Arrow Table de matières
9916540

Chapitre V : DISCUSSION DES RESULTATS

Dans ce chapitre, nous allons discuter les résultats de la présente étude comparativement aux études antérieures et aux théories concernant les hypothèses émises précédemment dans ce travail tout en gardant notre attention sur l’objectif de ce travail qui consiste à identifier les obstacles liés à la non utilisation de MII dans les ménages du Quartier ndosho.

En effet, la discussion des résultats s’articule autour des points suivants

  • Caractéristiques des répondants
  • Degré de perception liée à l’utilisation de MII
  • Stratégies d’adaptation de l’utilisation de MII
  • Difficultés liées à l’utilisation de MII

 V.I. Caractéristiques des répondants

          Notre échantillonnage était constitué de 366 personnes y compris les hommes et les femmes dont  35,5% d’enquêtés ont l’âge qui varie de 21 à 30 ans, 32% ont également l’âge qui varie de 41 à 50 ans et enfin 17,5% sont moins de 20 ans tandis que  48,6% des répondants sont des mariés, 19,4% sont des célibataires et 12,6% sont des divorcés, 35,5% d’enquêtés ont fait l’école secondaire complète, 34,4% ont fait également l’école primaire complète contre 23% qui sont sans étude et enfin 7,1% ont fait l’université complète, 63,1% d’enquêtés sont des commerçants, 19,4% sont des agents des ONG, 10,4% sont sans profession et enfin 7,1% sont des agents de l’Etat.

V.2.  Le degré de perception liée à l’utilisation de MII

En observant l’hypothèse selon laquelle L’ignorance des avantages des moustiquaires imprégnés d’insecticide et l’insuffisance des informations sur l’usage de MII seraient le degré de perception dans le quartier Ndosho, il ressort de cette étude  que 57,% des répondants affirment que la moustiquaire protège contre le paludisme contre 42,3% qui disent qu’elle favorise un bon sommeil voire le confort. Pour ce qui est de la préférence. Cette étude prouve que 57,7% préfèrent la moustiquaire pour la prévention efficace contre le paludisme contre 42,3% qui préfèrent la moustiquaire d’autant plus qu’elle peut être utilisée à longue durée. S’agissant de la durée d’usage, il ressort de cette étude qu’une grande proportion soit 73,5% utilisent la moustiquaire une fois durant le mois contre 26,5% qui utilisent deux fois la moustiquaire durant le mois. 57,4% utilisent la moustiquaire pour se protéger contre les piqures contre 42,6% qui utilisent la moustiquaire pour se protéger contre la malaria. 72,4% d’enquêtés affirment que les raisons de la distribution de la moustiquaire, c’est pour nous protéger contre la malaria, 27,6% d’enquêtés disent que c’est pour embellir la chambre. 56,3% d’enquêtés disent qu’ils ont d’autres moyens de se protéger contre le paludisme et enfin 43,7% affirment qu’ils n’ont pas d’autres moyen. 68,9% utilisent les ventilateurs comme moyen de protection contre le paludisme contre 64% qui utilisent les pommades. 57,7% d’enquêtés dorent sous moustiquaire tous les jours, 29,8% dorent sous moustiquaire lors qu’ils sont en bonne santé et enfin 12,6% dorent aussi sous moustiquaire lors qu’ils sont malade

En tenant compte de la proportion de ceux et celles qui disent que la moustiquaire favorise le confort et embellie la chambre, il se trouve une ressemblance plus proche à l’étude qui a été effectuée au Sénégal et au Cameroun:

Selon une étude faite au Sénégal, dans les classements des moyens préventifs, les résultats obtenus indiquent que les enquêtés avaient toujours une  ignorance extrême, oubliant le rôle que joue la moustiquaire, celle-ci n’était pas pris à son sens le plus strict,  les gens mettent plutôt en avant d’autres moyens préventifs populaires utilisés pour réduire l’inconfort et la nuisance causée par les moustiques: les spirales, les ventilateurs, les pommades, les aérosols, etc.[1]

