de façon formelle les données qui seront utilisées par le système d'information. Il s'agit donc d'une représentation des données, facilement compréhensible. Cet aspect recouvre les mots qui décrivent le système ainsi que les liens existants entre ces mots.
Voici le schéma de ce modèle :
Figure III. 2: Modèle conceptuel de données.
Règles de gestion
Regle1 : Un produit peut provoquer un et un seul mouvement ;
Regle2 : Un mouvement est provoqué par un ou plusieurs produits ;
Regle3 : Un produit peut être commandé par zéro ou plusieurs clients ;
Regle4 : Un client peut commander zéro ou plusieurs produits ;
Regle5 : Une facture est émie après une ou plusieurs ventes ;
Regle6 : Une vente émet un ou plusieurs factures ;
Regle7 : Un client reçoit une et une seule facture après achat ;
Regle8 : Une facture est reçue par un ou plusieurs clients.
Un modèle conceptuel de traitement (MCT) est un schéma qui représente le traitement en réponse aux événements à traiter.
Figure III. 3: Modèle conceptuel de traitement.
Le niveau organisationnel s’attache à décrire le système d’information en répondant Qui ? Où ? Quand ? Au plan de la description de traitement, le MOT intègre la notion de temps, de la durée, des ressources, des lieux, de responsabilité et de la nature de traitement (manuel ou automatique).
Le modèle organisationnel de traitement permet la formalisation du système ainsi que la répartition des tâches entre l’homme et la machine.
Ce modèle comprend le contenu du MCD précédent mais précise la volumétrie, la structure des données telles qu’elles pourront être implantées dans le système. C’est le modèle conceptuel, plus la réponse aux contraintes d’organisation des données. En outre, il permet de préfigurer le temps d’accès et l’espace nécessaire. Les objectifs de cette modélisation sont la définition de l’organisation logique des données à partir du modèle conceptuel et l’optimisation de cette description, compte tenu des traitements à appliquer à l’information.
Modèle relationnel : C’est l’ensemble de schémas relationnels de la forme Relation (clé1, ...
clé n, att1, ... att m).
Règles de passage du MCD au MLD relationnel
Règle 1 : Chaque entité avec au moins une propriété non identifiant donne lieu à un
schéma relationnel, les identifiants deviennent les clés.
Règle 2 : Une association binaire de type 1, n disparaît au profil d’une clé étrangère dans la table côté 0,1 ou 1,1 qui ne référence la clé primaire de l’autre table. Cette clé peut recevoir la valeur si la cardinalité est 1,1.
Règle 3 : Une association binaire de type n, n devient une table supplémentaire dont la clé primaire est composée de deux clés étrangères. Les identifiants des entités liées deviennent des clés et les propriétés de l’association deviennent des attributs simples
Règle 4 : Une association binaire de type 1,1 est traduite comme une association de type 1,n sauf que la clé se voit imposer une contrainte d’unicité en plus d’une éventuelle contrainte de non vacuité.
Règle 5 : Une association non binaire est traduite par une table supplémentaire dont la clé primaire est composée d’autant de clés étrangères que d’entités en association. Les attributs de l’association deviennent des colonnes de cette nouvelle table.
Voici le modèle logique relationnel(MLDR) que nous obtenons à partir du MCD :
Produit (NumProd, Catégorie, Désignation, DateFabr, Qté, Pu, NumMvmt)
Mouvement (NumMvmt, QteStock, EntreeStock, SortieStock, Solde, DateOper)
Client (NumCli, NumFact,NomCli, Adresse, Telephone, commande)
Vente (NumVente, DateVente,QteVente, Pu, Pvt) Facture (NumFact, DateFact)
Emettre (Numvente, NumFact) Commander (NumCli, NumProd).
C’est la traduction du modèle logique de données (MLD) dans un langage de description de données spécifiques au système de gestion de base de données, retenu pour la réalisation du système d’information.
Figure III. 4: Modèle physique de données.
[1] J .Dominique IYERGIU, cours de Méthodes d’Analyse Informatique, 2éme Graduat, UCB, 2014.
[2] Jean-Patrick MATHERON, Comprendre Merise, édition Eyrolles, 2005, p .40