Le contexte reste soutenu par une étude menée au Cameroun  selon laquelle  l’ignorance affecte souvent les comportements sanitaires, l’ensemble des caractéristiques d’identification sociale fortement influencées par les normes et valeurs institutionnalisées par une société, et qui guident l’individu dans ses actes touchant au type de soins utilisé. L’ignorance pourrait influencer les comportements sanitaires car elle « constituent le type d’orientation mentale et de comportement que sécrète ».[2]

V.3.  Stratégie d’adaptation de l’utilisation de MII

Si nous considérons l’hypothèse selon laquelle, L’éducation à la santé et la promotion de la santé pour tous seraient les stratégies d’adaptation de l’utilisation de MII dans le quartier Ndosho. Il découle que 54,1% d’enquêtés nient n’avoir pas encore pris part à une séance d’éducation sur l’usage de la moustiquaire contre 45,9% qui affirment avoir déjà pris part à des séances.

Parmi ce qui affirme avoir déjà pris part à des séances 42,3% d’enquêtés l’ont déjà fait une fois, 42,3% affirme l’ont déjà fait deux fois et enfin 15,5% disent l’ont déjà fait trois fois. En terme de connaissance, il est avéré que la totalité de nos enquêtés ont répondu à l’affirmatif qu’ils ont connaissance de la manière dont le paludisme se transmette. 54,1% d’enquêtés ont déjà reçu un enseignement sur l’usage de la moustiquaire contre 45,9% qui nient n’avoir pas encore reçu. 56,3% d’enquêtés affirment avoir déjà reçu des promoteurs de la santé dans leurs quartier tendis que 43,7% nient n’avoir pas encore reçu les promoteurs de la santé dans leurs quartier.  que 52,9% des répondants disent que les promoteurs de la santé qui arrivent souvent dans leur quartier ne parlent pas sur l’importance de l’usage de la moustiquaire contre 47,1% qui affirment à leurs tours que les promoteurs qu’ils reçoivent parler souvent de l’importance de l’usage de la moustiquaire. Au sujet de savoir le message que vulgarise les promoteurs de la santé dans le quartier Ndosho, il est approuvé que la majorité de nos enquêtés ont répondit qu’il est rare de voir ces derniers entrain de parler par rapport l’usage de la moustiquaire. Cependant, ils abordent plusieurs thématiques cadrant avec d’autres aspects sanitaires en omettant le rôle que doit jouer la moustiquaire.  En faisant recours à la proportion de ceux et celles qui nient n’avoir pas encore reçu les promoteurs de la santé il ya lieu d’affirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle L’éducation à la santé et la promotion de la santé pour tous seraient les stratégies d’adaptation de l’utilisation de MII dans le quartier Ndosho.

Nos résultats sont proches et presque semblable de ceux qui se trouvent dans ces différents rapports selon lesquels, Les campagnes promotionnelles devraient fournir aux gens l’information nécessaire sur le paludisme, le rôle des MII dans sa prévention, et les raisons justifiant le traitement de leurs moustiquaires avec un insecticide, ainsi que la façon de procéder. Ces campagnes doivent promouvoir les attitudes individuelles et collectives positives vis-à-vis de la lutte antipaludique et des MII, par exemple la prise de conscience de la sévérité du paludisme, la perception du risque personnel, l’utilisation des MII en tant que norme sociale et les avantages économiques liés à leur utilisation. Les campagnes promotionnelles ne peuvent pas s’occuper de tous les obstacles auxquels se heurte l’utilisation des MII. Par exemple, elles peuvent avoir une influence sur la volonté de payer des gens et les décisions des chefs de famille responsables des budgets familiaux.[3]

De part la promotion de la santé, le rapport de l’USAID relève à cet effet que qu’il ya une forte relation entre la promotion de la santé voire l’importance du la moustiquaire et la protection du paludisme, est une évolution importante des connaissances et des représentations populaires qui antérieurement dissociaient ces deux réalités. Elle est certainement à mettre à l’actif des différentes séances de sensibilisation et de communication ayant accompagné les campagnes de distribution de MI dans les régions ayant bénéficié de la couverture universelle.[4]

V.4.  Les difficultés liées à l’utilisation de MII

Par rapport aux difficultés liées à l’utilisation de MII, les tableaux laisse entre voir que 73,5%  de nos enquêtés ne savent pas comment installer la moustiquaire. A la question de savoir si nos répondants avaient des difficultés liés à l’usage de la moustiquaire, ils ont répondu tous à l’affirmatif. 36,9% d’enquêtés ont des difficultés liés à l’usage de la moustiquaire suite l’imperfection de son installation, 32% disent que sa dérange et enfin 31,1% affirment que son installation gaspille l’espace de la chambre. S’agissant de son avantage 42,6% des répondants affirment que l’avantage de la moustiquaire c’est pour tuer les insectes, 32% disent qu’elle protège contre les piqures de moustiques et enfin 25,4% attestent qu’elle protège contre la malaria.  Par rapport à la réparation de la moustiquaire, la totalité de nos enquêtés ont répondu à l’affirmatif qu’ils n’ont pas le temps de réparer leurs moustiquaires.  Pour ce qui est de l’imprégnation, il sied de noter que la totalité de nos enquêtés affirment qu’il ne les a pas encore arrivé d’imprégner leurs moustiquaires.

En comparant nos résultats ci-dessus avec Rapport du Laboratoire de paludologie, Institut de recherche pour le développement (IRD, anciennement ORSTOM), il se trouve une ressemblance plus proche  dans le sens où, il est vrai que, dans les zones où la transmission est déjà faible ou modérée, peut-on espérer que l’utilisation d’une moustiquaire imprégnée diminue suffisamment le contact homme-vecteur pour permettre un niveau d’exposition inférieur à deux piqûres d’anophèle infecté par personne par an, Les promoteurs des moustiquaires imprégnées insistent souvent sur l’effet répulsif de l’imprégnation, qui limite beaucoup les effets des deux principaux défauts des moustiquaires : leur fragilité  beaucoup de moustiquaires sont rapidement trouées ou déchirées et leur mauvaise utilisation  les moustiques trouvent rapidement l’accès au dormeur si la moustiquaire ne reste pas soigneusement bordée ou si une partie du dormeur entre en contact avec la toile de la moustiquaire. Toutefois, la rémanence de la plupart des insecticides utilisés pour l’imprégnation est faible, de quelques mois à une année, et les efforts pour persuader les populations de ré imprégner régulièrement leurs moustiquaires n’ont en général guère de succès. En Gambie, malgré la forte réduction de la mortalité qui avait été observée pendant une année lors d’un essai conduit dans ce pays, seulement 5% des moustiquaires ont été ré imprégnées l’année suivante par cette même population. Ailleurs en Afrique, le taux de ré imprégnation est rarement supérieur dès que les équipes de recherche n’assurent plus elles mêmes la ré imprégnation.[5]

La même littérature révèle par ailleurs que, Nous pensons que l’échec des ré imprégnations tient avant tout au fait que la moustiquaire est ressentie comme offrant par elle-même une excellente garantie de protection, ceci par un effet mécanique évident pour tous. Le fait que des moustiques y pénètrent parfois (ou souvent !) n’est pas considéré comme une insuffisance de cet outil car chacun peut facilement y remédier par lui-même s’il en trouve les conséquences gênantes et s’il souhaite y consacrer le peu de temps qui est nécessaire pour réparer les trous ou pour mieux border la moustiquaire. Le concept de ré imprégnation - qui apporte une contrainte sans être ressentie comme apportant un bénéfice supplémentaire important - nous semble ainsi voué à l’échec.[6]

[1] Rapport de l’USAID, «  la culture de l’utilisation des moustiquaires imprégnés au Sénégal », Dakar, 2013

[2] BAKEDECK Thomas, « Les facteurs explicatifs de la non utilisation de la moustiquaire par les femmes enceintes au Cameroun », Yaoundé, IFORD, 2011, p50

[3] Idem

[4] Rapport de l’USAID «  La culture de l’utilisation des moustiquaires imprégnées au Sénégal », Dakar, 2013

[5] Rapport du Laboratoire de paludologie, Institut de recherche pour le développement (IRD, anciennement ORSTOM), « Les limites des moustiquaires imprégnées dans la lutte contre le paludisme en Afrique tropicale », Dakar, Sénégal, 19 mai 2000,

[6]  Idem

Partager ce travail sur :